- « Tentez-vous de m'empoisonnez !? » répéta-t-il furieusement.

Hinata était sans voix. Elle ne s'attendait pas à ce genre d'accusation !

- « Jeune maître ! J'ai été avec elle durant la préparation, elle n'a rien mis dedans de suspect !! » tenta de défendre Shizune.

- « Ah oui ?! Peux-tu me garantir qu'à aucun moment tu ne t'es détournée ? Que tu as tout vu de A à Z et que tu m'assures qu'il est impossible qu'elle ait mis quoique ce soit dans mon repas ?! » interrogea le maître en colère.

Shizune ne sut quoi répondre. Elle ne pouvait lui mentir, non elle n'avait pas tout vu mais elle était persuadée que la jeune fille n'avait aucune mauvaise intention.

Hinata resta muette, elle tremblait quelque peu. S'il la renvoyait avec en plus l'accusation d'empoisonnement, il en serait fini d'elle. Pour de bon.

L'homme fit glisser ses bols et plats vers la jeune femme tremblante.

- « Mangez ! » ordonna-t-il.

Elle le regarda, ne comprenant pas bien mais prit ses baguettes entre ses doigts tremblants.

- « D'abord la soupe ! » imposa-t-il.

Elle prit le bol et avala quelques gorgées. Elle vit les yeux noirs de l'homme la fixer. Il attendait furieusement qu'elle finisse. Elle but tout d'un trait le plus rapidement possible.

- « Le riz ! »

Elle entama le riz et en mangea la moitié.

- « L'omelette maintenant ! »

Elle mangea deux tranches de l'omelette. Pendant qu'elle mâchait, elle se rendit compte qu'il n'y avait aucun goût dans sa bouche, elle était trop concentrée sur l'homme en colère. Elle avait si peur de lui à ce moment précis.

L'homme soupira. Shizune elle aussi suivait la scène, et c'était dur de voir cette petite qui s'était donné du mal à cuisiner dès la première heure, et la voilà qui était contrainte à manger de force. Avec le soupir de l'homme, elle savait aussi qu'il se rendait compte qu'il n'arriverait rien à la jeune femme, qu'il n'y avait aucun danger.

- « Le poisson... » souffla-t-il.

Hinata détailla des morceaux dans la chair bien cuite. Elle mangea la moitié du poisson quand l'homme leva la main en guise de « stop ».

Il eut un grand silence.

Hinata gardait la tête baissée et essayait de mâcher le plus discrètement possible ce qui lui restait dans la bouche. Elle était honteuse de ce qu'elle venait de subir mais elle l'était surtout pour ne pas avoir assez réfléchi. Shizune avait raison de lui demander de ne pas cuisiner pour le maître.

L'homme se leva pour quitter la pièce mais s'arrêta à la porte.

- « Shizune ! »

- « Oui... » répondit la femme, perdue.

- « Faites-moi un bento avec la part de Hyūga-san ! Le gaspillage n'est pas tolérable dans cette maison ! » demanda-t-il.

- « Oui jeune maître ! » répondit Shizune, finalement enjouée.

Elle attendit qu'il sorte pour souffler à sa fiancée,

- « Oh, on ne le dirait pas, mais finalement c'est positif ! Il goûtera plus tard votre cuisine !! » confia-t-elle.

Hinata gardait la tête baissée et restait silencieuse.

Les regrets étaient toujours là, elle se promit de ne plus rien faire sans le demander avant au jeune maître.

Elle observa son fiancé quitter la maison, Shizune lui confia le bento serré dans un furoshiki (pliage de serviette, art japonais) bleu nuit aux motifs de corbeaux devant une pleine lune.

Il s'en alla sans un mot à la jeune femme, il fit même mine de ne pas la voir, ce qu'Hinata s'empressa d'interpréter comme une preuve de rancune.

Shizune avait beau rassurer la fiancée que le jeune maître était impulsif mais qu'il ne lui en voulait pas -Elle savait de quoi elle parlait, une fois, après qu'une de ses fiancée lui avait pris la tête, il l'avait jeté lui-même dehors et avait envoyé valser ses affaires par la fenêtre, c'était Shizune qui avait dû aider la rejetée à refaire sa valise comme elle le pouvait- bref, le jeune maître ne prenait pas de pincettes.

