Show me your true colors...
"Rapunzel."
"Pascal. Ou Flynn."
Têtus comme ils l'étaient, cette conversation pourrait ne jamais s'éteindre.
"Rapunzel! Ça se voit que c'est une fille!"
Oui, très facile et évident de deviner le sexe d'un hérisson, en effet.
"On dit femelle déjà et non, pas forcément. Un prénom masculin lui irait merveilleusement bien."
"Foxie...pourquoi j'ai la nette impression que tu veux toujours gagner?"
"C'est un crime de vouloir obtenir ce qu'on veut?", pas réellement curieux, portant son air blasé.
"Tu dois toujours être en conflit avec quelqu'un, toi...", comme ayant une vraie épiphanie.
"Nope, les gens cools me comprennent et me donnent raison."
"Donc...personne en fait?", Fox hésita à lui sauter au cou et le croquer: pas sa plus brillante idée.
"Ma mère donc une." Ils rigolèrent un court instant, mais le renardeau n'oublia pas le problème actuel.
"Bon! Flynn sera parfait. Merci pour ta participation, cher Wolfgang."
"Flynn, les jours avec toi et pour moi, ce sera Rapunzel."
"Tu lâches pas l'affaire, hein? Donc...un prénom masculin et un féminin...super. Il va plus savoir qui il est."
"Mais si! Elle sera notre adorable cadeau, notre petite fille chérie et bisoutée."
Fox leva les yeux au ciel, plus par réflexe que par réel ennui.
"Et je serai son papa aujourd'hui et pour les prochains jours."
Comme ça, tu reviendra bientôt chez moi, pensa Wolfgang. Cette idée était intéressante, non?
"Vu que c'est toi qui nous l'a attrapé, j'accepte cette décision raisonnable."
"Je ferai des tas de selfies avec et je t'enverrai tout ça dès que j'aurai ton numéro."
Silence puis réflexion.
"Wow...subtil. J'admire. Le coup du bébé hérisson pour choper un numéro...du jamais vu."
"On va pas déjà lui faire subir les malheurs d'un divorce quand même!"
Fox rigola de bon cœur et Wolf en sourit.
"Je suis d'accord...", donc il attrapa sa serviette de table et nota les chiffres qui contenteraient son ami.
"Merci, très cher ami, camarade et jeune papa."
"Qui est déjà papa?", s'exclama le père de Wolfgang en entrant dans la cuisine, avec des yeux ronds.
"Nous deux. Notre hérisson a besoin de parents responsables, donc...", mais il se stoppa net quand il remarqua l'hilarité face à sa déclaration. Son papa était (adorablement) chiant parfois.
"Bah quoi? C'est pas si insensé...", tenta t'il de se défendre.
"T'entendre te décrire comme responsable, Wolf...sérieusement, comment je pourrai réagir autrement?"
"Je vous aime bien, vous", lâcha tout souriant, tout naturellement Fox. Le père se calma un peu et approcha du comptoir où les deux adolescents étaient installés.
"C'est gentil. Tu es Fox, donc? (Hochement de tête) Content de te rencontrer."
Il lui tendit la main et Fox la prit doucement, toujours souriant.
"De même. Merci de m'avoir laissé dormir ici."
Il faillit ajouter autre chose, mais il se stoppa.
"Les amis de Wolfgang sont toujours les bienvenus. La plupart sont sympas et bien éduqués, donc..."
"Ah, tu entends, Fox? Deux choses que tu n'as pas, c'est bête, hein?", répondit un Wolfgang "énervé".
"Pas de mauvaise tête aujourd'hui, Wolfie. Profitez de ce joli week-end, okay?"
"Oui, Wolfie! Sois sage et charmant pour une fois", répliqua Fox, rigolant à moitié et son ami faillit s'étouffer avec ses céréales. Son père eut un sourire tendre en les observant.
"Je dois y aller mais on se revoit bientôt, Fox? Tu pourrai venir dîner la semaine prochaine."
Cette invitation le fit légèrement pâlir mais il hocha la tête, souriant timidement. Le père embrassa le crâne de son fils, leur fit un salut de la main et quitta la cuisine après avoir attrapé son thermos.
"Tu lui as fait bonne impression, on dirait... Étrange, non?" et Fox lui montra son majeur avant de se replonger dans son bol chocolaté.
"Petit insolent... (Il hésita mais reprit) Tu veux faire quoi aujourd'hui?"
"Comment ça?", sincèrement surpris, pas certain de comprendre la suggestion.
"Bah...tu veux rester chez moi ou on va ailleurs?", pas d'autre option? Vraiment? Même l'auteure se rend compte que son personnage force un max.
"Hum...je ne peux pas."
Il concentrait son regard sur la boîte de céréales, le seul objet les séparant. L'autre garçon la déplaça pour avoir le visuel sur Fox, leurs yeux se rencontrant.
"Tu veux pas passer la journée avec moi, c'est ça? Dis-le et j'arrêterai de t'embêter."
"C'est pas ça...juste que je dois voir quelqu'un."
Dit de cette manière, des explications étaient nécessaires.
"C'est à dire? Tu veux pas développer un peu plus?"
"T'as toujours été aussi fouineur?"
"N'essaye pas de dévier du sujet: qui est-ce que tu dois voir? Ça a l'air important."
"Ça ne l'est pas."
Mais c'était un mensonge et Wolfgang le savait parfaitement.
"Me mentir sous mon propre toit? Pas cool, Foxie, pas cool du tout."
"Wolfgang...t'en fais trop."
"Je veux juste savoir ce que tu me caches. Est-ce trop demander?"
Fox allait répliquer, ou même s'insurger; puis il opta pour l'option la plus sympa. Il faisait des efforts.
"Une amie. Celle avec qui tu m'as vue à la cafét' l'autre jour."
"Ah, la fan de sport? Elle a l'air cool, pourquoi tu me la présentes pas officiellement aujourd'hui?"
"Parce-qu'on a besoin de se voir que tous les deux."
Ce n'était pas énoncé méchamment, mais cette réponse n'incitait pas à poursuivre la discussion ou tenter d'insister; mais Wolfgang était aussi têtu que lui.
"Pour une raison particulière?"
"Oui."
Voyant que Fox ne voulait en dévoiler plus, Wolfgang décida d'insister malgré tout.
"Et donc? Pour quoi faire exactement?"
"Rendre visite à quelqu'un. (Son ami ouvrit la bouche mais il fut devancé) C'est tout ce que t'auras."
"Pourquoi autant de mystère?", poussant un long soupir douloureux.
"La curiosité n'est pas toujours une bonne chose, tu sais."
"Mais là, ça te touche toi, ta vie! C'est normal que je veuille en savoir plus, c'est pas un crime!"
"C'est ma vie privée, Wolfgang et je pense que tes parents, qui sont civilisés, t'ont appris ce concept."
"T'as vraiment pas envie que je vous accompagne, hein?"
"Non, t'as tout compris."
Wolfgang rouvrit la bouche, la ferma et finit par juste répondre:
"Okay pour cette fois...mais peut-être que la prochaine fois, ça pourra se faire."
"Je sais pas, Wolfgang."
Et ce dernier prit sur lui pour ne pas poursuivre cette conversation très frustrante.
