Bonne lecture à tous ! <3

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Point de vue de Liam :

Honnêtement, mes espoirs quant à cette situation tombent au plus bas.

Et ce, d'autant plus lorsque j'entends la sonnette de la porte d'entrée retentir.

Je baisse les yeux et regarde légèrement de côté. Il est clair que cette personne est celle qui sera à côté de moi. J'espère donc énormément apercevoir John entrer dans la salle à manger.

Cependant, la vie n'est pas toujours bien faite, et lorsque j'entends sa voix, je sens mes poils s'hérisser.

Je me tourne immédiatement vers ma mère, qui est certainement à l'origine de ce cirque pitoyable.

Bien évidement, elle l'accueille à bras ouverts.

Je me sens soudainement mal, en pensant à Lina, qui va assister à ce repas, dont la tournure m'effraie chaque seconde un peu plus.

Comment agir dans une telle situation ?

Le pire pour moi, je crois, est le regard vide et sans vie de Lina. Il me fend le coeur, car elle est magnifique lorsqu'elle est joyeuse.

Je ne sais pas si c'est par rapport à nous deux, mais elle n'a l'air vraiment pas bien depuis qu'elle est arrivée chez nous.

- Liam, comme je suis heureuse de te revoir, hurle quasiment la jolie blonde. Je vois que tu as changé depuis le lycée, continue-t-elle en se postant devant moi avec un large sourire.

Je me sens rougir, parce que je ne m'attendais pas à sa présence et j'imagine Lina regarder tout ça. Rapidement, je l'observe elle, puis cherche quelque chose à répondre à mon interlocutrice.

Or, il n'y a rien à dire, excepté le fait qu'elle ressemble toujours à cette lycéenne tout droit sortie des séries télévisées.

- Et toi tu n'as pas changé, dis-je d'un ton neutre. Enfin, tu es toujours aussi rayonnante quoi, je continue sous le regard menaçant de ma mère.

Elle rigole tout en faisant de grands gestes, gestes que je n'essaie même pas d'interpréter. Je suis déjà fatigué, alors que le repas n'a même pas commencé.

J'aimerai seulement entendre le rire de Lina, qui elle m'assassine du regard à l'heure actuelle.

Mon coeur ne cesse de se briser toujours un peu plus, pourtant nous ne sommes qu'au début des festivités...

Alexandra donne la belle composition florale qu'elle a dans les mains à ma mère, réjouie, puis elle s'installe à mes côtés, en continuant de parler.

J'avais oublié combien ses paroles étaient futiles, et sa présence inutile.

Je prends sur moi, comme Lina le fait.

Et même si je me retiens de lui envoyer un message pour lui demander ce qui ne va pas, je ne peux m'empêcher de lui jeter un regard de temps à autre.

Après tout ce que nous avons vécu, je ne peux m'empêcher de penser qu'entre nous il existe et existera toujours quelque chose.

Forcément, en l'aimant comme je le fais, je ne vois pas comment cela pourrait être autrement.

J'ai eu du mal à comprendre que je l'aimais, alors que tout me le mettait en évidence au quotidien.

***

Malgré la petite heure déjà passée autour de cette table, je ne peux m'empêcher d'être mal à l'aise. Tout le monde ne cesse de débattre sur des choses assez superficiels, mais Lina et moi sommes les seuls à ne pas beaucoup nous exprimer.

Habituellement, elle parle énormément, mais aujourd'hui c'est le silence radio le plus présent jamais entendu de sa chaîne.

J'aimerai comprendre pourquoi cela se passe ainsi, même si je le sais très bien au fond de moi.

Je crois d'ailleurs qu'il n'y pas pire sentiment que de rendre malheureuse celle que l'on aime.

En fait, je ne peux que m'en vouloir d'être aussi stupide avec elle.

Pourtant, c'est en prenant part à la discussion, fouillis, qui se fait tout autour de cette table que tout dérape.

La main d'Alexandra sur ma cuisse, ses regards remplis de sous-entendus que je ne connais que trop bien, les yeux humides et noirs de Lina posés sur nous.

J'appréhende de plus en plus toute cette situation. En m'imaginant la scène, je me dis qu'on doit sûrement donner l'impression de toujours nous fréquenter, alors que ce n'est pas le cas.

Vraiment pas.

A vrai dire, la seule qui m'intéresse est également celle que toutes les personnes ici soupçonneraient le moins. Et pour cause, elle est comme ma petite sœur.

Cette expression devient un écho, qui ne cesse de s'accentuer : ma petite sœur.

Nous n'avons cessé de penser qu'à nous, en voulant faire régner une part de secret. Secret qui devrait le rester encore, même si j'étais clairement prêt à l'avouer aujourd'hui.

Désormais je ne le suis plus.

N'importe qui pourrait s'imaginer que cela est causé par la présence de mon ex-copine, mais je ne pense pas.

Si j'avais eu envie de quelconques filles, je n'aurai eu aucun problème à en trouver une de susbtitution. La vérité est toute autre, je ne vois plus que par Lina. J'ai essayé de voir d'autres filles, mais rien ne se passait.

Et puis comment cela aurait pu arriver alors que je peux avoir Lina ?