Plus tard, lorsqu'elle rentrait après être sortie faire les courses pour le repas du jour, l'assistante fut surprise de trouver la promise en train de récurer le bois du patio qui donnait sur le jardin. Aidée d'un seau d'eau savonneuse et d'un linge propre, la jeune femme aux cheveux remontés en chignon à l'aide d'une branche fine, brossait et brossait. Shizune se rendit compte que la vaisselle avait été faite aussi.

Elle fut encore plus en colère contre le jeune maître d'avoir été si suspicieux et dur envers la frêle invitée ! Oh oui, que sa colère montait !

Il était bientôt midi.

Hiashi, sa femme, sa fille et son promis allaient passer à table.

Mais une domestique arriva alors que leur première bouchée arrivait à peine à leur bouche. Les maîtres de maison allaient incendier l'employé quand celle-ci cria vite :

- « OOTSUTSUKI-SAMA VEUT VOUS VOIR !!!!! »

Hiashi, presque paniqué, se hâta jusqu'à la pièce réservée aux invités.

Il inspira un grand coup afin de retrouver sa contenance puis ouvrit la porte coulissante en jouant au naturel le plus possible.

Il vit installés dans les sièges richement sculptés, deux hommes aux allures uniques : cheveux blancs, yeux blancs, teint blanc...

On aurait dit des albinos.

S'ils l'étaient, ils faisaient partis des plus riches et connus de la ville, du pays, ou même du monde. Les Ootsutsuki étaient une très vieille famille, une des plus anciennes de ce monde, d'eux découlaient plusieurs grands clans : les Hyūgas, les Uchihas, les Senjus, les Uzumaki, etc...

Ils étaient davantage respectés que craints. En effet, ils s'étaient retirés du monde des affaires, du monde militaire ou autres catégories...

Ils vivaient assez secrètement. Toutefois, il y a vingt ans ils étaient réapparus et avaient sollicité Hyūga Hiashi. Ils étaient confortablement installés dans le plus grand fauteuil en bois massif. Tout de blanc vêtus, ils avaient l'air de spectres du passé ! Seule la canne noire du plus vieux se démarquait de la vision immaculée.

- « Hamura-dono !! Quelle surprise !!! Et je suppose que le jeune homme avec vous est... » bredouilla Hiashi, plus qu'embarrassé.

- « Trève de superficialités Hiashi ! Te doutes-tu du pourquoi de notre venue ?? »

- « N... Non... D'où ma surprise Hamura-dono ! » assura Hiashi mal à l'aise.

Les deux hommes d'âges différents, s'échangèrent un regard puis observèrent le maître des lieux. Ce qui était étonnant c'est qu'ils se sentaient bien plus à l'aise que le propriétaire, dans son propre salon. Ils se faisaient tout petit alors que les deux autres prenaient leurs aises.

- « Hyūga-sama... » reprit le plus jeune, « Excusez mon grand-père... Il peut être... agressif parfois, c'est le côté sanguin de notre lignée ! »

- « Oui... Ahem, il n'y a pas de problème, je- » s'apaisa Hiashi.

- « Si il y a un problème ! » rétorqua le jeune homme.

Hiashi déglutit, le jeune qui avait plus sympathique, cachait par sa douceur un jeu des plus vils.

- « J'ai appris que ma promise... avait été donnée à un autre ! Est-ce donc vrai ? » demanda directement le jeune homme les yeux vissés dans celui du vieil homme en sueur.

Le propriétaire des lieux se mordait la lèvre, il ne s'attendait pas à une réaction si vive et rapide de leur part.

Dans le couloir, Hanabi écoutait de loin aux portes. Elle entendait plutôt bien puisque les cloisons étaient fines, elle se délectait, se demandant qui pouvait bien se disputer sa main.

- « Que faites-vous donc ? » fit une voix qui la surprise.

Le jeune fille sursauta et s'empressa de mettre sa main sur la bouche de son fiancé debout derrière elle.

- « Shh Neji-san ! Ne parlez pas trop fort ! Nous allons nous faire repérer ! » murmura-t-elle.

Neji allait répliquer mais des voix fortes l'en empêchèrent.