*
"T'es prêt?", il releva les yeux vers elle. Celle-ci portait un sourire se voulant encourageant mais il sentait sa forte réticence. Mais il eut assez de force pour simuler son courage.
"Yep, c'est bon."
Non, non, non, je ne peux pas refaire ça; je veux rentrer chez moi et tout oublier le temps de quelques heures, voire jours; faillit-il crier...mais elle l'avait quasiment suppliée de les accompagner.
"Tant mieux... Ma mère arrive dans 5 minutes."
Et ces 5 minutes parurent des heures à cause du silence pesant entre les deux. Il avait peur de sortir une connerie et elle, elle ne voulait pas déjà s'effondrer.
Le trajet se fit sans musique, sans bavardages; juste bercés par le vent frais que leur offrait les vitres ouvertes.
S'aérer l'esprit était souvent une très bonne chose et à ce moment-là, Fox en comprit tout le sens.
À plusieurs reprises, il fut tenté par le besoin de demander à faire demi-tour, ou au moins de stopper la voiture sur le bas-côté. Il se retint de son mieux; mais quand ils arrivèrent près de New York et qu'il aperçut son glacier favori (le leur plutôt), il ne put plus.
"Madame? On peut arrêter la voiture 2 secondes, s'il vous plaît?", les larmes déjà prêtes à dévaler et il croisa le regard flou de la mère dans le rétroviseur.
Elle acquiesça juste et se gara dès qu'elle vit une place de parking. Ils étaient pile devant maintenant et Fox se dépêcha de sortir à l'air frais, sentant que son corps ne tarderait plus à le trahir.
Il se laissa aller contre la portière un instant, puis s'écartant vivement quand le goût du vomi vint à lui. Fox se déchargea de tout sur le trottoir et cela parut durer une éternité.
Son amie sortit rapidement et hésitait clairement à empiéter sur son espace. Non pas par dégoût, mais par respect de son intimité.
"Je suis vraiment dégueulasse des fois", dit-il, tentant d'en rire vainement.
"Dis pas ça, ça arrive à tout le monde...", de craquer ou de juste vomir, faillit demander l'adolescent.
"Toi, ça va hein?", elle hocha gravement la tête puis jeta un œil vers la voiture.
"Mais j'ai peur pour ma mère. Elle n'est pas revenue depuis que...depuis que c'est arrivé."
Un nouveau sursaut et un nouveau besoin de vomir lui tordit le corps. Et Romance se précipita vers lui, lui attrapant les mains instinctivement. Mais cela passa et il se remit droit, souriant tristement.
"Ça va aller, je peux me contenir maintenant. (Après un silence) C'est peut-être pas...pas encore le bon moment pour y aller... Si ta mère peut pas...on ne peut pas la forcer à affronter tout ça..."
"C'est elle qui avait eu l'idée, Fox... Elle ne voulait juste pas y aller seule...et moi, pas juste avec elle, je pourrai pas être assez forte pour deux. J'avais besoin de toi ici..."
Fox la prit contre lui, l'enserrant dans ses bras, ses larmes de plus en plus prêtes à s'en donner à cœur joie. Mais il lutta de toutes ses forces et elles restèrent bloquées. Son amie n'avait pas besoin de plus de larmes.
"Je suis là, d'ac'? Je serai toujours là, compris?", lui chuchota t'il et elle le sera encore plus fort.
"Promis?"
"Promis juré. Sur la tête de ma mère. C'est pas cool mais au moins, j'assurerai ma promesse."
Et Fox comprit que cette étreinte leur était vitale à tous les deux, donc il la laissa s'accrocher encore.
*
"Ce Fox est vraiment mignon et gentil, non?", le dîner se passait bien et Wolfgang adorait parler avec ses parents d'habitude. Et étant fils unique, il avait plus de chance et de liberté pour s'ouvrir à eux, mais là...
"Certes."
Et il reprit une bouchée en mâchant rapidement, comme un animal affamé.
"Monsieur joue le mystérieux silencieux? Ça plaît à Fox ce petit numéro?", et la mère pouffa de rire. De vrais adolescents ses parents et la plupart du temps, cela ne le dérangeait pas, mais Fox était resté coincé dans sa caboche toute la journée. Et malgré tout ce qu'il avait fait, rien ne l'avait aidé à l'effacer et cette étrange visite qu'il avait rendue.
Fox n'avait répondu à aucun de ses messages depuis le début de matinée. Si ça se trouve, il s'était même foutu de lui en lui donnant un faux numéro; et ça, Wolfgang ne le supporterait pas.
"Rien ne marche avec lui. Il est...bizarre."
C'était presque insultant et il s'en voulut immédiatement.
"Il a l'air très bien, Wolfgang. Peut-être qu'il a juste du mal à être à l'aise parfois, mais ça finira par s'arranger."
"On ne peut pas tout comprendre d'une personne en seulement quelques jours, Wolfie. Laisse-lui juste un peu de temps."
"Peut-être...", subitement l'envie de manger ne lui disait plus rien.
"Quelque chose te tracasse vraiment, Wolfie?", son père adorait l'appeler de cette manière. Et cela l'avait aidé à construire une bonne et saine relation avec lui. Et d'habitude, il lui disait tout...
"C'est juste que... juste que j'ai l'impression qu'il ne veut pas que j'apprenne à le connaître, comme s'il mettait des barrières entre nous et...et je veux savoir pourquoi."
Même si au fond de lui, une discrète voix lui chuchotait que c'était forcément en rapport avec cet Aaron, le fameux ex-meilleur ami de Fox.
"De ce que j'ai vu et entendu...je pense qu'il t'apprécie vraiment et veut te connaître. Sinon pourquoi il serait resté ici? Dormir chez quelqu'un, c'est intime et important, non? Cela m'étonnerait qu'il le fasse avec n'importe qui, Wolfgang."
"Ta mère a raison, à mon avis. Tu devrai peut-être essayer de moins cogiter là-dessus et le laisser aller doucement vers toi. Il n'est peut-être pas très sociable voire carrément timide."
"Mais je veux tout savoir de lui! Maintenant!", ses parents échangèrent des regards et hochèrent la tête d'un air entendu.
"Petit garçon trop gâté...si tu sais déjà quelques petites choses sur lui: ses passions, passe-temps; intéresse-toi à tout ça et propose-lui une sortie. Tu verra: il sera plus ouvert."
*
Le temps était beaucoup trop clair pour un mois d'octobre à New York. Fox se demandait si la nature se foutait en plus de sa gueule. Ce n'était peut-être pas le "meilleur" jour pour revenir ici, mais c'était trop tard à présent.
Devant, la mère marchait tout droit comme allant accomplir son devoir et lui devait essayer de garder une poigne ferme sur la main de son amie.
Celle-ci fixait le sol, et Fox ne s'intéressait qu'aux arbres autour d'eux.
L'endroit était presque joli...presque. Elle se stoppa net, sentant que les choses se gâteraient bientôt, et releva les yeux.
Sa mère aussi s'était stoppée.
À quelques mètres de la pierre tombale et elle parut tomber au ralenti, Fox et son amie arrivèrent trop tard. Elle avait heurtée le sol de plein fouet et ses larmes dévalaient sans bruit, mais les secousses dont elle était victime aurait ébranlé n'importe qui.
