Chapitre 17
La tournée avançait, et avec chaque nouvelle ville, la complicité entre Maïa et Marine devenait plus évidente, tant sur scène qu'en dehors. Leur relation était devenue un sujet de fascination non seulement pour les fans, mais aussi pour leurs camarades. Si la plupart se réjouissaient pour elles, certains commençaient à ressentir les effets collatéraux de cette intensité.
Marguerite, toujours bienveillante, fut la première à remarquer les premiers signes de tension. Elle observait Marine, plus silencieuse ces derniers temps, alors que Maïa continuait de briller de son énergie débordante. Un soir, après un concert, Marguerite décida de parler à Marine.
— Tu veux me dire ce qui te tracasse ? demanda-t-elle doucement en s'asseyant près d'elle dans les loges.
Marine haussa les épaules, hésitant à répondre.
— Je ne sais pas... Peut-être que je me fais des idées, mais... parfois, j'ai l'impression que Maïa est tellement à l'aise avec tout le monde que... je passe au second plan.
Marguerite fronça les sourcils.
— Tu veux dire qu'elle t'ignore ?
Marine secoua la tête.
— Non, ce n'est pas ça. Mais elle est tellement tactile avec tout le monde, tellement rayonnante... Et parfois, je me demande si je suis vraiment spéciale pour elle, ou si je suis juste une personne parmi tant d'autres.
Marguerite posa une main réconfortante sur l'épaule de Marine.
— Maïa t'aime, ça se voit. Mais si tu ressens ça, tu devrais lui en parler. Elle est peut-être tellement dans son monde qu'elle ne s'en rend même pas compte.
Cette même soirée, alors que Marine cherchait à comprendre ses propres sentiments, Maïa était dans le salon principal de l'hôtel, entourée de fans qui avaient réussi à obtenir un accès spécial. Parmi eux, une jeune femme particulièrement charismatique semblait attirer l'attention de Maïa. Elle riait à ses blagues et posait des questions sur ses inspirations musicales.
Marine, qui venait d'arriver, s'arrêta net en voyant la scène. Son cœur se serra en voyant Maïa parler avec tant d'enthousiasme. Elle n'osait pas s'approcher, craignant de paraître possessive, mais elle ne pouvait détourner le regard.
Ulysse, qui passait par là, remarqua son malaise.
— Tout va bien ? demanda-t-il, sourcils froncés.
Marine inspira profondément.
— Oui, tout va bien, mentit-elle avant de faire demi-tour et de retourner dans sa chambre.
Plus tard dans la nuit, Maïa frappa doucement à la porte de Marine.
— Marine, tu es là ?
Après quelques secondes de silence, Marine ouvrit la porte. Son regard était troublé, et elle croisa les bras, hésitant à laisser entrer Maïa.
— Tu as passé une bonne soirée avec tes fans ? demanda-t-elle, une pointe de sarcasme dans la voix.
Maïa, prise de court, fronça les sourcils.
— Attends... Qu'est-ce qui se passe ? Tu es fâchée ?
Marine laissa échapper un soupir avant de s'écarter pour la laisser entrer.
— Je ne suis pas fâchée. Mais parfois, j'ai l'impression que tu donnes autant, voire plus, aux autres qu'à moi. Et c'est dur... parce que moi, je n'ai que toi.
Les mots tombèrent comme une confession douloureuse. Maïa resta silencieuse un moment avant de s'approcher doucement, cherchant le regard de Marine.
— Marine, tu es tout pour moi. Ce que je partage avec les autres, c'est... différent. Ça n'a rien à voir avec ce que je ressens pour toi.
Marine croisa les bras, toujours sur la défensive.
— Mais parfois, ça ressemble tellement à ce que tu fais avec moi... Tes câlins, tes sourires, tes attentions... Comment je suis censée savoir que c'est spécial ?
Maïa sentit une pointe de douleur en entendant ces mots. Elle attrapa doucement les mains de Marine.
— Tu le sais parce que je suis ici, avec toi. Parce que c'est toi que j'embrasse avant de dormir, toi que je cherche dès que je me sens perdue. Et si je t'ai blessée sans le vouloir, alors je ferai tout pour te le prouver. Dis-moi ce dont tu as besoin, Marine. Je ferai tout.
Marine hésita, mais elle vit la sincérité dans les yeux de Maïa.
— J'ai besoin de sentir que je compte plus que tout. J'ai besoin que tu fasses attention à ce que je ressens.
Maïa hocha la tête avant de l'attirer dans ses bras.
— Alors je ferai attention. Je te le promets.
Les jours suivants, Maïa fit des efforts visibles pour montrer à Marine qu'elle était sa priorité. Les autres membres de la troupe remarquèrent le changement, et même si certains plaisantaient sur son « côté romantique », personne ne doutait de la sincérité de son amour.
Cependant, une nouvelle tension apparut lorsque Franck, proche de Maïa depuis le début de la tournée, sembla lui-même de plus en plus attentif à Marine. Pendant les répétitions, il s'asseyait souvent à côté d'elle, échangeant des rires et des blagues complices.
Un jour, alors qu'il complimentait Marine sur sa performance, Maïa, qui observait la scène de loin, sentit une pointe de jalousie.
Cette fois, c'était elle qui devait se confronter à cette émotion troublante. Et alors qu'elle s'approchait, son sourire en place, elle se demanda si leur amour serait assez fort pour surmonter les tempêtes à venir.
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