- « Votre promise ? Comment cela ?! Avec tout le respect que je vous porte, vous faites erreur messieurs ! » nia Hiashi.

- « Votre respect ? Quel respect croyez-vous nous porter lorsque vous n'êtes même pas capable d'honorer votre parole Hiashi ! »

Les deux espions dans le couloir furent atterrés d'entendre comment les invités parlaient au maître des lieux.

- « Même de mon jeune âge, je me souviens de votre promesse Hiashi-sama ! » confia le jeune homme.

Hiashi le dévisagea, et enfin le reconnut.

- « Toneri ! Ootsutsuki Toneri !! » s'exclama-t-il.

- « Voilà qu'enfin la mémoire lui revient ! » se moqua le grand-père.

- « Soyez patient mon aïeul, il ne faut pas brusquer les gens ... » calma Toneri.

- « Messieurs, je ne peux rien pour vous... Ma fille est déjà fiancée, et les préparatifs du mariage sont déjà lancés ! » se durcit Hiashi.

Tout Ootsutsuki qu'ils étaient, il n'avait plus à courbé l'échine devant les membres de ce vieux clan dont plus personne ne se souciait.

- « Votre fille ? N'en avez-vous pas deux Hiashi ? » questionna ironiquement Hamura.

Hiashi eut un flash et compris soudainement !

- « HAAA HA ! HAHAHAHAHA !! »

Hiashi éclata de rire devant les deux hommes pâles hébétés. Ces derniers, le plus vieux notamment, n'apprécièrent pas.

Les espions du couloir se demandait ce qu'il se passait dans cette pièce, à quoi jouaient-ils tous ? Ils se penchèrent naturellement pour mieux entendre.

- « Haaa... Excusez-moi ! Alala, je n'avais point ri ainsi depuis un moment ! » souffla Hiashi.

Les deux hommes restèrent crispés sur leur siège. Leur hôte se moquait d'eux à un niveau stratosphérique ou alors, il avait perdu la tête !

- « Vous êtes venus ici me réclamer la main d'Hinata...Vous êtes venus me demander d'honorer ma promesse d'il y a vingt ans, c'est ça ?! » comprit-il enfin.

Dans le couloir, autant Hanabi et Neji, réagirent « Hinata ? »

- « Tout à fait, et il n'y a pas de quoi rire comme un hystérique Hiashi ! » affirma Hamura.

Le vieil Hyūga baissa la tête avec un sourire, il n'avait plus sa posture de crainte d'il y a peu.

- « Nous nous doutions de quelque chose vu le temps qui passait sans que vous n'annonciez le mariage de votre fille aînée... Surtout que vous nous aviez promis sa main, nous ne voyions pas pourquoi vous avez autant attendu !!! Mais maintenant c'est clair, vous vouliez nous faire l'affront d'offrir sa main à un autre que mon petit-fils Toneri ! » s'emballa l'Ootsutsuki plus âgé, qui cogna sa canne sur le sol en parquet de la pièce.

- « Hamura-sama... En vérité, vous devriez actuellement me remercier ! Je nous ai débarrassé d'une belle épine vous savez !? Hinata n'était pas celle que vous croyiez... Nous l'avions tous surestimés dès sa naissance, mais au fil des ans, nous avons constaté qu'elle ne valait strictement rien, surtout pour une Hyūga ! Par bonté d'âme nous l'avons gardé avec nous jusqu'à ce qu'Hanabi puisse se marier, et maintenant que c'est prévu, je n'avais plus aucune raison de garder cet échec sous mon toit... »

Hiashi déblatérait ces mots sans se rendre compte de l'effet qu'il faisait sur ses convives, ainsi que sur les espions du couloir. Hanabi jubilait à l'entente de son père, mais Neji lui, serrait des dents et des poings.

- « Comment votre propre fille et celle de Natsu peut-elle être ce que vous dites ?! » demanda tranquillement Toneri.

Natsu... Ce prénom n'était pas arrivé aux oreilles de Hiashi depuis bien longtemps. Un vague à l'âme s'empara de lui un instant, de lointains souvenir, des petits rires, des moments tendres, son prénom prononcé par une douce voix, tout cela... Tout cela lui avait été arraché.

