Chapitre 9
Point de vue de Minako :
Je sortis de la petite maison en saluant Tobio. Ma mère m'attendait dans la petite ruelle, à l'intérieur de sa voiture. J'entrai à l'avant du petit véhicule et l'embrassai sur la joue.
- Alors ? Dit-elle en souriant niaisement.
- Alors quoi ? Dis-je en jouant la naïve.
- Tu ne m'as pas dis que tu avais retrouvé Tobio. Dit-elle tout sourire.
- Je l'ai vu aujourd'hui. Du coup on s'est expliqués...
- Comment ça ? Ah oui, c'est vrai que vous vous étiez disputés. Dit-elle en se rappelant que Tooru et Tobio s'étaient battus.
- Tout ça, à cause de ce putain de frère. Dis-je en serrant les dents.
- Mina... Il est jaloux c'est tout. Dit-elle d'un ton qui se voulait rassurant.
- Je ne lui pardonnerais jamais de m'avoir manipulé comme il l'a fait. Haussais-je les épaules.
- D'ailleurs... Tooru a tenu à ce que Hajime vienne à la maison ce soir... S'ils se passent quoi que se soit, tu nous réveilles, d'accord ? Dit-elle d'un air grave.
- Ne t'inquiètes pas maman !
- J'espère que ça ne te dérange pas Mina... Culpabilisa-t-elle.
- Non. C'est m'arrange qu'Hajime soit là. Dis-je en affichant un grand sourire.
Le trajet se poursuivit en silence. Un silence tranquille. Je n'avais jamais étais aussi calme. C'était presque effrayant, comme un calme avant la tempête.
Pendant toutes ces dernières années, mon frère n'avait fait de moi que son jouet, son pion. Je l'avais idolâtré dès mon plus jeune âge et lui avait accordé ma confiance au plus haut point. Il s'était jouait de moi, même si Hajime essayait de contrôler ses pulsions sadiques. Il m'avait manipuler pour que je ne vois que part lui, et il m'avait détruite, m'arrachant chaque morceau de cœur comme on déchire un papier cadeau.
Je voulais le détruire au plus haut point, voir son visage être tordu par ses pleurs ou ses expressions de pitié similaires à ce que j'avais tant enduré. Je voulais le voir à terre, sous mon poids et sous mes ordres. Je voulais émietter son cœur de démon et me débarrasser de lui comme il l'a fait pour moi.
- Mina tu m'écoutes ? Demanda ma mère de sa voix douce.
- Oui, désolé maman. Dis-je en souriant gentiment.
- Tu m'aides à préparer à manger aux garçons alors ? Sourit-elle d'un sourire angélique.
- Oui maman, si tu veux.
Nous rentrons dans la maison et saluâmes les garçons. J'embrassai mon père et montai mes affaires dans ma chambre. J'entendis mon frère et son meilleur ami rirent dans la chambre de Tooru. Mon sang ne fit qu'un tour.
Ma mère appela les garçons et mon père lorsque nous avions finis de rouler le dernier makizushi. Je m'installai à table, à coter de ma mère, face à Tooru et Hajime qui était à côté de mon père, en bout de table.
- Ah ! Enfin ! S'exclama faussement Tooru d'un ton mielleux.
- Quoi ? Demandais-je avec nonchalance.
- Tu m'as enfin fait mes sushis ? C'est bien. Dit-il en me faisant un clin d'œil.
- Fais pas le malin ce soir. Répliquais-je durement.
Tout le monde sembla étonné que j'emploie ce ton avec mon grand frère. Tooru resta perplexe face à mon attitude alors qu'il m'avait vu tantôt au plus mal. Hajime laissa un regard qui signifiait sûrement «arrêtes de le chercher si tu ne veux pas que ça se finisse comme la dernière fois», mais cette fois-ci je contrôlais absolument tout. Même ma haine.
Mes parents se couchèrent ensembles en nous souhaitant une bonne nuit. C'est ainsi que mon plan s'exécuta.
J'attendis que les deux garçons prirent leur douche et pris la mienne à la suite, réfléchissant tranquillement à la manière dont je pouvais détruire mon frère. Mon téléphone sonna plusieurs fois mais je ne répondis pas de suite. Je sortis en enfilant ma serviette autour de mon corps et vit que Tobio m'avait laissé plusieurs messages.
« Tu ne vas pas leur parler toute seule quand même ?» 20H30.
« Je t'interdis d'approcher ton frère comme ça.» 20H36.
« Mina réponds-moi de suite !» 20H42.
« Ne t'inquiètes pas. J'ai Hajime avec moi, puis toi.» Répondis-je, mes doigts encore mouillés.
Je séchai mon corps et attachai mes longs cheveux en une queue de cheval. Je m'habillais de mon pyjama et sortis de la salle de bain. Je posai mon téléphone sur mon bureau et pris mon courage à deux mains.
Je sortis de ma chambre en prenant soin de la fermer doucement. Je fis quelques pas et atteins la porte de mon frère. Je toquai après un moment d'hésitation.
- Minako ? Demanda Tooru en me voyant à sa porte.
