• Plume n°7 •
Salut les babies ! J'étais supposée publier la suite lundi, mais à la dernière minute, je me suis dit qu'elle serait mieux du pdv de Barbie pute ! Du coup, avec un peu de retard, certes, voici le chapitre 7 ! On se voit en bas et bonne lecture !
Nekfeu
➰
Le martèlement des basses dans mes tympans était assourdissant. La vague impression de perdre mes capacités auditives était à peine tenable, et si une belle brune en face de moi n'était pas en train de me faire de l'œil comme depuis une bonne dizaine de minutes, surement me serais-je cassé de cette boite depuis un bail.
Mais voilà, pulpeuse et féminine, son regard chargé en lubricité avait su me convaincre de rester bien sagement assis sur cette banquette ; il fallait avouer que ses arguments étaient plutôt convaincants.
J'emmenai mon verre à mes lèvres et goutai goulument l'acidulé de mon nouveau cocktail méticuleusement choisi par Alpha. Le pétillement des bulles sur mes papilles parvint quelque peu à me sortir de ma léthargie et je me redressai machinalement sur mon siège matelassé, verrouillant pour de bon mes yeux à ceux incroyablement limpides de la brune sulfureuse. D'un certain côté, elle me rappelait la muette.
En moins coincée et casse burnes, certes, mais tout de même.
Un rictus mauvais vint justement se calquer sur ma figure en repensant à Maxine. Ce soir, nous avions joué à Brest et nous ne reprenions la tournée que dans deux jours, à Angers ; un bon prétexte à nos yeux pour sortir en boite. Tout le monde avait suivi le mouvement, sauf, bien évidemment, cette emmerdeuse aux jolis yeux. Et à l'inverse de mes potes et de sa sœur, je n'avais eu aucun scrupule à la laisser en plan dans le bus comme une parfaite idiote.
Je me foutais éperdument de ce qu'elle pouvait bien foutre pendant tout ce temps, je me foutais royalement de savoir qu'elle s'ennuierait très certainement au bout de la deuxième heure.
A vrai dire, de vous à moi, j'espérais même qu'elle se ferait chier comme un rat mort.
" Pourquoi tu souris comme un con ? " Hurla près de mes tympans Mekra et je ravalai immédiatement mon sourire ; il était inenvisageable que je lui avoue penser à la muette.
" A la grande brune en face de nous. " Mentis-je à moitié tout en désignant d'un mouvement de tête las la concernée qui gloussait avec ses copines complètement ivres. Mon pote la considéra un moment et me répondit d'une voix bien moins enjouée.
" Je croyais qu'il se passait un truc entre toi et Max ? "
Je retournai vivement mon visage vers lui après qu'il ait fini d'hurler sa question et lui lançai un coup d'œil offusqué. Comment, putain, pouvait-il penser ça ? Le seul truc qui se passait entre Max et moi, c'était notre animosité disproportionnée l'un envers l'autre. Et peut-être une envie démente de coucher ensemble aussi, mais peu importe.
" T'es ouf' ! " Beuglai-je après un instant de réflexion.
" T'énerve pas, mon pote, je disais ça comme ça. " Ricana-t-il. " Et puis de toute manière, Bigo a une longueur d'avance sur toi. "
Il m'adressa un ultime clin d'œil avant de ne se reconcentrer sur une discussion entre Doum's et Rose. Je restai grossièrement figé sur mon siège, mon regard planté sur mon pote qui ne faisait déjà plus attention à moi. La vague impression d'avoir été tabassé à coups de massue me tenait aux tripes tandis qu'une colère noire entamait son ascension dans mes pensées. Une colère aussi inexplicable que virulente. Presque aussi corrosive que celle que j'avais vécue le jour où mon pote avait été à deux doigts de l'embrasser sous mes putains d'yeux.
Machinalement mon regard se porta sur la femme longiligne qui chancelait sur la piste de danse, surement plus alcoolisée que tout le restant de ses copines. Maxine avait amorcé quelque chose en moi que je ne voulais en aucun cas ressentir : une affreuse confusion de désir lancinant et de malveillance brûlante. Sa nonchalance et son ignorance à mon égard m'exaspéraient et ne parlons même pas de sa foutue amitié avec Bigo.
Et quelque part, je savais pertinemment qu'elle jouait de ça, de cet avantage. Mais aussi maligne pouvait-elle être, elle ne savait pourtant pas que plus elle frapperait, plus je frapperai fort en contre parti.