Fox se posta à son côté et la prit tout contre lui, lui aussi aurait aimé avoir plus de chaleur, plus de bras autour de lui, d'eux trois.
Il détestait cet endroit. Ses rêves et ses promesses étaient enterrés ici même.
Il n'aurait jamais du revenir ici mais il leur avait promis, donc...
"Ça va aller, maman, ça va aller...", mais sa voix tremblait tellement que Fox n'y crut même pas.
Lui préféra rester silencieux. Il avait déjà fait trop de mal à cette famille...des souvenirs le hantaient toujours. Peut-être que si le père savait comment Fox passait ses nuits, il le pardonnerait. Probablement pas et Fox continuerait de se torturer avec cette impossible alternative.
Comment passer à autre chose? Comment aller de l'avant alors que sa vie reposait sous cette triste terre...
La pierre tombale était tout aussi fleurie et colorée que la dernière fois, prouvant qu'il était manqué et pleuré mais cela ne suffisait pas. Fox savait qu'il méritait plus, beaucoup mieux: il devrait être là et les serrer contre lui. Lui et cette odeur de vanille qu'il diffusait tout le temps.
"Mon petit garçon...", et cette fois, les pleurs devinrent plus bruyants et l'adolescent ne put tenir plus longtemps.
Il se releva, comme monté sur ressort et quitta le cimetière.
*
"Hum...hey! Je suis devant chez toi et je t'attends... T'es encore avec ta pote? S'il te plaît, si c'est bien ton numéro, décroche. J'ai envie de te parler."
Il laissa le message se déposer sur la boîte vocale et rangea son portable.
La maison avait l'air trop silencieuse de l'extérieur. Si la mère était présente, l'atmosphère serait plus agréable, joyeuse, non?
"Wolfgang? Qu'est-ce que tu fais là?", il avait l'air K.O. Véritablement K.O.
"Woah, t'as vu un fantôme ou quoi?", Fox perdit encore plus de couleur et sa voix devint plus froide.
"Qu'est-ce que tu veux?"
"Je...je...tu réponds jamais à ton téléphone?"
"Pas avec moi."
Court et efficace. Mais aussi légèrement flippant.
"Okay...tu rentres faire tes devoirs ou on peut utiliser ton couvre-feu?"
"Mon couvre-feu? Un dimanche soir? Nope, ça se fera pas. (Il l'observa un instant) Bonne soirée, Wolfgang."
"Tu viens demain?"
"En cours? Bah oui, pourquoi?" Wolfgang paraissait hésiter...
"Si tu n'arrives pas à dormir...t'es sûr que tu veux pas rester chez moi?"
"J'ai une maison, Wolfgang, et elle est juste là. Je ne vais pas m'incruster chez toi tous les soirs."
L'adolescent n'avait pas l'air réceptif à cette annonce.
"Tu sera toujours le bienvenu. Mon père t'adore déjà et ma mère est encore plus bavarde."
"Arrête, s'il te plaît...", il avait fermé les yeux et peut-être arriverait-il à s'endormir de cette manière.
"Arrêter quoi?", tout faux innocent qu'il était. Fox rouvrit les yeux et Wolfgang aurait préféré qu'il ne le fasse pas.
"De faire comme si j'étais ton copain, le parfait petit copain que tu introduis à ta famille. S'il te plaît."
"Tu n'es pas si parfait et j'le sais déjà."
"Ça n'empêche pas la situation d'empirer...", sa voix était presque trop sourde, presque éteinte et Wolfgang perdit toute réflexion le temps de longues secondes. Parfois, il n'aimait pas comment Fox le faisait douter.
"Je voulais juste que tu te sentes à l'aise, Foxie... Je sais que tu n'es pas encore prêt à tenter quoi que ce soit avec..."
"Et je ne le serai sûrement jamais."
C'était définitif: une pensée énoncée à voix haute qui faisait éclater la vérité.
"Est-ce que ton père est homophobe?" Et la question fit sursauter le rouquin.
"Quel rapport?"
"Tu sembles avoir peur de quelqu'un ou de quelque chose alors je voulais creuser un peu."
"Arrête aussi ça."
Pas de formule de politesse cette fois et Wolfgang sentit qu'il avait franchi la frontière, mais il la défonça encore plus. Il n'avait pas grand-chose à perdre pour le moment.
"Si ce n'est pas lui le problème, qu'est-ce que c'est? T'as peur que j'te brise le cœur? Je ne suis pas Aaron."
Cette fois-ci, le corps de Fox s'agita incontrôlablement et Wolfgang crut qu'il faisait une crise d'épilepsie.
"Foxie? Ça va?"
Il finit par se calmer, reculant de quelques pas et semblant encore plus loin là-haut.
"Je sais qui tu es. Et je sais que tu n'es pas lui, je ne te demande pas de l'être ou de ne pas l'être."
"Quand est-ce que tu vas le lâcher? Tu t'accroches encore à lui, ça se voit et...", il fut violemment interrompu.
"Ne parle plus de lui, Wolfgang. Tu ne le connais pas alors ferme-la."
Et il courut se réfugier chez lui, laissant son "ami" dépité, incapable d'avoir tenté au moins une proposition. Mais il n'abandonnerait pas. Jamais.
*
Il n'arriva même pas à écrire cette nuit-là et c'était annonciateur d'encore plus de cauchemars pour lui. Fox se rallongea sur le sol un peu trop chaud, continuant de se maudire.
"Hey...je venais savoir si tu voulais prendre du dessert. T'es monté sans un mot...", pas une accusation, juste l'inquiétude d'une mère aimante et Fox ne remercierait jamais assez le monde pour ce cadeau.
"J'ai plus faim, désolé."
Désolé pour tout, faillit-il ajouter mais il ne supporterait pas de voir une personne de plus pleurer face à lui.
"Tu ne m'as pas dit si...si ça s'était bien passé avec la famille Grahams."
"C'était...difficile. Sa mère ne s'en remettra pas, je pense...", et moi non plus d'ailleurs, brûlait-il d'envie d'ajouter.
"Mais...et toi?", sincèrement inquiète et Fox n'osa la regarder dans les yeux.
"Tu l'aimais vraiment, n'est-ce pas? Je ne peux pas imaginer...subir cela à ton âge..."
Elle s'assit sur le sol, tout près de lui, et semblait hésiter à lui prendre la main. Ce fut l'adolescent qui prit l'initiative.
Le sourire triste de sa mère était l'une des pires choses et qu'elle affronte ça à cause de lui...c'en était invivable. Mais il devait garder une façade solide.
"Dis-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, ou de conseils, ou de voir quelqu'un...dis-moi, d'accord?"
"Tout va bien, mman'...tout ira bien...", mais de nouveau, sa gorge se serrait et ses poings se durcissaient, prêts à mettre K.O son prochain moment de bonheur.
"J'espère que tu surmontera ça... Aaron l'aurait voulu, non?"; et pour la première fois depuis "l'accident", Fox se montra féroce envers son meilleur ami.
"Si ce qu'il voulait, c'était mon bonheur, il serait toujours là."
Cette haine cachée en lui grattait enfin pour apparaître à la surface et il n'arrivait pas à savoir si c'était une bonne chose ou pas.
