Bonus Baekhyun
Annyeong les ARMY's ! Oui ça fait longtemps, vous nous avez manqué ! Les grandes vacances sont là et le bac est passé, ça veut dire qu'on est de retour pour la dernière partie de My Dark ! Ravi de vous revoir parmi nous ^^ Voila pour commencer le bonus sur le passé de Baekhyun qui était convenu. La seconde fin de My Dark arrive dans quelques jours ne vous inquiétez pas ! En attendant, nous vous laissons profité de cet avant-goût ! On espère que ce bonus vous plaira et bonne lecture à tous !
Bon retour en enfer ^^
Des années avant la création de EXO, dans une ville de Corée du Sud...
P.V Baekhyun:
Mon frère et moi jouions dans le jardin comme tous les après-midi. Nous nous amusions dans le bac à sable à faire des royaumes avec des châteaux et des maisons. Luhan avait insisté pour creuser une rangée dans le sable pour faire une rivière. Et comme je suis un gentil grand-frère je l'ai aidé parce que ses mains étaient trop petites pour prendre tout le sable.
Le soleil brille aujourd'hui. Maman m'avait bien dit de mettre une casquette pour ne pas attraper chaud. Mais je n'avais pas envie d'en mettre une, même si maintenant je commence à regretter. Nous sommes jeudi. Papa est parti au travail, comme toujours. Maman dort dans sa chambre, elle ne nous a pas accompagnés dehors pour une fois. Ce n'est pas grave. Si maman est fatiguée il faut qu'elle se repose.
Je les avais entendus encore une fois se disputer avec Papa. Notre chambre, avec Luhan, est juste à côté de la leur. J'ai bien cru qu'ils allaient se taper dessus. J'ai couvert les oreilles de mon petit frère pour qu'il n'écoute pas les bagarres des grands. A chaque fois qu'il les entendait il se mettait à pleurer. Il n'a que 6 ans, c'est normal. Et comme je suis le grand de 11 ans, c'est moi qui dois le rassurer.
Alors hier soir je l'ai serré dans mes bras et l'ai bercé jusqu'à ce qu'il se rendorme. Je lui ai chanté la berceuse que Maman me chantait quand j'avais peur dans le noir après un cauchemar. Cela marchait à chaque fois.
Ce matin, notre maman nous a pris dans ces bras et nous a dit qu'elle allait dormir encore un peu parce qu4elle n'avait pas beaucoup dormi. Après le petit-déjeuner elle est alors repartie dans son lit, nous laissant seul. Papa était déjà parti au travail. Il avait toujours beaucoup de travail, même s'il ne nous disait jamais exactement de quoi il s'agissait. "Des affaires des grands" il nous disait toujours.
Luhan et moi étions heureux dans notre grande maison. Nous ne sortions d'ailleurs jamais de cette maison. Le professeur que nous avions venait jusqu'à chez nous pour nous faire cours. Nos parents disent que c'est dangereux dehors pour nous et qu'il fallait attendre encore un peu avant de pouvoir partir.
Les rares fois où nous sortions, nous allions au parc à côté de chez nous. Les autres enfants ne voulaient pas nous approcher. Ils devaient sûrement avoir peur des gardes du corps qui restaient à nos côtés pour notre sécurité. De toute façon Luhan était bien trop timide pour aller voir des inconnus. Alors je restais jouer avec lui, à chaque fois.
Voilà comment nous vivions. Nous travaillions le matin avec notre professeur 5 jours sur 7 puis le reste de la journée nous jouions dans le jardin ou dans notre chambre ou bien même notre grande salle de jeux. Nous en avions rêvé pendant longtemps avant que Maman nous la construise rien que pour nous. Maman nous faisait à manger et s'occupait de nous. Quant à Papa, il ramenait l'argent à la maison pour que nous puissions manger.
Alors que Luhan essayait pour la millième fois de faire son château de sable, le bruit d'une explosion retentit. Mon frère et moi sursautâmes alors que nous lâchions nos outils par surprise. Le son venait du portail de la maison. Il était gardé par des hommes qui avaient l'ordre de ne laisser entrer personne.
Je me levais et pris la main de Luhan qui était encore sous le choc.
Luhan: Qu'est- ce qu'il se passe hyung ? Me demanda-il de son air perdu.
Baekhyun: Rien du tout ne t'inquiète pas ! On va retrouver maman et tout va bien se passer !
Abandonnant nos affaires sur place, je me mis à courir à travers le jardin pour retourner à l'intérieur. Je trainais mon petit frère derrière moi qui accrocha sa main à ma manche. Ouvrant la baie vitrée, nous rentrâmes rapidement dans la maison. Je refermai derrière moi et ordonnai à Luhan de monter les étages pour retrouver notre mère.
Des bruits de tir se firent entendre dehors. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. Maman nous avait pourtant dit qu'ici on ne craignait rien. Je me précipitai vers l'entrée et vis par la fenêtre qu'un groupe de personnes aux visages cagoulés tiraient sur nos gardes tout en remontant l'allée. Ils se dirigeaient vers la maison.
Je fis alors la seule chose que je pouvais faire. Je me mis à fermer à double tour toutes les issues de la maison en commençant par la porte d'entrée. Les bruits se rapprochaient de plus en plus. Mon cœur battait à 100 à l'heure tandis que j'entendis ma mère m'appeler en panique à l'étage.
Mon nom résonnait dans la maison alors que ma tête commençait à tourner. La respiration saturée, je me précipitai pour protéger ma famille tandis que des cris de douleur s'élevèrent. Je poussai un cri de peur en entendant une des vitres à côté de moi se briser sous un balle.
Je me retrouvai à terre alors que des morceaux de verre rentrèrent dans ma peau. Puis la porte de l'entrée se mit à trembler alors que j'étais toujours à terre. Je me reculai en rampant et me sentis agrippé par derrière. Je voulus pousser un cri mais un avant-bras me retint en se posant sur ma bouche.
Ma maman se trouvait derrière moi, l'air paniqué, le corps tremblant et une arme à la main. Ces cheveux étaient encore tout emmêlés à cause de son soudain réveil. Elle m'indiqua d'un geste de ne pas faire de bruit. Nous nous précipitâmes vers l'étage alors que les méchants hommes essayaient de casser la porte.
Tenant la main de ma maman, nous montâmes les marches en essayant de ne pas tomber. Je retrouvai mon frère en haut, des larmes de peur coulant sur son visage. Les bruits en bas se firent plus forts alors que maman s'agenouilla devant nous et sécha les larmes de mon petit frère de sa main.
Luhan: Maman... J'ai peur... Dit-il d'une voix tremblante.
Mère: Tout va bien se passer les enfants. On va jouer à cache-cache d'accord ? Quand les vilains rentreront, vous allez vous cacher dans votre cabane et ne plus faire de bruit d'accord ? Vous ne sortirez que quand Papa ou moi vous dirons de sortir.
Baekhyun: Et si on est pas assez bien caché et qu'ils nous trouvent ?
Mère: Ils ne vous trouveront pas, je vous le promets ! Maintenant filez ! Baekhyun je compte sur toi pour protéger ton frère !
Luhan voulut protester mais nous entendîmes la porte d'entrée se briser sous les coups ennemis. Notre mère nous poussa alors vers notre chambre. Elle nous dicta ce que nous devions faire tandis que les méchants fouillaient le rez-de-chaussée. Nous devions nous enfermer dans notre chambre puis passer par la fenêtre pour rejoindre notre cabane dans un arbre qui se situait au fond du jardin.
Luhan pleurait alors que je retenais mes larmes de couler. Serrant fort sa main et celle de maman, nous arrivâmes à la chambre. Alors que nous allions l'emmener avec nous, notre mère se détacha de nous et nous poussa dans la salle. Nous n'eûmes pas le temps de nous relever qu'elle avait déjà verrouillé la porte devant elle et jeté la clé qui l'ouvrait, nous laissant seul.
Elle se retrouva seule dans le couloir tandis que les méchants montaient les escaliers.
Luhan: Maman ! Viens avec nous !
Mère: Ne vous inquiétez pas mes chéris ! Sortez et je vous rejoindrais !
Baekhyun: Maman ! Non !
Mère: Faites ce que je vous dis !
Je ne savais plus quoi faire. Obéir à ma mère ou bien l'aider ? Pris par la panique, je pris la manche de mon frère et l'emmena jusqu'à la fenêtre. Lui ne voulait pas, trainant et se débattant pour atteindre la porte. Je voulais le parler, le rassurer. Mais nous n'avions pas le temps et j'étais encore sous le choc. J'ai ouvert la fenêtre et regardé si personne n'était dehors. Par chance, il n'y avait aucun ennemi.