Et cette brune foutrement bonne allait être ma pièce maitresse.
***
Dans un geste brusque, je claquai la portière du taxi qui nous avait tous ramenés de la boite de nuit et vérifiai une ultime fois que le petit lambeau de papier où avait griffonné la brune - Caroline, de son petit nom - son numéro de téléphone, était toujours dans ma poche. Je réprimai difficilement un sourire perfide et remerciai gaiment le chauffeur qui s'était avéré être un fan de 1995.
Je repris ma marche jusqu'au bus où la plupart des gars étaient déjà rentrés se coucher et tchéquai Fram' et Doum's qui étaient quant à eux restés à l'extérieur. J'étais éreinté, usé par la concert et rendu sourd par la musique douteuse qu'avait passé sans discontinuité cette boite. Mes jambes étaient tellement ankylosées par mon manque d'énergies que je manquais à deux reprises de me rétamer dans les marches d'entrée et soupirai d'extase quand je fus enfin arrivé à bon port.
Spontanément - et Dieu sait comme ce réflexe impulsif m'exaspéra -, je recherchai Maxine du regard, mais ne la vis pas. Je supposai qu'elle était partie se coucher en bonne sainte nitouche qu'elle était et l'envie d'aller la faire chier me poussa à rejoindre les couchettes où elle était supposée être.
Pourtant, lorsque je fus à la hauteur de son lit, mon cœur s'exalta grièvement dans ma poitrine lorsque je ne la vis pas.
Mes yeux s'exorbitèrent d'eux-mêmes quand je ne la découvris pas non plus sur les autres matelas. Mon souffle devint subitement court et mes muscles se gorgèrent d'une inquiétude redoutable, si bien que je me sentis contraint de passer aux cribles la « salle » principale ainsi que la salle de bains.
La peur fulgurante qu'elle soit partie de la tournée me démantela férocement le myocarde et me retourna l'estomac ; il était impensable qu'elle ait fui aussi indignement, pas vrai ? Une petite voix dans ma tête me souffla que, lâche comme elle était, elle en aurait été parfaitement capable. Je plissai mes paupières pour calmer cette vaine et ridicule montée de stress et me dirigeai en hâte vers sa sœur qui discutait avec Antoine.
" Où est la muette ? " Sifflai-je entre mes dents, incapable de décrisper mes mâchoires.
" Nom de Dieu, Nek, je t'ai dit d'arrêter d'appeler ma sœur comme – "
" Ok, très bien. " M'agaçai-je en enfournant une poignée de cheveux entre mes doigts. " Où est Maxine, putain ? "
L'espoir qu'elle sache où elle était s'échappa par tous les pores de ma peau lorsqu'une lueur d'inquiétude vrilla dans ses iris bleuâtres ; infime, discrète et fugace, cette étincelle de peur pulvérisa pourtant mes dernières retenues.
" Putain, cette garce s'est cassée ! " Crachai-je, hors de moi, avant de ne saisir mon téléphone. Je tentai de composer son numéro, mais jurai de plus belle lorsque je me rendis compte que je n'avais même pas eu la décence de la foutre dans mes contacts. Bordel !
" Il se passe quoi ? " S'enquit Deen, suivi de Mekra qui se contorsionnèrent sur leur siège pour savoir ce qu'il se tramait.
" Il se passe que la muette s'est barrée ! " Beuglai-je, encore plus exaspéré par sa question.
" Quoi ?! Mais elle est - "
" Mais calmez-vous, bon sang, vous êtes complètement barges tous les deux ! Je viens seulement de me rendre compte qu'elle m'avait envoyé un message, donc respirez ! "
Aussi crispée que nous, la blonde me tendit son téléphone que je saisis brusquement et me concentrai tant bien que mal sur le texte bref qui s'affichait sur l'écran.
De : Maxine, à 2h39.
Je vais faire un tour et commence pas à paniquer, sœurette, je serai là demain matin
Je guettai l'heure actuelle et remarquai que le message datait d'il y a plus de deux heures. Je grognai de frustration et tendis à bout de nerf le portable à sa propriétaire. Je faisais tout ce que Max demandait de ne pas faire ; je paniquais comme un foutu chiot loin de sa mère.
C'en était foutrement risible.
" Et ça t'inquiète pas, toi ? Ta petite sœur, toute seule dans une ville qu'on connait pas ? " Marmonnai-je dans ma barbe, accoudé à un des sièges pour dissimuler les tremblements frénétiques de mes bras dus à mon élan d'adrénaline.
