• Plume n°22 •




Six jours que Max et moi nous nous étions retrouvés comme des cons dans son salon, après qu'elle m'ait sévèrement expliqué qu'elle et moi, on ne coucherait jamais ensemble. Depuis, on s'ignorait, et vous, vous continuez à lire cet extrait parce qu'au fond de vous, vous êtes des perverses qui espèrent que tout ceci soit une putain de blague. Et vous avez raison, bordel !

Mouhaha, je suis drôle. Mais, allez, bonne lecture et âmes sensibles s'abstenir, j'ai décidé de me lâcher pour ce chapitre (Et je suis sérieuse : scène extrêmement explicite, si vous le désirez, vous pouvez zapper toute la première partie ! )











Quand les portes de l'ascenseur se refermèrent enfin, nous ne cillâmes pas, tous les deux aussi stoïques que des statues de cires. Seules nos respirations saccadées comblaient le silence lourd qui planait dans cette fichue boite en métal où la chaleur était étouffante. A moins que cela soit moi qui soit bouillant ?

Peu importe ; présentement, tout ce que je savais, c'était que mon sang bouillait de frustration et d'excitation ingérable. Ma poitrine peinait à suivre le rythme des pulsations effrénées de mon organe vital, et quand j'eus le malheur de lancer un coup d'œil à ma photographe, je dus faire preuve d'un putain de self-control pour ne pas exploser immédiatement.

Notre marche – rapide – jusqu'à son appartement l'avait partiellement dessapée, tandis que ses cheveux anciennement impeccables ne ressemblaient plus qu'à un sac de nœuds. La bretelle de sa putain de robe blanche tombait lascivement le long de son bras, dévoilant l'un de ses clavicules saillantes et excitant mon envie démente de la prendre contre les quatre parois en métal de cette ascenseur.

Je lançais un coup d'œil au cadrant indiquant les étages, et grognais d'impatience quand je me rendis compte que nous n'étions qu'au premier. L'allure de Max était un putain d'appel au sexe et quand je la vis discrètement zyeuter dans ma direction, je perdis définitivement tous sens de la raison.



" J'peux pas attendre. "



Grondais-je, autant pour elle que pour moi, avant de ne saisir fermement ses fesses pour la surélever. Elle couina contre mes lèvres qui ne lui laissèrent pas le temps de réfléchir et je n'eus aucun scrupule à la plaquer virulemment contre la paroi absolument gelée de cet élévateur. Avec impatience, je partais à l'assaut de ses lippes peintes en rose pâle et glissais vigoureusement ma langue entre elles, avide de leur donner un avant-gout de ce que je m'apprêtais à faire à leur propriétaire.

Alors que ses mains tiraient férocement sur mes cheveux, les miennes partirent à la recherche de ses cuisses qui encerclaient mon bassin. Grossièrement, je remontais le tissu délicat de sa satanée robe bonne à damner un saint, et ravalais difficilement un soupir de ravissement quand sa peau duveteuse glissa sous mes doigts.

Je continuais mon expertise charnelle avec avidité et frénésie, et sentis mon sexe se gorger de sang quand la pulpe de mes mains tomba sur son sous-vêtement. Je devinais rapidement qu'il s'agissait de dentelle et n'eus aucun scrupule à glisser mes mains sous elle, prenant à pleine main chacune de ses fesses. Je déliais nos lèvres pour la laisser gémir sous mes caresses et mordillais avec ardeur la peau tendre située à l'orée de son cou.

L'odeur de son parfum féminin s'engouffra avec délice dans mes narines et m'arracha contre mon grès un soupir sorti tout droit du fond de ma gorge. Mais à peine ai-je eu le temps de suçoter sa peau opaline qu'un grondement rauque fit vrombir ma poitrine ; aventureux, ses doigts délicats trouvèrent par-dessus mon jean mon membre gonflé, et entamèrent leurs caresses dans une lenteur sadique.

