• Plume n°18 •
Coucou les babies ! Encore une fois, je publie tard, je suis désolée vraiment ! Qui plus est, c'est un long chapitre que j'ai eu énormément de mal à écrire et dont (encore une fois) je ne suis pas particulièrement satisfaite. Mais bref, j'ai beaucoup de choses à vous dire en bas !
Bonne lecture !
Nekfeu
➰
" Mec, je te parle ! "
D'un claquement de doigts sous mes yeux, Deen parvint à merveille à m'extraire de mes pensées. Ces derniers temps, comme depuis mon incroyable découverte sur le trépidante petite vie merdique de Maxine Laurens, j'étais hanté par un nombre impensable de questions, de doutes et par une aspiration quasi nocive à vouloir tout savoir sur cette foutue brune dépressive sur les bords. Même mes insomnies ressemblaient à des putains de cauchemars sans fin où la seule chose que j'étais en mesure de faire, était de regarder ma voisine de lit pioncer l'air de rien, se foutant bien de ma présence.
Hier encore, à Montpellier, la muette m'avait magistralement ignoré tout du long de la journée ; pas un son, pas un regard, pas un frôlement involontaire ... Simplement et durement une ignorance des plus totales. Bien évidemment, elle nous avait accompagnés à mon interview ainsi qu'à mon concert, mais elle était restée de glace, mutique et renfermée ; plus silencieuse que la Faucheuse en personne, errant entre mes potes, sa sœur et moi-même sans jamais nous accorder un brin d'importance.
En un mois passé à ses côtés, elle ne m'avait jamais paru aussi loin et aussi proche à la fois ; c'était foutrement déroutant. Elle était là, collée à nous ou nous collés à elle, mais elle semblait si pensive que personne ne semblait oser la déranger dans ses songes. Elle s'était immergée tête la première dans ce monde si privilégié qu'elle bâtissait et consolidait un peu plus chaque jour ; un même monde où personne, pas même-moi – si ce n'est quand je force le passage, pouvait pénétrer.
Un peu comme maintenant, finalement.
Présentement dans le bus nous menant à Biarritz, nous n'étions plus que cinq à ne pas s'être encore couchés : Bigo, Alpha, Eff', elle et moi. Elle, qui, comme à son habitude, s'était excentrée de notre petit groupe, ratatinée dans son siège attitré - celui près de la fenêtre, ses longues ondulations brunes négligemment rabattues devant son visage et des écouteurs dans les oreilles. Ses yeux semblaient absorbés par le spectacle se déroulant derrière la vitre, comme envoûtés par le manteau céleste que la nuit avait enfilé il y a quelques heures désormais.
Et contrairement à ce que je pensais, elle ne s'était pas endormie, elle était simplement ... Loin. Putain de loin, même.
" Qu'est-ce que tu m'disais ? " Marmonnais-je, détournant enfin mes orbes de la silhouette gracile de ma photographe.
" Je te demandais à quoi tu pensais. " Il réitéra et je soupirai abusivement, contrarié à l'idée de lui dire réellement à quoi je pensais en permanence.
" A la muette. Je me demandais à quoi elle pensait. " Finissais-je pour admettre, lésé de me rendre compte que, même à voix haute, je n'avais qu'elle à la bouche.
Mon pote acquiesça d'un vague hochement de tête, tout aussi pensif que moi et releva distraitement ses épaules, l'air de vouloir me faire comprendre que lui non plus n'en savait rien. Qui en savait quelque chose, de toutes façons ? Qui, si ce n'est elle-même, saurait un jour ce qu'elle trame secrètement à longueur de journée ? Personne.
Et c'était incroyablement rageant comme sensation : vouloir tout savoir, mais n'avoir que l'espoir de savoir.
Car concrètement, même si cette simple idée m'exécrait, j'étais conscient qu'à part en forçant le porte d'entrée, le monde de Max était infranchissable ; cette garce y tenait trop pour y laisser passer quiconque. Et ça, je l'avais compris quand j'avais eu le malheur de la suivre jusqu'à sa putain de psy : l'hématome noirâtre sur ma joue ne me rappelait que trop bien que personne, et surtout pas moi, n'entrait dans son univers si précieux sans sa permission.