" Non, elle le fait souvent. Et puis ce n'est pas toi qui disais que je devais la laisser vivre sans mon aide, Nekfeu ? " Son indifférence mensongère me rappela celle de sa sœur et je soupirai exagérément, repoussant de mes pensées cette envie tarée de retourner tout Brest pour la contraindre à ramener son joli petit cul ici.
" Et puis, depuis quand tu te fais du souci pour elle ? " Ricana sombrement Antoine près de moi et je le mitraillai du regard, l'invitant implicitement à fermer sa gueule.
" Depuis qu'on la paye pour nous suivre partout. " Conclus-je le plus indifféremment que possible et je ravalai le reste de mes justifications lorsque je compris au regard outré de Rose que j'étais allé trop loin. " Bref, je vais me coucher. "
Joignant le geste à la parole, je saluai tout le monde d'un sourire aussi faux que bref et partis me terrer dans mon lit. Allongé sur les draps, les deux mains bloquées sous ma tête, je haïs, non, exécrai la putain d'idée qu'elle soit seule dans ce foutu bled que je ne connaissais pas le moins du monde. En réalité, je méprisai le simple fait de ne pas avoir un œil sur elle.
Non pas qu'elle me manquait, loin de là : plus son monde était loin du mien, mieux je me portais. Simplement, ne plus l'avoir à portée de main me frustrait au plus haut point. Ses bouderies m'étaient devenues coutumières, son sourire énervé était devenu habituel, son silence s'était transformé pour devenir ma berceuse du soir ...
En fait, non. Il n'avait rien de putain de simple dans ce que je ressentais présentement.
Putain, non. Je n'étais ni dupe, ni con, ni crédule : il n'y avait rien de simple dans le bordel de mes pensées. Tout s'entrechoquait, se mêlait avec grossièreté pour venir cafouiller ce que je ressentais. Un flou démentiel qui obstruait ma vision actuelle des évènements.
Etait-ce normal d'avoir autant envie de l'égorger que de coucher avec elle ? De me contrefoutre de sa vie et d'être éperdument avide de savoir ce qu'elle tramait ? De souhaiter qu'elle se perde dans la cambrousse de la Bretagne profonde, mais aussi vouloir retourner le monde pour qu'elle daigne revenir dans ce foutu bus ?
Non. La foutue réponse était un grand « Non » écrit en lettre majuscule. C'était simplement et formellement invraisemblable. Tellement, que je fus incapable de m'endormir pendant un long moment, même après que les gars se soient endormis et que le calme soit retombé autour de nous.
Tel un abruti, je guettai le moindre bruit, espérant du plus profond de mon âme que cela soit elle pour que je puisse non seulement me rassurer qu'elle n'ait rien, mais aussi pour lui gueuler de ne plus jamais faire ça. Mais je fus incapable de résister aux bras de Morphée après un temps, sombrant dans les limbes de mon inconscience sans même m'en rendre compte. J'étais éreinté de penser à elle, à elle, et à elle, en permanence et sans intermittence.
Pourtant, malgré cela, comme si tout mon foutu corps avait ressenti sa présence, mes paupières se décelèrent après à peine une heure de sommeil. D'abord assourdi par les trombes d'eau qui tombaient sur la toiture du bus et rendu léthargique par la fatigue, je ne la remarquai pas immédiatement.
Mais quand mes yeux furent enfin acclimatés à la pénombre, je fus de suite captivé par la silhouette menue qui était recroquevillée dans le lit en face du mien. Adossée contre la paroi fine du mur, les genoux ramenés contre sa poitrine et des écouteurs plantés dans les oreilles, la brune semblait fascinée par les gouttes de pluie qui ruisselaient contre sa fenêtre. Pour une fois, ses interminables cheveux bruns n'avaient pas été rassemblés dans un chignon et tombaient paresseusement le long de ses épaules, cascadant son buste dans une série de vagues désorganisées.
Mon organisme tout entier se gorgea alors d'une sensation de réconfort intense ; une sorte de liqueur anesthésiante qui ruisselait dans tous mes muscles pour les dénouer et me détendre moi, mon âme et mes songes. Et pour une fois, peut-être car j'étais trop épuisé pour lutter, je me laissai aller dans cette abondance d'apaisement ; je n'avais ni la force, ni la volonté suffisante pour lutter contre mon attirance pour elle.