*
"Devine quoi!", s'exclama, toujours trop enthousiaste, un Wolfgang en se jetant sur la chaise face à Fox. Celui-ci releva brièvement les yeux, pas vraiment intéressé.
"Tu vas encore gâcher mes très sérieuses révisions?", tournant négligemment la page, semblant de moins en moins captivé par le texte.
"Ce soir, premier gros match important de la saison! Et t'as une place VIP! C'est pas génial, ça?", Fox soupira mais presque tendrement.
"Si tu crois que je vais m'époumoner pour toi en agitant mes pompons, tu rêves."
Encore cette voix lassée.
"Tu en as au moins, rassure-moi. (Fox leva les yeux au ciel faisant encore plus sourire Wolfgang) Je veux juste que tu soutiennes mon équipe, Foxie. Tu sera même pas obligé de parler à qui que ce soit!"
"Encore heureux...", toujours aussi sombre et Wolfgang redescendit un peu sur Terre.
"Mais y aura une fête juste après, donc..."
"Un mercredi soir? Woah, très prudent, super...", il se replongea dans son bouquin, les sourcils se fronçant de plus en plus et Wolfgang faillit avancer tout son corps pour...
"Arrête de jouer la bibliothécaire coincée et viens boire un verre, ou trois, en mon honneur."
"T'as même pas encore gagné, Wolf...", ses yeux rieurs finalement de retour.
"Je te promets que ce sera le cas et tu pourra flirter avec la star toute la soirée."
"Quelle chance j'ai... Et que dira toute ta petite cour? (Wolfgang fit semblant de ne pas comprendre) Tu as sûrement un harem autour de toi, non? Star de l'équipe de foot rapporte toujours."
"Tu détestes vraiment les sportifs, hein?", grinçant des dents, limite honteux. Mais Fox était plus décontracté.
"Nope, j'aime juste me moquer gentiment des clichés qui rôdent dans les couloirs des lycées."
"T'es quand même pas un ange pour autant... On va pas se mentir."
Fox lui montra sa jolie et longue langue.
"Celle-ci serait tellement plus à l'aise confortablement installée dans ma bouche...", dit-il en soupirant.
"Wolfgang..."
"Oui, oui, compris le message; j'arrête. Compris, compris; moi, robot en désordre, doit arranger mes fils."
"Cette imitation est pathétique", mais il avait un adorable rictus au bord des lèvres.
"Donc tu acceptes?"
"Comment pourrai-je refuser une invitation aussi officielle? J'espère juste que t'as des milkshakes pour vraiment me combler."
"Oreo, ça te va?"
"Yep, parfait."
"Alors à tout à l'heure. Et te ramène pas avec tes bouquins: tu vas déprimer tout le monde."
"J'essaierai, petit. Allez, va t'entrainer."
*
Wolfgang était parfaitement dans son élément. Il courait partout, sautait dans tous les coins, contournait tous les adversaires, donnait d'incroyables passes et était donc tout naturellement l'homme du match. Il semblait pouvoir occuper chacun des postes à la perfection, mais Fox se retiendrait de lui faire remarquer: il prendrait encore plus la grosse tête.
"Il est génial, ce gars! Les gens n'exagéraient pas!"
"Romance, calme-toi, c'est que du foot."
"Rooohh, c'est cool; allez, lâche-toi! T'as même pas fini ton milkshake."
"Prends-le, j'en peux plus."
Son regard était aimanté par les moindres mouvements de son ami.
"Tu l'aimes vraiment bien, hein?"
"Il est sympa. Et un ami dans une nouvelle école, c'est toujours mieux que rien."
"Ouais...peut-être. Du coup, on va à la soirée après?", elle avait son plus joli sourire.
"Nope, aucun de nous."
"Mais ils ont quasiment gagnés! Allez!", sautillant comme une petite enfant. Mais il y aurait de l'alcool à cette soirée...et il s'était promis de la protéger de son mieux.
"Non, ce serait pas prudent. Pas prudent du tout."
"On est des ados, Fox! On n'est pas censé être sérieux ni prudents!"
Cette parfaite évidence faillit le faire changer d'avis; mais pour le moment, il tenait bon. Un super tuteur comme on en rêve.
"Romance...s'il te plaît...pas maintenant", il n'était pas fatigué, juste dégoûté par la vie.
"Alors? Alors?? Qu'est-ce que j'avais dit? On a gagné!", leur gueula Wolfgang après avoir bien profité de son bain de foule.
Romance l'applaudit à s'en rompre les mains, comme si c'était une pure et dure supportrice de foot. Fox la trouva presque ridicule.
"Foxie, Foxie...t'en as pensé quoi?", sincèrement intéressé.
"T'as presque gagné le match tout seul, non?", Wolfgang haussa les épaules, un sourire malin, imitant un air modeste. Mais Fox n'était pas dupe.
"Tu défoncerai encore plus en sport individuel."
"Mais j'aime le collectif. Je vis pour être entouré."
"Et admiré apparemment" ajouta un Fox faussement moqueur. Romance préférait rester silencieuse et elle arborait une expression indéchiffrable.
"Donc vous venez fêter ça chez Michael? Sa maison fait la taille d'un château: c'est l'endroit parfait, vous verrez!"
"Si mon papa accepte, je viendrai avec plaisir."
"C'est Fox, ton papa? (Il se retenait d'éclater de rire) Vous avez le même âge, non?"
"J'ai un an de retard, et elle, un d'avance. Et on espérait finir dans la même classe."
"Pas moi! Si c'est pour que tu me surveilles aussi en cours, non merci."
Romance et Wolfgang rigolèrent ensemble face à la moue gênée de Fox.
"Tu me plais bien, toi!", lâcha généreusement un Wolfgang presque aux anges.
"Attention! Papa Fox pourrait te faire la morale."
"Grand frère ou père? Les deux à la fois, c'est ça? Double boulot! Je t'admire!"
"Et toi, tu m'agaces. Si on vient, hors de question que tu t'éloignes de moi, okay?"
"Pourquoi t'as aucune confiance en moi?", geignant comme la célèbre Mimi Geignarde.
"C'est pas toi le problème: ce sont les autres dont il faut se méfier."
Et il était très sérieux.
"Il est toujours aussi méfiant?", toujours souriant mais moins amusé.
"Yep. Toujours et ça risque pas de changer."
Fox semblait lutter contre son propre esprit et il relâcha l'emprise.
"Okay, okay, allons-y. Mais tu fais attention! Promets-moi!"
"Oui, oui, j'te promets, t'inquiètes pas!"
Et ils se retrouvèrent ainsi chez le fameux Michael, accessoirement meilleur ami de Wolfgang. Fox ne devrait donc pas s'inquiéter mais c'était plus fort que lui.
"Je vais nous chercher à boire: qui veut quoi?"
"Deux jus de pomme", annonça le renardeau alors que Romance s'apprêtait à quémander autre chose. Elle se tourna vers lui, scandalisée.
"Okay, okay! Du champomy, s'il y a."
Les 3 rigolèrent de bon cœur, mais Fox désirait toujours autant tenir sa promesse, coûte que coûte.
"On peut commencer par un truc doux, histoire de s'amuser quand même, non? Des Malibu?"
"Oui, ça me va! Noix de coco et orange, c'est parfait!"
"Mmmhh...", marmonna un Fox toujours réticent.