" A des choses qu'on ne saura certainement jamais. " Me sourit tristement mon kho, possiblement navré pour moi et ma curiosité intarissable. " Ce que j'comprends pas, c'est pourquoi tu continues à vouloir savoir ce genre de choses alors que vous vous détestez depuis le début. Y'a pas de logique dans ce que tu fais et ce que tu dis, Nek. "
Non, il n'y avait pas de logique ; il n'y avait aucune putain de logique dans mes raisonnements et mes émotions. Simplement un bordel monstre qui finissait par me perdre moi-même, m'abandonnant dans un coin de mes pensées chaotiques et contradictoires. C'est dire comme je manquais cruellement de logique, putain.
" Tu peux pas comprendre, elle est pas pareille quand on est que tous les deux. " Je grimaçais en me rendant compte de l'absurdité de ce que je m'apprêtais à dire, mais étonnement, je pensais avoir besoin d'un avis extérieur pour m'aider à me refoutre les idées en place. Et Deen était certainement le mieux placé pour me parler d'elle. " C'est débile à dire, mais elle change de personnalité en fonction de si elle est en public ou non. Enfin, j'veux dire, quand on est rien qu'elle et moi, elle est presque ... Gentille. Même si la plupart du temps je peux pas la voir en photo, elle reste gentille certaines fois. Et je l'aime presque bien dans ces moments là. Mais tu peux pas savoir comme c'est frustrant d'apprécier une meuf dont je ne saurai jamais rien. "
Concluais-je durement, finalement conscient que même Deen ne pourra jamais rien y faire ; elle était ce qu'elle était, même si ça me faisait spectaculairement chier de l'admettre. Spontanément, désespéré de me rendre compte que j'étais dans une impasse, j'enfouissais rudement mon visage dans mes mains et massais pensivement mes tempes douloureuses, alors que Deen à mes côtés observait minutieusement Maxine en diagonale de nous.
" Je suis persuadé que ça un lien avec sa sœur ou son ex, peut-être même les deux. " Souffla-t-il et je redéposais immédiatement mon attention sur lui, curieux de connaître son hypothèse et aussi un tantinet soulagé de savoir que je n'étais pas le seul idiot à imaginer ce qu'il avait bien pu se passer dans cette famille de barges. "Ça m'arrive de parler avec Rose, et ... J'sais pas, y'a un truc de louche avec elle. Elle se braque dès qu'on parle de sa sœur, elle est ultra évasive quand on essaye d'aborder le sujet de ses parents ou de son ancien job. Et quand on lui demande ce qu'il l'a poussée à suivre Max dans son boulot, elle change de version en permanence. Je l'aime bien, Antoine a l'air de bien la kiffer aussi mais ... Elle m'inspire rien. J'sais pas pourquoi, mais je suis persuadé que tout ça, ça un lien avec le problème de Max. "
Tout du long sa tirade, comme deux parfaits idiots en quête de réponses, nous avions contempler la clef de toutes nos interrogations. Belle ? Elle l'était à en mourir. Sournoise ? Pire qu'elle, relevait de l'impossible. Manipulatrice ? Elle dépassait les politiciens en tous points. Secrète ? Incontestablement, Max était la femme la plus énigmatique qu'on m'avait donnée à voir dans toute ma chienne de vie.
Elle le portait sur elle, le poids de son silence ; comme un fardeau qu'on trainerait au quotidien, son mutisme éveillait chez les uns et les autres une soif inapaisable de connaitre d'où lui venait cette façon si singulière de se comporter en public. Involontairement, elle aiguisait nos curiosités maladives.
Et fatalement, on ne pouvait que se demander : Qu'était le putain de secret des Laurens ? Un secret si lourd, qu'elle ne pouvait même en parler à ses potes ?
***
" Rose, je peux te parler ! " Criais-je tout en trottinant vers la blonde qui marchait dignement vers le restaurant où nous allions déjeuner tous ensemble. J'arrivais à sa hauteur et ouvris la bouche avant de ne la refermer immédiatement quand je remarquais qu'elle était au téléphone.
" Non. (...) Elle continue, en effet. (...) Si, quelques-uns mais je ne suis pas certaine que ça ait un rapport avec ça. (...) Ecoute, je peux pas trop parler là. "
Je souriais effrontément quand je compris que c'était à cause de moi que l'ainée Laurens ne pouvait pas s'exprimer librement avec son interlocuteur, ce qui ne manqua pas de la faire rouler des yeux.