Quand bien même l'obscurité ambiante ne me permettait pas de la détailler à ma guise, vêtue ainsi, d'un simple tee-shirt ample et d'un short, elle était tout de même scandaleusement belle. Je ne saurais qualifier ni même expliquer ce qui émanait d'elle, mais d'une manière générale, c'était cette espèce d'aura qui l'englobait. Cette palissade d'énergies qui paraissait l'enclaver et l'isoler du monde pour la plonger dans un autre bien à elle ; un monde où personne, pas même sa foutue sœur, ne serait en mesure d'entrer.
Et étonnamment, même lorsqu'elle me surprit à la regarder, je ne cillai pas, continuant d'enregistrer dans un coin de ma mémoire les courbes de son visage impassible. Mon regard ne parut pas non plus la déstabiliser puisqu'elle me le rendit avec quiétude et sérénité. Un échange visuel qui, pour une fois, n'était ni empli de colère ou de menaces, de promesses de mort ou de fierté mal-placée. Simplement et singulièrement calme et apaisant.
Dans un geste lent et maitrisé, elle ôta ses écouteurs et les déposa au sol avec son téléphone avant de ne se coucher sur le côté, de telle manière à ne pas interrompre notre jeu de regards. Nous restâmes un instant ainsi. Un moment de mutisme et d'accalmie où nous laissions de côtés nos orgueils et nos égos pour le savourer plus amplement. Un calme plat qui détonait avec les battements puissants de mon organe vital contre mes côtes.
Mais alors que moi, j'aurais pu rester infiniment dans cette espèce de pause temporelle, elle détourna les yeux, brisant notre moment. Silencieusement, elle se recouvrit de ses draps et me donna dos.
Mon palpitant se fractura, mon âme se languit de revoir ses yeux translucides et mon corps sollicita plus, plus et toujours plus.
Jusqu'à ce que la haine revienne et me susurre au creux de l'oreille qu'il ne s'agissait que de Maxine.
Autrement dit, pas celle que j'espérais.
***
Le lendemain matin, tard dans la matinée, j'immergeai de ma courte nuit après que des rires tonitruants aient résonné dans le bus. Je marmonnai un juron dans mes draps, que très peu satisfait d'avoir été arraché de force à ma nuit, mais me contraignis à me lever, vêtu d'un simple jogging.
Les neurones encore trop imprégnés par le sommeil, je trainai les pieds discrètement pour ne pas réveiller Mekra, Sneaz et Alpha qui pionçaient encore comme des larves. La lumière du jour me brûla impitoyablement les rétines et j'apportai spontanément mon avant-bras devant ma figure pour me couvrir les yeux.
" T'as une tête, frangin, tu fais peur. " Se marra celui que je devinai être Antoine et je lui présentai mon majeur avant même de ne le regarder. Je me foutais bien de la tronche que j'avais ; il me fallait simplement une bonne, grosse dose de caféine.
" Mec, tu viens ce soir ? "
Me réclama l'homme aux dreadlocks avec une telle énergie que j'en fus frappé ; lui comme moi n'étions pas du matin, alors son excitation n'augurait rien de bon. Je saisis mollement ma tasse de café brûlante et lançai enfin un coup d'œil en direction des autres. Antoine, Rose, Doum's et Deen étaient agglutinés tel des vers contre Maxine qui, manifestement, était en train de faire des recherches sur internet.
La belle brune, habillée similairement à cette nuit, me lança un coup d'œil discret, mais j'ignorai magistralement. Je n'avais pas dormi à cause d'elle et ses foutues crises existentielles, et je comptais d'ailleurs bien lui faire part de mon opinion quant à son comportement d'adolescente dépressive de mes deux.
Dans un soupir, je ne répondis pas immédiatement, avalant cul sec le contenu de ma tasse avant d'arquer un sourcil, soucieux de savoir où j'étais supposé foutre les pieds ce soir.
" Pourquoi, il y a quoi ce soir ? " Marmonna-je en me préparant une seconde tasse de caféine. Et je sus que j'avais fait une connerie quand j'entendis très distinctement Rose soupirer et que je vis les mains de la muette se crisper autours de son ordinateur.
" Putain, mec, ça fait trois fois qu'on te le répète. "
Se lamenta Deen, collé telle une putain de sangsue à Max qui ne rechignait même pas. Je haussai nonchalamment les épaules, imitant mon désintéressement alors que les paroles de Rosie émergeaient dans mes pensées. Quand l'ensemble de mes souvenirs furent reconnectés les uns aux autres, Bigo finit de confirmer ce à quoi je pensais :
" La muette fait son expo' ce soir, dans le centre de Brest. " Il rechigna à répéter tandis que la brune me lorgnait agressivement. Un sourire inconvenant creusa mes joues et je jouai le jeu de l'indifférence encore un petit moment, savourant le simple fait de la voir en rogne dès le matin à cause de moi. Bien sûr que je me souvenais de sa foutue exposition, c'était même pour cette raison précise que j'avais pris le numéro de Caroline la veille.