- « La mère de votre première femme était une Ootsutsuki ! Son père, un Hyūga de la deuxième branche... Les yeux de Natsu étaient si convoités qu'ils ont dû être scellés à sa mort pour que personne ne puisse les dérober ! Hiashi enfin, ce que vous dites est proche du blasphème !! » l'invectiva Hamura.

- « Et pourtant... Hamura-sama croyez-moi, j'ai testé et entrainé personnellement Hinata depuis l'enfance ! Elle n'a jamais démontré de qualités, ni en combat, ni dans l'utilisation de ses yeux... D'ailleurs ils ne se sont jamais activés ! A contrario, sa sœur de 5 ans sa cadette, a réussi à développer ses yeux dès l'âge de 3 ans ! Magnifique n'est-ce pas ?! Comment une simple ortie peut paraître intéressante quand elle est à côté d'une rose !? » se pavana d'orgueil le vieil Hyūga.

- « Les orties ont des vertus curatives et médicinales alors que les roses ne sont que des beautés éphémères... » lâcha machinalement Toneri.

Hiashi réprima un rictus agacé. Que voulait dire cet affreux jeunot ?! Qu'il n'avait pas su détecter les talents de sa propre progéniture ?! Hinata n'avait jamais eu aucun atout si ce n'est bien faire la soupe, n'en déplaise à ces nobliaux oubliés.

- « Nous avons ouïs dire que vous avez accepté la demande des Uchihas ! Est-ce correct ? » demanda Toneri.

- « Oui, elle est désormais fiancée à Uchiha Sasuke ! » répondit du tac au tac Hiashi.

« Enfin, fiancée jusqu'à ce qu'il la jette à la rue, si ce n'est déjà fait ! Mais ce n'ést plus mon problème ! » pensa-t-il.

- « Vous devez être au courant de la réputation de cet homme, il paraît qu'il aurait reçu plus de 15 fiancées de tous horizons et des plus hauts rangs mais aucune n'est restée à ses côtés ! N'avez-vous pas peur qu'il agisse de même avec votre fille aînée ? » insista Toneri.

Hiashi tiqua, il n'aimait pas l'insistance de ce garçon, qu'avait-il avec Hinata ? Pourquoi ne s'était-il jamais intéressé à Hanabi, pourtant supérieure en tout point...? Pourquoi continuait-il de se focaliser sur ce parasite humain qu'il avait trop longtemps gardé sous son toit ?

- « Ce qu'il adviendra de Hinata n'est plus mon affaire, j'ai d'ores et déjà reçu la dote de son fiancé et je l'ai déjà utilisé pour payer la nourriture de mes chevaux de course pour les mois à venir... Il serait désormais mal venu de ma part de m'immiscer dans leurs affaires ! » dit-il souriant.

- « Si la dote a couvert le prix de la nourriture de vos chevaux, cela prouve que vous n'avez pas été très gourmand... » constata Toneri.

- « C'était même trop demandé pour elle... » renchérit Hiashi.

Toneri sourit, et Hiashi vit de suite que c'était un faux sourire. Il dissimulait quelque chose.

- « Grand-père, je crois que nous avons assez dérangé Hiashi-sama, laissons-le à son déjeuner et allons faire de même en ville ! » proposa Toneri.

Hamura acquiesça, que pouvait-il ajouter de plus ?

Hiashi observa les deux hommes quitter la cour de sa résidence. Ses sourcils se froncèrent à l'idée qu'ils pourraient revenir à la charge. Une main sur son épaule le surpris. C'était sa tendre épouse.

- « Ne t'inquiète pas mon aimé... L'Uchiha a dû déjà jeter dehors l'autre idiote, elle doit errer ici et là, et elle a assez de jugeote pour ne plus montrer son nez ici ! Même s'ils la cherchent ils ne la trouveront pas ! Et si par miracle, l'Uchiha l'a gardé même pour racler le fond de ses tuyaux, ce n'est plus ton problème mais le sien désormais ! »

- « Comme à l'habitude, tu as raison ma douce ! Ce n'est plus mon problème ni le nôtre... » acquiesça Hiashi, « Je dois tout de même renouveler le personnel... Il semblerait que nous ayons des fouines parmi nous ! »

Non loin de là, adossés au mur du couloir donnant sur l'entrée, Hanabi et Neji avaient entendu l'essentiel. La première rongeait son frein car elle n'était nullement désirée par l'héritier des Ootsutsuki alors que son déchet de demi-sœur si, et le second se demandait à la fois ce qui se tramait avec ce clan ancien et vénéré tout en maudissant de plus en plus sa future belle-famille de leur malveillance.