" Je lui dirai, mais tu la connais, elle ne le fera surement pas si tu ne la rappelles pas toi-même. (...) Très bien, je t'embrasse, papa. (...) Ouais, moi aussi. " Tout en soupirant excessivement, elle raccrocha finalement et enfonça rageusement son téléphone dans son sac à main haute-couture. Puis, possiblement contrariée par mon irruption, elle m'accorda enfin une moindre importance. " Qu'est-ce que tu veux ? " Cracha-t-elle, accélérant sa cadence de marche pour me semer. Pas de chance, j'étais tout aussi borné qu'elle.
" Que tu répondes à une de mes nombreuses questions, princesse. Si tu permets, bien évidemment. " Ironisais-je, franchement railleur alors qu'elle me lorgnait agressivement par-dessus son épaule.
" Je ne te permets pas. Mais quelque chose me dit que tu le feras quand même ; alors je t'en prie, pose-moi ta question. "
" C'est dingue comme tu me connais bien, Rosie. " Chantonnais-je, hilare de la voir me haïr presqu'autant que sa sœur cadette. " L'autre soir, tu nous as parlé de l'ex de Max, Kylian, Julian, Dylan ... Je m'en branle, tout ce que je veux savoir, c'est comment ça s'est fini entre eux ? "
Brusquement, elle s'immobilisait sur le bêton et je ne remarquais sa soudaine immobilisation qu'après avoir fait quelques pas en avant. Ahuri par sa réaction excessive, je revenais sur mes pas pour lui faire face, évitant les quelques passants qui circulaient paisiblement autours de nous, et fronçais mes sourcils quand je vis sa mine contrite et furieuse ; un affreux mélange qui disgraciait complètement les traits féminins de son visage.
" Pourquoi tu veux savoir ça ? " Siffla la blondasse après que je me sois rapproché d'elle et je penchais pensivement la tête sur le côté ; elle n'aurait pas réagi comme elle venait de le faire si elle n'avait rien à cacher, pas vrai ?
" Simple curiosité, je suis naturellement curieux. " Répliquais-je spontanément.
" Ma sœur ne t'a jamais dit qu'être curieux était un très vilain défaut, Nekfeu ? " Elle continua sur le même ton, et je crus discerner une teinte d'angoisse dans le fond de sa voix suave.
" Comment ne pas l'être en votre compagnie, Laurens ? " Répondis-je du tac au tac.
" Mêle-toi de ce qui te regarde, chéri, ou crois-moi, ça te retombera dessus. "
Malgré le moment importun, je laissais un rire sonore fuir ma bouche après quelques secondes de silence. Sa menace était on ne peut plus ridicule, mais l'intention était bonne. Malheureusement par cette blondinette, son agressivité et son soudain manque de retenu venaient de me mettre farouchement la puce à l'oreille. Deen avait sacrément raison : l'ex de ma photographe ainsi que sa sœur ainée avaient un putain lien avec son comportement actuel.
" Et pourquoi ça, chérie, t'as des trucs à cacher ? T'as couché avec, peut-être ? " Ricanais-je sinistrement.
" T'es complètement malade, Ken. " S'éberlua-t-elle, les yeux grands ouverts tant ma précédente réplique l'avait rebutée.
" C'est pourtant simple comme question, non ?Je vais réellement commencer à croire que t'as baisé avec son mec, prin- "
" Il l'a quittée ! " Explosa-t-elle virulemment, claquant bruyamment ses deux mains manucurées sur ses cuisses. " Il a quitté ma sœur le jour de son vingt-et-unième anniversaire, Nekfeu, du jour au lendemain. Il a disparu dans la nature après ça et n'a jamais donné de nouvelles ! Ce toxicomane est surement mort dans une cave, alors non, je n'ai pas couché avec, Ken ! T'es content ? Je peux y aller, ou tu comptes continuer ton interrogatoire dans une rue bondée de personnes qui nous regardent de travers ?! "
" Pourquoi je suis persuadé que tu mens ? " Soufflais-je, intéressé de savoir d'où provenait cette singulière lueur d'inquiétude qui régnait en plein centre de son visage.
" Parce que tu es barge ! " Gloussa-t-elle nerveusement, les yeux fous, dansant dans le vide comme une foutue aliénée prise de frénésie. " Tu es barge, Ken ! Tu n'es rien pour ma sœur, rien si ce n'est un modèle photo pour quelques mois, tu t'en rends compte de ça, au moins ? Tu le sais que pour elle, tu n'es qu'un visage derrière son objectif, pas vrai ? J'espère que tu le sais, car tu risques de tomber de très haut dans le cas contraire ! Dès que ta fichue tournée sera terminée, elle t'oubliera comme elle oublie tous les artistes qu'elle suit, parce que si moi je ne suis rien sans elle, toi, tu n'es rien pour elle ! "
Je reculais ostensiblement, pris de court face à ses mots si étrangement douloureux. Son cri avait fatalement attiré l'attention de quelques personnes qui semblaient m'avoir reconnu – elle, non, car elle n'était personne, et je dus faire preuve d'un calme olympien pour maitriser les démangeaisons dans ma main qui ne souhaitait qu'une chose : attirer dans sa belle gueule de sainte nitouche aux sous-aspects de pute invétérée.
