Chapitre 18
Le lendemain matin, dans le grand hall de l'hôtel où le groupe séjournait, Marine discutait avec Franck autour d'un café. Leur conversation, animée et pleine de rires, n'échappa pas à Maïa, qui venait de descendre pour les rejoindre. Un pincement désagréable naquit dans sa poitrine lorsqu'elle remarqua à quel point Franck semblait absorbé par Marine.
Elle s'approcha d'eux, sourire en coin mais regard légèrement tendu.
— Salut, vous deux. Je dérange ?
Marine leva les yeux, surprise de ce ton inhabituellement sec dans la voix de Maïa.
— Non, pas du tout. Franck et moi parlions juste des arrangements de sa prochaine chanson. Il a une idée géniale pour le medley.
Maïa croisa les bras, son sourire devenu plus forcé.
— Oh, c'est super. Franck est plein de bonnes idées, pas vrai ?
Franck, visiblement inconscient de la tension, répondit avec enthousiasme.
— Merci, Maïa. Je voulais justement te demander ton avis. Tu as toujours un instinct incroyable pour les harmonies.
Mais Maïa n'entendait plus vraiment. Son esprit était trop occupé à analyser chaque geste et sourire échangé entre Marine et Franck. Elle ne pouvait nier qu'une part d'elle se sentait menacée.
Plus tard dans la journée, alors qu'ils répétaient pour le prochain concert, cette jalousie enfouie finit par éclater. Pendant une pause, Maïa s'approcha de Marine, son expression plus grave que d'habitude.
— Tu passes beaucoup de temps avec Franck, non ? demanda-t-elle, tentant de cacher son irritation.
Marine fronça les sourcils, perplexe.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Maïa haussa légèrement les épaules, jouant avec la manche de son pull.
— Rien. Juste que... vous avez l'air très proches ces derniers temps.
Marine, réalisant enfin où Maïa voulait en venir, lâcha un soupir.
— Tu es jalouse ?
Maïa hésita avant de répondre, mais son silence en disait long.
— Peut-être. C'est juste que... je te vois rire avec lui, et parfois, j'ai peur que tu te rapproches plus de lui que de moi.
Marine posa une main rassurante sur le bras de Maïa.
— Maïa... Il n'y a rien entre Franck et moi. C'est toi que j'aime. Toi, et personne d'autre.
Maïa baissa les yeux, honteuse de ses doutes.
— Je sais. C'est idiot, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Parfois, je me dis que je ne suis peut-être pas assez pour toi.
Marine attrapa son visage entre ses mains, la forçant à la regarder.
— Ne dis jamais ça. Tu es tout pour moi. Et je ne veux que toi, Maïa. Alors arrête de te faire du mal avec des choses qui n'existent pas.
Cependant, malgré ces mots rassurants, l'inquiétude de Maïa ne s'effaça pas complètement. Lors du concert de ce soir-là, elle mit toute son énergie dans sa prestation, mais Marine sentit cette tension persistante. Cela culmina pendant leur duo Eternal Flame.
Alors qu'elles chantaient, leurs regards s'entrelacèrent comme à chaque fois. Mais ce soir, il y avait une intensité différente dans les yeux de Maïa. Au moment du baiser final, ce fut plus qu'un simple geste de mise en scène. Maïa s'y plongea avec une passion presque désespérée, comme pour marquer son territoire devant le public, ses camarades, et même Franck.
Les applaudissements tonitruants du public couvrirent tout, mais Marine, bien qu touchée par cette intensité, savait qu'elle devait en parler à Maïa plus tard.
Le soir, dans leur chambre d'hôtel, Marine rompit le silence.
— Maïa, je veux qu'on parle de ce qui s'est passé ce soir.
Maïa, qui retirait son maquillage devant le miroir, évita son regard.
— De quoi tu parles ?
Marine se leva et s'approcha d'elle.
— De ce baiser. De cette manière dont tu agis dès que Franck est dans les parages. Je sais que tu te sens menacée, mais il n'y a aucune raison de l'être.
Maïa finit par se tourner vers elle, les yeux brillants.
— Je sais que c'est stupide, mais... Je ne peux pas m'empêcher de penser que tu mérites quelqu'un de mieux. Quelqu'un de plus stable, de moins exubérant... comme Franck.
Marine secoua la tête, incrédule.
— C'est faux. Ce que je mérite, c'est toi, avec tout ce que tu es. Et si tu continues à douter de toi, de nous, tu vas nous éloigner pour de vrai.
Ces mots firent l'effet d'un électrochoc chez Maïa. Elle se leva et attrapa les mains de Marine, son regard chargé d'émotion.
— Je suis désolée, Marine. Je te promets que je vais travailler là-dessus. Je t'aime trop pour laisser mes insécurités tout gâcher.
Marine l'attira dans ses bras, un sourire rassurant sur les lèvres.
— Alors, arrête de te comparer aux autres. Tu es unique, et c'est pour ça que je suis tombée amoureuse de toi.
Leur étreinte dura longtemps, et cette nuit-là, malgré les ombres qui planaient encore, leur amour reprit le dessus, éclairant tout ce qui aurait pu les diviser.
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