Wolfgang acquiesça et se fraya un chemin parmi la foule déjà bien dense.
*
Fox rigolait à une blague très douteuse d'un coéquipier de Wolfgang. Il ne comptait même plus ses verres; tout ce dont il était certain, c'était que son corps était heureux, chaud et très à l'aise. Une sensation qu'il n'avait pas vécue depuis bien longtemps.
Romance s'était trouvé un nouveau groupe d'amis: elle avait l'air parfaitement intégrée ici, comme si sa vie lycéenne commençait pour de bon.
Fox lui adressa un grand sourire et elle lui fit un coucou de la main avant de reprendre sa conversation.
Tout allait enfin bien. Tous les problèmes, pertes et deuils semblaient loin dans leurs passés.
"Hey!"
C'était le retour de Wolfgang. Il était un peu crispé et Fox se lança.
"Tiens, bois dans mon verre: t'as l'air d'en avoir besoin."
"Tu parles bien pour un gars bourré", l'informa "gentiment" la star du foot. Leur pote commun éclata de rire.
"Je le suis pas, c'est pour ça! Allez, trinquons!", mais Wolfgang n'avait même pas de gobelet vide.
"Nope, je suis raisonnable moi. Viens un peu avec moi." Mais Fox ne semblait pas tenté.
"Non, non, pas de flirt, pas de drague ce soir. Je veux juste me marrer et me faire des potes."
L'autre trinqua son gobelet contre celui de Fox, le faisant sursauter puis éclater de rire.
"Content de voir que ta peur de l'alcool s'est déjà estompée...", mais son ton était raide et presque accusateur.
"Pas peur, jamais. Juste que j'évite ça mais là: occasion spéciale! Faut bien profiter un peu!"
"Es-tu vraiment le Fox que je connais?", sincèrement curieux. Il y eut un silence inconfortable.
"Tu ne me connais pas vraiment, Wolfie. Pourquoi faire l'étonné? Allez, va reprendre un verre et rejoins-nous. Ce mec a des tas d'histoires à partager!"
Il le suppliait quasiment comme s'il voulait réellement que Wolfgang reste avec lui, mais la manière de le faire...cela ne plaisait pas à l'adolescent.
"Tu pourrai me raconter tes propres histoires plus loin. À l'écart du bruit. Ma tête va exploser."
"Alors va prendre un médoc et reviens."
Wolfgang resta bloqué sur place.
"Qu'est-ce qui se passe? Tu fais une syncope?", l'autre se marra bien mais Wolfgang devint plus sombre.
"Ce serait pas si drôle...", mais Fox ne semblait pas comprendre le malaise croissant.
"Je sais, je sais...mais sérieusement vas-y et tu nous reviens après!"
"J'aime pas cette proposition. Si je t'ai invité à la base, c'était pour qu'on passe du temps ensemble."
"Et c'est toi qui a disparu voir tes potes. J'allais pas rester seul et t'attendre toute la nuit."
"Mais maintenant, on pourrait s'éclipser et...", il fut violemment coupé par Fox.
"Non, je suis bien ici, alors s'il te plait, arrête."
"Arrêter quoi? Je veux juste qu'on reste ensemble. Au calme."
"Ah! Vous êtes ensemble, c'est ça? Wolf! Tu nous as pas dit que t'avais déjà quelqu'un d'autre! Cachottier!"
"Déjà quelqu'un d'autre? Comment ça?", et bizarrement, Wolfgang s'attendait à ce qu'il conteste juste l'affirmation.
"Wolf t'as pas dit? Cet été, il a rencontré un super mec mais la distance...aïe aïe aïe, hein?"
Long silence.
"On n'est pas ensemble de toute façon."
Et il se tourna entièrement vers...c'était quoi son nom? Sean?
"Fox, s'il te plait, j'aimerai te montrer quelque chose."
"Plus tard. (Parlant seulement à Sean) Vas-y, raconte-moi ce que t'as fait après!", brûlant d'impatience pour une histoire que Wolfgang connaissait sûrement déjà par cœur.
Alors il s'éloigna lentement, espérant secrètement que Fox s'en apercevrait et le suivrait.
Mais il était pendu aux mots de Sean comme si c'était son ami de toujours. Et probablement pour la première fois depuis longtemps, Wolfgang maudit le monde entier.
*
"Woah...le sol tremble ici...revenons ailleurs...", cela ne faisait qu'un quart d'heure que Romance avait récupéré Fox mais le temps paraissait s'étirer quand il était insupportable. Et méchamment bourré.
"Non, rien ne tremble, t'arriver juste plus à marcher droit. Allez, encore un p'tit effort!"
Même si elle n'avait pas de plan pour la suite des évènements... C'était Wolfgang qui les avait amenés, et maintenant, il s'était évaporé.
Pratique... Romance poussa un long soupir et vint soutenir de son mieux le corps de Fox, le remerciant de ne pas être plus lourd. Au moins physiquement.
"Où est Wolfie Woflie?", demanda t'il, tout souriant, et elle faillit s'insurger mais elle se retint.
"Aucune idée! Appelle-le, j'ai pas son numéro moi."
"Non, non, fais-le toi! Il me boude, j'crois. Toi, il t'adore, il te répondra."
"Il t'aime bien aussi, joue pas l'idiot. Passe ton portable."
Et ce fut une véritable mission mais ils réussirent finalement. Romance n'eut pas le temps de parler qu'à peine décroché, Wolfgang l'interpella.
"Merde! Fox! C'est maintenant que tu m'appelles? Vous êtes où? Je vous cherche depuis t'as l'heure!"
"C'est Romance. Et désolée. On te cherchait aussi, en fait. On est plus loin dans la rue de Michael, vers le 16 et toi?"
"Bougez pas, j'arrive. Fox va bien?", on sentait son inquiétude et Romance faillit en soupirer.
"Je vais très bien mais viens nous chercher! Tu me manques!", gueula un Fox plus que joyeux.
Wolfgang se dépêcha donc de les rejoindre et il aurait presque pu rire du tableau s'offrant à lui: Fox écroulé sur le trottoir et Romance penchée au-dessus, effrayée qu'il se mette à vomir partout.
"Votre Sauveur est là! Prosternez-vous devant lui!", s'exclama t'il en se postant devant eux.
"T'es pas bourré quand même?", grinçant presque des dents.
"Non, t'inquiètes, il est toujours comme ça. Hey!", il se releva maladroitement et se précipita au cou de Wolfgang. Celui-ci, un peu gêné et surpris, lui rendit son étreinte.
Et Romance finit par s'éclaircir la gorge.
"On y va? Il commence à cailler."
"Ouais, elle est toujours comme ça, tu t'habituera."
Elle lui montra son majeur et Fox en rigola, restant accroché à Wolfgang. Et bien sûr, il ne pouvait s'en plaindre.
"Tu sens drôle. Drôlement bon."
"Ça t'étonne tant que ça?", Fox recula un peu mais seulement pour le regarder dans les yeux.
"Nope, tu es presque l'homme idéal...", murmura t'il, voulant être certain que son amie ne l'entende pas. Et fait incroyable: il fit instantanément rougir Wolfgang. C'était inattendu et bienvenu, évidemment.
