Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'avais l'impression que les deux garçons pouvaient l'entendre.

Tooru n'aurait jamais put me faire ça. Non, non. Ce n'est pas vrai ! Il m'aurait mentit volontairement ? Impossible...

Toutes ces pensées se bousculaient dans ma tête et je retenais mes larmes du mieux que je le pouvais. Kageyama, lui, restait devant moi, immobile. Ses yeux scrutaient chaque traits de mon visage et les miens chaque signes qui me confirmaient sa haine envers moi. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi, et je détestais ça.

- Ça ne va pas ? Minako ? Me demanda Yū en s'approchant de moi.
- Non. J-Je rentre. Dis-je en retenant mes pleurs.

Kageyama ne bougea pas d'un pouce. Il me regarda passer à côté de lui, et il ne fit rien. Mon corps tout entier le voulait près de moi et en comprenant ceci, je ne pus avancer plus.

- Tu me manques... Dis-je sanglotant.

Mon épaule effleurait son bras, et mon cœur s'emballait d'être aussi proche de lui. Sentiments de merde.

- Je sais. Dit-il en baissant la tête.

Yū restait sans voix devant cette scène et il resta collé à moi. Kageyama prit la décision de partir et mes larmes coulèrent sur mes joues, dégageant toute ma tristesse. Yū me prit dans ses bras et, pour la première fois depuis ce matin, je me suis sentie bien.

- Viens avec moi. Dit-il doucement.

J'hochai la tête et me laissa guider par Yū. Il paya quelques biscuits et une brique de lait aux distributeurs et me fit rentrer dans le lycée.

- Tu veux m'en parler ? Demanda-t-il.
- C'est long... Je ne sais pas si tu-
- Ça m'intéresse ! S'exclama-t-il.

Je lui souris gentiment et il fit de même. Nous montons les escaliers pour rejoindre notre classe mais je m'arrêtai avant d'entrer dans notre couloir. Quelques personnes nous regardaient, c'est vrai que nous ne nous étions pas lâchés la main.

- On peut rester ici ? Demandais-je doucement.
- Si tu veux. Sourit-il.

Il enleva son manteau noir de son uniforme et l'étala par terre, dans le couloir. Nous nous asseyons sur sa veste et un silence s'installa entre nous. Il reprit ma main dans la sienne, comme depuis tout à l'heure, pour me mettre en confiance et cela marcha.

- Je connais Tobio depuis le collège. Dis-je en brisant le silence.
- Tu étais au collège Kitagawa Daiichi ? Demanda-t-il étonné.
- Hm hm. Hochais-je la tête.
- Mais ton frère et Tobio ne s'entendaient pas, je crois. Dit-il en fronçant les sourcils.
- Exactement. Je me suis lié d'amitié avec Tobio quand il était en deuxième année de collège...

Flash Back :

Mon frère et Iwaizumi étaient entrés en seconde au lycée Aobajōsai, tant dis que je venais d'entrer en troisième et dernière année de collège. Avec l'habitude de suivre mon frère et notre ami d'enfance partout, je me suis installée dans les gradins pour regarder l'entraînement de volley-ball.

- Hey ! Petite Oikawa ! Cria l'entraîneur du terrain.
- Euh... Oui ? Répondais-je timidement.
- Viens s'il te plaît. Énonça l'homme en faisant quelques signes de sa main.

L'entraîneur était débordé par l'arrivé des premières années et m'avait demandé d'aider les deuxièmes années. Trois garçons bruns et grands m'attendaient devant un filet tendu.

- Bonjour ! Crièrent-ils ensemble.
- Salut. Dis-je doucement.
- Je m'appelle Yūtarō Kindaichi. Se présenta un garçon.
- Akira Kunimi. Lança le deuxième.

Je devais sûrement être plus rouge qu'une tomate mûre devant ces garçons. Le troisième garçon qui ne s'était pas présenté me regardait intensément et semblait être prêt à me sauter à la gorge à chaque instant. J'évitai son regard et me concentrai sur les deux autres garçons.

- Tu es la petite sœur d'Oikawa-senpai ? Demanda Kindaichi.
- Oui. Pourquoi ? Demandais-je poliment.

Kindaichi me répondit mais je n'y fis pas attention. Le garçon qui me regardait depuis tout à l'heure ne lâchait pas mes faits et gestes d'une seconde.

- C'est Tobio Kageyama. Souffla Kindaichi.
- Pourquoi il me regarde si durement ? Demandais-je.
- Il doit sûrement se demander comment te tuer cette nuit. Rigola Kunimi.
- Q-QUOI ? Criais-je.
- Hey ! Je plaisante ! Dit-il en levant les mains.
- C'est juste qu'il a toujours voulu dépasser ton frère au volley-ball. M'expliqua Kindaichi.
- Oh...
- Tu peux faire autre chose que nous surveiller, si tu veux. Sourit Kunimi.
- D'accord. Souriais-je.

Ils partirent pour s'entraîner entre eux pendant que Kageyama s'entraîner seul dans son coin. Je m'approchai de lui et il sembla sentir ma présence, puisqu'il arrêta de jouer avec le ballon. Il se tourna vers moi et ses iris semblèrent se dilater.

- Tu es Minako Oikawa ? Demanda-t-il d'une voix détachée et grave.
- Oui. Et tu es Tobio Kageyama ? Souriais-je en signe de paix.