Les deux hommes à l'âge dépareillés attendirent de sortir et de s'éloigner de la demeure des Hyūgas avant de reprendre leur échange.

Ils se dirigèrent lentement vers le centre-ville, ils souhaitaient déjeuner au restaurant Akimichi, le plus réputé de Konoha et pourtant leurs prix restaient abordables. Non pas que les Ootsutsukis étaient regardants quant à leurs dépenses, mais ils savaient être honnêtes quand la qualité était là.

- « Hiashi a sans doute raison... Qu'il trouve preneur pour une Hyūga sans capacité d'utilisation de ses yeux est déjà un miracle... Encore faut-il qu'il l'ai dit au fiancé... » analysa succinctement Hamura.

- « Peu m'importe grand-père... Hiashi-sama a pris sa décision sans même en informer notre famille, et rien que pour cela il nous est traître tout autant que redevable ! » dit Toneri sèchement.

- « Que comptes-tu faire ? Hinata est déjà chez l'Uchiha... Et je pense qu'il est encore moins commode qu'Hiashi... »

- « Il ne nous coûte rien d'essayer de racheter sa fiancée ? Si comme tu le penses, il n'est pas au courant de l'absence de facultés chez elle, nous lui informerons et il s'en défera sans broncher ! » le jeune homme planifiait déjà la suite.

- « Pourquoi insistes-tu ? Si elle n'a aucun moyen d'utiliser ses yeux, quel est l'intérêt pour toi de la prendre pour femme ? » s'inquiéta Hamura.

- « Hiashi a tellement choyé et dorloté sa chère Hanabi, issue pourtant d'un deuxième lit, qu'il a forcément délaissé sa première née. Et puis, je me souviens d'elle, on s'était croisés tout petits et elle m'avait plu...Nous n'étions qu'enfants mais je me souviens parfaitement de ses yeux blancs aux teintes parmes ! » se remémora le jeune homme.

- « Parme tu dis ? C'est des plus original ! Je n'en ai jamais vu... Même Natsu avait des yeux aux teintes gris clair... plus courantes chez les Hyūga de la deuxième branche ! »

- « Justement... La rareté signifie la différence... peut-être que les entraînements et les tests classiques n'étaient pas adaptés !? Mais la haine que Hiashi a envers sa fille est telle qu'elle l'empêche ne serait-ce que d'entrevoir la possibilité que ses yeux soient plus purs ou même plus puissants ! » conclut Toneri.

Hamura sourit face à l'esprit fantasque de son petit-fils. Peut-être que c'était lui qui fantasmait un peu trop et projetait trop  d'espoirs sur cette fille...

- « Allons bon... Tentons mon enfant ! Tentons ! Nous n'avons rien à perdre ! » capitula Hamura, de toutes façons, les défis les avaient toujours stimulés.

Uchiha Sasuke venait de rentrer de patrouille. Bien qu'il était le chef de l'unité de police, il tenait à continuer le travail de terrain. Il n'était pas du genre à rester derrière un bureau toute le journée. Non, il avait besoin d'action.

Il devait pourtant s'atteler à certaines paperasses dû à son rôle de chef, c'est pour cela qu'il était toujours occupé une fois chez lui.

De retour dans son bureau au sein du bâtiment militaire, il s'assit à son bureau et ouvrit le premier dossier de la pile quand...« grouuuuuuu »

Il n'avait pas petit-déjeuner ce matin, et il était en retard pour le déjeuner, son estomac hurlait famine. Il observa le bento habillé de son furoshiki... Sa fierté l'avait empêché de manger ce matin, allait-il continuer ainsi toute la journée ?

« grouuuuu »

Un policier qui passait avait entendu le bruit émanant de son estomac et ne put s'empêcher de sourire. Sasuke eut un regard noir qui fit fuir son subalterne.

Il prit le bento. Défit le tissu. Souleva le couvercle et...