"Et toi, pas vraiment, mais je ferai avec...", Fox loucha sur les lèvres de Wolfgang, celui-ci paniqua mais Romance les sauva de ce moment "romantique".
"S'il te plait, Wolfgang! On peut bouger?", tapant quasiment des pieds. Il acquiesça et soutint le corps de Fox tout le long jusqu'à la voiture. Il l'installa sur la banquette arrière malgré ses nombreuses protestations.
"Je veux être devant avec toi, moi! Pourquoi je peux pas?"
"Si c'est pour arroser le tableau de bord...", répliqua Romance, rigolant bêtement toute seule. Mais ce n'était pas pour cette raison... Wolfgang avait juste peur d'être distrait par sa proximité, lui qui flippait déjà de conduire.
"Allonge-toi sur la banquette: elle est confortable, tu verra."
Et après encore quelques protestations, Fox finit par s'installer correctement et s'endormit presque aussitôt la tête posée. Et le silence envahit le véhicule quelques instants.
"Me regarde pas comme ça: j'ai bu qu'un verre, promis. On arrivera tous en un seul morceau."
"C'est pas pour ça que je t'observe... (Elle hésitait clairement mais trouva la force) J'ai l'impression que tu l'aimes bien..."
"Bah oui. Fox est sympa quand il veut", faisant semblant de ne pas comprendre le vrai sens.
"Non, je veux dire vraiment vraiment bien l'aimer et..."; cette fois, elle se stoppa net.
"Dis-moi ce qui te dérange, okay? Je peux tout entendre", mais en réalité, il était effrayé.
"C'est juste que...juste qu'il n'est pas prêt et je veux m'assurer que tu es quelqu'un de bien avant que tu ne tentes quoi que ce soit avec lui. Il est...fragile et ne mérite pas de merdes, d'ac'?"
"Est-ce que ça a un rapport avec cet Aaron?", Romance faillit perdre pied et Wolfgang le comprit.
"Il a vraiment fait souffrir Fox, hein?", sa rage était palpable et elle tenta de paraître paisible.
"Qu'est-ce qu'il t'a dit exactement?", sa voix tremblait mais trop concentré sur la route, il ne capta pas.
"Presque rien. Juste qu'il était amoureux de lui et qu'il croyait que lui aussi l'était. Et apparemment que je lui ressemble...", sa gorge se noua sans qu'il ne comprenne la raison.
"C'est vrai que physiquement, il y a quelque chose... Peut-être que c'est pour ça que tu l'intéresses."
Ils étaient autour du sujet de son propre frère et Romance se promit de rester courageuse... Fox ne lui avait pas tout dit, pourquoi?
"Tu crois que j'lui plais? Je sais pas trop... Il a trop de changements d'humeur et parfois, ça me rend dingue."
"Il n'est pas prêt, Wolfgang, okay? Ne rends pas les choses encore plus compliquées pour lui, s'il te plait." Elle devrait lui dire, lui confier toute la vérité mais elle s'en sentait incapable. Il n'avait pas besoin de savoir pour le moment. Et peut-être qu'elle regretterai aussi cette décision plus tard.
"Justement. Je veux lui montrer que je suis là pour lui, que je ne suis pas comme Aaron, que je tiens à lui et..."
"Tu ne connais pas leur histoire. Tu ne peux pas te comparer à quelqu'un que tu ne connais pas."
Sa voix était glaçante.
"Tu l'aimes bien, cet Aaron, hein? C'est votre ami à tous les deux? Je sais juste qu'il a brisé le cœur de Fox et ça, c'est..."
"TU NE LE CONNAIS PAS ALORS FERME-LA!", craqua Romance. Le silence suivant fut le pire de tous.
Il ne se concentrait que sur la route et elle, sur la vitre.
"On est arrivé?", demanda une petite voix en se rasseyant lentement, sa tête le martelant.
"Presque, Foxie", répondit doucement Wolfgang.
*
Le réveil de Fox ne se fit pas en douceur; mais au moins, il avait réussi à dormir 5 heures d'affilée: presque un exploit pour lui.
Son père se tenait devant son lit, les bras croisés, comme prêt à débuter le début de l'entraînement militaire.
"Heureux de te voir en vie."
Merde...
"Désolé, j'avais plus de batterie."
Ce qui était en partie vrai: la vérité? Il avait perdu son portable.
"Heureusement que ta mère avait laissé ouvert au cas où tu aurai oublié tes clefs."
"Fallait pas, je les avais."
Son père était loin d'être charmant de base; mais là, il battait des records.
"Ce n'est pas en faisant n'importe quoi que tu vas faire ton deuil."
Il énonçait cela comme s'il venait de lui diagnostiquer une maladie incurable. Et peut-être était-ce le cas... Mais il n'avait pas l'air d'être prêt à l'aider.
"Ce n'est pas ce que j'essaye de faire...", tenta néanmoins Fox.
"Alors en quel honneur tu te bourres la gueule un soir de semaine? Si tu crois que tu vas échapper aux cours..."
"J'y comptais pas, j'suis en pleine forme", se défendit l'adolescent et il y croyait.
"Tant mieux. (Après une pause) Je sais que c'était ton meilleur ami, mais..."
Fox détestait quand son père osait dire ça.
"C'était plus que ça et tu le sais très bien...", et voilà, sa voix tremblait de nouveau. Son père tentait de rester stoïque.
"Mais tu dois le laisser partir. Il est sûrement mieux là où il est maintenant."
"Mieux maintenant? Depuis quand tu crois au paradis?"
"Je n'ai pas dit ça, juste que j'espère qu'il a trouvé la paix."
Mais Fox ne le croyait pas et sa rage implosait de nouveau à l'intérieur de lui.
"Tu ne l'as jamais aimé, ni même apprécié alors arrête de jouer le mec gentil."
"Fox, c'est toi qui devrai arrêter de...", mais ce ton dur mourut quand son fils se leva brusquement.
"Je vais rater les cours si je pars pas maintenant et vu que c'est la seule chose qui t'importe..."
Il quitta donc sa chambre, se préparant rapidement dans la salle de bains.
Mais quand il revint, son père était toujours au même endroit. Il eut envie de lui gueuler de dégager, qu'il ne comprendrait jamais et qu'il préférerait ne plus jamais lui parler.
"Je serai toujours reconnaissant que toi, tu sois en vie, Fox" et il aurait pu l'accepter et bien le prendre; seulement c'était trop...
"Je n'ai pas échappé d'un accident, je suis pas vivant par miracle! Ce n'était pas un accident...", sa voix faiblissait.
"Je sais bien...mais je suis heureux que tu sois là, malgré tout ce qui s'est passé."
Et il quitta la pièce, laissant son fils mi-songeur, mi-enragé contre la Terre entière.
C'était un de ses pires réveils.
*
Étrangement, Fox avait eu une étincelle d'espoir, celle que son nouvel ami lui redonne le sourire ou au moins les quelques instants où ils se verraient; mais celui-ci était absent. Il l'avait cherché sans réellement s'en rendre compte et Romance voyait bien que quelque chose le dérangeait.
"T'as la gueule de bois, hein?", même s'il avait l'air en forme et alerte, on n'était sûr de rien. Surtout avec lui.
"Non, non" et ce furent quasiment ses seuls mots de la journée. Elle non plus n'essaya pas de faire la conversation: elle était K.O et se sentait mal par rapport à son attitude envers Wolfgang la nuit dernière.