Un juron m'échappa quand je sentis une vague de plaisir s'abattre dans le bas de mon ventre ; putain, ce n'était décemment pas le moment de se la jouer précoce prépubère. En hâte, je rattrapais sa main entreprenante et la remontais à hauteur de mon visage pour qu'elle cesse cette torture – elle la reprendra plus tard. Par contre, moi, je ne pus assurément pas m'empêcher de lui rendre la pareille.

Plus qu'avide de la sentir jouir sous mes doigts, j'en glissais un sous le tissu raffiné de sa culotte et la contemplais avec bonheur se cambrer sous mon toucher. La chair de mon index glissa entre ses lèvres humides et trouva rapidement son bouton de chair, mais j'eus tout juste le temps de l'effleurer que ma brune comprima ses lèvres contre les miennes. D'abord lentement, j'amorçais des mouvements circulaires sur son clito et me ravissais de tous les gémissements qu'elle poussait à la lisière de mes lippes ; je les avalais avec désir et fus incapable de ne pas accélérer le rythme de mes caresses.

Ses ongles pourtant courts se plantèrent sur mes épaules avec fièvre, tandis qu'elle basculait fébrilement sa tête vers l'arrière. Ses yeux clos se plissèrent un peu plus à mesure que je la rapprochais dangereusement de l'orgasme, mais alors qu'elle s'apprêtait enfin à sombrer dans les abysses du plaisir, l'ascenseur s'immobilisa brusquement au onzième étage et ouvrit ses portes sur le couloir.



" Non, non, continue. " M'implora-t-elle, son minois angélique déformé par la frustration.



Tout aussi agacé qu'elle par cette interruption impromptue, je ne pus néanmoins pas continuer ; nous avions tout un pallier à traverser avant de rejoindre son appartement et l'idée que l'un de ses connards de voisins la voit dans cet état était impensable – je me réservais ce privilège.



" Crois-moi, je n'en ai pas fini avec toi. " Marmonnais-je avant de jeter un ultime coup d'œil au couloir désert.



Je me dépêchais de resserrer ma prise sur ses fesses rondes et la surhaussais sur mes hanches d'un coup bref. D'elle-même, ma brune comprima mon bassin entre ses jambes et alors que je marchais rapidement jusqu'à l'appartement où était écrit « Laurens » sur la sonnette, cette garce s'amusa à m'exciter davantage en faisant rouler lascivement son sexe le long de mon membre palpitant d'envie.

Je fulminais intérieurement, bien obligé de me contenir pour ne pas la baiser dans les parties communes, et augmentais ma cadence de marche. Sans crier gare, ses lèvres charnues vinrent glisser voluptueusement le long de mon cou et je perdis mon souffle quand sa langue s'aventura près de mon oreille. Mais avant qu'elle ne m'achève définitivement, je plaquais virulemment son dos dénudé contre le mur près de sa porte d'entrée. Elle couina de surprise et je me dépêchais de sauter sur cette seconde d'inattention pour prendre la parole.



" Les clefs, Max, vite. " Grondais-je, la gorge serrée tant je peinais à maintenir mes bas-instincts en cage.



Précipitamment – possiblement toute aussi empressée que moi, elle tendit sa main vers la poignée et l'ouvrit sans même débloquer la serrure. Je pris mentalement note de lui toucher un mot sur le fait que ce putain d'appart ne soit pas convenablement fermée, mais me ruais vers l'intérieur pour continuer là où nous nous étions arrêtés. Agilement, je donnais un coup de pied dans la porte qui se claqua bruyamment dans notre dos et m'engageais dans le long corridor en face de nous.

Les lèvres accaparées par celles de Max qui continuait de me taquiner perversement en me mordillant par instant, je manquais de m'effondrer sur un mur tant le supplice qu'elle m'infligeait expressément était en train de me ronger la bite. J'ouvrais la première porte qui tombait sous ma main et remerciais tous les putains de Dieux quand je découvris qu'il s'agissait d'une chambre.

Le lit aux draps blancs parut crier mon nom et je me hâtais d'aller vers lui, balançant Max dessus avant d'enlever mes pompes cirées et ma chemise. Tout comme moi, ma photographe s'activa de passer sa robe par-dessus sa tête et je crus franchement sombrer vers les bas-fonds de mon instinct lorsque je pus discerner malgré l'obscurité environnante, ses seins pointer divinement dans ma direction. Seulement habillée de sa culotte en dentelle et de ses talons, je pensais un instant que tout ceci n'était qu'un putain de rêve érotique.

