Sans quitter ses yeux, je passe ma main sous son bas gris et la guide, sur son caleçon, jusqu'à son sexe. Ses yeux se ferment légèrement, tandis que je commence à le caresser, de plus en plus intensément.

Ne suis-je pas en train de commettre la plus grosse erreur de ma vie ?

Ce n'est pas pour autant que je m'arrête, bien au contraire. Ma main remonte puis se faufile sous l'unique bout de tissu qu'il reste.

Je mentirais en disant qu'il ne veut pas de moi, surtout au vu de la longueur et de la largeur de son sexe. J'en suis d'ailleurs plutôt étonnée, à tel point que je reste quelques secondes sans bouger.

- Tu n'as jamais touché un garçon qui... bande ? Me demande-t-il alors, hésitant.

J'ai causé un blanc énorme et il pense que je n'ai aucune expérience. Super.

- Non.. Enfin si ! Mais qu'est-ce que je raconte...

Il rit alors légèrement, je pense plusieurs secondes à de la moquerie mais lorsque je remonte mon regard vers lui, je me rends compte qu'il rigole nerveusement.

Je me sens soulagée un temps, mais l'énervement de la situation prend le dessus.

Je bouillonne intérieurement, finalement n'a-t-il pas menti en allant dans mon sens ?

Est-il vraiment sincère avec moi depuis le début ? Ne voudrait-il pas que mon corps ?

Je suis presque hors de moi, je sens mon coeur battre bien plus vite, je n'ai qu'une envie, m'énerver et crier même pour qu'il s'en rende compte. Mais je ne peux pas, ma meilleure amie dort. Je ne dois pas être égoïste.

Je le suis déjà suffisamment en voulant me taper son frère.

J'enlève rapidement ma main de son corps et la pose au niveau de ma jambe.

- Est-ce que tu sais que j'ai eu un copain pendant plus d'un an ? Ou alors tu t'intéressais si peu à moi que tu ne sais même pas cela Li...

- Bien sûr que si je le sais putain, me coupe-t-il, je disais ça comme ça, pourquoi il faut toujours que tu prennes tout mal ? s'exclame-t-il un peu trop fort à mon goût.

Je suis tellement énervée que je sens les larmes me monter aux yeux, mais je ne dois pas céder, je le sais. Que je sois pour lui qu'un simple jouet, ou bien une personne qu'il apprécie réellement, il n'a pas le droit de me mettre toujours sur le dos toutes les mauvaises situations.

Je pense immédiatement à Alexandra, je l'imagine à ma place. Elle, elle ne doit pas être énervante à tout pardonner comme un bon toutou. Je baisse la tête sur les draps gris clairs, en m'imaginant qu'elle a sûrement déjà  été dans ces draps-là. Je ne peux m'empêcher de ressentir du dégoût, mélangé à une déception immense.

- Tu sais quoi Liam, tu me fais chier putain ! Si t'es pas content, tu n'as qu'à aller retrouver ta petite amie, la super modeuse Alexandra ! Au moins elle elle ne prend rien mal puisqu'elle n'a pas de cerveau cette grosse conne, dis-je tout en me relevant du lit.

Il se relève le plus vite qu'il peut, peut-être que lui ne veut pas me laisser partir, mais il le faudra. Je ne suis pas une issue de secours.

- Elle n'est pas conne, Lina.

Je me retourne brusquement vers lui, alors que je suis arrivée devant la porte.

- Peu importe, j'ai bien compris qu'elle était là avant moi, mais elle elle l'est encore, en tous les cas je ne veux plus de tout ça, de toi, de nous.

J'avale difficilement ma salive alors que lui est maintenant devant moi. Si la porte dans mon dos n'était pas verrouillée, je serais déjà partie en courant. Simplement ce n'est pas possible.

Et puis pourquoi fuir ?

- De nous ? Dit-il avec un rire sincère cette fois.

Je sens alors mes épaules puis tout mon corps tomber, pendant que mon coeur lui se brise.

Tout mon corps n'est plus que du vide, rempli de larmes prêtes à sortir.

- Toi aussi tu n'es qu'un pauvre con, c'est pour ça que t'es encore avec elle. On sait tous les deux que personne ne veut de toi, c'est pour ça que tu as voulu partir loin de ta famille, parce que personne ne t'aime.

À l'instant où mes derniers mots sortent de ma bouche, je regrette de lui avoir dit ça.

Je vois son visage se fermer, tandis que ses yeux deviennent plus foncés. Il se rapproche de moi.

- Si personne m'aime, pourquoi tu m'as dit que tu m'aimais ? Rit-il amèrement.

Je sens mon coeur se serrer un peu plus, l'énervement s'emparer de tout ce qu'il peut en moi et la tristesse m'envahir encore plus qu'elle ne l'avait déjà fait.

- J'aurais du me douter que tu n'étais là que pour le cul bien tu m'ai dit que tu m'aimes, m'exclamais-je en retenant les larmes de couler. Je sais pas ce qu'il m'a pris de m'intéresser à un imbecile aussi immature que toi. Et puis tu n'as rien d'exceptionnel, c'est clair que je serais mieux avec John, j'aurais du écouter mon coeur.

Je vois ses yeux devenir au moins autant humides que les miens, mais je ne relève pas.

Je baisse les yeux quelques secondes sur ses lèvres mais les relève immédiatement. Je ne me comprends pas.

Comment je peux continuer d'être attirée par lui ?

Tout en déverrouillant la porte, je lui chuchote « après tout je ne suis qu'une erreur ». Je sors de la pièce en lui montrant mon plus beau sourire, puis je me presse de récupérer mes affaires dans la chambre de ma meilleure amie, sans trop faire de bruits.

Je descends les escaliers rapidement puis mets mes chaussures ainsi que ma veste et sort de la maison avec mon sac sur l'épaule.

A peine le vent frais s'abat sur moi, que déjà des larmes ont eu le temps de couler.

Je ne comprends jamais ses réactions. Il agit encore comme un enfant, mais au fond de moi je n'arrive pas à rester énervée contre lui bien longtemps.

Pourquoi je l'aime lui ? Et puis d'abord, suis-je réellement amoureuse de lui ?

Je n'en ai pas le droit pourtant.

Fréquenter le frère de ma meilleure n'est pas la meilleure solution. Même si j'avais l'impression pendant un moment qu'il était bon pour moi, ce n'était qu'une illusion et ça c'est désormais une certitude.

Alors oui, je l'aime et je n'arrive plus à me contrôler, notamment quand je suis avec lui, mais c'est un gros con.

Il est immature, trop musclé, agit sur des coups de têtes, et complètement indécis.

Pourtant, il me manque déjà.

***

Et voilà un nouveau chapitre !!

Alors qu'en pensez-vous ?