Le lendemain matin, la lumière dorée traversait à peine les rideaux lorsque Marine se réveilla. Maïa dormait encore à ses côtés, une main posée sur le drap, son souffle calme et régulier. Marine la contempla un instant, une vague de tendresse l'envahissant. Elle ne savait pas encore comment affronter ce que le monde extérieur leur réservait, mais ici, dans cette chambre, tout semblait simple.

Un léger mouvement de Maïa interrompit ses pensées. Les yeux bleus de cette dernière s'ouvrirent lentement, une lueur douce et malicieuse les illuminant dès qu'elle aperçut Marine.
— Tu me regardes dormir, encore ? murmura-t-elle avec un sourire en coin.

Marine rougit, un sourire amusé étirant ses lèvres.
— Peut-être. Tu es jolie quand tu dors.

Maïa se redressa légèrement, s'appuyant sur son coude, et observa Marine avec une intensité douce mais perçante.
— Et toi, tu es jolie tout le temps.

Marine roula des yeux, mais son sourire restait indéniable.
— Tais-toi, tu dis n'importe quoi.

Maïa haussa les épaules, un éclat de malice dans les yeux.
— Peut-être. Mais c'est vrai.

Elle s'approcha pour déposer un baiser rapide sur les lèvres de Marine, mais cette dernière attrapa doucement son visage pour prolonger l'instant. Ce baiser, bien que tendre, portait une promesse : celle de traverser ensemble tout ce qui les attendait.

Plus tard dans la matinée, le groupe s'était rassemblé dans le hall de l'hôtel, prêt à se rendre à la prochaine ville pour le concert suivant. La routine des voyages en tournée avait commencé à s'imposer : valises, trajets interminables en bus, rires étouffés et discussions animées.

Marine et Maïa s'assirent côte à côte dans le bus, partageant des écouteurs et écoutant une playlist qu'elles avaient créée ensemble. Marguerite, assise quelques rangées plus loin, ne put s'empêcher de sourire en les observant.

Franck, toujours attentif aux détails, se tourna vers elle.
— Elles ont l'air de gérer ça bien mieux que je ne pensais.

Marguerite hocha la tête.
— Elles sont plus fortes qu'on ne le croit. Mais ça ne veut pas dire que ce sera facile.

Le concert suivant se déroula dans une ambiance électrique. La salle, encore plus grande que la précédente, vibrait d'enthousiasme. La setlist défilait à un rythme effréné, et chaque membre du groupe brillait sous les projecteurs.

Quand vint le moment d'Eternal Flame, Marine sentit l'excitation monter. Elle échangea un regard avec Maïa avant de monter sur scène. Cette fois, leur baiser final semblait presque programmé pour dépasser les limites de la mise en scène.

Sous les applaudissements frénétiques, Marine et Maïa quittèrent la scène, le souffle court mais les cœurs légers.

Dans les coulisses, Charles les accueillit avec un sourire taquin.
— Vous réalisez que vous êtes en train de devenir les préférées des fans, pas vrai ?

Marine haussa les épaules, feignant l'indifférence, tandis que Maïa répondait avec son insouciance habituelle.
— Ce n'est pas notre faute si on est irrésistibles.

Tout le monde éclata de rire, mais Marine savait que la réalité était plus complexe. Les fans étaient enthousiastes, mais les médias continuaient de chercher des réponses.

Ce soir-là, dans leur chambre d'hôtel, Marine posa la question qu'elle avait sur le cœur depuis plusieurs jours.
— Tu crois qu'on devrait leur dire ?

Maïa, occupée à démêler ses cheveux, s'arrêta et se tourna vers elle.
— À qui ?

— Aux fans. Aux médias. À tout le monde.

Maïa fronça légèrement les sourcils avant de venir s'asseoir à côté de Marine.
— Tu veux dire... confirmer qu'on est ensemble ?

Marine hocha la tête, l'air hésitant.
— Oui. Peut-être. Je sais pas. Ça devient dur de cacher ce qu'on ressent. Et je veux pas qu'on vive ça comme un secret honteux.

Maïa prit sa main, ses doigts entrelaçant doucement les siens.
— Marine, si tu veux qu'on leur dise, je suis avec toi. Mais ça doit venir de toi. Moi, je m'en fiche de ce que les autres pensent, tant que toi et moi, on sait ce qu'on partage.

Marine sentit une vague d'émotion monter en elle. Maïa avait cette capacité incroyable de la rassurer, de lui faire croire que tout était possible.
— Je vais y réfléchir.

Maïa hocha la tête, un sourire tendre sur les lèvres.
— Prends ton temps. Mais sache une chose : tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, Marine. Et ça, rien ni personne ne pourra le changer.

Marine se blottit contre elle, laissant ces mots réchauffer son cœur. Leur avenir restait incertain, mais pour la première fois, elle se sentait prête à affronter le monde, main dans la main avec Maïa.