Mais quand elle se redressa sur le matelas pour venir me sortir de ma transe et s'agripper à la ceinture de mon jean, je sus que tout ceci était putain de réelle. Ses mains adroites défirent habilement la boucle de mon jean ainsi que sa fermeture éclair, et le descendirent bas sur mes jambes, dévoilant mon foutu caleçons bon à exploser tant mon érection ne parvenait plus à y rester maintenue.

Par mimétisme, quand un fin sourire se dessina sur son visage faiblement illuminé, un rictus en coin vint se graver sur mes lèvres – que voulez-vous, je restais un homme. Et pourtant, n'appréciant pas particulièrement mon inactivité, je me libérais de mon jean qui tombait sur mes pieds et attrapais fermement la brune par les hanches pour ensuite la remonter sur le matelas.

En hâte, je plaçais mes coudes des deux côtés de son visage rougi et écartais ses cuisses avec mes genoux pour pouvoir m'y placer entre. Ses deux chevilles vinrent solidement appuyer sur le bas de mon dos et tandis que je suçotais avec avidité son téton tendu par l'excitation, j'inversais les rôles et laissais mon membre glisser le long de sa fente.

Et bordel, que c'était bon.

Ses doigts sauvagement enfoncés dans les muscles de mon dos me rappelèrent délicieusement que ce moment, j'en rêvais depuis des putains de semaines, et me convainquirent de me redresser sur le matelas. Ses grands yeux bleus s'écarquillèrent alors que sa respiration saccadée roulait encore le long de mes abdominaux. Et bon sang, cette foutue vision d'elle me parut irréelle.

Allongée sur des draps à la blancheur immaculée, ses cheveux sombres étalés sur son oreiller pareillement à une auréole au dessus de sa tête, ses seins  découverts n'attendant que ma bouche et mes doigts, les jambes suffisamment écartées pour que j'y vienne m'y réfugier ... Bordel, le monde aurait pu s'effondrer, rien n'aurait pu m'occulter cette vision si lubrique d'elle. J'aurai même pu payer pour la voir ainsi, si déridée et impatiente que j'assouvisse nos besoins respectifs.

Alors, je décidais de ralentir la cadence, résolu à ce que moment dur éternellement ; Après tout, je l'avais mérité, non ?

Lascivement, je saisissais les extrémités de son sous-vêtement et le baissais jusqu'à ses pieds pour finir par l'enlever complètement. J'en profitais pour défaire ses chaussures et pour embrasser l'intérieur de ses cuisses, remontant dans une lenteur sadique jusqu'à son intimité qui criait mon prénom. Tandis que mes lèvres se rapprochaient dangereusement de sa zone érogène, je relevais mes yeux pour l'admirer se tordre de plaisir. Ses yeux ingénus, quoique débordant d'une débauche évidente, me regardaient la faire chavirer avec désir et empressement.

Et quand enfin je posais ma bouche sur sa vulve, juste à l'endroit précis que j'avais négligé dans l'ascenseur, elle se tordit de plus belle, laissant sa tête sombrer dans ses oreillers. Je m'amusais à titiller son bouton de chair du bout de ma langue, savourant le simple fait qu'elle mouille en mon honneur. Ses gémissements et ses soupirs étouffés me confortèrent dans mes gestes et je me décidais à accélérer le rythme quand ses mains se suspendirent à la racine de mes cheveux, m'incitant tacitement à continuer de cette façon.

Lorsque ses jambes si mirent à trembler de plaisir, je n'eus d'autres choix que d'aplatir ses hanches dans le matelas. Son bassin se mouvait fiévreusement au rythme de mes coups de langue entreprenants et tandis qu'elle convulsait sous l'assaut de son orgasme fulgurant, je ne pus que la regarder de nouveau, satisfait de la voir geindre de plaisir grâce à moi et uniquement moi.

