Après le concert, le tumulte des coulisses se calma peu à peu. Les techniciens démontaient la scène, les fans attendaient encore dehors pour apercevoir leurs idoles, mais à l'intérieur, un silence presque pesant s'était installé.
Maïa était restée avec Marguerite et Emma dans un coin de la loge commune. Marguerite la surveillait comme une sœur protectrice, tandis qu'Emma, d'habitude plus distante, s'était rapprochée de façon surprenante, veillant à ce que Maïa ait tout ce dont elle avait besoin.
Marine, de son côté, hésitait à intervenir. Elle voyait Maïa rire timidement à une blague d'Emma, et bien que ce rire lui réchauffe le cœur, elle savait que la distance entre elles n'était pas encore complètement comblée.
— Va lui parler, souffla Maureen, qui s'était approchée de Marine.
Marine secoua doucement la tête, le regard fixé sur Maïa.
— Je veux lui laisser de l'espace. Elle a besoin de souffler, et je ne veux pas lui mettre plus de pression.
Maureen posa une main légère sur son épaule.
— Peut-être. Mais parfois, attendre peut faire plus de mal que de bien. Elle a besoin de savoir que tu es là, même si elle ne veut pas te parler tout de suite.
Marine acquiesça, reconnaissante pour le conseil. Mais avant qu'elle n'ait pu bouger, une autre voix résonna dans la pièce.
— Maïa, est-ce qu'on peut parler ?
Tous les regards se tournèrent vers Franck, qui se tenait à l'entrée, visiblement nerveux. Marguerite fronça les sourcils et se redressa, prête à intervenir.
— Qu'est-ce que tu veux, Franck ? demanda-t-elle d'un ton sec.
Franck leva les mains en signe de paix.
— Je veux juste m'excuser. C'est tout. Je ne cherche pas d'excuses pour ce que j'ai fait, je veux juste... réparer les choses.
Maïa releva lentement la tête, son regard fatigué mais curieux. Elle échangea un coup d'œil avec Marguerite, qui semblait prête à le chasser, mais elle hocha légèrement la tête.
— D'accord. Parle, dit-elle d'une voix calme, mais ferme.
Franck inspira profondément, cherchant ses mots.
— Je suis désolé, Maïa. Désolé pour tout. Ce que j'ai fait était égoïste, immature et cruel. Je n'ai jamais voulu te blesser, mais je sais que c'est exactement ce que j'ai fait. Et je sais aussi que je ne peux pas effacer ce qui s'est passé.
Maïa l'observa en silence, les bras croisés.
— Tu savais ce que Marine représentait pour moi. Tu savais à quel point je tenais à elle, et tu l'as quand même fait. Pourquoi, Franck ? Pourquoi tu as cru que c'était une bonne idée ?
Franck baissa les yeux, honteux.
— Je crois que j'étais jaloux. Pas de toi, mais de ce que vous aviez. J'ai confondu mon admiration pour Marine avec autre chose, et j'ai agi sans réfléchir. Je sais que je ne mérite pas ton pardon, mais je voulais au moins que tu saches à quel point je regrette.
Le silence s'étira, lourd et oppressant. Marguerite, les bras croisés, surveillait la scène, prête à intervenir si nécessaire.
Enfin, Maïa hocha lentement la tête.
— Je ne sais pas si je peux te pardonner tout de suite, Franck. Mais merci d'être venu me parler. C'est déjà un début.
Franck sembla soulagé, bien qu'il sache que le chemin vers une véritable réconciliation serait long.
Dans un coin de la pièce, Marine avait observé la scène, son cœur serré. Elle savait que Maïa avait besoin de temps pour guérir, mais voir cette conversation avec Franck l'avait étrangement apaisée. Peut-être que cela ouvrait la voie à une meilleure compréhension entre eux tous.
Quand Maïa se leva pour quitter la pièce, Marine la suivit discrètement. Elle la rattrapa dans le couloir, appelant doucement son nom.
— Maïa.
Maïa se retourna, surprise, mais ne dit rien.
— Je voulais juste te dire que je suis fière de toi, murmura Marine. Tu as fait preuve de courage, là-dedans. Et je suis désolée que tu aies eu à vivre tout ça.
Maïa la regarda un long moment, ses yeux se remplissant d'émotion.
— Merci. Ça compte beaucoup, venant de toi.
Marine s'approcha légèrement, hésitant à aller plus loin.
— Est-ce qu'on peut peut-être aller parler ? Juste nous deux. Pas de Franck, pas de Marguerite, personne d'autre. Juste toi et moi.
Maïa hocha lentement la tête.
— D'accord.
Elles s'éloignèrent, laissant les tensions et les murmures des coulisses derrière elles. Leur conversation à venir serait cruciale pour reconstruire ce qu'elles avaient perdu. Mais pour la première fois depuis des jours, une lueur d'espoir brillait à nouveau entre elles.
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