Chapitre 24
Le soir du prochain concert, une tension étrange flottait dans l'air. Tout le groupe avait pris conscience des fractures au sein de leur équipe, et chacun essayait, à sa manière, de maintenir un semblant d'équilibre. Mais la véritable épreuve allait être sur scène, où Maïa et Marine devaient interpréter leur duo emblématique Eternal Flame.
Maïa et Marine avaient passé une partie de la journée à discuter, tentant de réparer ce qui avait été brisé. Pourtant, une certaine hésitation persistait. Marine, malgré ses promesses, savait que les blessures de Maïa mettraient du temps à guérir.
Marguerite, qui observait tout cela de loin, restait sur le qui-vive, prête à intervenir si les choses tournaient mal. Franck, de son côté, s'était muré dans un silence étrange. Malgré les encouragements d'Ulysse et Charles à s'excuser, il n'avait toujours pas trouvé le courage de le faire.
Les lumières de la salle s'éteignirent, et le silence s'installa. Le public, excité par la soirée qui battait son plein, retenait son souffle alors que les premières notes de Eternal Flame résonnaient doucement.
Marine entra sur scène la première, vêtue d'une robe blanche fluide qui contrastait avec le noir éclatant de la tenue de Maïa. Lorsque cette dernière apparut, un murmure traversa la foule : l'énergie entre elles était palpable, presque électrique.
Marine commença à chanter, sa voix douce mais légèrement tremblante :
— "Close your eyes, give me your hand, darling..."
Elle s'approcha de Maïa, qui semblait d'abord hésiter à entrer dans le jeu. Mais lorsque son tour arriva, elle leva les yeux vers Marine, son regard chargé d'émotions contradictoires.
— "Do you feel my heart beating? Do you understand?"
La tension entre elles était si forte que même le public pouvait la ressentir. Pourtant, leur harmonie vocale était parfaite, et leur proximité sur scène semblait naturelle.
Marine, cherchant à rétablir la confiance, posa doucement sa main sur celle de Maïa pendant le refrain. Ce contact, bien que simple, sembla briser une partie de la glace qui les séparait. Maïa répondit en serrant légèrement sa main, un geste qui n'échappa pas aux fans.
Dans les coulisses, tout le monde observait la scène avec des sentiments mitigés. Marguerite, les bras croisés, surveillait Marine avec un regard protecteur, prête à intervenir si Maïa montrait le moindre signe de détresse.
Ebony murmura doucement à Maureen :
— Elles sont incroyables. Mais on dirait qu'il y a un poids énorme entre elles.
Maureen acquiesça, les sourcils froncés.
— Elles se battent pour retrouver ce qu'elles avaient. Mais ça ne sera pas facile.
Emma, debout un peu en retrait, croisa les bras, son regard fixé sur Maïa. Malgré leur distance, elle avait développé un respect silencieux pour elle.
— Maïa est plus forte qu'on ne le pense, dit-elle doucement, presque pour elle-même.
Sur scène, la chanson approchait de sa conclusion. La mise en scène traditionnelle prévoyait un baiser délicat entre elles, un moment qui faisait fondre le public à chaque concert. Mais ce soir-là, Marine sentait que Maïa hésitait.
Elle se pencha doucement vers elle, murmurant presque inaudiblement :
— On peut le faire, seulement si tu veux.
Maïa, fixant les yeux bruns de Marine, sentit son cœur se serrer. Ce n'était pas un moment forcé, mais une question de choix, un pas vers la réconciliation.
Elle hocha la tête et, dans un geste naturel, combla l'espace entre elles. Le baiser était plus long que d'habitude, plus intense, chargé d'une émotion brute que le public interpréta comme de la passion, mais que Marine et Maïa savaient être un mélange de douleur et d'espoir.
Quand elles sortirent de scène, un tonnerre d'applaudissements les accompagnait. Marine jeta un coup d'œil à Maïa, cherchant à lire dans ses yeux. Maïa lui adressa un petit sourire, timide mais sincère.
Marguerite arriva immédiatement, posant une main sur l'épaule de Maïa.
— Ça va ? demanda-t-elle.
Maïa hocha la tête, visiblement épuisée mais soulagée.
— Oui. Ça va mieux.
Marine, qui restait en retrait, sentit une vague de gratitude envers Marguerite. Cette dernière, bien qu'encore méfiante, lui adressa un regard ferme mais moins hostile.
Franck, lui, observait la scène de loin, son cœur lourd de regrets. Alors qu'il s'apprêtait à partir, Charles l'arrêta.
— T'as encore une chance, tu sais ? Mais va falloir que tu la mérites.
Ulysse ajouta, les mains dans les poches :
— Commence par admettre que t'as foiré. Et dis à Maïa que tu t'en veux vraiment. Parce que là, c'est à elle que tu dois des excuses.
Franck acquiesça, résolu. Il savait qu'il avait encore un long chemin à parcourir, mais ce soir-là, il prit la décision de commencer à réparer ce qu'il avait brisé.
Et pendant ce temps, Maïa et Marine, bien qu'encore fragiles, avaient retrouvé un fil ténu les reliant l'une à l'autre. Un fil qu'elles étaient prêtes à renforcer, une étape à la fois.
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