Un puissant et primitif besoin de la posséder entièrement me fit me dépêcher d'attraper mon jean où une capote – ne me demandait pas pourquoi je l'avais prise ce soir – était. Je retournais mes deux poches à vitesse grand V, profitant que ma brune soit encore dans les vapeurs de sa jouissance, et me hâtais d'enlever mon propre sous-vêtement. Je déchirais l'emballage avec précaution et déroulais le préservatif le long de ma verge méchamment raide.

Mon cœur s'emballa farouchement dans ma cage-thoracique quand je fus de nouveau au-dessus de Max. Ses grands yeux bleus déversaient tout un océan de désir et de plaisir, de candeur et de sentiments opposés, un pur appel à la luxure qui me retourna les entrailles autant qu'il me combla de satisfaction. Délicatement, alors que sa respiration déchainée continuait de roulait délicieusement sur mes lèvres, je dégageais les quelques cheveux qui parsemaient son visage.

J'embrassais d'abord finement le coin de ses lèvres, puis sombrais sur ces dernières en même temps que je m'enfonçais en elle dans un coup de boutoir. La délivrance que je sentis à ce moment-là fut incomparable, jouissive au summum. Une putain de délivrance qui me fit grogner autant de bienêtre que de plaisir démesuré au moment où je donnais un second coup de rein. Faisant écho à mes grondements gutturaux, Max, elle, soupirait d'aise. Ses paupières closes m'empêchaient de me perdre plus dangereusement en elle et je tombais de nouveau sur ses lèvres quand cela ne fut plus un soupir mais un cri qu'elle poussa.

Je fronçais mes sourcils, concentré sur le plaisir abyssal que me procurait l'étroitesse de son vagin. L'entièreté de mon bas-ventre se crispa au bout d'à peine quinze minutes tant je ne parvins pas à me maitriser. Une chaleur infernale naquit dans le creux de mes reins et se répandit dans le restant de mon corps avant de ne se centraliser sur mon sexe qui pilonnait ma brune dans un rythme déchainé.

Heureusement, il ne fallut pas plus de temps à Max pour exploser sous mon poids. Tandis que je marquais sa peau laiteuse d'un suçon noirâtre, ses deux petites mains vinrent farouchement s'accrocher à ma nuque alors que ses fesses se rehaussaient sur le lit pour approfondir notre échange. Sentant les muscles de son intimité se resserrer considérablement autour de moi, je titillais de nouveau son clitoris à l'aide de mon pouce pour la pousser plus dangereusement encore dans ses derniers retranchements.

Et alors que je perdais définitivement pied, envahi par une vague de chaleur indéfinissable dans l'ensemble de mon corps, elle jouissait à en perdre haleine, remuant ses hanches une dernière fois en cadence avec les miennes. L'impression d'imploser sous l'attaque de cet orgasme à la puissance inouïe me fit m'effondrer sur elle et m'empêcha de respirer convenablement de longues minutes durant. Ainsi positionné et complètement déconnecté de la réalité, la seule chose qui sut apaiser la trépidation de mes muscles fut la sensation exquise d'être allongé sur le corps moite de sueur de Max.

Ses mains encore liées autour de ma nuque continuaient de me cajoler, caressant dans une douceur prodigieuse la base de mon crâne. Son cœur battait encore si dangereusement vite que je pouvais le sentir frapper contre mon pectoral et je ne sus pourquoi, la voir si inoffensive, si démunie, me poussa à embrasser le haut de son front. Longuement.

Du moins, jusqu'à ce qu'elle se racle la gorge, me repousse délicatement et me susurre :



" Je vais prendre une douche. "


***


4h11.

4h16.

4h22.

L'heure défilait dans une lenteur horrifiante et le silence ne m'avait jamais paru aussi étouffant. Mais malgré cela, une insomnie ne m'avait jamais semblé aussi agréable. La légère brise qui s'engouffrait dans la chambre était spectaculairement apaisante et le corps tiède de ma photographe blotti contre moi était singulièrement tranquillisant. Son souffle régulier ponctuait ma nuit blanche et son visage placide distrayait mes pensées.

