Nessun dorma

Lorsqu'on évoque l'opéra dans les conversations courantes, surtout chez les plus jeunes, c'est souvent la réaction du rejet et des moqueries qui a tendance à ressortir.
Si la musique classique est, à défaut d'être très populaire chez les jeunes générations, rarement discréditée, l'opéra semble lui être vu de manière plutôt péjorative.

Ça peut se comprendre : un opéra, c'est long, et les chants sont bien différents de ce qu'on a l'habitude d'entendre aujourd'hui chez des chanteurs contemporains.
Malgré tout, si vous en avez l'occasion, je vous conseille de lui laisser une chance : car l'opéra est un art total, alliant musique, chant et jeu de scène. Et au-delà de l'aspect artistique, ce sont aussi des histoires, comiques ou tragiques, personnelles ou grandioses, qui s'offrent à vous.



Après ce petit apparté, passons au morceau d'aujourd'hui.

"Nessun dorma" (Que personne ne dorme) est un air pour ténor, tiré du 3ème acte de l'opéra Turandot, de Puccini.

Cet opéra raconte l'histoire de la cruelle princesse Turandot, fille de l'empereur de Chine, dont la beauté légendaire attire à Pékin de nombreux prétendants.

Mais la princesse déteste les hommes et ne veut pas se marier. C'est pourquoi elle fait soumettre ses prétendants à une terrible épreuve : s’ils élucident les trois énigmes que leur propose la princesse, ils gagnent la main de celle-ci, ainsi que le trône de Chine ; s’ils échouent, ils sont mis à mort.

Malgré le danger, de nombreux princes, tombés sous le charme de la princesse ou en voulant mettre la main sur son royaume, ont tenté de passer l'épreuve, sans succès.

C'est alors qu'arrive à Pékin un nouveau prince. Personne ne sait qui il est, mais il est évident que c'est une personne de haut rang. Lorsque le prince voit la princesse Turandot, il en tombe fou amoureux.
Malgré ses proches qui tentent de le dissuader, il veut se soumettre à l'épreuve des énigmes.

L'épreuve a donc lieu. La population s'est rassemblée pour assister à ce qu'ils pensent être une nouvelle exécution.
Mais à la surprise générale, le prince inconnu réussit à trouver les trois bonnes réponses !
Le Prince sort vainqueur. Face à la princesse Turandot, désemparée, il accepte généreusement de la libérer de son engagement de l'épouser, mais seulement si elle parvient à connaître son nom avant le lendemain, à l'aube.

La princesse cruelle saute sur l'occasion : elle est prête à employer tout les moyens nécessaires pour qu'on lui rapporte le nom de ce prince inconnu. Elle menace même de faire massacrer tout les habitants de la ville si personne n'est capable de lui donner l'information !

Ce qui nous amène au morceau.

L'air est chanté par le personnage du Prince au début du troisième acte. Plongé dans la solitude de la nuit pékinoise, il attend le jour où il pourra finalement conquérir Turandot, la princesse de glace.
Autour de lui, les habitants sont en émoi, se lamentant à la pensée de leur mort certaine.

Cette version est chanté par le ténor Luciano Pavarotti, un des chanteurs d'opéra les plus célèbres, à l'occasion d'un concert reprenant des morceaux d'opéras célèbres.



Les paroles en italien

Les habitants :

Nessun dorma ! Nessun dorma !

Le Prince :

Nessun dorma, nessun dorma...
Tu pure, o, Principessa,
Nella tua fredda stanza,
Guardi le stelle che tremano
D'amore e di speranza.

Ma il mio mistero e chiuso in me,
Il nome mio nessun saprà,
No, no ! Sulla tua bocca lo dirò
Quando la luce splenderà !

Ed il mio bacio scioglierà il silenzio
Che ti fa mia.

Les habitants :

Il nome suo nessun saprà...
E noi dovrem, ahimé, morir, morir !

Le Prince :

Dilegua, o notte,
Tramontate, stelle !
Tramontate, stelle,
All'alba vincerò !
Vincerò !
Vincerò !

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Les paroles en français

Les habitants :

Que personne ne dorme ! Que personne ne dorme !

Le Prince :

Que personne ne dorme, que personne ne dorme...
Toi aussi, ô Princesse,
Dans ta chambre froide,
Tu regardes les étoiles
Qui tremblent d'amour et d'espérance.

Mais mon secret est scellé en moi,
Personne ne saura mon nom,
Non, non ! Je le dirais sur ta bouche
Quand la lumière resplendira !

Et mon baiser brisera le silence
Qui te fait mienne.

Les habitants :

Personne ne saura son nom...
Et nous devrons, hélas, mourir, mourir !

Le Prince :

Dissipe-toi, ô Nuit,
Dispersez-vous, étoiles !
Dispersez-vous, étoiles,
À l'aube, je vaincrai !
Je vaincrai !
Je vaincrai !

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