IV
Je crois que je me suis endormi. Je suis allongé sur ce qui me semble être un genre de canapé dans une pièce lumineuse, malgré qu'elle soit plongée dans le noir. J'ai soudain une idée qui me semble magique et tâte mes poches avec engouement sans réussir à trouver mon portable. Le ciel est contre moi ! Sans que je ne comprenne quoi que ce soit, un grognement sourd s'échappe de ma gorge. Des pas se font entendre de l'autre cote du mur et la porte s'ouvre finalement sur une femme blonde, assez grande dont les yeux que je devine vert et fatigué me fixent tristement. A ce moment, je reconnais ma mère qui lève sa main droite dans laquelle je découvre un objet que je connais très bien : mon téléphone ! Elle dit alors sur un ton froid et distant : « C'est ça que tu cherchais Thomas ?
-Oui ! Donne-le-moi, répondis-je la voix tremblante essayant d'être autoritaire.
-Je sais ce que tu comptes en faire mon chéri. Donc ne compte pas sur moi pour t'aider dans tes bêtises, regardes autour de toi et tu comprendras que ton bonheur se trouve tout près mon fils. Je vais devoir partir, mais je vais laisser cette objet, continua-t-elle en montrant mon portable, a Lucas.
-Tu ne le connais même pas ! Grognais-je.
-Tu mets en doute sa confiance ? Me dit-elle d'un ton glacial. Je le connais assez pour lui faire confiance. Je vais me retenir de t'en coller une et m'en aller maintenant, Lucas sauras s'occuper de toi.
-Mais...commençais-je avant qu'elle ne claque la porte.
Il y a un silence qui me parait durer des heures. La seule lumière qui entre dans la pièce est celle qui filtre entre les volets et, au bout d'un moment la porte s'ouvre sur Lucas. Il ferme la porte et avance vers moi sans jamais me regarder puis passe finalement à cote de moi pour aller ouvrir les volets. Une forte lumière vient alors caresser ma peau et agresser mes yeux habitués à l'obscurité. Lucas fait demi-tour pour aller s'assoir sur une chaise dont j'ignorais jusqu'alors l'existence et dit « t'aurais pu me le dire que ça t'affectait à ce point mec. Je sais pas si t'es capable de te rendre compte mais je culpabilise a mort de n'avoir rien vu Thomas ! Je te pense pas comme ça mais, t'aurais fait une connerie hier soir ? Je m'en serais tenu responsable ! Je t'en ai jamais parlé mais je suis pompier volontaire et j'ai toujours voulu être biologiste dans les laboratoires de recherche contre les maladies grave, aider les gens quoi... sauf que j'ai raté les examens. Je suis un fardeau pour mes parents et je suis même pas capable de voir que mon ami va mal ... je suis un raté, il laisse échapper un long soupire et continu, Ça m'a fait beaucoup de bien de t'engueuler. Il me sert un faux sourire triste qui se veux chaleureux et termine, on sort ?
-euh, ouais, répondis-je en essayant de me remettre du comportement de mon interlocuteur.
-en boite ? Reprit-il avec son habituel sourire en coin. »
Je hoche timidement la tête et lui pose finalement la question qui me brule les lèvres : « Il est quelle heure et on est quel jour ?
-il est 19 heures et Angélique va bientôt fermer le café. T'as beaucoup dormi ces deux derniers jours donc je pense que ça ne te fera pas de mal d'aller danser jusqu'au bout de la nuit et pourquoi pas de trouver quelques filles, termina-t-il avec un clin d'œil »
Lucas m'accompagna jusqu'à chez moi, tria quelques vêtements qu'il sorti de mon armoire, m'envoya de force a la douche et une fois que je fus prêt on partait pour la boite la plus proche : L'escale. Je sortais rarement mais je savais à quel point les files étaient longue devant l'entrée et comme Lucas m'avait ordonner de mettre mes baskets j'avais un peu peur de me faire recaler après avoir attendu des heures.
Lucas trouva rapidement une place et me traina vers le videur sans même se diriger vers la file grandissante. Arriver à hauteur, le videur leva les yeux vers nous. Il s'apprêtait à parler de son air froid et distant mais un sourire chaleureux se dessina sur son visage et il dit en prenant mon ami dans ses bras : « Lucas ! Ça fait un bail. Comment tu vas ?
-ouais, ça va tranquille. Ça me fait plaisir de te voir cousin !
-ton pote ? Demanda le cousin en question, me désignant d'un geste de la main.
-ouais, reprit Lucas puis il baissa la voix et s'approcha du videur, continuant à parler de façon à ce que je ne puisse pas les entendre. »
Le videur nous laissa finalement passer ce qui provoqua des cris de désapprobation dans la file.
Une fois entré Lucas me traina (ça devient une habitude ou quoi ? Il ne va pas me trainer à chaque fois quand même) jusqu'au bar ou il commanda deux bières. Il me parlait mais j'étais concentré sur la musique qui s'emparait peu à peu de mon corps. Les chansons s'enchainaient, les bières aussi. J'étais sur la piste, complètement possédé par la musique et une fille commença à me parler. J'avais beau lui dire, elle ne voulait pas comprendre que je n'étais pas intéressé. Je sortis donc de la piste à la recherche de Lucas, l'inconnue sur mes talons qui continuait de raconter sa vie dans le vide. Mon pied butta le sol et je m'étalai de tout mon long atterrissant aux pieds de Lucas. Il m'aida à me relever, me débarrassa de la fille qui me collait et m'accompagna à l'extérieur ou il s'assit avec moi dans les graviers a cote de la porte. « Tu sais, commença-t-il, je voulais te dire quelque chose, parce que je te fais vraiment confiance et si je te le dis maintenant ce n'est pas que je suis bourré mais plutôt que je veux que tu le sache. »
Il tourna sa bière dans sa mains, releva les yeux vers moi et planta son regards dans le miens. Je n'avais jamais remarqué à quel point ses yeux étaient beaux, j'étais comme envouté. Mais il choisit ce moment magnifique pour briser le silence et m'avouer son secret : je suis gay, dit-il dans un souffle.
-tu sais Lucas, commençais-je d'un ton las, sans relever sa confession je suis continuellement triste et je ne me sens pas à ma place dans ce monde. Alors je voulais te poser une question ... comment tu fais pour être toujours positif et souriant ?
- je ne sais pas, reprit-il d'une voix monotone. Peut-être parce que j'aime...
-parce que tu aimes ?
-oui, beaucoup de choses, de gens, peut-être même trop...
-moi je pense trop, continuais-je en m'allongeant la tête sur les genoux de mon ami. »
Puis Lucas glissa sa main dans mes cheveux en me chuchotant des mots réconfortant. J'avais besoin de lui pour oublier Sophia. D'une personne de confiance pour surmonter cette épreuve.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top