Couchée sur son côté gauche, Maxine s'était endormie immédiatement après qu'elle soit revenue de sa douche froide – glacée à en croire la fraicheur de sa peau, et qu'elle se soit réfugiée dans le creux de mes bras. Son geste affectueux m'avait étonné, moi qui m'attendais à ce qu'elle fuit l'appartement juste après ce qu'on venait de partager, mais je n'avais pas rechigné. Au contraire, je l'avais accueillie contre moi, encerclant solidement sa taille menue pour la contraindre à se rapprocher davantage.

Nous n'avions pas parlé, tous les deux plongés dans notre mutisme et nos songes. Elle avait naturellement fermé ses yeux et je l'avais tout connement observée, une fois encore. J'avais analysé ses lèvres qui, avec les heures, s'étaient dégonflées, son nez finement retroussé, et avait même trouvé une légère cicatrice que je n'avais jusqu'alors jamais remarquée.

Centrée sur le haut de son front, à l'endroit où ses cheveux commençaient à apparaitre, cette marque blanchâtre était toute en longueur, s'étalant sur un petit centimètre. Elle était à peine visible, pour ne pas dire invisible, mais elle m'avait intrigué. Trop haute et trop grosse sur son front pour être une cicatrice d'acné, elle provenait certainement d'une chute ou quelque chose du genre. Et nécessairement, je n'avais pas pu m'empêcher de me demander d'où elle venait.

Un peu comme celle qui recouvrait une majeure partie de son flanc droit. Celle-ci, bien plus grosse, m'avait déjà intrigué au préalable. Suivant le dessin de ses côtes, cette cicatrice boursouflée à la couleur blanchâtre, accapara mes pensées pendant presque une heure, éveillant un amas de questions et d'hypothèses toutes plus improbables les unes que les autres – même si quelque part, j'avais l'intime conviction que ça avait un lien avec ses problèmes comportementaux.

J'avais été tenté de l'effleurer, simplement par curiosité, mais je m'étais reculé dès que j'avais eu le malheur de la frôler : Max avait réagi au quart de tour dans son sommeil, son visage se crispant outrageusement avant de ne se détendre immédiatement. Toute sa peau s'était recouverte de chair de poule et, si je ne l'avais pas tenue fermement dans mes bras, elle se serait retournée sur le matelas. J'avais donc abandonné cette idée, résigné à découvrir d'où provenait cette marque indélébile et m'étais finalement relevé du lit, abandonnant toutes tentatives de m'endormir.

Alors, ainsi assis sur la bordure de son lit, j'observais simplement les quelques rares photographies qui était punaisées à son mur. Certaines d'entre elles étaient en noir et blanc, d'autres en sépia ou tout simplement en couleur. J'y reconnus plusieurs artistes, mais la plupart de ces visages m'étaient étrangers. Ce qui me marqua la plus fut l'absence évidente de sa famille sur ce mur ; aucune photo de Rose, ou même de ses parents que j'avais vus de loin hier, à l'entrée de son expo. Simplement des inconnus.

Un bruit provenant de je-ne-sais-où dans cet appart attira mon attention et m'arracha donc à ma contemplation. Je fronçais mes sourcils, curieux de connaître la source de ce son tapageur étant donné qu'Antoine m'avait garanti qu'il ramènerait Rose chez lui ce soir. Lorsque cette fois-ci, ce fut un juron qui se fit entendre, je lançais un coup d'œil à Max qui dormait encore paisiblement et me relevais discrètement du lit. J'enfilais mon jean qui jonchait le parquet et m'engageais dans cet interminable couloir, tout en veillant à ce que personne ne débarque dans mon dos.

Le silence anormal qui planait désormais dans l'appartement fit pulser mon sang dans mes artères, et bientôt, je fus assourdi par les battements tonitruants de mon cœur dans mon thorax. Prudemment, j'ouvrais toutes les portes que je croisais et lançais un regard circulaire dans toutes les pièces que je découvrais. Putain, mais cinq chambre pour deux sœurs, c'était réellement nécessaire ? Cette question me fit rouler des yeux ; bien sûr que non que cela ne l'était pas.