Donc cette journée fut l'une des pires pour les deux et ils se quittèrent silencieusement.
Fox hésitait à aller chez Wolfgang... Il avait quelques devoirs à faire mais comme il avait une longue nuit qui l'attendait, il pourrait l'occuper de cette manière, qu'elle soit au moins productive.
Mais peut-être que Wolfgang était juste un peu malade et avait besoin de repos, pas de compagnie. Cette solution ne l'arrangeait que lui en quelque sorte.
Il lui avait promis des selfies de Flynn et lui mais Fox n'avait rien reçu, n'avait aucune preuve que celui-ci soit encore vivant, alors...
"Fox! Ça fait plaisir de te revoir! Entre, entre!", et il fit donc son chemin dans le couloir chaleureux.
"Wolfgang ne se sentait pas très bien alors j'ai insistée pour qu'il reste à la maison. Mais il n'est pas contagieux, tu peux aller le voir."
Ce que son propre père ne pourrait jamais faire pour lui, pensa un Fox légèrement envieux.
"Merci, madame. Rassurez-moi: notre hérisson est bien vivant?"
Elle eut un léger sourire, pas moqueur, juste tendre.
"Oui, oui, et il est adorable. Je crois que Wolfgang a même pris des photos de son premier bain."
"Awww...", ne put-il s'empêcher de laisser échapper et elle en rigola doucement, l'invitant à rejoindre l'étage.
Wolfgang était debout en plein milieu de sa chambre. Torse nu. Et Fox détourna aussitôt le regard.
"Hey."
Le "malade" se retourna en entendant cette voix déjà si familière. Et il n'avait pas l'air gêné.
"Salut, ça va?", un peu trop classique pour son personnage, pensa Fox. Il avança prudemment.
"Entre, entre! Je suis pas vraiment malade, viens!"
Et dès qu'il entra dans son endroit, Wolfgang referma la porte, l'atmosphère se réchauffant encore un peu plus à l'intérieur de son ami.
Il se serait senti plus à l'aise si toutes les fenêtres étaient entièrement ouvertes, mais Wolfgang aurait
peut-être froid et tomberait vraiment malade.
"Pourquoi t'es pas venu au lycée si tu vas bien?" mais il ne sembla pas avoir été entendu.
Son ami alla dans un coin de sa chambre et revint vers Fox avec un sublime petit cadeau.
Plein d'épines certes mais Fox afficha un de ses plus beaux sourires.
"Tiens-le. Je vais nous concocter un p'tit photoshoot."
Mais le rouquin faillit perdre l'équilibre face à l'annonce.
"Non, non, non! Je veux pas être sur les photos!", il caressait doucement l'animal, son ventre bougeant lentement.
"T'as peur de montrer ta vraie nature? Vampire!"
"Ce n'est qu'un stupide mythe: les vampires peuvent se voir dans les miroirs et apparaissent sur les photos."
"Wow...un vrai petit geek comme je m'en doutais! Allez, allez, joue pas ton timide! Ce sera magnifique, promis."
"Impossible", déclara un Fox têtu comme jamais et Wolfgang dut se rapprocher pour lui faire entendre raison.
"Crois-moi: ce sera parfait. Papa et bébé hérisson...c'est trop mignon! Tout le monde craquera pour vos bouilles!"
"Comment ça tout le monde?"
"Je vais enfin poster sur insta et je vais faire le buzz avec vous deux, tu verras!", toujours enthousiaste.
"Et le droit à l'image? J'exige de signer un contrat!", Wolfgang en sourit.
"T'es vraiment craquant quand tu fais ton chieur", avec quasiment des cœurs incrustés dans les yeux.
"Donc presque tout le temps?"
"Yep, à peu près. Allez, fais pas ta diva: pose pour moi et nos futurs followers."
Et bizarrement, Fox se laissa prendre au jeu, lui offrant un véritable photoshoot digne des plus grandes stars.
*
FLASHBACK:
"Oui, comme ça...tu es irrésistible...", dit-il, rêveur et se baissant, joignant leurs fronts.
"Avant toi, je faisais jamais attention à la nature, et au monde en général..."
"Je sais: tu faisais que bouquiner et te plaindre de ton père à mon avis."
"Mon père est vraiment affreux et tu le sais."
Aaron ferma les yeux et colla encore plus leurs fronts.
"Ne parlons pas de choses qui nous énervent... Profitons de ce moment présent."
"Pourquoi tu parles comme ça? On dirait un philosophe amateur."
Son rire mourut quand Aaron l'embrassa sur le nez.
"T'es tellement plus adorable quand tu te tais...", Fox lui tira la langue et réunit leurs bouches. Cette odeur, cette saveur qu'Aaron avait..il ne s'en lasserait sûrement jamais.
Aaron lui entoura le visage de ses deux grandes mains douces et Fox l'embrassa comme si c'était leur dernier moment ensemble.
"Eh, eh, du calme, mon petit... Pourquoi t'es aussi pressé?", Fox devait lui dire avant qu'il ne soit trop tard.
"Tu sais à quel point je déteste mon père et...j'aimerai que ce soit different, mais...ça empire parce-qu'il veut partir."
"Tu veux dire... Quitter ta mère? Mais ils ont l'air amoureux...", très confus.
"Non, non, il veut qu'on...qu'on déménage."
Voilà, c'était dit: super annonce, hein? Il aurait dû se taire et ne pas gâcher leur moment en tête-à-tête mais cela était impossible de ne rien gâcher apparemment.
"Où ça?", demanda la voix tremblante de son amoureux.
"À environ 3 heures d'ici...me souviens même plus du nom de la ville mais j'irai pas. Je resterai là."
"3 heures...c'est pas si loin, hein. On trouvera un moyen."
Mais il semblait avoir perdu toute joie.
"Aucun de nous n'a de voiture et mes parents me laisseront pas en avoir une avant au moins mes 20 ans."
Il voulait pleurer mais il devait se retenir. Il ne souhaitait pas qu'Aaron le voit de cette manière.
"Alors je le ferai. Mes parents accepteront, tu verra. Ils t'adorent. Tout va bien se passer, tu verras."
Et Fox voulait y croire.
"Il dit qu'il fait ça pour son boulot, mais j'le crois pas... C'est à cause de moi, de nous deux..."
"Ton père n'est pas homophobe, Foxie... Chéri, écoute-moi: même si ton père l'est et qu'il n'approuve pas cette relation; si toi, tu y tiens, alors ne laisse pas tomber. S'il te plait. On ne peut pas les laisser décider pour nous."
"Et toi? Combien tu tiens à moi?", et la réponse ne mit pas longtemps à venir.
"Je pourrai mourir pour toi, mon amour."
Aaron réunit de nouveau leurs bouches avec encore plus d'empressement.
"Arrête d'être aussi dramatique et fais-moi réécouter ta nouvelle musique."
"S'il te plait?", et il lui pinça doucement les joues.
"S'il te plaît, cher Aaron" et l'adolescent s'exécuta docilement, lui mettant le casque sur les oreilles.
Cette dernière chanson enregistrée était presque parfaite... Fox aurait pu l'écouter le restant de ses jours.
"Tu aimes tant que ça?", visiblement nerveux.
