Chapitre 5
La tournée se poursuivait, enchaînant villes et stades, avec chaque soir une performance toujours plus réussie que la veille. Mais dans les coulisses, les émotions entre Marine et Maïa commençaient à devenir plus complexes.
Le duo Eternal Flame était désormais un moment phare des concerts, et les fans attendaient avec impatience ce baiser final qui faisait vibrer la salle. Mais pour Marine, ce baiser devenait à la fois un réconfort et une torture. Chaque soir, elle se perdait dans la proximité avec Maïa, tout en se demandant si tout cela n'était qu'un jeu pour elle.
Un après-midi, alors que le groupe répétait pour le medley émotion, Maïa semblait plus distante qu'à l'habitude. Marine l'observait discrètement, intriguée. Maïa, d'ordinaire rayonnante et énergique, semblait préoccupée, comme si quelque chose la retenait.
Pendant une pause, Marine finit par l'approcher dans un coin des coulisses.
— Maïa, ça va ? demanda-t-elle doucement.
Maïa sursauta légèrement, surprise de la voir si près. Elle haussa les épaules.
— Oui, pourquoi ?
Marine fronça les sourcils.
— T'es moins... toi, aujourd'hui. Tu veux en parler ?
Maïa hésita, mais elle finit par soupirer, laissant tomber le masque qu'elle portait toujours si fièrement.
— Je sais pas. Je pense trop. À nous... à tout ça.
Marine sentit son cœur s'emballer.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? murmura-t-elle, craignant la réponse.
Maïa se passa une main dans les cheveux, un geste nerveux qu'elle faisait rarement.
— Je sais qu'on vit quelque chose, mais... j'ai peur que tout ça soit juste un feu de paille. Que ce qu'on ressent soit amplifié par la tournée, la scène, les baisers...
Marine resta silencieuse, ses propres doutes refaisant surface.
— Et toi, t'en penses quoi ? demanda finalement Maïa, le regard plongé dans celui de Marine.
Marine ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne sortit. Elle n'avait pas de réponse. Pas encore.
Le lendemain, l'ambiance était plus tendue entre elles. Les autres candidats commencèrent à remarquer le changement. Marguerite, qui observait toujours tout avec une grande attention, décida d'intervenir.
Elle trouva Marine seule dans sa loge, assise devant son miroir, le regard perdu dans le vide.
— Marine, faut qu'on parle.
Marine tourna la tête vers elle, surprise.
— De quoi ?
Marguerite s'assit en face d'elle, son expression douce mais déterminée.
— De toi et Maïa. Vous n'avez pas besoin de nous dire ce qui se passe, mais on voit bien que ça vous affecte toutes les deux. Qu'est-ce qui te bloque ?
Marine soupira, passant une main sur son visage.
— Je... Je ne sais pas. J'ai peur que ça devienne trop sérieux. Et si on se trompait ? Si ce n'était qu'une illusion créée par tout ce qu'on vit ici ?
Marguerite hocha la tête, compréhensive.
— C'est normal d'avoir peur. Mais si tu ressens quelque chose, ça vaut peut-être la peine de l'explorer. Maïa est sincère, tu sais. Elle n'a jamais été du genre à cacher ce qu'elle ressent.
Ces mots résonnèrent en Marine, mais ils ne suffisaient pas à apaiser ses doutes.
Le soir même, alors qu'elles montaient sur scène pour leur duo, Marine sentit une tension inhabituelle dans l'air. Pendant toute la chanson, leurs regards s'évitèrent, leurs gestes semblaient plus mécaniques.
Quand arriva le moment du baiser final, Marine hésita une fraction de seconde. Cela ne dura qu'un instant, imperceptible pour le public, mais Maïa le sentit.
Dans les coulisses, après leur performance, Maïa explosa.
— C'est quoi ton problème, Marine ? demanda-t-elle, la voix teintée de frustration.
Marine, prise au dépourvu, balbutia.
— Je... je ne sais pas...
— Tu ne sais pas ? Alors que tu sais parfaitement ce que je ressens pour toi ? continua Maïa, les yeux brillants de colère et de tristesse.
Marine voulut répondre, mais les mots lui manquaient.
Maïa secoua la tête, reculant d'un pas.
— Si tu ne sais pas ce que tu veux, alors dis-le-moi. Mais ne me laisse pas espérer pour rien.
Sur ces mots, Maïa quitta la pièce, laissant Marine seule face à son chaos intérieur.
Cette nuit-là, Marine resta éveillée dans sa loge, les mots de Maïa résonnant dans son esprit. Elle savait qu'elle devait prendre une décision, mais avait-elle vraiment le courage d'affronter ses propres sentiments ?
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