Des tirs résonnèrent dans le couloir alors que mon frère franchissait la fenêtre et descendait par la gouttière d'à côté. Des râles de douleur s'en suivirent. Maman devait bien nous défendre car j'entendais beaucoup d'hommes crier. Je franchis à mon tour la rambarde mais un évènement me stoppa dans mon élan. Alors que mon frère était déjà en train de courir vers la cabane je vis la porte de notre chambre trembler sous un poids. Les tirs continuèrent et je reconnus la voix de ma mère hurler.
Mes yeux fixèrent le liquide rouge qui coulait de derrière la porte pour venir se répandre sur le sol de ma chambre. Un seconde tir, maman hurla encore. Je l'entendais gémir de douleur et appeler le nom de mon frère et moi. Un dernier tir, et je n'entendis plus que la tête de maman se fracasser contre le sol.
Je ne bougeai plus. Je ne respirai plus. Je ne voyais plus que la mare de sang grandir sur le plancher. Maman était morte. Juste derrière cette porte.
Ce fut le fracas des hommes essayant de défoncer la porte qui me ramena à moi. Je fermai la fenêtre et descendis la gouttière avant de rejoindre mon frère. Courant dans tout le jardin, je me cachai dans la cabane éloignée de la maison et abritée par le feuillage qui la camouflait. Luhan m'attendait. En pleurs, il se jeta dans mes bras. Je l'accueillis instinctivement tout en fixant un point dans le vide. L'image du sang n'arrêtait pas de revenir dans mon esprit tandis que les cris de maman qui me donnaient le tournis.
Nous restâmes des heures dans cette cabane. Personne ne nous avait trouvé. La nuit était tombée, nous tremblions de froid et de peur. Nous ne savions pas si les méchants armés étaient encore dans la maison. Nous avions bien trop peur pour aller voir. Le sommeil ne nous venait pas. Alors nous avons juste attendu que Papa nous retrouve. Nous pensions que quand il nous retrouvera, tout ira mieux. J'espérais même qu'il ait réussi à sauver maman grâce à un médecin ou même un pouvoir magique.
Mais c'est pourtant quand il nous retrouva que notre cauchemar devenu un enfer.
Papa nous avait retrouvé. Son regard... Il était terrifiant. Luhan voulut aller se réfugier dans ses bras mais Papa le repoussa si fort que sa tête se cogna fort contre le plancher. Il nous fit presque tomber de la cabane en criant sur nous. La première chose que nous reçûmes une fois debout fut un coup de poing chacun. Luhan voulut pleurer face à ça mais Papa ne le laissa pas faire.
Père: Toi si je vois une seule larme sortir de tes yeux, je te jure que je te les crève !
Il nous tira par les cheveux, nous traina presque au sol.
Père: Tout est de votre putain de faute ! Si vous n'étiez pas nés, elle serait encore en vie votre conne mère !
Il nous emmena dans la maison alors que des hommes ramassaient les corps morts de nos agresseurs. Il y avait du sang de partout, et des cadavres entassés dans un coin. Je me retins de vomir tandis que papa nous faisait monter les étages. Il nous amena alors vers maman. Ou plutôt son corps.
Des trous dans le corps, la bouche ouverte, les yeux révulsés et allongée contre la porte de la chambre. Voilà comment était maman. Je voulus détourner les yeux mais papa poussa Luhan contre un mur et prit mon visage dans ses mains. Il le serra si fort qu'il me fit mal aux joues. Il me força à regarder le corps de maman. Mon corps tremblait de peur alors que le sien semblait trembler de rage.
Père: Si vous n'étiez pas nés... Si elle n'avait pas essayé de vous protéger, elle serait encore en vie. Vous avez tué votre mère, félicitations les enfants ! Vous pouvez admirer votre travail ! Dit-il d'une voix tremblante et forte.
Il m'agrippa les cheveux et me fit m'avancer vers elle alors que je voulais juste partir en courant. Je retenais mes larmes mais une coula lors que je clignai des yeux. Elle atterrit sur le corps de ma mère alors que papa m'obligeait à me pencher dessus. Je pouvais voir tout, de ses yeux sans vie jusqu'à la chaire arrachée de sur ces blessures.
Père: Et bien !? Tu ne dis plus bonjour à ta mère ? Espèce de sale petit con !
Il me fit fixer ces yeux, injectés de sang. Mon visage était a à peine quelques centimètres du sien. Mes larmes coulaient sur son visage. Je ne savais plus quoi faire. M'enfuir ? La prendre dans mes bras ? Au final ce fut mon père qui choisit pour moi en me jetant contre le mur. Ma tête heurta la surface et je m'écroulai.
Père: Vous me dégoutez...
Et c'est ainsi que l'enfer commença. Un enfer qui n'allait jamais se terminer.
Notre père se mit à nous frapper. D'abord ce n'était que des excès de colère une fois par jour. Il commençait à crier quand on repensait à maman et que nos yeux pleuraient tout seul. Il se mettait à nous balancer sur la figure tout ce qui lui venait en main. Que ce soit des assiettes ou bien des chaises, cela n'importait pas. Nous nous réfugions dans notre salle de jeux. Nous n'avons plus jamais réussi à dormir dans notre ancienne chambre, cela nous hantait. Luhan et moi faisions des cauchemars pratiquement chaque nuit. Et alors que la nuit nous entourait et que nos corps tremblaient, nous essayions de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller notre père qui nous ferait regretter nos larmes.
Dans ces moments-là, nous rêvions que maman rentre dans notre chambre et nous prenne dans ces bras. Au lieu de cela je murmurais d'une voix faible la berceuse de notre mère à l'oreille de mon frère pour qu'il s'endorme. Puis quand celui-ci dormait, je restais des heures éveillés en espérant que le jour ne se lève jamais.
Plus les jours passaient, plus notre père devenait violent avec nous. Il y avait des bouteilles qui traînaient dans la maison, la plupart vides. Il est même arrivé qu'il nous menace avec. Son visage devenait tiré par la colère. Lui qui était si peu présent avant, devenait la personne qui nous martyrisait à chaque instant.
Je faisais de mon mieux pour honorer les paroles de ma mère et protéger mon petit frère. J'ai alors commencé à prendre des coups à sa place. Lui faisait de son mieux pour me soigner en piquant dans la pharmacie des bandages et des pommades. Mon corps était souvent couvert de bleus. Notre professeur ne venait plus nous voir. Nous ne sortions jamais de la maison. Les diners que nous avions étaient aussi fades que du papier et nous avions peur de faire le moindre bruit de peur que l'homme qui nous servait de père ne surgisse de nulle part.
Quand notre père buvait un peu trop de cette boisson qui puait à des kilomètres, il se mettait à nous faire des menaces de mort. C'était le même genre de discours rempli de gros mots et de menaces tandis que d'une main il nous jetait ces bouteilles.
Père: Bande de petits batards ! J'aurai dû la forcer à se faire avorter plutôt que de vous avoir fait naitre ! J'ai bossé comme un chien pour que votre mère soit contente et puisse vous payer tous vos caprices d'enfants pourris gâtés ! Bande d'accidents si seulement je vous avais étouffé pendant votre sommeil, je serais encore avec ma femme ! Je vais vous faire regretter d'être venu sur Terre !
Car pour lui tout était de notre faute si sa femme était morte. Nous étions coupable. Si nous n'avions pas été là, elle aurait pu s'enfuir sans problème. Mais elle a voulu nous protéger, alors notre père nous faisait regretter notre existence. Et il y arrivait.
Je faisais de mon mieux pour ne pas craquer. Je cachais Luhan dans la maison ou bien l'enfermais dans une pièce pour ne pas que notre père le touche. Chaque jour, une nouvelle blessure apparaissait sur mon corps. Puis le cauchemar recommençait jour après jour. Des cernes apparaissaient sur mes yeux. J'avais l'impression d'avoir pris plusieurs années d'un coup.
Il suffisait que nous respirions juste un peu trop fort pour en voir de toutes les couleurs.
Puis un jour nous avons déménagé. Notre soi-disant père ne nous a rien laissé emporter avec nous, pas même une simple photo. Un beau matin il nous a tiré de nos matelas qui étaient simplement posé dans la salle de jeux. Nous sommes montés dans une voiture et nous avons roulé pendant de longues heures. J'aurais bien aimé m'échapper avec mon frère en sautant de la voiture en marche. Sauf que notre père avait verrouillé les portières. Il ne restait alors plus qu'à attendre.
Nous nous sommes retrouvés dans une sorte de caserne toute grise. Aucune décoration, peu de meubles, le lieu était rempli de grands hommes effrayants. Luhan s'était cramponné à moi de peur. Je le tiens près de moi alors que nous suivions notre père sous le regard froid de ces inconnus. Il nous emmène alors dans une pièce grise et froide et nous balance dedans sans oublier de refermer derrière lui.