Dans ma colère, mes lèvres se pincèrent, mes narines se dilatèrent, mes mâchoires se crispèrent et je baissais les yeux au sol alors que je marchais dangereusement jusqu'à elle. Lorsque ses talons hauts apparurent dans mon champ de vision, j'estimais être suffisamment près d'elle pour pouvoir déverser toute ma haine à son égard sans me faire trop remarquer et commençais avec un plaisir malsain ma tirade.
" Tu veux que je te dise une chose, Rose ? A la différence de ta sœur, tes mots ne m'effleurent même pas l'esprit. " Mensonge ! Hurla ma conscience, mais je la foutais sous silence immédiatement. " Tu n'as aucun impact, aucun tact et aucune personnalité ; juste un bon toutou qui suit sa sœur n'importe tout, faute d'avoir trouvé mieux à faire de sa vie de bourges. Tu n'as pas d'amis, ta sœur te hait, et je suis pratiquement sûr que même tes chers parents ont du mal à te supporter. Tu pètes plus haut que ton cul, tu es frigide, sans âme et sans caractère. Tu puises ta force dans les faiblesses des autres, et je me demande encore quel est le pire : le fait que tu te sois rabaissée à faire ce genre de choses pour exister dans l'ombre de ta sœur, ou le fait que tu n'es rien d'autre à faire dans ta petite vie toute tracée ? "
Lorsqu'une larme dévala à toute vitesse le bombée de sa pommette, le plaisir incomparable que je puisais dans sa détresse s'intensifia considérablement. Depuis le temps que je rêvais de lui remettre les idées en place, la voir si démunie en face de moi était démesurément jouissif.
Alors certes, sa sœur m'avait peut-être dans sa poche, mais elle, elle mangeait dans ma main.
" Tu es une menteuse, Rose, une putain de menteuse endurcie. Et même si ta chère petite sœur ne vaut pas mieux que toi à ce sujet, elle a au moins le mérite de se taire quand il le faut ; elle ne ment pas ouvertement à tout le monde comme toi tu le fais en permanence. Et – attends, comment tu disais déjà ? Ah oui. Pour reprendre la réplique fétiche de votre famille : Les silences sont certaines fois préférables aux mots. "
Terminais-je et cela ne manqua pas de le faire tressaillir sur place ; à moins que cela soit un sanglot, mais peu importait, j'étais bien trop satisfait de la voir si déboussolée en face de moi, à cause de moi. Je plissais mes lèvres vers le bas, la considérais de haut en bas une dernière fois avant de ne remettre mes lunettes de soleil qui pendaient sur le col de mon tee-shirt.
Je tournais les talons après qu'elle se soit faiblement essuyé les joues et me fis intimement deux promesse après que je me sois suffisamment éloigné d'elle : Comprendre tout le bordel que subtilisait cette famille aux yeux du monde, et m'assurer que Max ne disparaitrait pas de ma vie après la fin de la tournée.
C'était foutrement trop complexe à admettre et à expliquer, mais j'avais bien trop besoin d'elle pour la laisser disparaitre elle aussi.
Mollement, je reprenais ma marche vers le petit restau' où tous mes potes semblaient déjà être et enfouissais mes mains dans mes poches à la recherche d'une cigarette ; me détendre était fondamental si je ne voulais pas m'attirer les foudres de la petite sœur. J'en prenais finalement une de mon paquet et ne tardais pas à l'allumer, savourant la caresse embrasée et empoisonnée de cette toxine délicieusement addictive.
Après quelques minutes, je parvins enfin à retrouver le pub où tous mes potes étaient attablés. Je remarquais immédiatement Max qui, comme à son habitude, était auprès de Deen, la tête délicatement posée sur son épaule tandis que lui parlait avec Eff. Je marchais hâtivement jusqu'à elle sans même m'en rendre compte, sa voix et sa présence me manquant trop.
Bon sang, depuis quand étais-je aussi ... putain de niais ?
