La tournée continuait, et avec chaque concert, la connexion entre Marine et Maïa devenait de plus en plus palpable. Chaque soir, leur interprétation de Eternal Flame envoûtait le public. Les notes s'élevaient dans l'air, les regards qu'elles échangeaient semblaient plus vrais que jamais, et ce baiser final, même s'il restait une mise en scène, devenait de plus en plus troublant.
Marine avait beau se dire que ce n'était qu'un jeu, un rôle à jouer sur scène, son cœur la trahissait à chaque fois. Ce soir-là, à la fin de leur prestation, les applaudissements avaient été particulièrement longs, presque assourdissants. Dans les coulisses, Maïa sautillait de joie comme à son habitude.
— On a été incroyables ! Tu les as vus ? Ils étaient sous le charme, Marine !
Marine, encore bouleversée par ce qu'elle ressentait sur scène, esquissa un sourire, mais elle détourna vite le regard.
— Ouais... c'était bien, murmura-t-elle, cherchant à cacher son trouble.
Mais Maïa ne se contentait jamais de réponses évasives. Elle s'approcha et se planta devant Marine, l'obligeant à croiser son regard.
— Quoi ? T'as pas aimé ? demanda-t-elle, cette fois avec une sincérité désarmante.
Marine hésita un instant, puis secoua la tête.
— Si, bien sûr que si. Mais je me demande... à quel point c'est encore de l'acting, tout ça.
Maïa cligna des yeux, surprise par cette réponse. Pendant une fraction de seconde, elle sembla hésiter, mais son sourire malicieux reprit vite le dessus.
— Peut-être que tu devrais arrêter de te poser des questions et juste profiter, non ? dit-elle en haussant les épaules.
Marine se força à sourire en retour, mais son esprit était déjà ailleurs.
Le lendemain, lors des répétitions, Marguerite observait Marine et Maïa de loin. Elle avait remarqué depuis quelques jours que Marine semblait de plus en plus perturbée, tandis que Maïa jouait à brouiller les pistes.
— Tu crois qu'elles vont finir par se parler franchement ? demanda Ebony, qui s'était approchée silencieusement.
Marguerite soupira.
— Je l'espère. Mais avec Marine, ça va prendre du temps. Elle est tellement dans le contrôle...
Ebony hocha la tête, pensivement.
— Et Maïa, elle, semble aimer briser ce contrôle.
Pendant la pause, Marine cherchait un moment de solitude, mais Maïa la trouva dans un coin isolé des coulisses. Elle tenait deux canettes de soda et tendit l'une d'elles à Marine, qui accepta malgré elle.
— T'as l'air ailleurs, ces derniers jours. C'est moi ou c'est autre chose ? demanda Maïa en s'asseyant à côté d'elle.
Marine soupira, fixant la canette qu'elle tenait entre ses mains.
— Pourquoi tu t'intéresses autant à ce que je ressens ? lâcha-t-elle finalement, presque sur la défensive.
Maïa haussa les épaules, mais son regard était sérieux.
— Parce que tu comptes pour moi. Et j'ai l'impression que tu te mets trop de pression. On est censées s'amuser, Marine.
Marine leva les yeux vers elle, et pendant un instant, tout sembla s'arrêter.
— C'est plus facile à dire qu'à faire... murmura-t-elle.
Maïa se rapprocha légèrement, baissant la voix.
— Tu sais, je ne fais pas semblant sur scène. Pas avec toi.
Ces mots frappèrent Marine comme une claque. Elle resta figée, incapable de répondre. Et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, un technicien appela Maïa pour une répétition.
— On en reparle plus tard, d'accord ? dit Maïa avec un clin d'œil avant de partir, laissant Marine seule avec ses pensées et un cœur qui battait un peu trop vite.
Ce soir-là, leur interprétation de Eternal Flame prit une toute nouvelle dimension. Marine, pour la première fois, décida de baisser ses défenses. Elle laissa Maïa l'approcher pour le baiser final, et cette fois, elle ne joua pas.
Et quand leurs lèvres se touchèrent, ce ne fut plus une mise en scène.
Dans le public, personne ne vit la différence. Mais dans leurs cœurs, tout avait changé.
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