Père: Bienvenue dans votre nouvelle chambre les mioches !
Il partit alors en riant. Voilà notre premier jour dans un gang.
Le premier jour, un homme entra et voulut prendre mon petit frère. Je l'en empêchai en le frappant et le mordant de toutes mes forces. Il est alors ressorti. Je voulus célébrer ma victoire mais deux hommes rentrèrent cette fois-ci et me bâillonnèrent avant de m'emmener avec eux.
Ils m'attachèrent à une chaise. Un garçon fébrile était devant moi, entouré de ces grands hommes. Autour se trouvait une dizaine d'instruments étranges. Les méchants poussèrent le plus faible vers moi. Il prit alors un outil au hasard et s'approcha lentement de moi. Il me murmura un "pardon" avant de poser la pointe de l'objet sur moi et d'appuyer sur le bouton.
Je hurlai de douleur alors que mon corps était parcouru par l'électricité qui brulait toutes mes cellules. Le garçon me faisait du mal. Je le suppliai d'arrêter, que j'avais mal. Pourtant il continuait d'un air désolé. Des larmes coulèrent sur mes joues. Ma respiration s'accélérait. Mon corps me brulait. Une simple inspiration me faisait mourir. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait, ni pourquoi je devais subir cela.
Des lames suivirent le taser. Le sang coula en abondance. Ma peau pâlit à vue d'œil tandis que ma tête me tournait. Chaque blessure était toujours plus douloureuse que la précédente. Mes membres tremblaient, même attachés aux cordes. Ma tête s'était penchée sur le côté. Je n'avais la force de la lever que lorsque qu'un nouvel outil me meurtrissait.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cette salle, peut-être bien des heures ou jours. Ma torture se finit quand un des hommes dans l'ombre s'approcha et éloigna le jeune homme fébrile de moi. Ce même homme s'approcha alors de moi, avec un grand sourire. Je ne pouvais voir clairement son visage mais je ne pouvais que reconnaitre cette voix qui hantait mes nuits.
Père: J'espère que ma nouvelle forme de punition te plait. Prépare-toi à souffrir autant que moi, sale bâtard.
Ils me trainèrent dans ma cellule car je n'avais plus la force de marcher. Ils me jetèrent dans la chambre avec un kit de soins. Mon frère se précipita vers moi, les larmes aux yeux. Je n'avais pas l'énergie pour le rassurer. Il soigna alors mes blessures du mieux qu'il pouvait et me chanta la berceuse de maman. Je m'endormis sous sa voix en pensant que rien ne pourrait m'arriver de pire. J'avais tort.
Car le lendemain, ce fut le même enfer. Ainsi que pour tous les autres jours. C'était même de pire en pire. Il y avait tous les jours un nouveau qu'ils initiaient à la torture. J'encaissais encore tous les coups pour mon frère. Il avait voulu de nombreuses fois aller à ma place, se faire torturer. Je l'en empêchais à chaque fois. Il ne savait pas où il s'aventurait. Il était plus jeune et plus faible que moi, je ne voulais pas qu'il souffre.
Ce manège dura un an. Un an de pure souffrance. J'avais maigri, j'étais devenu presque squelettique. Mon frère avait grandi et minci lui aussi. Nous étions tous les deux pâles et en mauvais état, surtout moi. Des cicatrices me marquaient le corps que je couvrais tant bien que mal. Notre père était devenu fou. En un an, il n'avait jamais raté une seule fois l'une de mes tortures. Et dès que celle-ci se finissait, il s'amusait à m'insulter et à me rabâcher ces menaces. Sauf qu'elles ne me faisaient plus d'effets depuis longtemps.
J'avais grandi et mûri en un an. J'avais eu le temps de réfléchir à notre situation quand je devais rester des heures allongé à ne pas bouger à cause de mes plaies. J'avais compris pourquoi maman était morte. Nous ne l'avions pas tué. C'est lui qui l'avait fait. Apres avoir espionné des conversations en faisant semblant d'être inconscient, j'ai pus avoir quelques informations. Notre père devait garder une somme d'argent pour son patron et l'échanger contre de la drogue. Sauf que cet abruti a volé l'argent en pensant qu'on ne le retrouverait pas. Il a déserté du gang sans rien dire à personne. Sauf que son gang n'était pas dupe. Ils ont réussi à trouver l'adresse de notre famille. Et ils ont attaqué. C'était aussi simple que ça. Notre mère était mort parce que notre père n'avait pas obéi, pas parce qu'elle voulait nous protéger.
Sans sa trahison, elle serait en vie.
Et maintenant, pour s'acquitter de sa dette nous devons leur servir de souffre-douleur. Nous étions devenus de simples marchandises. Des objets qui seront jetées à la poubelle un jour ou l'autre.
Pour échapper à notre sort, j'avais alors planifié une évasion. Ce plan était notre seule et unique chance de s'échapper de cet enfer. Nous savions qu'un seul homme m'emmenait dans la salle de torture. Il suffisait alors de faire une arme avec les instruments des kits de soins et de l'attaquer. Nous prendrions alors son flingue qu'il avait toujours à la ceinture. Une fois cela fait nous pourrions nous échapper en prenant l'issue de secours qui se situait derrière le bâtiment. Il y avait peu de monde dans ces couloirs. J'avais pu apercevoir de nombreuses fois la lumière du jour sortir de la porte au fond du couloir quand les hommes me trainaient jusqu'à la cellule.
Nous avons alors tous planifié. L'arme faite à base de seringues et de bandages était prête. Le jour était levé d'après les bruits de pas qui circulaient dans les couloirs. Nous attendions devant la porte, l'arme à la main. La pression nous faisait trembler mais nous gardions notre sang froid. Nous n'avions attendu que quelques minutes avant que le loquet de la poignée se déverrouille.
L'homme de grande taille, vêtu de son jean et de son t-shirt noir apparut devant nous. Je bondis sur lui sans plus attendre, la peur au ventre. Luhan se rua sur la porte pour la fermer puis me rejoint. Mon frère et moi tentions de l'immobiliser et je lui enfonçai le verre dans le cou. Il voulut hurler mais je mis ma main devant sa bouche tandis que mon frère retenait ses bras. Je pressais mon arme contre sa tempe alors que le sang jaillissait, me rappelant celui de ma mère lors de ce jour funeste. Lorsque je sentis qu'il perdait de sa force, je fis signe à Luhan de courir.
Me remettant debout, nous abandonnâmes l'homme. Luhan jeta un coup d'œil dehors avant de me dire que la voie était libre. Je pris donc sa main et me mis à courir vers l'issue de secours qui se trouvait vers notre droite. Nous faisions le moins de bruit possible mais nos efforts furent vains. Des membres du gang nous aperçûmes très vite. Je pressais la main de mon frère alors que notre dernier espoir était à quelques mètres de nous. Je pouvais voir les rayons du soleil sortir de ses fentes. Tendant le bras, j'oubliais presque les voix qui nous criaient dessus, nous disant de nous arrêter.
Ma main toucha la poignée. Mes doigts firent tourner le verrou. La porte s'ouvrit. Je franchis les premiers pas. Ma peau se réchauffa sous la douce chaleur du soleil sur mes pores. Puis je m'arrêtai, les yeux rivés vers un obstacle infranchissage.
Un immense mur. Il devait bien faire trois ou quatre fois la taille de mon frère. Il faisait le tour de la cour dans laquelle nous avions atterri. Mon frère cogna contre mon dos dans son élan. Il vit à son tour l'objet de ma contemplation. Sa main serra la mienne alors que je le sentais trembler.
Luhan: Grand frère... Comment on fait maintenant ?
Les voix se rapprochaient. Nous ne pouvions plus faire machine arrière. Et la seule issue de secours que je pensais trouver était en fait un piège dans lequel j'avais entrainé Luhan avec moi. Il n'y avait jamais eu d'espoir. Aucune échappatoire possible. Nous étions fichus. Cette dalle de béton nous le faisait juste réaliser à présent. Une larme coula sur ma joue alors que je fermais les yeux, luttant pour ne pas m'effondrer par terre.
Baekhyun: On ne peut plus rien faire. Je suis désolé Luhan...
Des mains nous ont agrippé et plaqué au sol. Je me laissai faire, sans volonté. Je disais à mon frère de se laisser faire également. Il m'écouta et se retint de pleurer alors que les hommes le maintenaient au sol. Je vis une paire de jambe sortir du couloir que nous venions de traverser. Marchant d'un pas sûr et assuré, la personne se dirigeait vers notre position. Je l'entendis rire et un grognement sortit de ma gorge. Cet homme...
Père: Alors les enfants ? Vous voulez quitter papa si tôt ? Se moqua-il.