Je saisissais une chaise libre et la plaçais sans réclamer mon dû à ses côtés, posant le siège en plastique sans discrétion pour qu'elle remarque bien mon arrivée imminente et cela ne rata pas : elle sursauta soudainement, surprise et se redressa abruptement sur son siège. Ses yeux s'écarquillèrent après que je me sois laissé retomber nonchalamment dans mon siège, puis se mirent à rechercher activement dans les alentours celle que je supposais être Rose.
" Ta sœur est partie faire un tour, la muette. T'en fais pas, elle va revenir. "
Marmonnais-je lestement, tout en me concentrant sur la carte des menus. Plus cette garce serait loin, mieux je me porterai. Et cela valait aussi pour Max, particulièrement maintenant que j'étais persuadé que sa soeur cachait quelque chose. Quelque chose de très gros.
" Au fait, tu es supposée jouer le rôle de la meuf vénère en ce moment ? " Je lui demandais distraitement et je la vis froncer des sourcils, ne comprenant pas là où je voulais en venir. Je soupirai tout en faisant glisser la carte sur la table et posais mes yeux dans les siens dubitatifs. " Parce que, bon, ça va faire deux jours que t'as pas ouvert tes jolies lèvres pour dire un mot. "
Doucement, profitant qu'elle ait pour une fois ses cheveux détachés, je remettais convenablement une de ses mèches derrière son oreille et essuyais la petite poussière qui logeait sur sa pommette. Tout du long de l'opération, elle ne broncha pas, m'observant simplement de coin de l'œil tandis que ses joues se coloraient d'une jolie teinte de rose. Elle était mignonne, ainsi dépourvue devant moi.
" Je fais finir par croire que tout ton petit manège est à cause de moi et ma sympathique découverte sur tes ennuyeuses sorties chez le psycho- "
" Mon monde ne tourne pas autour de toi, Nekfeu. " S'empressa-t-elle de m'interrompre et, putain, que c'était bon d'entendre sa voix. Un sourire nigaud s'incrustera sur mon visage tandis qu'elle écartait ma main de sa joue, visiblement saoulée que j'ai remis ce sujet si délicat sur la table.
" Non, heureusement d'ailleurs. Mais bon, ça ne devrait pas tarder. " La taquinais-je, mais elle ne parut pas comprendre mon sens de l'humour puisqu'elle roula insolemment des yeux. " Bref, tu ne t'es pas excusée pour le joli bleu sur ma joue, et pourtant, il me semble que tu m'avais promis de le faire ? "
" J'ai menti. " Marmonna-t-elle, les yeux plantés sur ses deux mains alors que ses deux jambes commençaient à trépigner sur place, battant le sol dans un rythme frénétique.
" Oh, pas grave. Je commence à avoir l'habitude de tes mensonges, bébé. Et c'est d'ailleurs pour cette raison ... " Chantonnais-je, subitement empli de satisfaction. " ... que je te propose un pacte que tu ne seras pas en mesure de refuser. "
Tout comme moi avec sa sœur, les muscles discrets de ses mâchoires se tendirent brusquement sous son épiderme alors qu'elle expirait profondément par le nez, très certainement dans une tentative de calmer ses sautes d'humeurs incessantes. Les tremblements de ses jambes s'accélèrent alors que ses petits doigts frappaient incessamment le métal de la table. Ses réactions excessives me firent doucement glousser et je me penchais un peu plus dans sa direction pour pouvoir lui chuchoter ma proposition au creux de l'oreille.
" Toi et moi, on sait pertinemment que tu veux garder secret tes visites quotidiennes chez tous tes connards de psychologues. Après tout, c'est ton choix, être barge n'est pas forcément facile à porter tous les jours. Mais voilà le pacte : si tu ne veux pas que je balance tout ça à table, immédiatement, tu m'accordes un rendez-vous. Rien que toi et moi, où tu seras obligée de parler comme le font toutes les personnes civilisées sur cette planète. Pas un silence pendant toute la soirée : tu devras répondre à toutes mes questions, indiscrètes ou non. Et comme je suis un connard, je te demande d'accepter ma proposition avec le sourire. "
Je lui dévoilais mes dents lorsque sa tête se braqua furieusement dans ma direction ; de la putain de fumée aurait pu sortir de ses narines, ça ne m'aurait pas étonné. Elle fulminait littéralement, l'entièreté de son visage était empourprée par la colère alors que je pouvais entendre d'ici ses dents grincer désagréablement entre elles.
