🎻68🎻

"Ace, faut qu'on parle."

Mon frère se redressa. Grand-père s'avança vers nous.

"Luffy, tu peux rejoindre Sabo ?

_Mais... On était en train de discuter...

_J'ai besoin d'être seul avec ton frère."

Mon cadet haussa les épaules et partit en soupirant. Je déglutis.

Garp s'installa à mes côtés, sur le muret de pierres.

Je serrai mon jean, les mains tremblantes.

J'avais envie de fumer.

"Te retiens pas, je suis au courant. Tu pue le tabac."

J'inspirai profondément, avant de sortir une cigarette et de l'allumer.

"Je vais aller droit au but... C'est Kalo qui t'as fait ça ?"

Il pointa mon nez.

Je souris.

"Non, non... T'inquiètes pas. C'est Luffy. Il s'est énervé et c'est parti tout seul. C'est pas grave."

Mon papy soupira de soulagement.

"Ce gamin...

_C'est de ça que tu voulais me parler ?

_Oui... Il te frappait, Kalo ?

_Hum... Oui... Mais c'est pas grave ! Il n'a jamais touché aux frangins. Donc...

_Tu sais quand il rentrera ?

_Non...

_Ace, c'est grave. Avec ton père, on va le poursuivre, ça va aller. Il ne te touchera plus.

_Je vais bien...

_Non, personne ne peut aller bien après ça.

_Tant que Luffy et Sabo sont sains et saufs, je vais bien. T'as pas à t'en faire."

Le vieil homme tourna la tête à droite et à gauche, comme pour vérifier qu'on était seul.

"Retire ton tee-shirt et montre moi.

_Papy, non !

_Montre moi."

Je soupirai, et soulevait mon vêtement pour laisser un hématome apparaître.

"C'est récent, ça tourne au vert.

_Oui...

_Tu as d'autres cicatrices ?"

Je baissai mon haut.

"Oui. Mais c'est vraiment pas grave, je t'assure."

Grand-père posa une main sur mon épaule.

"On ira voir un médecin, et on prendra tout ça en photo, d'accord ? Ça restera entre nous, c'est pour le procès, ne t'en fais pas.

_Papy... Je suis pas sûr que...

_Il mérite d'aller en prison, Ace. Ça va aller. Je te le promets."

Il me prit dans ses bras.

Je reniflai.

"Au fait..."

Le vieux me lâcha et prit un air sérieux qui me fit froid dans le dos.

"Ce Marco..."

Il souffla bruyamment.

"C'est un type bien. J'espère que ça va s'arranger pour vous.

_Pour nous ?

_Je parle des discriminations.

_Ah... Oui... Ça va changer. Je le sais.

_Et pour lui, aussi.

_Tu parles de son cancer ?

_Ouais. Pauvre gosse. Il est si jeune.

_Mmh...

_Bon."

Il poussa sur ses bras pour se lever.

"Je vais rentrer. Tu me passes les clefs ?"

Je sortis le trousseau pour lui lancer.

"Luffy et Sabo devraient rentrer se reposer aussi, ils ont une sale tête.

_Je leur dirais."

Ainsi, mon grand père s'éloigna après m'avoir fait un signe de la main.

J'écrasai ma cigarette contre le bitume avant de passer une main dans mes cheveux.

J'agrippai ma veste pour la sentir.

"Je pue le tabac ?"

Je laissai un souffle passer la barrière de mes lèvres gercées, épuisé, puis décidai de remonter auprès de Marco.

Dans les couloirs, je croisai mes frères.

"Qu'est-ce que vous faites ?

_Luffy voulais un chocolat, sourit mon jumeau.

_Vous pouvez rentrer, vous savez ? Vous devriez aller faire une sieste.

_Papy est parti ?

_Ouais.

_J'veux rester avec Marco !"

J'ébouriffai les cheveux de mon petit frère.

"T'inquiètes pas, je reste avec lui, moi. Tu peux rentrer avec Sabo. Je pense que ça vaut mieux. "

Luffy grogna.

"Bon... D'accord. Mais je reviens tout à l'heure !

_Comme tu veux..."

J'embrassai le front de mon petit frère.

Après avoir dit au revoir à Marco, mes frangins partirent.

Je me retrouvais enfin seul avec lui.

Mon amoureux me sourit :

"Ça va ?"

Il tendit les bras pour m'inviter à le rejoindre.

Je retirai ma veste et me blottis contre lui.

"Oui. Et toi ?

_Je vais super bien, répondit-il, je peux enfin t'avoir pour moi tout seul..."

Ses mains caressaient mon dos tendrement.

Il tira la couverture sur nous.

Mes yeux se fermaient tous seuls.

"Tu peux me passer ton sac ?

_Mmh..."

J'étirai mon bras jusqu'au sol dans un grognement pour attraper mon sac à dos.

Je lui tendit avant de me caler de nouveau contre lui.

J'humai son parfum un instant, les yeux fermés.

"C'est pas toi qui avait mon journal ?

_Mmh... Si, il est dans la pochette avant..."

J'étais fatigué.