Il se stoppa à quelques centimètres de nous. Nous ne pouvions voir que ses chaussures, ne pouvant pas lever la tête. Une main empoigna alors mes racines et me tira vers le haut. Je grimaçai face à la douleur alors que mon visage se retrouva face à celui de mon père qui se réjouissait de la vue.
Père: Je ne savais pas que tu avais du talent pour tuer des gens. Tu aurais dû me le dire plus tôt ça m'aurait grandement servi !
Il me tira encore plus, m'obligeant à lui faire face. Je le fixai alors dans les yeux en essayant de lui montrer toute la haine que j'avais pour lui.
Père: Tu vas nous être utile. Tu vas nous obéir au doigt et à l'œil c'est compris ?
Baekhyun: Tu peux toujours crever... Dis-je avec rage.
Père: Comme si je te laissais le choix.
Mon père me lâcha alors avec force. Mon menton cogna contre le béton et je me retins de gémir de douleur. La douleur fit écho dans mon crâne et j'entendis à peine la voix de mon père ordonner à ses hommes. Je tournai la tête en voyant du mouvement à côté de moi. Je vis avec horreur que les gardes commençaient à déshabiller le bas de mon frère qui essayait de crier. La main d'un adulte lui bouchait la bouche alors que les autres lui débarrassaient de son pantalon. Leurs mains sales lui parcouraient le haut de son corps alors que les larmes de Luhan dévalaient sur son visage.
Baekhyun: Qu'est-ce que vous faites !? Criai-je
Père: Comme tu ne veux pas obéir, on te punit.
Baekhyun: Punissez-moi alors ! Luhan n'a rien à voir là-dedans !
Père: Avoue que ça serait moins marrant ! Me répondit-il d'un air amusé.
Luhan me fixait du regard. Il me suppliait de les arrêter. Je me mis à me débattre de toutes mes forces mais ces connards me bloquaient les membres. Mon frère me regardait alors que je voyais les hommes le toucher de partout. Mes yeux s'exorbitèrent alors que l'un d'eux commençait à retirer sa ceinture et de l'autre main enlever le caleçon de mon frère. Ses fesses à nues, son corps bloqué, il ne pouvait que pleurer alors que je hurlai qu'on arrête.
Baekhyun: Je ferai tout ce que vous voulez ! Je vous en supplie arrêtez ça ! Il n'a rien fait ! C'est moi le coupable !
Mes yeux s'humidifiaient alors que je voyais le cauchemar se dérouler sous mes yeux. L'homme sortit son engin de ses vêtements, l'exhibant fièrement tandis que Luhan tremblait de peur. Il ne voyait pas ce qu'il se déroulait dans son dos. Il ne devait même pas s'imaginer l'horreur qui l'attendait. Jeune et sans défense, il suffoquait de peur à chaque toucher. Et moi je ne pouvais que crier.
Mon père s'accroupit devant moi, me regardant me débattre avec amusement.
Père: Tu verras tout ce qu'on te demandera ?
Baekhyun: Tout ce que vous voudrez ! Juste laissez-le tranquille !
Père: Tu sais qu'à la moindre résistance, ce sera ton cher frère qui le payera ?
Baekhyun: Je sais ! Je promets d'obéir, maintenant dégagez-les de lui ! Criai-je
Père: Comme tu le voudras. Finit-il par dire, un sourire vainqueur sur le visage.
Il fit alors signe aux hommes d'arrêter. Celui à moitié nu avait déjà le regard vitreux sur le corps de mon frère, le regardant comme un lion devant un biche sans défense. Un frisson de dégoût me parcourut alors qu'il se rhabillait, déçu. Luhan n'arrêtait pas de pleurer, encore choqué des évènements. Ils lui remirent ses vêtements et le lâchèrent. Mon père les autorisa à me libérer également. Je me ruai alors pour prendre mon protégé dans mes bras, le rassurant avec mes paroles. Il tremblait comme une feuille. Il ne savait pas à quoi il venait d'échapper.
Père: Baekhyun, tu viendras dans la salle habituelle dans une heure. Et pas de retard, sinon tu sais ce qui l'attend.
Il me lança un regard menaçant avant de partir. Nous fûmes alors enfermés dans notre chambre. Il me fallut de longues minutes pour rassurer Luhan. Lui qui était très fragile, il ne me lâcha pas avant d'être sûr que plus personne ne viendrait l'arracher de mes bras.
Luhan: J'ai eu peur, ils ne voulaient pas arrêter me toucher alors que je ne voulais pas qu'ils touchent... Me dit-il d'une voix tremblante.
Baekhyun: Ne t'inquiète pas, ils ne te toucheront plus jamais. Je serais là pour qu'ils ne le fassent plus.
Luhan: Promis ?
Baekhyun: Promis. Lui répondis-je en essayant de sourire.
Il me sourit à son tour et me prit dans ses bras. Lui était heureux à présent. Tandis que moi j'essayais de ravaler ma peur. Mon père avait parlé de mes capacités à tuer. J'avais donc peur du sort qu'il me réservait. Notre porte s'ouvrit une heure après notre arrivée. Je fus accompagné jusqu'à la salle de torture.
D'habitude, on me forçait à m'asseoir et on m'attachait sur la chaise qui se situait au fond de la salle. Mais pas cette fois-ci. Les gardes me lâchèrent une fois arrivés et fermèrent la porte derrière eux. Je me retrouvais seul avec mon père qui m'attendait et une jeune fille qui se trouvait à ma place habituelle. Elle devait avoir déjà pleurée vu ses yeux rouges. Bâillonnée, elle ne pouvait que pousser des cris étouffés dans le tissu.
Je restais debout, questionnant mon paternel du regard.
Père: A partir d'aujourd'hui, je vais t'initier à tuer. Tu as déjà tué un de mes hommes avec une arme de merde d'enfant. Je suis sûr que tu pourrais devenir une machine avec de véritables armes. Tu es fait pour ça !
Je déglutis à sa proposition. Je savais qu'il allait me faire un coup de ce genre. Moi tuer ? Je voulais seulement nous sauver, jamais devenir un meurtrier. Je suis un juste un enfant, pas un criminel. Et je ne veux sûrement pas en devenir un.
Baekhyun: Pourquoi !? C'était juste un coup de chance pour le gardien ! Je ne voulais pas le tuer !
Père: C'est pourtant ce que tu as fait.
Baekhyun: Je ne suis pas un meurtrier !
Père: Tu as déjà pourtant tué ta mère, tu ne t'en souviens déjà plus ? Répondit-il d'un ton froid.
Je me stoppai à l'évocation de maman. Je n'avais plus repensé à elle depuis un an. Depuis que ma torture avait commencé. Mon corps souffrait déjà assez, je ne voulais pas que ces souvenirs douloureux viennent s'ajouter.
Père: Tu vois cette fille ? Elle nous a volé trois kilos de marchandise pour son patron. Ne crois pas ces airs innocents, c'est son atout pour nous amadouer. Tu dois lui faire cracher le nom de son employeur. Et si tu n'y arrive pas, c'est ton pauvre petit frère qui prendra sa place.
Baekhyun: Tu n'as pas le droit de l'utiliser comme ça !
Père: Ah bon ? Et qui m'en empêchera ? Toi ? Allez tais-toi et fait la crier comme une chienne !
Il me poussa vers elle. Je pris d'une main non-assurée l'un des outils beaucoup trop familier à mon goût. Chacun de mes pas me faisait déglutir alors que la victime me fixait de ses yeux larmoyants. La lame dans mes mains, je m'approchais d'elle à pas lent. Je faisais tout pour retarder le moment fatidique mais la présence de mon père faisait que je ne pouvais éviter éternellement la sentence.
Baekhyun: Je t'en prie, dis-moi le nom de ton patron et je n'aurais pas à te faire ça. Lui suppliais-je.
Elle me répondit seulement en pleurant et secouant la tête négativement. Elle ne voulait rien dire. Et je ne voulais pas que mon frère souffre. Alors je l'ai fait.
Ma lame s'est posé sur sa peau, et j'ai appuyé jusqu'à ce qu'elle rentre et découpe sa chair. Un cri étouffé me parvint. Je fis la sourde oreille et continuai.
Je me dégoûtais. Je m'imaginais à sa place. J'avais tellement voulu punir les personnes qui m'avaient fait ces cicatrices sur tout mon corps. Et me voilà à leur place. Je n'avais pas le choix, tout comme eux. Personne n'avait le choix ici finalement, même pas mon père.
J'enlevais de temps en temps le bandeau de la bouche de la femme et lui posais toujours la même question.
Baekhyun: Quel est le nom de votre employeur ?