Il hocha la tête et se tourna vers le mur, celui sur lequel il frappait le ballon de toutes ses forces.

- J'ai une question. Dit-il sans arrêter de frapper le ballon.
- Je t'en pris. Dis-je en m'asseyant contre le mur.
- Pourquoi tu continues de venir à l'entraînement si ton frère et ton petit ami n'y sont plus ? Demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.
- M-Mon petit ami ?? Criais-je presque.
- Iwaizumi-senpai. Dit-il en faisant tourner le ballon entre ses mains.
- Hajime n'est pas mon petit ami... C'est notre ami d'enfance à Tooru et moi. Dis-je en souriant.
- Oh. Désolé. Ils parlaient souvent de toi, donc j'ai pensé que... Enfin... Bégayait-il.
- C'est pas grave. Dis-je gentiment.
- Je me trompe ou tu n'ai pas comme ton frère ? Dit-il en s'agenouillant en face de moi.
- Je ne suis pas comme lui, non. Souriais-je en le regardant dans les yeux.
- Oikawa-senpai est un joueur que j'admire plus que n'importe qui. Mais sa personnalité le rend mauvais, c'est dommage. Dit-il en s'asseyant près de moi.
- Sa personnalité ? Demandais-je étonnée.
- Il est mauvais joueur et manipulateur... Peut être qu'il n'est pas comme ça avec toi. Dit-il en haussant les épaules.
- Non, au contraire ! Il est doux et gentil... Vraiment gentil. Il est protecteur mais pas méchant. Dis-je en pensant à Tooru.
- Peut être qu'il n'est comme ça seulement par rapport au volley-ball. Supposa Kageyama.

Le grand brun me demanda mon aide pour quelques lancés de balles et nous rentrons ensembles. Ma mère était venue me chercher chez lui et nos parents s'étaient vraiment bien entendus.

Nous avions répétés nos entraînements ensembles et Kindaichi et Kunimi nous faisaient de grands gestes gênants lorsque nous restions ensemble entre les cours et aux pauses-déjeuners. Bien sûr, cela n'avait pas échappés à l'ouïe de Tooru et Hajime.

Fin Flash Back.

- Comment vous avez fait quand tu es entré au lycée Aobajōsai ? Demanda Yū.
- Je passais le voir aux entraînements après les cours. Dis-je en baissant la tête.
- Mais si j'ai bien compris, tu ne savais même pas qu'il était à Karasuno ? Demanda-t-il gêné.
- Non... On ne se parle plus depuis l'année dernière. Dis-je en laissant quelques larmes coulées.
- Ne pleurs pas Mina... Dit-il en resserrant sa main autour de la mienne.
- J'ai pas eut le choix. J'ai pas eut le choix ! Pleurais-je.
- Hey... S'il te plaît... Me supplia-t-il.
- J'ai pas pu choisir de le garder près de moi... Dis-je en pleurs.

Yū se leva et décida de m'emmener à l'infirmerie. L'infirmière était douce et m'écouta gentiment parler de mes souvenirs du collège. Elle me réconforta et m'installa dans un des lit de sa salle. Elle autorisa Yū à rester près de moi et son sourire m'était très important.

- Je vais y aller... Je dirais aux professeurs que tu es ici. Dit-il en mettant sa veste noire.
- D'accord...
- Je viens te chercher après les cours. On pourra manger ensemble, si tu veux. Sourit-il.
- Oui, merci. Dis-je doucement.
- À tout à l'heure Mina.

Il me frotta gentiment l'épaule et partit de l'infirmerie pour aller en cours. L'infirmière toqua et entra dans la chambre, un verre d'eau à la main et quelques gâteaux.

- Ton ami m'a dit de te laisser les gâteaux qu'il avait acheté. Sourit-elle.
- Merci Madame. Dis-je en me relevant contre la tête du lit.
- Tu veux que j'appelle un membre de ta famille pour qu'il vienne te chercher ? Proposa-t-elle gentiment.
- Non. S'il vous plaît... Dis-je en secouant la tête.
- Si tu ne remontes pas en cours, le proviseur souhaite que je prévienne la famille de l'état de l'élève. C'est comme ça... Dit-elle en faisant une moue.
- Mes parents ne peuvent pas répondre au téléphone pendant qu'ils travaillent... Expliquais-je.
- Tu as un autre frère ou une sœur ? Demanda-t-elle.

Je secouai document la tête. Je ne voulais pas qu'elle prévienne Tooru de mon état. Cela l'inquiéterait pour rien, et il prendra plaisir à savoir pourquoi je suis ici.

- Je dois prévenir quelqu'un Minako... Dit-elle désolée.
- Je n'ai que mon frère, Tooru Oikawa. Son contact est dans mon téléphone. Dis en baissant la tête.

Elle prit mon téléphone de mon sac de cours et trouva le contact. Elle me regarda d'un air désolé et partit s'isoler dans son bureau. Je n'avais pas envie de mon frère soit au courant de mon état. Son côté manipulateur se nourrirait de ma tristesse pendant des semaines et je ne suis plus assez forte pour supporter ses actes sadiques.

L'infirmière revient avec un cachet et mon téléphone. Elle m'expliqua que mon frère n'avait pas répondu et qu'elle lui avait laisser un message vocal, puis me conseilla de prendre le cachet qu'elle avait. Elle ferma les stores de la pièce et me laissa me reposer en attendant Yū.