Pour ma part, je dégoulinais d'une plaisir aussi inconditionnel qu'inespéré. Il n'y a pas quinze minutes, j'enrageais à cause d'une Laurens pleurnicharde perchée sur des hauts talons, et actuellement, j'émiettais sadiquement la patience d'ores et déjà fragile de la seconde Laurens sans un brin de culpabilité.
Certaines fois, j'enviais la facilité avec laquelle la Vie nous renvoyait le revers de la médaille ; le karma était un doux connard que je vénérais dans bien des aspects. À condition qu'il joue en ma faveur, bien sûr.
" Tu n'es qu'un idiot. " Cracha-t-elle avec tant de véhémence dans la voix que cela ne me fit que sourire davantage.
" Un idiot avec qui tu passeras la soirée de demain soir, poupée. " Répondis-je, une once de malice non-divulguée peinte sur ma figure.
" Je te jure que – "
" Chut, économise ta salive pour demain, la muette, t'en auras plus besoin que maintenant. "
Je me remettais sur mes deux pieds promptement tout en lui adressant un clin d'œil espiègle et me dépêchais de lui embrasser clandestinement le haut de son front lorsque je la vis rouvrir sa bouche si fascinatrice pour proclamer son mécontentement.
Et là, ainsi relevé auprès d'elle, je ne me rendis compte qu'après coup, de ce que je venais de faire.
Mon geste aussi spontané qu'irréfléchie la désarçonna tout autant que moi et, comme les deux bons idiots empotés que nous pouvions être certaines fois, nous restâmes immobiles un long instant, les sourcils froncés à cause de notre ébahissement tandis que mon cœur s'exaltait grièvement dans ma cage-thoracique.
Je secouais furtivement la tête de droite à gauche pour nous sortir elle comme moi du malaise intense qui s'intensifiait entre nous et repartais en direction de la chaise qui m'était originellement destinée avant que je ne m'impose à ses côtés.
Ma tête débordait de reproches qui m'étaient destinées et j'eus la furieuse envie de ma gifler ; je m'étais bassement laisser aller dans mon putain de besoin de la toucher en permanence et nous voilà, comme deux abrutis, la bouche en cœur alors que pour la première de notre relation j'avais laissé sous-entendre à travers mon geste si ... mignon, qu'il n'y avait pas que de la haine et du cul entre nous. C'était foutrement ridicule !
Sentant encore son regard ahuri peser sur ma satanée personne, je caricaturais mon désintéressement en entamant une discussion vide de sens avec Mek' et Fram'. Mais cela ne l'empêcha pas de détourner les yeux. Au contraire, je crus même la voir sourire un instant, un rictus purement moqueur qui m'enragea intérieurement. Dieu merci, sa foutue sœur débarqua enfin après quelques minutes et s'installa en silence à ses côtés.
Un mutisme qui sut à merveille accaparer l'attention de Max, puisqu'elle se désintéressa enfin de moi.
" Il vient de se passer quoi avec Max là ? " Me chuchota discrètement Antoine à ma gauche pour ne pas attirer l'attention. Je fermais d'abord mes paupières, désespéré que quelqu'un d'autre ait remarqué ma fragilité et ma débilité débordante et finissais par mentir :
" Rien d'important. "
Rien d'important, si ce n'est la cruelle démonstration de mes sentiments naissants à son égard. Et ça, c'était l'amorce de tout un tas de complications pour la suite des évènements.
***
Dans un geste machinal, je peaufinais les ourlets de mes manches de chemise et observais furtivement ma réflexion dans le petit miroir du taxi. Le concert s'était achevé il y a quelques heures désormais et d'un commun accord, nous avions décidé d'aller fête la fin de la première partie de la tournée dans une boite plus ou moins huppée de Biarritz. En effet, demain à la même heure, nous serions de nouveau sur Paris pour deux semaines, et l'envie d'immortaliser les dernières semaines s'était imposée d'elle-même dans nos esprits.
Même Maxine n'avait pas rechigné à nous accompagner – une première, et je me languissais de la voir vêtue autrement que dans son traditionnel jean-sweat-baskets. Tellement, que lorsque notre chauffeur nous déposa, je me ruais presque sur la poignée, déboulant dans cette rue à l'ambiance festive tel un abruti à la recherche de sa copine égarée. Ouais, nous avions dû commander deux taxis compte tenu de notre nombre, et cela va de soi, que cette putain de photographe avait préféré monter dans celui où Deen allait ; pas le mien.