Le touché du battement de cœur de Marco contre mes mains me berçait, reflété par le bip strident des machines.

"Ah, oui..."

Je le sentis sortir son carnet de mon sac avant de le laisser tomber de l'autre côté.

"Non... C'est pas mon journal. C'est à toi, ça."

Je soupirai et finis par ouvrir mes paupières lourdes.

"Ouais... C'est mon carnet d'adresses, ça. Dans la pochette avant, je t'ai dit. Il est..."

Je me coupai.

"Merde.

_Quoi ?

_Tes collocs... Ils ont dû le prendre à la place."

Je sentis Marco déglutir.

"Euh..."

Il se racla la gorge.

Je me redressai.

"Je vais les appeler."

Mon blond souffla en m'entourant de ses bras.

"C'est pas grave. Ils le liront pas. Je ne pense pas.

_T'es sûr ? On sait jamais..."

Il secoua la tête avant de me tirer contre lui.

"Je veux juste te câliner jusqu'à ce que mort s'en suive, tant pis pour le journal."

Je ris.

"Je suis pas contre."

Marco embrassa mon front.

"T'es fatigué ?

_Ouais...

_Dors un peu..."

Je soufflai.

"Merci d'être là, Ace.

_Non. Merci à toi. Merci de t'être battu."

Je souris.

Ses doigts glissaient dans mes cheveux.

Je m'autorisai à clore mes paupières.

La respiration de Marco était calme.

Son odeur était apaisante.

"Dis, Marco...?

_Hum ?

_C'est vrai que je pue le tabac ?"

Il sentit mes cheveux, puis mon cou, qu'il embrassa.

"Oui. Tu sens le tabac froid.

_Oh..."

J'étais gêné.

"Mais... J'aime bien ton parfum, moi. C'est un mélange de tabac et de vanille. C'est agréable.

_Vraiment ?

_Mmh."

Je calai ma tête contre son torse.

"J'ai pris du poids...

_Ah, oui ?

_Hmm...

_Et c'est grave ?

_Bah... Un peu...

_T'es très bien.

_Mais...

_J'avais même pas remarqué."

Il caressa doucement mes épaules, et en dénuda une, qu'il embrassa.

Je levai la tête vers lui et frôlai sa pomme d'Adam avec mon nez à plusieurs reprises.

"Combien tu as pris ?

_Trois kilos...

_Mais c'est énorme !"

Il passa ses doigts contre mes hanches délicatement, relevant mon haut de temps en temps. Je l'entendis ricaner.

"C'est rien, trois kilos.

_Quand même...

_Ça ne se voit même pas. Et même si ça se voyait, quelle importance ? T'es très bien comme t'es, Ace.

_Tu dis ça, mais si...

_Non.

_J'ai même pas fini ma phrase !

_Pas besoin. Je sais ce que t'allais dire. Et non. Sors toi ça de la tête. Je t'aimerai toujours, toujours, toujours, c'est compris ?"

J'inspirai profondément.

"C'est pas trois pauvres kilos qui vont changer ma vision de toi.

_C'est quoi, ta vision de moi ?"

_Un garçon merveilleux, absolument adorable, très talentueux, doux et juste à tomber. Même si t'as de gros problèmes de confiance en toi, t'es parfait, Ace.

_Je suis pas merveilleux, parfait ou tout ce que tu veux... Je..."

Je soufflai.

"Je suis juste..."

Marco posa sa joue contre ma tête.

"Sans importance."

Il la releva aussitôt.

"Ça va pas, non ?"

Ses doigts avaient arrêté de me frôler d'un coup.

"C'est de mon cop- euh... fiancé que tu parles, là ! Je ne laisserais personne dire du mal de lui."

Il sourit.

"T'es aveugle, mon pauvre... T'es juste génial.

_J'aimerais tellement qu'on soit vraiment fiancés.

_Un jour, on se mariera vraiment. Tu verras.

_Quand ? Dans cinquante ans ?

_Ça changera.

_Je sais... Mais les gens sont si...

_Ouais..."

Marco embrassa mon front.

"En tous cas, sors toi ça de la tête, d'accord ? Arrête de dire que tu ne vaux rien et que t'es sans importance, c'est faux.

_Mais...

_T'es important pour moi. T'as une grande place dans mon cœur. Non, en fait, t'es mon cœur."

Je retins une larme.

"Je t'aime, Ace. Je t'aime tellement. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas te voir comme moi je te vois ?

_Parce que je ne suis pas comme tu me vois.

_Ace...

_Je suis horrible..."

Je pleurais.

"Pourquoi tu dis ça...? Je ne comprends pas..."

Il passa sa main dans mes cheveux.

Je me sentais comme un enfant perdu.

"Ace... Prends confiance en toi, je t'en pris...

_Mmh..."

Un silence s'installa entre nous.

Il finit par soupirer :

"T'as pas l'air bien...

_Ça va...

_Non... Je vois bien que non...

_Je suis fatigué."

Comprenant qu'il ne tirerait rien de moi, Marco souffla :

"Reposes toi, mon cœur."

J'acquiesçai, tête contre son torse, je serrai sa chemise d'hôpital entre mes doigts.

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