" Ah oui, c'est vrai, ça m'était sorti de la tête. " Je mordis âprement ma lèvre pour ne pas exploser de rire lorsque le visage de la muette se colora d'une teinte de rouge, symbolique de son énervement, et repris, égayé : " Bien sûr que je viendrai. Comment rater l'exposition de la grande Maxine Laurens ? "
Ses yeux me foudroyèrent, brillant de colère liquide et scintillant d'un agacement sans pareil, engrenant instantanément mon contentement. Bon sang que c'était jouissif : à chaque nouvelle bouderie, les traits de son visage se tordaient notoirement, piteusement soumis à mes quatre volontés. Maxine avait beau jouer l'indifférente, mimer son désintérêt, elle savait tout aussi bien que moi que j'avais ma part d'influence sur elle.
Restait à garder secret, qu'elle aussi jouait avec mes états d'âme.
" C'est ouf' ! " Clama Doumam's. " En plus y'a la meuf, tu sais, celle qu'on trouvait trop bonne là ? Putain, elle a un nom de famille trop compliqué, je m'en souviens jamais ... Max, comment elle s'appelle la fille qui joue dans la vie d'Adèle déjà ? "
" Adèle Exarchopoulos. " Répondit Rosie, étant donné que sa foutue sœur cadette ne paraissait pas le moins du monde décidée à parler, bien trop concentrée à m'assassiner dans ses pensées.
" Voilà ! Adèle Exarchopoulos ! Putain, qu'est-ce qu'elle est bon- "
" Arrête de dire ça, ce n'est pas un satané bout de viande ! " L'interrompit la blonde, ce qui m'arracha un rire discret.
" Mais c'est vrai qu'elle est bonne. " Ris-je innocemment et mon pote me frappa gaiment dans la main, heureux de me voir d'accord avec lui.
" Je vais me doucher. " Ronchonna la muette après que notre hilarité se soit calmée et que Rose ait fini de nous réprimander.
" Pourquoi t'as des trucs à faire, encore ? " La sollicitai-je, taquin tandis qu'un rictus en coin ne se détachait pas de mon visage.
Elle évita scrupuleusement ma question et me bouscula habilement l'épaule pour se frayer un chemin jusqu'à la minuscule salle de bains qui était à l'arrière du bus. Mollement, je me laissai entraîner et lançai un dernier coup d'œil aux autres qui ne faisaient aucunement attention à nous.
Profitant de leur ignorance, je suivis la brune discrètement. Je ne saurais dire si elle savait que je la suivais, mais je sus qu'elle fut surprise lorsque, toujours aussi secrètement, je l'entrainai de force dans la salle de bains avec moi. Je fermai la porte à clef, tandis qu'elle se soustrayait en vitesse à mon emprise. Les yeux éberlués, elle recula jusqu'au fond de la salle de bains et heurta dans son empressement les parois en verre de la douche.
Puis, la surprise légua subitement sa place à la rage. Elle bondit littéralement vers la porte qui était dans mon dos et tenta par tous les moyens d'atteindre la serrure. Blasé par sa réaction excessive, je roulai des yeux et n'eus aucune difficulté pour rattraper ses poignets délicats. Je la ramenai farouchement contre ma poitrine et profitai pleinement de l'attirance qu'elle ressentait à mon égard pour la calmer ; j'avançai dangereusement mes lèvres des siennes et fus satisfait de la sentir se pétrifier dans mes bras.
Et je mentirais en garantissant ne pas savourer cette brusque proximité. Sa respiration lourde et saccadée glissait plaisamment sur la pulpe de mes lèvres tandis que la chaleur de son corps se propageait dans le mien comme un narcotique à effet immédiat. Ses seins galbés étaient comprimés contre ma poitrine dénudée alors que je maintenais sur le côté ses deux avant-bras dans mes mains. Je sentis son organe vital s'affoler dangereusement dans sa cage-thoracique et je fus étonné de voir que mon cœur battait à la même fréquence que le sien ; une synchronisation étrange qui m'embrouilla.