- Tu croyais que c'était qui au juste ? Dis-je levant les yeux au ciel.
- T'es bien arrogante depuis le dîner... Dit-il en me regardant de haut.
- Fallait qu'on parle, non ? Dis-je en croisant les bras.
- Hm. Entres.
Tooru ferma ma porte à clé derrière moi. Hajime me suivit du regard, essayant de comprendre, et me fixa jusqu'à ce que mon frère nous interpelle.
- Alors ? Qu'est-ce que ça fait de revoir son ancien meilleur ami ? Dit-il en affichant son sourire pervers.
C'est bien mon chien. Mon but était de réveiller le côté le plus sombre de Tooru.
- Honnêtement ça fait du bien... Soufflais-je.
Tooru serra ses poings à l'entente de ma phrase.
- Quelque chose ne va pas ? Demandais-je d'une voix naïve.
- Mina. M'interpella Hajime.
Je me tournai vers lui et vis son visage. Il savait ce que j'étais entrain de faire, mais tout comme moi, retrouver l'ancien Tooru Oikawa ne lui ferait pas de mal.
- D'ailleurs Hajime... J'ai quelque chose à te demander. Dis-je en affichant à mon tour un grand sourire satisfait.
- Dis ? Tu as parlé avec Tobio ? Me demanda-t-il.
- Oui, de beaucoup de chose. Une chose à retenue ma curiosité... C'est dommage... Dis-je en jouant d'une voix féline et maline.
Tooru me prit violemment par le bras, m'arrachant un gémissement. Hajime eut un réflexe et sembla se tenir prêt à maîtriser Tooru en cas de violence plus grave.
- Dis-moi ce qu'il t'a dis ! Dit-il en serrant les dents.
- C'est toi qui a frapper Tobio. C'est toi qui l'a mit dans cette état. Dis-je en le regardant droit dans les yeux.
- La ferme. Siffla-t-il entre ses dents.
- Hajime, c'est vrai ou pas ? Demandais-je au brun.
Le regard de Tooru se retrouva affolé et semblait prier Hajime de ne rien dire.
- Je sais que tu étais là. C'est même toi qui l'a retenu de ne pas aller plus loin, non ? Demandais-je en provoquant mon grand frère.
J'eus un pincement au cœur en voyant que je faisais autant souffrir Tooru qu'Hajime. Mais Tooru me plaqua de nouveau contre son mur, cognant ma tête un peu plus fort en me ramenant à la réalité.
- J'ai dis la ferme. M'ordonna Tooru.
Ses yeux n'avaient jamais été aussi sombres. Ses mains tenaient fermement mon col de pyjama, soulevant un peu plus mon petit corps. Il était là, le Tooru jaloux et possessif.
- Avoue-le Tooru-chan. Dis-je en souriant simplement.
Seulement, mon plan tomba à l'eau à ce moment précis. Tooru venait de comprendre mon intention et il lâcha son emprise de mon haut. Merde.
- Ouais, j'ai frappé Tobio. Et après ? Demanda Tooru en levant les mains en l'air.
- Tu fais de la peine Tooru-chan. T'es jaloux de Tobio-chan. Riais-je méchamment au nez de mon aîné.
Le visage de mon frère se referma aussitôt et il me plaqua violemment contre son mur, coupant mon souffle. Ma tête heurta le béton mais mon cris resta dans mes poumons, bloqués par le choc. Tooru me balança à terre, et mes poumons semblèrent se réveiller, laissant mes gémissements sortir.
- Oikawa arrêtes ! Cria Hajime.
Mon frère était assourdi par sa haine et sa jalousie. Il me donna un coup de pied dans le ventre, me faisant cracher une glaire de sang.
Hajime le prit par le col et le plaqua contre le mur. Les yeux de mon frère restèrent sombres même à la vue de son ami d'enfance. Rien ne pouvait l'arrêter à présent.
- Tooru putain ! Le secoua Hajime.
Mon frère balança Iwaizumi au sol et revient vers mon corps. Ma respiration se faisait de plus en plus courte et rapide. J'avais peur.
Tooru prit mes cheveux dans une main et me releva. J'avais tellement mal.
- Maman ! Essayais-je de crier.
Hajime prit les bras de mon frère et le fit me lâcher au sol. Tooru m'envoya un dernier coup de pied dans le ventre, ma tête cognant dans le mur, avant même que Hajime ne réagisse. Je voulus me plaindre de mon ventre, appelant à l'aide mes parents, mais ma vue se brouilla.
Hajime canalisa Tooru pendant que mes parents nous ordonnaient d'ouvrir la porte de sa chambre. Hajime donna un dernier coup dans le visage de mon frère, laissant son corps à terre, et ouvrit la porte.
Ma mère pleura en me secouant doucement. Je ne pouvais plus la rassurer d'un petit mot ni même d'un simple sourire. Elle sembla appeler les pompiers et mon père sortit mon frère de la pièce.
J'abandonnai toutes luttes, laissant mon corps sans vie, en sentant deux bras me serrer contre un torse familier. Hajime.
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