Et comme à chaque fois, elle me suppliais juste d'arrêter. Elle disait qu'elle ne pouvait pas, qu'on la tuerait si elle le disait. Alors je jetais un coup d'œil à mon père qui me disait de continuer. Et je la refaisais se taire. Puis la torture continuait. J'avais commencé doucement, avec des coupures et des lames. Je pensais qu'elle allait cracher le morceau facilement. Mais elle ne disait rien. Et plus le temps passait et plus mon frère était en danger.
Je n'ai pas eu le choix. Je lui ai alors fait vivre la pire journée de toute sa vie. J'ai commencé à agrandir ses plaies sur sa jambe avec des écarteurs. Je pouvais voir les tendons de ses muscles s'étirer alors qu'elle hurlait de douleur. Ses larmes coulaient alors que mes lames taillaient dans son genou pour ne laisser que du sang sur son corps. Une immense flaque se formait sous elle. Je pris alors une bouteille d'alcool posée sur la table.
Je l'ouvris devant elle. Elle me suppliait du regard. Je me demande même si elle voyait mon visage à cause de ses larmes. Je pris une goutte sur mon doigt en le trempant puis le posai sur la plaie de sa cuisse écartelée. La femme se mit à bouger dans tous les sens malgré ses attaches. Je pouvais voir la souffrance dans son regard.
Je me répugnais. Mais je devais le faire pour mon frère et pour moi. C'était mon excuse pour la faire souffrir.
Mon excuse pour cette pointe de plaisir qui naissait en moi.
J'enlevai une nouvelle fois le tissu qui couvrait sa bouche. Je n'eus même pas le temps de poser ma question qu'elle se mit à hurler.
Fille: Par pitié ne faites pas ! Ca fait trop mal ! Je vous en supplie ne me faites pas subir ça ! J'ai mal ! Cria-elle en me regardant dans les yeux.
Baekhyun: Je vous en supplie... Dites-moi son nom et tout sera fini. Lui répondis-je le plus calmement possible.
Fille: Je ne peux pas ! Comprenez-moi je ne peux pas ! Ils vont me tuer !
Baekhyun: Désolé, je ne peux rien faire pour vous...
Je lui remis son bâillon sous ses supplications. Elle voulut me mordre mais je dégageai mes doigts avant. J'avais moi-même déjà essayé cette technique. J'avais déjà tout essayé. Rien n'avait marché, on ne peut échapper à cette chaise. Jamais.
Je détournai alors le regard et renversai la bouteille d'alcool sur sa jambe. Je faisais en sorte que le liquide coule doucement pour ne pas tout vider d'un coup. Elle devait souffrir le plus possible. J'essayai d'ignorer ses cris d'agonie et fixai mon père qui avait les bras croisés et le dos posé contre le mur. Debout, il me regardait faire avec un grand sourire. Je lui lançai un regard noir alors que mes yeux s'humidifiaient. J'aurai aimé lui envoyer cette bouteille à la tête et partir. Mais si je faisais ça je me ferai attraper et mon frère en subira les conséquences.
Alors je me mordis les lèvres presque à sang en attendant que la bouteille se vide. Ce fut long pour moi. Cela devait avoir été une éternité pour cette fille. Quand je sentis qu'il n'y avait plus rien, je respirai un bon coup et me remis face à la chaise. La fille était dans un état second. Les yeux presque révulsés, le teint pâle, elle ne me portait plus attention.
Je lui retirai son bâillon et lui reposai toujours la même question. Elle ne me répondit pas. Mon cœur s'accéléra en pensant qu'elle était morte. Je portai ma main à sa tempe et sentis encore les faibles battements de son cœur. Elle était encore en vie, malheureusement pour elle. Je voulus attirer son attention en l'appelant et en dirigeant son visage vers moi.
Baekhyun: Donne-moi son nom ! Commençais-je à paniquer.
C'était soit elle soit Luhan et moi. Alors je n'eus pas le choix. Je pris un des couteaux à ma disposition et d'un geste brusque je l'enfonçai dans son genou encore intact. La fille se réveilla de sa transe et hurla de tout son être. Ma main se dégagea du couteau dans un sursaut. Mon attaque avait été instinctive. Je n'avais pas cherché plus loin que ce couteau. La panique me faisait devenir odieux.
Je fus sorti de mes pensées par un nom, un seul mot que la fille prononça dans un murmure presque inaudible.
Elle avait enfin dit le nom de son patron.
Mes yeux s'agrandirent. Je murmurais à mon tour ce nom qui m'était inconnu avant de le crier à mon père avec joie. J'avais réussi ma mission. J'étais libre de partir à présent et de ne plus torturer cette femme.
Mon père me lança un regard satisfait avant de s'avancer vers moi. Il vint poser sa main sur mon épaule et la serra.
Père: C'est très bien. J'étais sûr que tu es fait pour ça. Mais tu n'as pas terminé ton travail.
Baekhyun: Comment ça ? Elle a pourtant dit son nom, c'était notre accord. Dis-je, perdu.
Un sourire se forma sur le visage de mon paternel alors qu'il commençait à me broyer l'épaule sous sa main.
Père: Tu as oublié la partie la plus intéressante mon enfant.
Il se détacha alors de moi et vint prendre les cheveux de la fille. Il tira sa tête en arrière pour laisser son cou bien en évidence. Avec son doigt, il caressa en longueur la gorge de l'inconnue avant de me regarder.
Père: Tranche-la.
Je poussai un hoquet de surprise.
Baekhyun: Ce n'était pas ce qui était prévu !
Père: Je t'ai dit que tu étais un meurtrier, alors tue.
Baekhyun: Je ne veux pas !
Père: Tu veux que ce soit Luhan à cette table ? En sang ? A moitié mort entrain de t'appeler à l'aide ? Alors fais-le, c'est un ordre.
Prenant de son autre main le couteau que je venais de planter dans la jambe de fille, il le retira de sa cible. La fille cria à nouveau mais nous l'ignorions. Il me tendit l'arme et je la pris d'une main tremblante. La victime se mit à nous supplier à nouveau. Pour la faire taire, mon père lui enfonça le bout de son arme dans la bouche.
Je m'approchai d'eux. La lame s'avança vers la trachée de la femme alors que mon regard se posa sur son cou. Tendue à son maximum, sa peau claire frissonnait d'angoisse. Une larme coula des yeux de la fille pour venir tomber sur sa clavicule dénudée tandis que mon couteau l'effleurait. Elle sursauta face à la sensation et d'autres larmes s'en suivirent.
Père: Fais-le.
Je fermais les yeux. Je me retenais de pleurer alors que je pouvais très bien entendre la fille pleurer.
Père: Tue-la.
Ma gorge se serra alors que la lame s'enfonça dans la peau de ma cible. La pointe fit un trou dans sa peau. J'ouvris les yeux. La fille tremblait de tout son corps. Elle avait presque des spasmes alors que ses mains s'accrochaient à la chaise tel une bouée de secours. Les tendons à l'air de sa jambe étaient tendus et ses muscles se contractaient sous mes yeux.
Père: 3.
Ma respiration s'accéléra tout comme la sienne. Mon couteau était enfoncé à la pointe.
Père: 2.
Je fermai les yeux, ne supportant plus cette vision d'horreur. Une jeune fille, innocente, le corps couvert de son propre sang et les larmes dévalant son visage.
Père: 1.
Baekhyun: Je suis désolé...
D'un geste brusque, je plongeai mon couteau dans sa gorge et le fis partir vers la gauche. La chair se trancha. Le sang coula en abondance alors que l'on entendait la femme se noyer dans son propre sang. Je lâchai mon arme avec horreur et rouvris mes yeux. Je n'aurais pas dû les rouvrir.
Mon père avait lâché ses cheveux. Elle était là, la tête balancée sur le côté, le sang sortant de sa bouche. Goutte par goutte, le liquide tombait de sa cavité pour s'écraser sur le sol, rejoignant la mare déjà présente. La gorge grande ouverte laissait encore pleuvoir du rouge, tachant tout le haut de son corps. Ses yeux sans vie ne pleuraient plus. Elle ne criait plus. Ses muscles s'étaient détendus. Elle était morte.
Un élan me prit et je vomis toutes mes tripes sur le sol. Mon père rit avant de s'avancer vers moi.
Père: Faible. Tu vas vite t'y faire. Bienvenue dans le club, sale meurtrier.
C'est dans cet état qu'il me ramena à ma chambre. Luhan me parla, me demanda ce qu'il se passait mais je ne lui répondais pas. Je suis juste parti me coucher dans mon simple lit. Je n'arrivais pas à fermer les yeux sans que l'image de cette fille me revienne. Et ce sang. Le visage de l'inconnue se mélangeait à celui de ma défunte mère. Je finis par pleurer face à mon impuissance. J'avais passé la nuit à cacher mes pleurs pour ne pas réveiller mon frère qui s'était endormi près de moi.