À peine ouvert et l'odeur des mets lui parvint directement aux narines. Shizune avait aussi soigné la présentation.

Il prit ses baguettes et décida de commencer par l'omelette.

        - « Oishii » (succulent) dit-il tout haut sans vraiment réaliser.

Il observa la tranche déjà entamée, elle était moelleuse, dorée mais pas trop, les feuilles de shiso venait aromatiser subtilement le tout. Il gouta le riz, les grains était bien cuits, avec la prune sèchée, ses papilles frétillèrent. Le goût était si puissant mais un morceau de saumon atténuerait l'explosion dans sa bouche. Ce fut le cas... Le saumon était lui aussi parfait. La peau croustillante mais la chair pas trop cuite comme il aimait.

Son bento était des plus simple au final, mais finalement, il avait goûté la cuisine de sa fiancée. Il lui manquait la soupe. Il se rendit compte qu'il avait ce regret...

Que se passait-il enfin ? Il baissait la garde ? Déjà ? Non, ça ne lui ressemblait pas ! Mais pourquoi continuer à se méfier d'une personne aussi banale finalement... Il pouvait lui accorder le fait qu'elle n'ait pas de mauvaises intentions.

Il posa ses coudes sur le bureau, et appuya son menton sur le dos de ses mains.

Il se refit les dernières heures vécues et analysa aussi calmement que possible les éléments qu'il avait.

Après quelques minutes de réflexions, il se leva et se dirigea vers la porte de son bureau. Il vit un de ses meilleurs éléments en pause déjeuner.

- « Suigetsu ! » interpella Sasuke.

L'homme aux cheveux blancs se retourna avec sa face dérangé comme à son habitude.

- « Mmh !? » fit-il en réponse, la bouche pleine de nouilles instantanées.

Son chef lui fit signe de la main de venir le rejoindre dans son bureau et disparu de l'embrasure de la porte. « Ptain ! Qu'il est casse-pied ! » pensa trop fort Suigetsu, tout en aspirant les dernières nouilles de sa cup. Il but le jus, jeta la cup dans la poubelle au dessous de son bureau, puis se leva et d'un pas nonchalant, il se dirigea vers le bureau du tyran.

Il s'appuya contre l'embrasure, attendant les ordres.

- « J'ai besoin que tu fasses un travail spécial pour moi ! » dit doucement Sasuke.

- « Vas-y ! Déballe ! » répondit familièrement l'homme aux cheveux blancs.

- « J'ai besoin d'informations précises sur Hyūga Hinata ! Son passé, son enfance, son adolescence, son milieu de vie, sa famille, son quotidien, ce qu'elle aime manger... Bref, tout ce que tu trouveras à son sujet ! » détailla l'homme à l'uniforme.

- « Une Hyūga ? T'es sûr ? » s'amusa Suigetsu, curieux de cette demande étrange.

Sasuke le fixait sérieusement, il comprit alors qu'il n'y avait aucune blague.

- « Enquête le plus discrètement possible ! Ce n'est pas quelque chose d'officiel que je te demande... Il te faudra être très discret, mais j'ai confiance en toi pour ce type de travail ! »

- « Mmmh ! Ok mais j'attends une prime non officielle aussi en retour... » fit l'enquêteur désigné avec un clin d'œil.

Sasuke sourit. Suigetsu était un excellent agent, mais il avait trop tendance à flirter avec l'illégalité parfois.

- « Je saurai te récompenser comme il se doit ! » promit le ténébreux.

Une fois l'enquêteur secret sorti du bureau, Sasuke se leva et regarda la ville visible depuis sa fenêtre. Cela ne lui ressemblait clairement pas de s'intéresser à ses prétendantes, mais celle-là il l'avait choisi. Il s'attendait à vivre une situation d'une certaine façon et finalement il se retrouvait à vouloir en savoir plus sur elle et sa famille. Il y avait un voile de secret qui flottait au dessus d'elle, et les secrets il n'aimait pas qu'on en aie pour lui. Ce qui était paradoxal, il le savait, il était lui-même bien plus secret que n'importe qui.

Il porta son regard vers le bento vide.

Ce soir, il l'avait décidé, il en avouera un à sa fiancée. Elle méritait bien cela après l'esclandre de ce matin.