" Rose vient de me prévenir, ils sont déjà à l'intérieur. " Clama Antoine à ma droite tout en rangeant son téléphone et son portefeuille dans ses poches après avoir payé notre chauffeur.
" Putain, je mets une de ses mines ce soir ! " Pouffa Framal et je ne pus qu'acquiescer : moi aussi, il fallait que j'oublie le temps de quelques heures mes incontestables sentiments envers Max.
Sans tarder, après que tout le monde soit sorti du taxi, nous rejoignîmes l'entrée de cette boite de nuit où une musique tapageuse y émanait et laissâmes Antoine gérer notre entrée avec le videur. Peu de temps de temps après, Hulk version taille humain nous laissa rentrer, et dès lors, une jeune-femme que je supposai être l'hôtesse de la soirée nous accueillit, sourire enjôleur sur le coin des lèvres. J'ignorais son attitude provocatrice, concentré sur la marée humaine qui se mouvait allégrement au grès de la mélodie entrainante de Bruno Mars, désespéré de ne pas voir la silhouette menue de Max à l'intérieur.
Putain, j'étais ridicule.
" Vos amis sont à l'étage, Messieurs. Voulez-vous que je vous y accompagne ? " Minauda-t-elle auprès des deux frères, mais je ne pus m'empêcher de répondre à leur place.
" Non, ça va aller, merci. "
Sa gueule se décomposa le temps d'une vulgaire seconde, mais elle reconstruisit bien rapidement son masque de sympathie après que je lui ai adressé un sourire faussement séducteur ; faute de pouvoir la baiser, je pouvais toujours la laisser espérer.
Après quoi, je repris mon chemin en direction des escaliers qui menaient à une petite estrade suffisamment en hauteur pour nous permettre de surplomber la salle. Trois par trois, mes potes sur mes pas, j'escaladais ces marches sans prêter attention à la chaleur humide, pour ne pas dire suffocante, qui régnait dans les lieux, puis marchais jusqu'à la table du fond où je reconnus immédiatement la chevelure blonde de Rosie garce.
" Vous en avez mis du temps ! " Beugla Moha par-dessus la musique, tout en me frappant dans la main. Je répondais rêveusement par l'affirmative, que très peu attentif à tout l'enthousiasme qu'avait produit notre arrivée.
A vrai dire, je n'étais plus qu'obnubilé sur la vision quasi pornographique qui se dessinait en face de moi. De profil à nous, accoudée à la rambarde et les yeux verrouillés sur les corps dansant en contre bas, ma photographe ne se rendit même pas compte de notre présence. Un oubli temporaire de ma personne qui me permit à moi, de nourrir mes fantasmes tous mes plus prodigieusement libidineux les uns que les autres.
Habillée d'une robe diablement bien dessinée pour ses courbes, le tissu en satin noir du vêtement tombé au milieu de ses cuisses et laissait deviner à la perfection le galbe de ses fesses. Ses interminables cheveux bruns avaient été bouclés et recouvraient l'intégralité de son dos, m'empêchant de voir à ma guise le léger dos nu de sa robe. Dans la continuité de ses jambes, une paire d'escarpins à la couleur plus ou moins clair prônaient à ses pieds et, dans ses mains, se trouvaient un verre que je devinais contenir du whisky.
Son dos légèrement cambré en avant faisait ressortir son cul à merveille, et lorsque ses orbes cristallins tombèrent enfin dans les miens, je me sentis vaguement chavirer dans un déluge de plaisir démesuré. Je restais béatement figé à quelques pas d'elle, l'observant comme un enfant contemplerait sa nouvelle console de jeu, humidifier ses lèvres peintes en rouge sang du bout de sa langue, puis apporter son verre à sa bouche.
Lentement, bien trop lentement putain, elle absorba la liqueur restante et redéposa le récipient sur une petite table à ses côtés. Obnubilé par l'aura charnelle qui planait autour d'elle, je fonçais tête baissée dans son jeu pervers et souriais lubriquement lorsqu'elle fit glisser son index sur sa lippe, essuyant l'humidité qu'avait laissé le whisky dessus. Puis, elle m'accorda le coup de grâce en suçotant la pulpe de son doigt, discrètement et dans une lenteur relevant de la torture.