Tout était de sa faute. Tout ça à cause de mon père. Il devait le payer.
Les jours suivants furent les mêmes. Il y avait une personne sur une chaise en vie. Puis le soir il n'y avait plus qu'un cadavre ensanglanté. Les premières fois étaient les plus dures. Mes mains inexpérimentées tremblaient, ma volonté flanchait. Mes oreilles ne supportaient pas les plaintes de mes victimes. Seul les menaces de mon paternel me forçaient à continuer.
La nuit, je pleurais la mort de mes victimes. Je ne voulais pas devenir un meurtrier, un monstre. Pourtant je sentais venir cette soif de sang que je ne soupçonnais même pas d'exister. Je résistais, je ne voulais pas d'elle. Mes crimes étaient horribles. Mon frère ne savait pas ce qu'il se passait. Il ne savait pas ce que je subissais pour sa sécurité. Et s'il le savait, je ne pense pas qu'il me le pardonnerait. Il aura peur de moi, comme moi j'aurais eu peur de lui. Il ne fallait pas qu'il sache. Je me taisais alors, et subissais en silence. Voilà ce qu'était devenue ma vie.
Je finis par ne plus avoir besoin des paroles de mon père J'agissais instinctivement. Mes pleurs avaient cessé d'exciter. Je n'avais plus assez de larmes à faire couler. Ma compassion commençait à se dégrader, à disparaitre à force d'entendre toujours les mêmes supplications. La froideur des outils était devenue habituelle. Le cri des personnes n'était plus qu'une musique de fond. J'avais trouvé une technique pour ne plus penser à cet être humain que je détruisais. Un simple moyen qui me permettait de faire subir les pires tortures à ces inconnus sans que je ne me soucie de rien.
Je pensais à mon père.
Je le voyais attaché cette chaise. Mêmes les cris les plus aigus se transformaient dans ma tête pour devenir aussi graves que ceux de mon paternel. Son visage tordu par la douleur était la plus belle des images. Je n'avais pas de pitié pour lui. J'avais même de la rage, de la cruauté. Je ne sentais pas mon sourire qui naissait à chaque fois que mon cerveau agissait pour me montrer la plus belle des visions possibles. Mon père, en sang, en larme, me suppliant de l'achever.
Les lames devenaient des jouets. Les cris, une douce musique. Les larmes, des cadeaux. Mais la mort restait la même.
A chaque fois que j'achevais ma victime, je ne voyais plus mon père. Je voyais seulement le monstre que j'étais en train de devenir. Car le visage sans vie qui se tenait face à moi n'était jamais celui que je voulais. Celui de mon père était bien trop en vie à mon goût. Avec son putain de sourire et son rire à la con. Je le détestais, du plus profond de mon être.
Il m'avait fait devenir l'être que je détestais. Il m'avait fait devenir comme lui.
Je m'éloignais petit à petit de Luhan. Il ne comprenait pas ce que je vivais. Et je ne pouvais pas lui expliquer. La rage commençait à prendre part de mon être. Je ne pensais plus qu'à tuer mon père. Il était la raison de mon malheur. Je ne compte même plus les fois où j'ai pensé à lui planter un couteau dans la chair. Mais la seule chose qui m'en empêchait était mon frère. Si je faisais ça, c'est lui qui en payera les frais. C'est de sa faute si je ne peux pas agir.
Nous ne parlions plus comme nous le faisions avant. Je ne lui chantais plus la berceuse de notre mère. Nous ne nous confortions plus comme dans notre jeunesse. Je ne sais pas pourquoi il s'est mis à s'éloigner de moi. Nous nous distancions mutuellement. Je n'avais plus cette envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer.
Dans ma chambre, la seule chose que je faisais était de dormir. Le sommeil était la seule chose qui me changeait les idées, qui m'évadait d'ici. Sourire était devenu difficile. Mon frère avait bien essayé de me faire penser à autre chose. Il m'avait raconté des histoires qu'il avait inventé, me chantait des chansons... Rien ne marchait.
Il avait une fois essayé de me prendre dans ses bras. Je l'avais éloigné. Je ne voulais pas qu'on me touche. J'avais l'impression d'étouffer à son approche, d'être étranglé comme mes victimes. C'est à partir de ce jour que nous sommes devenus comme des étrangers l'un pour l'autre. Je protégeais mon frère par instinct. Pourtant mon cœur n'arrivait plus à ressentir qu'un seul sentiment: la haine.
Puis il est arrivé.
Mon père m'avait autorisé mon frère et moi à nous promener librement dans la base. Bien sûr, nous étions surveillés par tous les membres du gang et nous n'étions pas autorisés à aller dehors. Mais c'était déjà une immense chance que nous puissions sortir de cette minuscule salle qui nous servait de chambre depuis des mois.
C'est en me baladant dans les dortoirs que je le croisai. Il avait tant changé. Ces cheveux étaient devenus gris. Il avait pris un peu de poids depuis le temps mais il restait toujours le même garçon. Celui qui m'avait torturé lors de mon premier jour ici. Regardant autour de moi, je remarquais qu'il n'y avait aucun membre ici à part le garçon. Je souris avant de m'approcher de lui. J'allais pouvoir un peu extérioriser ma colère. Je sais que c'est lâche et qu'il n'a rien fait. Mais j'en avais rien à foutre.
Lui avait les yeux rivés sur son portable, le dos collé au mur du couloir. Je m'avançai alors rapidement vers lui et le pris par l'épaule. Je plaquai son corps contre le mur. Il lâcha son portable par surprise et me regarda. Il n'eut pas le temps de parler que je lui mis un coup de poing dans sa figure. Son visage se tourna sous la violence du coup et il se tint la joue.
Baekhyun: Ça c'est pour m'avoir fait griller au taser bâtard.
Il tourna son regard vers moi. Ses yeux s'agrandirent de surprise. Il devait m'avoir reconnu.
Garçon: Je- Je suis désolé ! J'avais pas le choix ! Bégaya-il comme excuse.
Je le lâchai. Je ne devais pas trop l'amocher sinon je ne pourrai plus jamais ressortir de ma cellule. Dommage j'aurai bien voulu m'amuser encore un peu. Je voulus faire demi-tour mais le garçon me prit le bras pour m'arrêter.
Baekhyun: Tu veux que je t'en remette une ? Dis-je d'un air menaçant.
Garçon: Je m'appelle Jinhong. Je suis vraiment désolé de ce que j'ai dû te faire subir.
Je le toisai du regard. Il dégagea sa main de moi pour me la tendre. J'hésitai un instant avant de la serrer.
Baekhyun: Moi c'est Baekhyun.
Jinhong: Enchanté ! Dit-il d'un ton joyeux.
Ce fut à partir de ce jour que mon espoir revint. Tous les jours après la séance de torture, je me réfugiais dans ma chambre. Luhan lui sortait pour aller lire des livres qu'il avait à disposition. Je me retrouvais alors tout seul jusqu'à ce que Jinhong me rejoigne.
Au début je lui disais que je ne voulais pas qu'il entre, qu'il pouvait aller faire chier quelqu'un d'autre ailleurs. Mais il insistait à chaque fois et je n'avais aucune envie de me chamailler des heures avec lui. Il entrait donc au bout de la 1000 demande. Il s'asseyait par terre tandis que moi j'étais allongé sur mon lit à contempler le plafond. Il me parlait de tout et de rien. En fait, on aurait plus dit qu'il se parlait à lui-même plutôt qu'à moi.
Je ne l'écoutais pas la plupart des temps. Puis quand il disait une chose intéressant (ce qui arrivait rarement), je l'écoutais tout en gardant la même position. Il me permettait de penser à autre chose. Contrairement à Luhan nous avions pratiquement le même âge. Lui savait très bien ce que je subissais et comprenait ma peine. Je n'avais pas besoin de lui parler pour qu'il comprenne comment je me sentais puisqu'il avait vécu la même chose.
Les jours passaient et Jinhong se rapprochait de moi, autant physiquement que émotionnellement. J'avais commencé à lui répondre à mon tour. D'abord par de simples mots, j'ai fini par faire partie de ses discussions. Il a fini par m'emmener dans sa chambre car il trouvait la mienne trop froide.
Sa chambre n'était pas vraiment plus grande que la mienne. Il y avait à peine l'espace pour nous deux. Mais la fenêtre qui donnait sur la cour donnait une ambiance chaleureuse à cet espace. Nous nous asseyons sur son lit l'un en face de l'autre et nous parlions la plupart du temps. Des fois Jinhong réussissait à piquer un paquet de cartes à ses supérieurs et nous pouvions jouer jusqu'à l'heure du couvre-feu.
