Chapitre 26

Marine et Maïa trouvèrent un coin tranquille sur le balcon de l'hôtel où ils séjournaient. La nuit était calme, les lumières de la grande ville scintillaient au loin, et un vent léger soufflait, emportant avec lui une partie de la lourdeur des derniers jours.

Marine s'adossa à la rambarde, ses mains serrées autour du métal froid. Maïa, quant à elle, s'assit sur une chaise proche, les jambes repliées contre sa poitrine.

Le silence s'étira, mais il ne semblait pas pesant. C'était un moment où chacune prenait le temps de rassembler ses pensées. Finalement, Marine se lança :

— Tu sais, j'ai passé tellement de temps à réfléchir à tout ce qu'il s'est passé. À ce que j'aurais dû faire, ou ne pas faire... Je me rends compte que j'ai merdé. Et que je t'ai blessée sans le vouloir.

Maïa releva les yeux, son regard bleu clair brillant dans l'obscurité.
— Ce n'est pas juste toi, Marine. Franck a sa part de responsabilité. Mais toi... toi, tu comptes pour moi d'une façon que lui ne pourra jamais comprendre. Et c'est pour ça que ça fait si mal.

Marine hocha lentement la tête, les mots de Maïa s'inscrivant en elle comme une vérité douloureuse.
— Je te promets que je n'ai jamais rien ressenti pour lui. Je ne l'ai jamais encouragé, jamais pensé que ça arriverait. Et ce baiser... je ne voulais pas, Maïa. Je suis restée figée, choquée, incapable de réagir. Mais si je pouvais revenir en arrière...

— On ne peut pas revenir en arrière, l'interrompit Maïa, sa voix douce mais ferme. On ne peut qu'avancer. Et c'est ça qui me fait peur. Parce que je ne sais pas si je peux avancer avec toi. Pas encore.

Marine sentit son cœur se serrer.
— Je comprends. Mais je suis là, Maïa. Je suis là, et je vais continuer à me battre pour toi, pour nous. Parce que tu comptes trop pour que je laisse tout ça s'effondrer.

Maïa ferma les yeux un instant, essayant de contenir les émotions qui la submergeaient. Elle savait que Marine était sincère. Elle voyait l'honnêteté dans son regard, la vulnérabilité dans sa voix.

— Je veux te croire, Marine. Mais j'ai besoin de temps. Et j'ai besoin de voir que ce n'est pas juste des mots, mais des actions. Que tu es prête à être là pour moi, même quand ça devient compliqué.

Marine s'approcha doucement, se plaçant à genoux devant Maïa. Elle attrapa ses mains, ses doigts effleurant doucement ceux de la blonde.

— Alors laisse-moi te le prouver. Je ne te demanderai pas de m'aimer tout de suite, ou de me pardonner maintenant. Mais donne-moi une chance. Une vraie chance.

Maïa ouvrit les yeux, les plongeant dans ceux de Marine. Elle resta silencieuse quelques secondes, puis hocha la tête.

— D'accord. Une chance.

Marine laissa échapper un soupir de soulagement, un sourire timide apparaissant sur ses lèvres.

— Merci. Tu ne le regretteras pas, je te le promets.

Alors qu'elles retournaient à leurs chambres respectives, Maïa sentit une petite étincelle d'espoir renaître en elle. Rien n'était résolu, mais elles avaient fait un pas, un premier pas vers quelque chose de nouveau.

Marine, quant à elle, se promit de tenir parole. Elle savait que les prochains jours ne seraient pas faciles, mais elle était prête à tout pour regagner la confiance de Maïa et reconstruire leur lien.

Dans une autre chambre, Marguerite, Maureen, Emma et Ebony discutaient de la soirée. Marguerite, bien que toujours protectrice envers Maïa, semblait légèrement apaisée.

— Elles ont parlé, c'est déjà ça, dit-elle.

Emma hocha la tête.
— Marine a l'air sincère. Mais Maïa est fragile, on doit rester là pour elle.

Ebony, allongée sur son lit, observa les trois autres avec un sourire discret.
— Elles trouveront leur chemin. Mais oui, on doit veiller sur elles. Ensemble.

Pendant ce temps, dans la chambre de Franck, une toute autre ambiance régnait. Ulysse et Charles étaient venus lui parler, mais l'atmosphère était tendue.

— T'as peut-être demandé pardon à Maïa, dit Charles, les bras croisés, mais tu devrais aussi t'excuser auprès de Marine. T'as foutu un bordel monstre, Franck.

Franck baissa les yeux, soupirant.
— Je sais. Mais j'ai l'impression que quoi que je fasse, ça ne changera rien.

Ulysse s'approcha, posant une main ferme sur son épaule.
— Ça changera peut-être pas tout. Mais si tu veux être respecté ici, il faut que tu sois honnête avec tout le monde. Ça commence par Marine.

Franck acquiesça, décidé à affronter ses erreurs, même si cela signifiait se mettre face à un mur.

Le lendemain, une nouvelle journée se levait pour le groupe. Une journée pleine de promesses, de défis, et peut-être, de réconciliation.

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