Chapitre 27

Le matin arriva rapidement, après une nuit où les rêves de Maïa furent hantés par des éclats de souvenirs et des instants d'incertitude. Elle se leva tôt, bien avant que les autres ne bougent, sentant le besoin de s'éloigner de la scène et de réfléchir à tout ce qui s'était passé. Dans le grand hall de l'hôtel, l'ambiance était calme, presque trop calme, comme si la ville elle-même retenait son souffle après le tourbillon de la veille.

Maïa s'assit sur un banc près de la fenêtre, observant le ciel gris qui commençait à se déchirer par de rares éclats de lumière. Son esprit était en feu, tiraillé entre la douleur et la promesse d'un nouveau départ avec Marine. Mais dans sa tête, une question persistait : Est-ce que Marine pourra vraiment être celle que j'espère qu'elle sera, après tout ce qui s'est passé ?

Ses pensées furent interrompues par la voix familière de Marguerite qui s'approchait en marchant lentement.

— Tu vas bien ? demanda-t-elle doucement, s'asseyant à côté d'elle.

Maïa hocha la tête, mais elle ne parvint pas à cacher l'ombre dans ses yeux.

— Je ne sais pas, Marguerite. J'ai l'impression que ça fait mille ans que tout ça a commencé. Et que chaque nouvelle étape est un pas plus difficile à franchir.

Marguerite, bien plus calme et posée que d'habitude, posa une main réconfortante sur l'épaule de Maïa.

— Je sais, mais tu n'es pas seule. Et je suis là, toujours. On est toutes là, tu sais.

Maïa sourit faiblement, sentant la sincérité de son amie. Mais avant qu'elle puisse répondre, la porte du hall s'ouvrit et Marine entra, suivie de près par Emma, Maureen et Ebony, qui se dirigeaient tous vers le petit groupe.

Les regards se croisèrent brièvement, et bien que l'atmosphère se soit allégée, une tension invisible persistait.

Marine s'approcha, ses pas hésitants mais son regard déterminé.

— Maïa, commença-t-elle, sa voix tremblant légèrement, je voulais te dire que... je suis vraiment désolée. Je sais que ce n'est pas facile à entendre, mais je veux que tu saches que...

Maïa la coupa, se levant pour la fixer directement.

— Je sais, Marine. Je sais que tu es désolée. Mais je veux qu'on fasse tout pour que ça n'arrive plus, d'accord ? Je veux croire que tu seras là pour moi, que je pourrai compter sur toi.

Marine se figea sous les mots de Maïa, comme si cette déclaration venait briser un poids qu'elle portait depuis trop longtemps. Elle acquiesça lentement, le regard empli de sincérité.

— Tu peux compter sur moi, Maïa. Je te le promets.

Maïa la regarda une dernière fois, ses yeux cherchant une lueur d'espoir qu'elle n'était pas sûre de trouver. Mais en voyant la détermination dans les yeux de Marine, quelque chose en elle sembla se réchauffer, même si la peur ne disparaissait pas totalement.

— D'accord. Alors on avance. dit Maïa enfin, les mots pesant, mais remplis d'une volonté nouvelle.

Marguerite, qui avait observé la scène en silence, sourit doucement.

— Bien. Maintenant, il est temps de manger. Il nous reste encore un concert ce soir, et je suis sûre qu'on va tout déchirer.

Les autres acquiescèrent, et même si une partie de la tension restait palpable, tous sentaient que quelque chose avait changé. La conversation était peut-être encore en suspens, mais au moins, le premier pas avait été fait.

Le concert du soir arriva plus vite que prévu. Les lumières de la scène étaient plus brillantes que jamais, et l'excitation palpable. Mais pour Maïa et Marine, chaque mouvement semblait empreint d'une nouvelle compréhension. Elles s'étaient retrouvées, mais il restait encore tant à reconstruire.

Lorsque le moment de "Eternal Flame" arriva, la tension était à son comble. Les deux filles se tenaient l'une face à l'autre sur scène, les regards un peu plus intenses qu'avant. Leur prestation, bien que toujours aussi belle, portait désormais un poids différent. Ce n'était plus seulement un jeu, un numéro. C'était une déclaration, un acte symbolique. À la fin de la chanson, lorsqu'elles devaient s'embrasser comme toujours, un instant suspendu dans l'air se créa entre elles. Mais Maïa hésita, et Marine, avec un léger sourire, l'encouragea d'un simple regard.

Puis, elles échangèrent le baiser, doux mais empli de toute l'émotion accumulée.

Les applaudissements résonnèrent dans la salle, mais pour Maïa et Marine, l'instant semblait durer une éternité.

En coulisses, la scène n'avait pas échappé aux regards de plusieurs membres du groupe, mais personne n'osa rien dire. Marguerite et Emma observaient Maïa, qui semblait sereine, mais un peu plus distante qu'avant. Quant à Franck, il n'avait d'yeux que pour Marine, mais il n'osa pas l'approcher, comme s'il savait qu'il avait franchi une ligne qu'il ne pourrait pas revenir en arrière.

Les tensions étaient toujours là, mais d'une manière plus sourde, plus enfouie. Ce n'était pas encore fini. Il restait des blessures à guérir, des mots à dire, mais une chose était claire : la scène avait réuni Maïa et Marine d'une manière nouvelle, et malgré tout ce qui les séparait encore, elles semblaient prêtes à repartir sur de meilleures bases.

Le lendemain, un nouveau chapitre commencerait pour elles, un chapitre qu'elles écriraient ensemble, un pas à la fois.

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