Je ne voulais pas me l'avouer, mais il m'était devenu vite indispensable. Je voyais et faisais des horreurs tous les jours. Ma rage envers mon père grandissait à chaque instant. Mon frère l'avait bien vu. Maintenant il m'adressait à peine la parole. Il avait peur de moi, de cet aura que je dégageai après chaque séance. Je ne lui avais pourtant rien dit, mais il grandissait. Il avait sûrement dû comprendre tout seul. Et puis le sang qui s'accumulait sur mes vêtements devait l'avoir mené sur une bonne piste.
Seul Jinhong me maintenait en vie. Il était ma bouée de secours face au monde. Je ne lui avais jamais montré une quelconque marque d'affection. Le seul fait de lui parler était pour moi la preuve qu'il comptait à mes yeux. Nos moments ensemble représentaient mon seul répit. Il était devenu ce que Luhan n'avait pas réussi à rester: ma raison de me battre.
Alors que le mal prenait part de mon âme, il était devenu la barrière qui l'empêchait de me posséder entièrement. Ma soif de sang grandissait tout comme mes envies de meurtres auprès de l'homme que je haïssais le plus au monde. Seul Jinhong me faisait garder les pieds sur terre. Les images des cadavres s'entassant dans mon esprit me rongeaient à petit feu. Je ne comptais même plus le nombre de victimes que j'avais fait. Je ne savais même plus à quoi ressemblait le visage de ma première victime, de cette jeune fille que j'avais tué. Tout se mélangeait dans ma tête. Il m'arrivait même de faire des crises de paranoïa.
Dans ces moments-là, je voyais les fantômes des cadavres. Ils voulaient me tuer, me faire souffrir comme je les avais fait souffrir. Et en fond, il y avait le rire grave et moqueur de mon père. Ainsi que le cri d'agonie de ma mère et son sang sous mes pieds. Tellement de sang. Quand cela m'arrivait, Jinhong me prenait dans ces bras. Il me criait que tout allait bien, qu'il était avec moi. Il me bloquait contre lui alors que je criais et pleurais pour que tout s'arrête. Mon cœur battant à 100 à l'heure, je ne pouvais qu'attendre que mon esprit revienne à la normale et que le monde réel me reprenne en son sein.
J'étais si faible dans ces moments-là. Je me laissais aller dans ces bras, cachant mon visage dans son cou. Il me rassurait tout comme je rassurais Luhan les jours d'orages lorsque nous étions enfants. J'avais besoin de lui pour survivre, pour continuer à rester l'être que j'avais toujours été. J'avais besoin de lui pour ne pas sombrer dans une part de moi que je soupçonnais. Une part de moi qui ne voulait qu'une chose: la destruction et le chaos.
Un jour, je faillis sombrer pour de bon du côté obscur. Le matin-même j'avais commis le plus atroce des crimes. J'étais allé comme tous les jours dans cette fichue salle de torture pour faire mon travail sous les yeux de mon père. Devant moi, cette fois-ci, il n'y avait pas un adulte comme les autres. Il y avait une femme d'une trentaine d'années. Son ventre était gonflé comme un ballon, si bien qu'ils n'avaient pas réussi à bien l'attacher. Elle était enceinte de plusieurs mois. J'avais failli ne pas faire mon travail. Sauf que comme à chaque fois, mon père était là pour me ramener à l'ordre. Alors je me suis exécuté. J'ai tué l'enfant, le montrant mort devant sa mère avant de la tuer elle aussi.
Ce jour-là j'étais parti en courant de la salle pour rejoindre Jinhong. Je sentais que j'allais craquer, je ressentais cette impulsion que j'avais du mal à retenir. Je l'ai trouvé dans sa chambre. J'étais en larme, paniqué, j'avais besoin de lui. Il ne savait plus quoi faire, je commençais à perdre le nord. Ma tête me tournait, le sol tremblait sous mes pieds. J'étais sur le point de craquer.
Jusqu'à ce qu'il m'embrasse.
Il avait simplement posé ses lèvres sur les miennes. Ma respiration tout comme mon cœur s'était arrêté à cet instant. Il avait fermé les yeux. Je fis de même. Ce fut notre premier baiser. Il avait réussi en un simple geste à calmer tous mes tourments. Une agréable sensation m'envahit. Je ne m'étais jamais senti aussi bien depuis des années maintenant. Le monde se remit à tourner droit alors que Jinhong passait ses mains dans mes cheveux. Je m'agrippais à ces vêtements alors qu'il avait commencé à mouvoir ses lèvres. C'était doux, innocent, tout ce que je n'avais plus ressenti en moi.
Quand nous nous sommes séparés, il a simplement posé son front contre le mien et m'a souris. Je ne savais pas quoi dire. J'étais perdu. Cependant j'avais confiance en lui, je l'ai donc laissé faire. Je n'ai pas regretté mon choix.
Nous sommes alors devenus un couple. Nous nous complétions l'un l'autre. Enfin, il m'aidait surtout plus que moi je l'aidais. Il avait réussi à me redonner le sourire. Il était le seul à voir mes moments de joie comme de détresse. Il me donnait toute l'attention du monde, faisant attention à mes moindres émotions. Ses caresses, ses mots tendres, ses rires, étaient ma seule source de bonheur. Il était mon paradis dans cet enfer. Il savait trouver les mots justes. Il était parfait à mes yeux. Et lorsque c'était lui qui avait besoin d'aide, j'étais là pour le rassurer et le prendre dans mes bras comme lui le faisait si bien.
Je survivais uniquement grâce à lui. C'était mon Jinhong, mon être cher, ma moitié.
Et comme tout bonne chose, notre paradis se transforma en cauchemar.
Mon connard de père avait compris ma relation avec Jinhong. Il avait engagé des membres pour nous surveiller et nous espionner quand nous étions seul. Ils avaient sûrement dû voir nos baisers volés et nos moments de tendresse. Cela n'a pas tardé à se faire savoir par mon paternel qui en profita. Lui qui voulait me rabaisser plus bas que Terre, il avait enfin trouvé une nouvelle proie.
C'est ainsi que je trouvai Jinhong, attaché à la chaise de torture. La porte se ferma derrière moi alors que mon père me regardait de son sourire diabolique. Il ne me fallut pas plus de temps pour que la rage monte en moi.
Baekhyun: Je peux savoir ce qu'il fait là !?
Père: C'est un espion. Il doit être puni pour nous avoir infiltré. Répondit-il avec un grand sourire.
Baekhyun: Tu as des preuves au moins de ce que tu dis ! Laisse-le partir, Jinhong n'est pas un espion !
Père: Je vois que tu connais son nom.
Baekhyun: Ne fais pas comme si tu ne savais rien du tout ! Ça ne marche pas avec moi ! Criai-je.
Mon père rit devant mon énervement avant de me faire signe d'aller m'occuper de lui. Je ne bougeai pas d'un centimètre. Il était hors de question que je lui fasse du mal. Personne ne lui fera de mal.
Père: Depuis quand désobéis-tu ? Fais attention, ton frère va en payer le prix fort.
Baekhyun: J'en ai rien à faire de mon frère. Ton chantage ne marche plus maintenant libère-le.
Père. Non.
Je voulus m'avancer pour retirer moi-même les liens de Jinhong. Sauf que le bruit d'une arme se chargeant me fit m'arrêter. Jinhong lui me regardait d'un air apeuré, fixant mon père. Je me tournai vers lui et vis qu'il braquait son flingue sur moi. Le doigt sur la détente, il semblait heureux de me voir immobile. Des hommes rentrèrent dans la salle et se dirigèrent vers moi. Ils m'agrippèrent et me bloquèrent. Je n'eus pas le temps de répliquer qu'ils m'avaient déjà immobilisé tandis que mon père jouait avec son arme, la faisant virevolter.
Père: Alors c'est donc lui ? Le fameux garçon qui a fait devenir pédé mon bâtard de fils. Moi qui pensait que ce mioche ne pouvait pas être pire, j'avais tort ! Il mérite encore moins de respect qu'un pauvre clébard. Meurtrier, homo, faible et soumis. Magnifique !
Baekhyun: Sale enculé...
Père: Et irrespectueux en plus de ça !
Il posa son arme sur une table à côté de moi alors que je me débattais pour me sortir des griffes de ses gardes. Il s'approcha de Jinhong et pressa son visage dans ses mains, le regardant sous tous les angles.
Baekhyun: Ne le touche pas ! Cria-je
Père: Tu te souviens de ta mère ? Tu sais à quel point je l'aimais ? J'aurai tout donné pour elle, même ma propre vie. Cette conne a préféré vous sauver plutôt que de vivre. Toi et ton frère l'avez tué. Et j'ai enfin trouvé un moyen de te faire ressentir la même chose.
