🎻3🎻

"hum... Oui... Demain ça va pas être possible, je suis un peu malade, mais dans une semaine, si tu veux...

_Pas de problème, Ace. À vrai dire, j'ai hâte de te revoir.

_Moi aussi, Marco."

Je souris.

Soudain, je paniquai, en l'entendant. Je baffouillai :

"Euh...Je... Je dois y aller, à la semaine prochaine.

_D'accord... À plus, Ace !"

Je raccrochai brusquement et partit rapidement m'enfermer dans la chambre de Luffy avec mes frères.

"Ace... Il s'en va ?

_Chut..."

Ses pas se rapprochaient dangereusement des chambres.

Je sentis tous mes membres vibrer.

Sabo posa une main sur mon épaule.

J'avais envie d'hurler.

Pas ça....

Pas...

"Clang"

Salle de bain.

Je soupirai de soulagement.

Plus que trois jours.

Nous avions trois jour à tenir.

Luffy souffla :

"Ace...? Ça va, tes bleus ?

_Oui... Ça va partir dans une semaine."

_______

Mon réveil sonna.

5 heures du matin.

Je devais tout faire pour ne pas croiser Kalo.

Je bâillai, puis partis rapidement dans la salle de bain.

Devant le miroir, j'observais les bleus sur mon corps.

J'en avais un sur la joue.

Je soufflai longuement, puis pris du fond de teint dans le placard.

Je mis un sweat à capuche trop large pour moi, et sortit de la salle de bain.

Je saluai silencieusement Luffy et Sabo.

Ce dernier était étrange depuis quelques temps.

Il revenait du lycée énervé, il était irritable...

Je me demandais à quoi tout cela était dû.

Arrivés en bas, j'entendis la porte de la chambre d'ami s'ouvrir.

Il fallait s'en aller avant qu'il ne descende l'escalier.

"Allez dehors, chuchotai-je"

Je fermai la porte et pris mon vélo.

"Dépêche, monte Luffy."

Il s'exécuta, tandis que Sabo enfourcha le sien.

Nous pédalâmes vers la station de métro, prenant notre temps en route.

Après tout, il n'était que cinq heures et demie et nous commencions tous les trois à huit heures.

Je soufflai, le vent dans mes cheveux, alors que Luffy s'accrocha un peu plus à ma taille.

Je me décidai à demander :

"Sabo...?

_Hmm ?

_Qu'est ce qui se passe, en ce moment ?"

J'arrêtai la bicyclette bleue devant un bar tabac. Mon petit frère me lâcha.

"Rien de spécial, pourquoi ?"

Ah... Sabo ne savais pas mentir.

Je soufflai :

"T'aurais pas cinq francs ?"

Il fouilla dans la poche de sa veste en jean et me donna quelques pièces.

Je ressortis du tabac avec un paquet de 20 Gauloises et une sucette que je donnai à mon plus jeune frère, qui fit un grand sourire.

"Alors, Sabo ?"

Il tourna la tête vers moi.

"J'ai rien à te dire, frangin. Vraiment, il se passe rien de spécial."

Il ricana un moment, avant de reprendre la route.

Mauvais menteur.

"On passe à la boulangerie ?"

Je tournai le tête vers mon petit frère et frênai doucement.

"On a plus beaucoup d'argent, dis-je, il faut aussi qu'on puisse manger ce midi."

Il hocha la tête, l'air triste, et posa sa joue contre mon dos.

Arrivés à la station, nous garâmes nos vélos.

Luffy descendait en premier, après trois arrêts, pour aller au collège public.

Il était en dernière année, en troisième.

Il n'en avais pas vraiment l'air, mais il se débrouillait en mathématiques.

Quand il était jeune, à cinq ans, il résolvait des équations du niveau d'une terminale scientifique option maths.

Cependant, notre grand-père, Garp, lui avait conseillé d'abandonner son esprit logique, ses "tics" mathématiques.