Cette fille, qui devient une femme sous mes yeux, est parfaite. Certains me diront que la perfection n'existe pas, et au fond c'est vrai.

Mais Lina est la femme parfaite pour moi, elle est celle qu'il me faut. Et ce, malgré son caractère pas toujours simple à suivre.

Je recommence à recasser tous nos moments les plus intimes, et la regarder me sollicite intérieurement sans que je ne puisse me contrôler.

C'est sûrement le début de mon érection qui a attiré l'attention de celle assise à mes côtés.

Oui, j'ai vu les yeux d'Alexandra se baisser, mais j'ai aussi vu discrètement le regard de Lina, bloqué sur nous deux.

Et soudain, je comprends qu'elle doit s'imaginer qu'il se trame quelque chose sous la table, alors qu'Alexandra à sa main simplement posée sur ma cuisse.

Mes pensées se brouillent dans ma tête. Chaque seconde est comme ralentie, et je me demande comment cette foutue main a atterri ici ? Mais surtout comment j'ai pu la laisser la aussi longtemps ?

Je sors mon portable en essayant d'être le moins vu possible, et prends mon courage à deux mains. Je clique sur son nom et pianote "il faut absolument qu'on parle après ce foutu repas Lina".

Je la vois rougir un peu lorsque son téléphone sonne, causant un blanc. Mais les discussions reprennent vite, et c'est comme ça qu'elle me répond "il faut surtout apprendre de ses actes Liam. Et c'est pourquoi je vais tout avouer."

Je relève immédiatement les yeux, mais un bruit de chaise me suit.

Bordel.

Elle ne va tout de même pas annoncer toute cette situation là, maintenant, toute seule ?

Plus personne ne parle, et je sens tout mon monde s'écrouler sous mes pieds.

- Je crois que c'est le moment parfait pour vous parler sérieusement, à tous, elle commence tout en soufflant bruyamment. Je voulais vous en parlez, je vous assure, mais c'était beaucoup trop complexe au départ, elle continue en laissant s'échapper une larme.

Je tourne ma tête lentement vers sa mère, qui arbore des traits inquiets. En fait, tout le monde, excepté Alexandra, en a.

- Et aujourd'hui ça l'est d'autant plus, donc je me suis décidée, malheureusement toute seule, à tout vous avouer. En fait... Je ne sais même pas comment vous le dire... Putain, souffle-t-elle alors tout en fermant les yeux quelques secondes. Je l'aime, vous ne comprendrez peut-être pas mais je l'aime, on s'aime tellement fort, et je... Je suis désolée maman, je suis désolée Lise, et je crois que je suis encore plus désolée envers toi Liam, mais je devais le leur dire.

Gros blanc.

Mon cœur qui s'effondre, ses yeux humides qui me fixent. Rien ne va.

J'entends ma mère s'étouffer, mon père grogner, Alexandra glousse avant de comprendre que ce n'est pas une blague, et ma soeur, elle, ne dit rien. Elle nous regarde tour à tour, en essayant de comprendre.

Quant-à-moi, je ne peux même plus regarder Lina droit dans les yeux.

Je me sens tellement coupable de l'avoir autant fait souffrir. Je ne sais plus ce que je veux réellement.

Tout ce que je vois, là, maintenant, c'est la réaction de nos proches et c'est ce qui me déboussole le plus, après l'état de celle que j'aime.

Cette annonce aurait pu être faite autrement. Ou plutôt, aurait du l'être.

En larmes, Lina s'empresse de finalement quitter la pièce, et monte à l'étage.

Au fond, je la comprends, mais elle est égoïste de fuir et de me laisser tout seul dans cette situation merdique. On était d'accord : si on en parle, on devait se soutenir.

Clairement, elle a juste lâché une bombe sous l'énervement de cette situation. Et donc je ne crois pas qu'elle ait eu raison de partir si vite.

Je n'ose même plus lever les yeux de mon assiette.

D'autant que ses parents sont, en plus des miens, autour de cette table.

Au plus loin de moi, je sais que tous les regards sont posés sur ma personne. Un silence lourd se fait, puis une chaise est traînée, et quelqu'un quitte la table.

Je reconnais les pas élancés de ma sœur.

Je me sens soulagé. Si je racontais cela à quelqu'un, il est clair qu'on me demanderait pourquoi je le suis. En fait, je me sens un peu plus léger de savoir que quelqu'un soutiendra Lina, malgré cette situation.

Il est évident que je l'aime, et ça crève probablement les yeux.

Ou peut-être pas ?

Dans tous les cas, maintenant, je vais devoir affronter tout cela, et seul...

Je suis sûrement égoïste, mais j'aurai préféré de Lina ne le soit pas à ce point. J'aurai aimé qu'elle soit là, que je montre fièrement que c'est celle avec qui je veux me marier et avoir des enfants.

Finalement, rien n'est jamais comme on ne l'imagine.

***

Hey, j'espère que vous allez bien !!

Comme à chaque fois, je m'excuse d'avoir été si longue pour poster la suite de l'histoire.

En tout cas, le prochain chapitre sera l'épilogue... et oui, déjà. L'écriture m'avait énormément manqué en tout cas !

Des pronostics pour le dernier chapitre ?

En vous souhaitant un bon mois d'avril <3