Baekhyun: Nous ne l'avons pas tué ! Si tu avais été moins égoïste et que tu n'avais pas volé l'argent de ton gang, elle serait encore en vie ! C'est toi qui l'a tué ! C'est toi le sale meurtrier qui a tué ta propre femme ! Tu n'as même pas pu la protéger ! T'étais où lorsque les hommes l'ont tué !? T'étais où quand elle avait besoin de toi !? T'étais pas là ! Tu l'as tué !
Père: La ferme ! Hurla-il en se tournant vers moi.
Ses yeux me lançaient des éclairs alors qu'il se précipita vers moi tel une bête sauvage. La mâchoire serrée et les yeux exorbités, il ne ressemblait même plus à un humain. Son regard était terrifiant, je ne l'avais jamais vu comme ça. Il prit un couteau et le mit sous ma gorge alors qu'il soufflait de sa voix grave.
Père: Je ne l'ai pas tué. C'est vous les coupables... Oui c'est vous, ce n'est pas moi...
Il se recula alors qu'une lueur de lucidité traversait ses yeux. Il semblait perdu entre deux pensées, son corps penchant dans le vide. Il semblait se convaincre lui-même.
Père: C'est pas moi qui l'ai tué pas vrai ? C'est eux, c'est leur faute... Je suis pas coupable... Ça peut pas être moi, si ? Se dit-il à lui-même.
Je dévisageais cet homme que je ne considérais plus comme mon parent depuis longtemps. Il ressemblait à un fou.
Non. Il n'y ressemblait pas, il était réellement devenu fou. Depuis la mort de maman.
Père: C'est vous qui l'avez tué ! Ne me fait pas porter le chapeau sale meurtrier !
Sa rage avait refait surface. La folie avait repris possession de lui alors qu'il prit une des lames à sa disposition. Il partit vers Jinhong qui avait les yeux remplis de terreur face à la scène qu'il venait d'assister.
Baekhyun: Si tu lui fais du mal, je te jure que je te tue !
Père: Et qui va m'en empêcher !? Ta mère !?
Il planta son couteau dans la jambe de Jinhong. Mon père retira le bâillon de mon copain qui se mit à hurler sa douleur.
Je vis rouge. Je me mis à crier, me débattre de toutes mes forces. J'étais devenu enragé. Les menaces et insultes sortaient par dizaine de ma bouche tandis que mes muscles se contractaient sous la pression que je leur exerçais. Les gardes me pressèrent contre eux, ils avaient du mal à me retenir.
Mon père se tourna vers moi. Sa main était toujours sur le couteau planté dans la jambe de Jinhong qui se retenait de hurler encore plus. Ce connard se mit alors à tourner la lame dans la chair de Jinhong. Il me sourit de toutes ses dents, un regard fou sur le visage. Il riait à gorge déployée alors que je me débattais de toutes mes forces.
Baekhyun: Viens te battre sale lâche ! Enfoiré, sale bâtard ! C'est moi que tu dois affronter espèce de salaud !
Père: C'est tellement plus amusant de te voir souffrir mon enfant ! Souffre tout comme j'ai souffert !
Il planta le couteau dans la seconde cuisse de Jinhong qui hurla à la mort. Sa tête partit en arrière alors qu'il cria mon nom.
Baekhyun: Je vais te buter ! Criai-je.
Père: Mais avant ça...
Il prit alors une seconde lame et la fit caresser les joues de Jinhong. Celui-ci se retenait de pleurer. Il me regardait simplement, implorant mon aide. Tout comme Luhan l'avait fait lorsqu'il avait failli se faire violer. Sauf que cette fois-ci, il n'avait plus rien à donner en échange de l'arrêt de ce supplice.
Père: Un si beau visage... Ça serait vraiment dommage que quelqu'un l'abîme.
Il prend en main le visage de Jinhong et d'une lenteur extrême, trancha l'une de ses joues en passant la lame dans sa bouche et en la faisant traverser entre les rangées de dents. Un hurlement à en glacer le sang sortit de la bouche meurtrie de ma moitié. Ma respiration s'accélérait, mon corps tremblait. Tout recommençait.
Le monde tournait autour de moi. Les paroles provocatrices de mon père ne me parvenaient plus. Je n'entendais plus que la souffrance de mon être cher. Je recommençais à plonger dans la partie mauvaise de mon être. Personne cette fois-ci ne pouvait m'arrêter. Ma force se décuplait sous la panique et la rage qui m'animait. Les hommes de main eurent du mal à me maintenir en place tandis que mon enculé de père se faisait un plaisir de faire la même marque sur l'autre joue de Jinhong.
Jinhong: Baekhyun... M'appelait-il faiblement.
Baekhyun: Jinhong !
Puis tout ralentit. L'homme de mes cauchemars se posa derrière Jinhong, tirant ses cheveux. Son sourire en disait déjà long sur ce qu'il voulait faire. Je me mis à me débattre comme une bête en voyant que la lame de mon père s'approchait de la gorge dénudée de mon Jinhong. Celui-ci me regardait d'un air désolé. Une larme coula sur sa joue alors que nous avions nos regards encrés l'un dans l'autre. Ces joues meurtries laissaient place à un sourire inhumain. Son teint était devenu pâle alors qu'il était si rayonnant hier encore. Il voulait me parler, me dire quelque chose qu'il n'avait plus la force de dire.
L'arme de mon père caressa sa peau alors qu'il tendit ses doigts vers moi. Je voulais me trouver près de lui, lui tenir la main. Je voulais dégager cet homme de l'être que j'aimais. Je voulais le prendre dans mes bras comme dans les jours où il pleurait dans mes bras. Je le voulais lui. J'avais besoin de lui.
Jinhong: Je...
Il n'eut pas le temps de prononcer la suite. La lame se planta dans sa gorge, la trancha. Son sang coula sur son torse alors que mon père lâcha ses cheveux. Son regard quitta le mien pour venir fixer le sol alors que sa tête s'abaissait. Mais avant ça, j'avais pu voir la lueur de vie s'éteindre dans ses pupilles. Il était mort. La seule personne qui me maintenait en vie était morte.
C'est à cet instant que je suis mort. J'ai succombé. J'ai arrêté de lutter. Je suis devenu un autre.
Baekhyun est mort.
Mon corps s'est déchainé. Je ne voyais plus ce qu'il se passait, ni même ce que je faisais. Je sentis juste les mains qui me tenaient se faire arracher. Du sang coulait sur mes mains. J'étais armé du flingue que mon père avait laissé sur la table. Des bruits de tirs ont retenti dans mes oreilles. Je ne sais pas combien de fois mon doigt a appuyé sur la gâchette. En tout cas, ils étaient tous à terre. Du sang coulait sous leurs cadavres entassés.
Mon corps a alors bougé pour venir vers la chose qui m'avait permis d'être mis au monde. Je n'avais jeté qu'un simple coup d'œil au cadavre sur la chaise. Il était mort, son sang coulait. Il ne bougeait plus, ne respirait plus. Et ce fut bientôt le cas de mon père.
Toute la rage que j'avais alors accumulé depuis ces années revint d'un seule coup. Je pris le même couteau qui avait tranché la gorge de ma moitié. Et je le plantai, encore et encore. Le visage de mon parent se décomposa sous la douleur alors que le mien souriait. J'étais si heureux. J'étais euphorique. Je riais aussi fort que possible alors que des larmes coulaient sur les joues de mon père. Je ne saurais dire si c'était les siennes ou bien les miennes qui atterrissaient sur son visage.
Je le meurtris, le détruis, le réduit à néant. Il était en train de crever la bouche ouverte. Comme une merde. Comme le salaud qu'il était devenu. Du sang sortit de sa bouche, de ses yeux. C'était magnifique. Il était aussi abimé que dans mes rêves. Je n'avais même plus un humain face à moi, seulement une carcasse qui me servait de défouloir. Il était mort. Tout comme Maman, tout comme Jinhong, tout comme moi.
Ce fut une petite voix appelant mon nom qui me fit sortir de ma rage meurtrière. Je trouvai alors Luhan, devant la porte de la salle, tremblant. Il me fixait comme si j'étais devenu son pire cauchemar. Les larmes aux yeux, il regardait le carnage qui s'était produit.
Luhan: Grand frère, j'ai peur...
Je me relevai alors, plantant une dernière fois ma lame dans le ventre du cadavre. Je pus voir mon reflet dans un miroir cassé à l'autre bout de la pièce. Le regard tremblant et noir, le visage distordu par une expression euphorique, les cheveux tachés de sang tout comme mes vêtements, un sourire carré montrant mes lèvres meurtries. Je ressemblais étrangement à mon père. Ironie du sort.
Baekhyun: Oui petit frère, tu as raison d'avoir peur...
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