Je tassais douloureusement mes mâchoires entre elles pour empêcher mon sang de refluer à toute vitesse dans ma bite, et perdis de mon sang froid quand un sourire fier gravita sur son visage. Dans une délicatesse sans pareille, elle se redressa et marcha jusqu'à moi qui n'avais toujours pas cillé. Lorsqu'elle fut à ma hauteur et que sa main glissa lascivement sur mes pectoraux, je crus pendant une seconde qu'elle allait m'entrainer avec elle sur la piste de danse.
Mais c'est dire comme je m'étais trompé.
" Et si j'allais me trouver une Caroline pour la soirée moi aussi ? "
Ria-t-elle sombrement tout en continuant sa marche jusqu'aux escaliers d'où je venais. Je perdis cruellement de mon assurance quand son coutumier rictus vengeur se dessina sur ses lèvres et qu'elle disparut au même moment dans les marches. Encore ankylosé par l'excitation aussi titanesque qu'éphémère que je venais de subir, je ne comprenais le sous-entendu de sa phrase qu'après un instant de réflexion. Et dès que cela fit enfin tilt, mon putain désir fut méchamment balayé par la jalousie.
Elle n'oserait pas, pas vrai ?
Immédiatement, les nerfs en feu, je me penchais sur la rambarde pour tenter de la voir parmi tous ses connards de frotteurs et meufs en chaleur, et ne la vis qu'après un moment, dansant juste devant mes yeux. En plein centre de la pièce, ses paupières étaient closes alors qu'elle roulait voluptueusement des hanches en rythme avec la musique et que ses mains peignaient ses cheveux en arrière pour dégager son visage.
La lumière rougeâtre des spots ne la rendait que plus bougrement aguichante et bien évidemment, il ne fallut que très peu de temps pour qu'un homme ne vienne se coller à elle. Et dès que le contact fut établi entre leur deux corps, ses grands yeux de biches se rouvrirent et me lorgnèrent malicieusement, me promettant silencieusement que, si, elle allait le faire et par pure vengeance : Elle me rendait méchamment la monnaie de ma pièce pour le coup bas que je lui avais fait avec Caroline, cette brune que j'avais ramenée à son expo juste pour la faire chier.
Un puissant sentiment de possessivité explosa dès lors dans mes pensées, poussant impitoyablement ma raison dans un coin reculé de mon esprit et je dus m'empêcher d'intervenir en m'agrippant férocement à la rambarde en bois ; j'avais une notoriété florissante désormais, les conflits en public ne m'étaient plus permis, surtout pas pour une meuf qui, tout comme moi, avait une réputation à tenir.
Alors je me résiliais, et me contentais de n'être qu'un satané spectateur de sa vengeance, piteusement soumis à ma jalousie et ma possessivité maladive. Max aurait toujours le dernier mot et je ne commençais que maintenant à le comprendre ; je ne l'aurai pour moi que le jour où elle m'y autorisera.
Et j'avais bien peur que ce jour n'arrive malheureusement jamais ...
... A moins que je ne décide de la jouer autrement.
➰
Re ciouciou ! Alors qu'en pensez-vous ?
Personnellement, je n'en suis pas pleinement satisfaite, même si quelques éléments du chapitre sont importants. 🤔😏
Aussi, donc ce que je voulais dire c'est que (svp vous moquez pas de moi mdr) j'ai comme depuis quelques mois la ... Mononucléose 👏 Je fais actuellement une rechute et je suis donc fatiguée en permanence (pour celle qui connaisse un peu le délire de ce virus, tmtc mdr). De ce fait, rentrant d'ici peu dans une période d'examens blancs, j'ai peur de ne pas réussir à tenir le rythme de 2 chapitre par semaine ... Même si je vous promets d'essayer !
Une fois ceci dit, j'aimerai vous parler d'une autre chose qui me tient énormément à cœur, finalement : le concours. Je vous bassine avec ça, j'en suis parfaitement consciente, même moi je me saoule mddddr
Mais voilà, je suis actuellement deuxième avec une quarantaine de votes (ET PUTAIN JE VOUS AIME ET VOUS REMERCIE TOUTES !) mais la première est incontestablement en tête puisqu'elle est pratiquement à ... 57 votes mdr. (Vous sentez ce seum ?)
Enfin bref, encore une fois, je vous invite toutes à aller voter, s'il vous plaît. Même si ça vous fait chier et que je ne veux vous forcer à rien, sachez que gagner serait une sorte de concrétisation de mon travail hehe 🙏
Enfin bref, j'ai enfin fini ma nda de 3 bornes mdr, et
JE VOUS AIME PUTAIN
-Clem
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