Lorsque j'atteignis ce que je supposais être le salon, je n'eus pas le temps de faire un pas qu'un crissement sous mes pieds me fit grimacer. Je venais de marcher dans une putain de flaque de je-ne-sais-quoi et tout mon foutu pied en était recouvert. Instinctivement, je sortais mon téléphone qui était encore dans mon jean et illuminais le dessous de mon pied. Mes yeux s'écarquillèrent et s'emplirent d'horreur lorsque je découvris que ce dit liquide était aussi pourpre que du sang.



" Putain, mais c'est quoi ce bord- "

" Salut. "



Rudement, je braquais mon regard en direction de cette voix enrouée qui venait de me parler et éclairais le visage de cette personne qui se tenait à moins d'un mètre de mon corps. Mon cœur menaçait d'exploser dans ma poitrine et je crus définitivement crever sur place quand je découvris Rose en face de moi, une saloperie de pyjama rose sur le dos et des chaussons en forme de tête de cheval sur les pieds.



" Merde, mais qu'est-ce que tu fous là ?! " Criais-je dans un murmure – Vous saisissez la nuance ? -, effaré de la découvrir aussi impassible en face de moi. Mes yeux s'exorbitèrent quand je découvris en plein centre de son abdomen une tâche rougeâtre qui détonnait farouchement avec le rose de sa chemise. " Putain mais tu saignes ! " M'étranglais-je, encore piteusement soumis à la précédente panique que je venais de subir.

" Non, c'est du vin rouge. J'ai renversé la bouteille tout à l'heure. Oh, ba d'ailleurs t'as marché dedans. " Gloussa-t-elle comme une idiote avant de ne me brandir une serpillère. Et c'est alors que je vis ses yeux, ses putains de yeux qui étaient en réalité gorgés de sang et où des vaisseaux sanguins avaient explosés.

" Rose, c'est moi ou t'es complètement pétée ? " Lui demandais-je, suspicieux, tout en lui arrachant des mains sa foutue serpillère ; elle ne tenait pas droit sur ses deux pieds sans ne pas vaciller sur le côté, alors elle n'était assurément pas en mesure d'essuyer un foutu sol.

" Ouais, complètement. Ça faisait un bail soit disant passant. " Pouffa-t-elle, hilare pour une raison qui m'échappait. " D'ailleurs, toi, qu'est-ce que tu fais chez moi ? "



Malheureusement pour elle, malgré son ton ferme, elle venait de perdre toute crédibilité à mes yeux. Son pyjama rose fuchsia était à gerber et ne parlons pas de sa voix nigaude qui ne la rendait que plus ridicule. Je soupirai excessivement, lésé de devoir faire le ménage à sa place, et ne pris même pas la peine de lui répondre. Du coin de l'œil je la vis joyeusement tituber jusqu'à son canapé et ne remarquais que maintenant les deux cadavres de bouteilles qui trainaient sur la table basse.

J'abandonnai ma serpillère sur le sol et partis la rejoindre quand elle manqua de se rétamer tête la première dans le meuble télé. Putain, et dire qu'il n'y a pas quatre heures, je prenais mon pied avec sa sœur cadette.



" Rose, tu peux t'asseoir, s'te plait ? Ta sœur pionce et j'aimerai que ça reste comme ça. "



Grommelais-je, et Dieu merci, la blonde obtempéra immédiatement. Elle se laissa nonchalamment retomber dans son sofa et je l'imitais, m'asseyant sur un siège en velours en face du sien. J'arquais un sourcil inquisiteur dans sa direction quand je la vis saisir une cigarette pré-roulée sur la table qui nous séparait et crus clairement rêver quand elle l'apporta à ses lèvres pour l'allumer à l'aide d'un briquet tout droit sorti de la poche de son pyjama en pilou. Dites-moi que je rêve.



" Tu te fous de ma gueule là ? " Lui demandais-je et sa mine faussement surprise m'agaça cruellement.

" Ne le dis surtout pas à Max. Si elle l'apprenait, elle ne se gênerait plus pour fumer à longueur de journée. "



S'il vous plait, dîtes moi que je rêve.