Luffy avait en réalité sûrement un petit problème psychologique. Je ne savais pas de quoi il en retournais, mais je savais qu'il était "à part".

Socialement parlant, il avait eu un peu de mal durant sa petite enfance.

Si Garp lui avait dit d'arrêter de résoudre des équations sur son petit cahier quand il était enfant, c'était pour qu'il se fasse des amis.

Je me souviens l'avoir entendu jadis :

"Luffy, si tu continues tes trucs, là, tu n'auras sûrement jamais d'amis."

Foutaises.

Oui, quand il avait quatre, cinq ans, il avait des difficultés sociales.

Mais j'avais toujours pensé que le restreindre n'était pas la bonne solution.

Seulement, Luffy voulait des amis.

Alors il avait arrêtées ses manies.

Dommage...

Aujourd'hui, il avait une belle bande d'amis.

Je connaissais Zoro, Nami, Sanji... Et puis les autres.

Personne ne connaissait son potentiel en mathématiques dans son entourage, à part notre famille.

Bien dommage, oui...

Sabo, quant à lui, descendait en deuxième, au cinquième arrêt.

Nous n'étions pas dans le même lycée.

Lui était en privé, par choix d'orientation...

Qu'il n'avait pas fait lui-même.

Ah...

Je savais bien qu'il ne voulait pas vraiment faire des études d'économie, mais il comptait obtenir son BAC quand même.

Moi, je descendais au huitième arrêt. J'allais dans un petit lycée public.

J'aurais aimé que Sabo et moi soyons ensemble... Il m'avait toujours rassuré, lors de mes crises d'angoisse à l'école.

Maintenant, j'étais seul.

En terminal.

Entouré de gens qui me faisaient peur.

Le lycée.

Terrible angoisse.

Tous ces gens qui m'observaient, qui me haïssaient...

J'allumai ma cigarette.

7:45.

Bientôt, c'était le commencement de l'enfer d'une semaine de cours.

Seul point positif :

Après cette semaine, je verrai Marco.

Il me manquait.

Nous étions devenus de bon amis, même si nous nous parlions que par téléphone depuis ce fameux rendez-vous au café.

Sonnerie.

Cloche assourdissante.

Tout était trop bruyant...

J'aimais bien Marco, car il était calme et silencieux.

Il ne faisait pas de bruit inutile.

Pas comme ce groupe de filles, ces pimbêches excentriques, là bas.

Ou ces motards à deux balles, de l'autre côté.

Ou comme ce groupe de secondes, au fond, qui criait et parlait fort.

Non.

Il était calme et rassurant.

Oui, j'aimais bien Marco.

Mais je ne devais pas laisser des sentiments se développer en moi.

Surtout pas.

Je ne devais pas perdre cet ami.

Pour ma sécurité, je devais cacher mon homosexualité.

Oui, ce jour là, dans le métro, j'avais sûrement eu un coup de foudre.

Mais tant pis...

Se refouler, j'avais l'habitude.

Et puis, je n'étais pas amoureux de Marco.

Non.

Il était gentil, certes.
Il était plutôt beau, oui.

Et ce moment, dans le métro... Il était exceptionnel, c'est vrai.

Mais je l'aimais en ami.

Et je ne voulais pas que ça change.

Alors il fallait à tous prix que j'empêche une quelconque attirance pour lui se développer en moi.

Oui, il fallait empêcher que je ne développe ce genre de sentiment mielleux.

Je n'étais jamais tombé amoureux.

Je n'étais jamais sortit avec un homme.

Mais je le savais.

Luffy et Sabo le savaient.

Maman, papa le savaient.

Ils avaient tous été très ouverts.

Malheureusement, les gens, comme Kalo, par exemple, n'étaient pas "ouverts".

Dans les années 70, aux Etats Unis, les homosexuels se sont libérés.

Ça devait être bien...

Plus de mensonges...

Enfin, ça, c'était avant l'explosion du SIDA, quoi...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top