"Oui, c'est magnifique, mais ça ne devrait pas t'étonner vu que tu l'es aussi."
"Woah, woah...t'y vas fort avec ton compliment, toi."
"Tu as raison, tu as raison: parlons de vraies belles choses, s'il te plait..."
"Oui! Parlons de notre future fac!", tout excité et impatient.
"On n'est qu'en seconde, j'te rappelle. On a encore le temps."
"Désolé d'être pressé de me retrouver dans un dortoir avec toi pour seul coloc'...', mais il ne l'était pas, bien sûr. Il avait son précieux sourire coquin que Fox chérissait beaucoup.
"Ça m'étonnerait qu'on soit si tranquilles là-bas..."
"Toujours optimiste à ce que je vois... Allez, fais-moi ton parfait sourire charmeur."
Mais Fox préféra l'allonger sur l'herbe et se pencher au-dessus de lui pour lui donner un long baiser tendre. Il ne s'en lasserait jamais.
Les mains d'Aaron vinrent lui caresser le dos et Fox les maudit d'avoir choisi un endroit public. Les yeux des curieux étaient non bienvenus mais bien sûr, ils étaient tous là. Ils ne pouvaient pas s'occuper
d'eux-mêmes?
"On ne peut pas aller se terrer chez toi au lieu de se montrer ici?"
"Si, on pourrait mais on laisserait ces cons gagner, Foxie...et ça, je peux pas l'accepter."
Fox le comprenait mais se cacher avait parfois du bon: il ne serait pas obligé de voir Aaron avec tous ses vêtements, par exemple.
"Mais je veux...", commença t'il, quémandant comme un sale gosse et son copain comprit direct.
"Demain soir, on aura la maison pour nous...si ça t'intéresse, bien entendu."
Il ne répondit qu'en collant de nouveau leurs corps ensemble et lui couper la respiration en lui léchant le cou.
"T'es vraiment un animal parfois, et j'adore ça..."
"Moi pas."
Les deux sursautèrent mais restèrent en position.
"Qu'est-ce que tu fais là, Romance?"
"Moi aussi, j'adore te voir, frérot."
"On est un peu occupé là...", c'était évident mais la jeune fille ne semblait pas vouloir comprendre.
"Yep, j'ai remarqué mais je m'ennuyais alors j'me suis dit que je viendrai mater mon couple préféré."
"Voir ton frère et son copain s'embrasser, tu trouves pas ça...zarbi? Voire dégueulasse?", demanda Fox.
"Ma sœur est à fond sur tout ce qui est fics gays, du genre avec Harry et Drago."
Il soupira mais souriait toujours.
"Sérieux? À ce point-là? Okay...mais ça reste bizarre de t'incruster pendant qu'on profite de l'autre."
"On est aussi amis, hein. Fox, aurais-tu oublié qui vous a présenté? Je le regrette parfois."
"J'te crois pas. T'as sûrement déjà planifié notre mariage et je suis déjà prêt à tout te faire changer", s'exclama un Aaron taquin. Son copain éclata de rire, pensant qu'il n'était pas sérieux.
"Je garderai donc tout mon programme secret jusqu'au jour J et tout sera parfait grâce à moi!"
Fox lâcha un rire monumental et Aaron l'admira amoureusement.
"Rigole, rigole! Mais tu me remerciera bien ce jour-là."
"On est trop jeunes pour ces conneries, stop!", il flippait un peu à présent.
"Ooohh, ça fait plaisir...", il avait vraiment l'air vexé et Fox se jeta de nouveau sur lui, emprisonnant son beau visage entre ses mains.
"Regarde-moi, petit être... Regarde-moi. (Aaron finit par obtempérer) On se mariera un jour mais on a encore le temps, hein."
"Tout le temps du monde."
Et Aaron réunit leurs bouches malgré les protestations peu crédibles de sa petite sœur.
FIN FLASHBACK.
Fox se pinça les cuisses, c'était ce qu'il faisait souvent quand il tentait d'échapper à un souvenir trop incrusté et beaucoup trop vivace, pouvant ressurgir à n'importe quel moment. Et ces instants précieux, ces adorables petits moments de joie avec Aaron...c'était trop à affronter la plupart du temps.
*
"Prends un biscuit."
Il poussa la boîte grande ouverte vers son ami mais aucune réaction.
"D'habitude, les renards adorent tout ce qui est blé et tout ça, donc fais-toi plaisir."
Toujours aucune réaction: Fox avait la tête reposant contre la table, enfoncée dans les manches de son pull.
"T'as pas chaud avec ta fourrure?"
Les yeux s'entrouvirent et remontèrent lentement à la surface.
"Ah...too much? Qu'est ce que t'as?"
"Notre hérisson est interdit de séjour au lycée à cause de toi."
"Et? Cet endroit est bien trop nul pour lui de toute façon. Il mérite une meilleure éducation, t'es pas d'accord?"
"Wolfgang...t'es le pire."
Mais une ombre de sourire passa sur son visage et son acolyte en prit bonne note.
"Mais notre photoshoot sera parfait, tu verras!"
"Comment on peut avoir peur d'un hérisson sérieusement? Et s'en plaindre au proviseur? Qui fait ca?"
"De stupides idiotes? Allez, allez, calme-toi, sois gentil, refais-moi ton vrai sourire et peut-être que je te montrerai mon endroit préféré dans cette ville."
"Pas ta salle de bains, hein?"
"T'abuses! J'ai pris une douche y a 4 jours. Allez, suis-moi, on part découvrir de nouveaux horizons, enfin juste pour toi."
"Où ça?"
"Toi et moi, on a encore jamais parlé de musique. T'écoutes quoi?"
Fox n'écoutait qu'une seule voix et il ne se torturait avec que les nuits les plus difficiles, donc...
"Rien. J'aime pas ça: pas idéal pour lire."
"J'te crois pas."
"Très bien, qu'est-ce que ça peut me foutre?"
"Monsieur est vulgaire, aujourd'hui... Quelqu'un a craché dans tes céréales ce matin?"
"Sûrement mon père", répondit-il sans réfléchir et les soupçons de Wolfgang revinrent en force.
"Est-ce que ton père est... (Mais il opta pour moins frontal) Tu détestes ton père? Pourquoi?"
Et il voyait presque les rouages de l'esprit de Fox se mettre en route pour trouver quoi dire sans trop en révéler.
"Disons que...disons que c'est lui qui me déteste. Et que du coup, je peux pas faire semblant d'accepter ça."
"Ça a un rapport avec...?", subtil mais pas tellement. Et Fox comprit malgré tout.
"Yep... Mon père nous a fait déménager en pensant que je guérirai, mais faut croire que ma maladie est tenace."
Il en avait trop dit... Une rougeur apparut sur ses joues et Wolfgang faillit craquer.
"Ah...je vois. (Mais réalisant) Du coup, t'habitais vraiment pas ici avant cette année? C'est pour ça que je t'avais jamais vu!"
"T'en as eu de la chance mais maintenant, je suis là et je vais faire de ta vie un enfer!"
"C'est dans quel stupide film cette réplique?"
"C'est ce que mon père me dit tous les matins."
Et ils éclatèrent de rire, tous leurs soucis s'envolant un peu au loin et seigneur que c'était agréable.
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