J'enfonçais mon visage entre mes mains et soufflais profondément, tentant vainement de calmer l'agacement qui commençait à bouillir dans mes veines. Il n'y pas deux foutues minutes, j'étais paisiblement allongé dans un lit, la meuf sur qui je fantasmais depuis des semaines, dans mes bras ... Et désormais, je me coltinais la grande sœur que je ne supportais plus, bourrée à souhait.

Dans le genre redescente de gaule, il n'y avait pas meilleur.

Quand je relevais finalement mes yeux, je dus me mordre ardemment la joue pour ne pas exprimer mon point de vue sur tout le ridicule de cette situation : Rose était en train de boire au goulot d'une bouteille de vin, vide, cherchant en vain une ultime goûte de ce Rouge hors de prix.

Pris d'une pulsion, je me penchais en avant pour lui arracher des mains et la fusillais du regard quand elle tenta de la me la reprendre effrontément. Gaminement, elle haussa ses sourcils et arbora une mine boudeuse, tandis que je me rasseyais dans le fond de mon siège.



" Tu n'es vraiment pas cool comme type. " Marmonna-t-elle.

" Ouais, t'as raison. De toutes manières, les mecs, c'est tous des connards. " Ironisais-je, les yeux clos pour ne plus avoir à la voir crapoter comme une adolescente qui fumerait pour la première fois. Manquerait plus qu'elle s'étouffe, putain.

" Non, pas tous ! " Rétorqua-t-elle, catégorique. " Antoine est génial. Deen et Mekra sont gentils. Doum's est drôle. Eff' et Framal sont cools. Toi, t'es chiant. Chiant et méchant. " Me reprocha-t-elle et j'eus envie de rire.

" Ça doit être ça. " Ricanais-je dans ma barbe, peu convaincu.

" En fait, tu ne vaux pas mieux que Dylan. À croire que ma sœur n'attire que les connards. "



Et ça fit soudain tilt dans ma tête. Un putain de déclic qui me fit me redresser subitement sur mon siège. Je ne sais comment, elle venait d'ouvrir une troisième bouteille, un vin blanc italien cette fois-ci, et déjà, elle buvait goulument la liqueur. Une gorgée, puis une quatrième. L'idée mesquine qui avait précédemment germé dans mes pensées m'empêcha de l'arrêter ; je l'observais simplement se saouler jusqu'à plus soif.

Rose avait des choses à dire, des foutues choses que j'avais besoin de savoir, qui me hantaient inlassablement pendant mes interminables insomnies. Hors, boire était aussi connu comme étant le parfait remède aux mensonges, n'est-ce pas ?

Mon dieu que c'était malsain comme idée. Heureusement, la petite voix fourbe dans mon crâne me chuchota que, cette idée, valait certainement mieux qu'une vie de leurres. Alors je n'ai rien dit. Je suis resté mutique, à croire que Max déteignait sur moi, et ai regardé pendant de longues minutes sa sœur ainée tenter de noyer ses problèmes.

Et quand elle reposa enfin la bouteille, vraisemblablement désaltérée, je posais mes coudes sur mes genoux et claquais furtivement des doigts pour attirer l'attention de la blonde qui ne devait certainement plus savoir comme elle s'appelait. Ses yeux explosés roulèrent jusqu'aux miens qui devaient flamboyer d'impatience, et prudemment, je lui demandais :



" Rose, qu'est ce qui est arrivé à Dylan ? "











Alors ? Vous avez aimé ? Vos esprits pervers sont rassasiés mdr ? Je vous avoue, j'étais tellement gênée de savoir que j'étais en train d'écrire une scène de cul avec Nekfeu, que j'ai préféré imaginer quelqu'un d'autre 😂

Enfin bref ! Pressée de voir vos avis les gars, ce genre de scènes explicites, j'ai énormément de mal à les écrire (peu de trop faire, de pas en faire assez, ou carrément sombrer dans le vulgaire), et évidement ... Rose 😏 Que pensez vous de ce petit épisode hehe ?

Allez bonne nuit,

Faites de beaux rêves, les babies 😘😈

-Clem

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