Et je sus que je confondais encore le jeu et la vérité quand je fus épris d'une terrible envie de fondre sur ses lèvres liquoreuses, juste une seconde. Juste une seconde où je dus me mordre puissamment la lippe inférieure pour me couper net dans cet élan. Mes mâchoires se crispèrent lorsque ses yeux louchèrent vers ma bouche.
" C'est bon t'as fini ta petite scène ? " Haletai-je, incapable de me reculer d'elle. Elle papillonna fougueusement des paupières, comme brusquement reconnectée avec la réalité et se débattit pour que je lui rende ses mains ; chose que je fis sans plus attendre. Elle respira bruyamment et baissa les yeux vers ses chaussures quand ses joues s'empourprèrent. " Maintenant, est-ce que tu peux me dire ce que t'as foutu hier soir pour rentrer aussi tard ? "
" Qu'est-ce que ça peut te faire ? " Cracha-t-elle.
" Premièrement, tu m'as réveillé. Deuxièmement, je me suis inq- " Je m'interrompis brusquement, ahuri que ce mot ait bien failli sortir de ma bouche. " Je me suis fait chier à attendre que tu rentres ; ta sœur s'inquiétait pour toi. Alors, j'ai le putain de droit de savoir ce que tu foutais cette nuit. "
Ses sourcils se froncèrent abusivement et elle m'examina longuement, la tête ingénument penchée sur le côté. Puis, contre toutes attentes, un ricanement amer s'échappa de ses lèvres rosies. Je me crispai inopinément, irrité qu'elle se foute de ma gueule ouvertement, tandis qu'elle revenait auprès de moi, collant lascivement son buste contre le mien qui se soulevait fiévreusement.
Stoïque face à elle, une de ses petites mains glissa jusqu'à l'arrière de ma nuque où elle s'agrippa avec juste suffisamment de force pour me contraindre à me pencher jusqu'à elle.
Je ne sais comment, la situation venait de se retourner en sa faveur et je me laissai aveuglement aller dans la profondeur de son regard. Comment Diable faisait-elle ? Il y a peine quelques secondes, je contrôlai le moindre de ses mouvements, alors putain, qu'on m'explique comment cette meuf faisait !
Voluptueusement, ses lèvres roulèrent sur l'os de ma mâchoire et remontèrent jusqu'au lobe de mon oreille, là, un grondement rauque fit vrombir ma poitrine. Nom de Dieu, il fallait qu'on baise, que je me débarrasse une bonne fois pour toute de ce désir luxuriant. Mes mains allèrent trouver son fessier, mais je m'arrêtai brusquement dans mes mouvements quand j'entendis le bruit du verrou.
" Personne et surtout pas toi, n'a de droits sur moi, Barbie, retiens-ça. "
En moins de temps qu'il ne faut pour l'expliquer, elle ouvrit la porte dans mon dos à la volée et me repoussa de toute ses maigres forces. Stupéfié, je chancelai malgré tout en arrière et en un clignement de paupières, elle referma la porte sous mon nez. Ma bouche s'entrouvrit connement alors que je tentais par tous les moyens de trouver quelque chose de cinglant à répliquer, mais inutilement : j'étais carrément incapable de parler, encore estomaqué par l'ascenseur émotionnel qu'elle venait de me faire faire.
Mais alors que j'entendais cette garçe rire de l'autre côté, je me sentis frémir de colère. Alors bêtement, car clairement, je ne pouvais pas me sentir plus con qu'en ce moment, je claquai virulemment ma main sur la porte, ce qui ne manqua pas de la faire ricaner de plus belle.
" Va te faire foutre ! " Beuglai-je, tout en cognant ma main contre le mur.
" Ta gueule, mec, sérieusement j'aimerais pioncer là ! "
Hurla des couchettes celui que j'estimai être Mekra et dans ma rage je plaquai mes deux mains contre mes tempes, chassant difficilement l'idée pugnace de défoncer cette putain de porte pour ensuite la défoncer elle.
Bordel de merde, je la haïssais et j'exécrais sa manière d'envisager notre jeu malsain ; toute notre foutue relation était putain de malsaine, point barre.
➰
Ciouciou ! Alors que pensez-vous de chapitre ? 😈
Plus le temps passe et plus j'aime Max haha (ouais, dixit la meuf qui a créé de la tête aux pieds son personne haha. Ridicule ? Tout à fait mdr)
Et sinon, des pronostics pour la suite ? 😘
Bisous, on se retrouve ce week-end ❤️
- Clem
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