Chapitre 11
La matinée suivant le concert fut marquée par une agitation inhabituelle. Le groupe s'était rassemblé dans une des salles de réunion de l'hôtel pour un débrief avec leur équipe, mais l'atmosphère était lourde.
Sur la table, un iPad affichait les premiers articles de presse : "Une alchimie troublante : Maïa et Marine enflamment la scène et les rumeurs." D'autres titres, tout aussi suggestifs, faisaient leur apparition sur les réseaux sociaux.
Marine, assise à côté de Maïa, évitait les regards des autres. Marguerite, fidèle à son rôle de confidente, tentait de dédramatiser la situation.
— Honnêtement, ils font toujours ça. Ils cherchent des histoires, peu importe la réalité.
Ebony, plus pragmatique, croisa les bras.
— Oui, mais là, c'est différent. Ils ne regardent plus juste les performances. Ils cherchent à creuser dans vos vies privées.
Maïa, imperturbable, appuya son menton sur sa main et balaya l'écran du regard avant de lancer d'un ton léger :
— Et alors ? Ce qu'ils disent ou pensent ne change rien à ce qu'on fait sur scène. On est là pour chanter, pas pour répondre à des rumeurs.
Le manager de la tournée, cependant, n'était pas aussi détendu.
— Vous avez raison, Maïa, mais ça pourrait devenir problématique si ça détourne l'attention de vos performances. Le public vous adore, mais les médias peuvent être impitoyables.
Marine sentit un poids s'alourdir sur ses épaules. Si Maïa semblait prête à affronter la tempête, elle, en revanche, n'était pas sûre d'avoir cette force.
Plus tard, alors que chacun retournait à ses occupations, Marine quitta discrètement la salle. Elle avait besoin de respirer, de réfléchir à tout cela. Elle se retrouva sur la terrasse de l'hôtel, surplombant la ville en contrebas.
Elle n'entendit pas tout de suite Maïa arriver derrière elle, mais quand elle sentit une main se poser doucement sur son épaule, elle se tourna.
— Tu vas bien ? demanda Maïa, son regard rempli d'inquiétude.
Marine soupira.
— Je sais pas, Maïa. C'est beaucoup d'un coup. Et je veux pas qu'on gâche tout ça.
Maïa fronça légèrement les sourcils.
— Qu'est-ce qu'on pourrait gâcher ?
Marine détourna le regard, fixant l'horizon.
— La tournée. Ce qu'on a. Toi.
Maïa attrapa doucement son menton pour qu'elle la regarde.
— Marine, écoute-moi. Je sais que tout ça peut être effrayant. Mais ce qu'on a, ce qu'on partage... c'est réel. Et ça vaut le coup de se battre pour ça. Peu importe ce que les autres disent ou pensent.
Marine sentit ses yeux s'humidifier, mais elle ne voulait pas craquer.
— Et si ça devenait trop ? Si je n'arrivais pas à gérer ?
Maïa posa son front contre le sien, son ton se faisant plus doux.
— Alors je serai là pour toi. À chaque étape. On fait ça ensemble, d'accord ?
Marine hocha doucement la tête, un faible sourire se dessinant sur ses lèvres.
— D'accord.
Le soir venu, la tension était retombée, mais les effets des rumeurs se faisaient encore sentir. Sur scène, cependant, Marine et Maïa étaient inébranlables. Lorsqu'elles interprétèrent à nouveau Eternal Flame, leur connexion semblait plus forte que jamais, comme si elles voulaient prouver au monde que rien ne pouvait les atteindre.
Les applaudissements à la fin de la chanson furent assourdissants, et même les autres membres de la troupe semblaient émus.
Dans les coulisses, Ulysse les accueillit avec un sourire moqueur mais sincère.
— Si avec ça les rumeurs ne font que grandir, vous l'aurez bien cherché.
Marine éclata de rire malgré elle, et Maïa répondit avec un clin d'œil.
— On donne au public ce qu'il veut, c'est tout.
Mais au fond d'elle, Marine savait qu'elle allait devoir trouver sa propre force pour continuer. Ce qu'elle ressentait pour Maïa valait la peine de se battre, et si elle avait appris une chose sur scène, c'était qu'elle pouvait toujours compter sur elle pour tenir le coup.
Cette nuit-là, alors qu'elles se retrouvaient une fois de plus dans l'intimité de leur chambre d'hôtel, Marine murmura doucement à Maïa :
— Merci de me protéger.
Maïa, allongée à ses côtés, glissa un bras autour de sa taille.
— Toujours. Parce que toi, tu es mon "Eternal Flame".
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