Petit papillon

Tout le monde a son histoire, ses problèmes. Mais pour Adeline, c'est différent. C'est une jeune femme, à l'enfance fragile, mais heureuse. Jamais au grand jamais, elle n'aurait imaginé ce qu'une relation pourrait avoir comme répercussion sur elle. Et voilà que s'ensuit cette triste histoire..

Adeline avait toujours été une enfant sage. Elle ne dérangeait personne, ni même ses parents. Elle aimait cette douceur, et jamais elle ne penserait être capable de vivre autrement. Elle vivait dans un petit village. Ce n'était pas une campagne perdue non plus, bien évidemment sinon, ses pensées l'auraient emportée avec elle dans un sombre désir. Une toute petite ville, où tous se connaissent. Ça aussi, ça lui plaisait. Quand elle avait quatre ans, elle se baladait dans la cour de son voisin. Sa mère parlait avec lui tout bonnement. Adeline avait aperçu au loin un papillon. Pendant des minutes, elle courut après lui pour l'attraper. Heureusement, elle l'eut. Il finit par se poser sur la paume de sa main. Toute fière, du haut de ses quatre ans, l'enfant s'écria;
« Maman, maman, regarde j'ai attrapé le papillon!»
Sa mère rigola, tout comme le voisin. Il s'élança vers Adeline et c'est à ce moment que le surnom «petit papillon» fut attribué à la fillette.

Le temps passa. C'était un peu long, mais Adeline appréciait la vie. C'est surtout à ses seize ans, qu'elle découvrit la vraie vie, grâce à lui ; son premier amour. Cela faisait plus d'un an qu'ils étaient ensemble. C'était le bonheur. Mais il dût déménager loin. Adeline fut triste, mais ne perdit pas espoir. Après tant d'engueulades avec ses parents, elle obtenu le droit, à l'été, de le rejoindre pour un certain temps, dans sa nouvelle ville. Après tout, elle frôlait la majorité et avait fini ses études, elle pouvait bien faire ce qu'elle souhaitait. Un jour, elle prit donc le train, stressée mais impatiente de retrouver celui qu'elle aimait. C'était un aller sans retour, elle ne voulait pas se presser. Elle pouvait revenir, mais peut-être qu'elle ne reviendra pas. C'était simple ; elle voulait suivre son grand amour. Isaac. C'était un joli blond. Celui sur lequel on ressent quelque chose du premier coup. Cela avait renversé Adeline ; et elle avait aimé ça. Il était bien, pas si mauvais garçon, mais parfois con, avec le temps qui passait. Mais ça aussi ; elle l'aimait.

Adeline habitait désormais depuis deux mois avec Isaac. Elle avait trouvé un petit travail dans un bureau, qu'elle surnommait aussi son petit coqueron, elle essaya de joindre les deux bouts. La vie était chère, et il lui fallait de l'argent. Oui, il était là, mais sur le plan économique ce n'était pas très fort. Elle tenait le coup, même si le moral ne suivait pas toujours.

Au fil des mois, sa relation avec son joli blond devenait de plus en plus médiocre. Elle ne voyait plus aucun positif en lui. Elle voulait retourner chez ses parents mais il lui en empêchait. Elle réalisa alors que les blonds sont sans cœurs. On lui avait souvent dit. C'est sûrement con justement de s'attarder à une couleur capillaire, mais que voulez-vous dans sa réalité, ce mythe s'appliquait. « Ils ne donnent pas de fleurs » disaient-ils. Puis soudainement un beau jour, Isaac décida que c'était assez et il s'enfuit avec toutes les économies, y comprises celles d'Adeline.

Petit papillon était dévastée. Plus aucune joie de vivre. Sa vie venait de s'éteindre.
Elle décida donc de se pendre,
Mais la corde de se fendre.
C'était malheureux, mais elle n'y voyait rien d'autre. Comme sa vie n'allait simplement pas mieux, elle essaya à nouveau. À quoi bon vivre, hein?
Trois heures du matin, la jeune femme se lança au beau milieu de la rue.
Sous les autos.
Mais avec toute cette agitation, elle se retrouva dans les canaux, trempée jusqu'aux os. La vie ne valait plus rien pour elle. Il était parti ; il l'avait trahi. Plus rien ne comptait.

Deux semaines plus tard, Adeline contemplait le plafond morose de l'hôpital. Et oui, elle tenta l'overdose. Elle avala tout un cachet d'amphétamines. BAM! Puis, rien. Mais non, ce n'était encore qu'un game over. Une infirmière en rose venait la surveiller à longueur de journée. Elle n'en pouvait plus. Tout ce qu'elle voulait maintenant ; c'était rencontrer la mort. Oui, celle qui avait l'air tellement belle. Adeline ne voulait qu'une chose ; lui chuchoter ces deux mots : donne-moi mon passeport...

D'un élan soudain, la mort la trouva si belle, elle cette innocente. Elle s'approcha malicieusement d'elle pour lui rouler une grosse pelle et lui jurer un amour éternel. Ce qu'elle souhaitait depuis les semaines passées.
Enfin.

Elle l'entendait dans sa tête. Elle était la, elle y était! Elle lui marmonnait ceci sans cesse ;
«Petit Papillon,
Jamais tu ne mourras
Tu es à moi, je suis à toi
Tu n'as pas le choix!»
Mais petit papillon adorait ça.

Adeline se cacha donc pour s'envoler vers la liberté ; la mortalité. Armée d'un poignard, tout était terminé maintenant. Plus aucune souffrance. Et dans ses derniers souffles, elle prit le temps de crier ceci, ce qui était si important à ses yeux ;
«Tiens, tiens, tiens la mort!
Tiens, meurs!
La mort!»

Petit papillon s'était maintenant envolé. Quand ses proches avait su la nouvelle, ils étaient dévastés. Mais de là-haut Adeline ne pu s'empêcher de sourire. Sourire, car elle était si bien désormais. Et elle souhaitait que tout le monde le sache.

Maintenant, on peut entendre le vent souffler ces quelques paroles aux alentours de la gare, la gare où la vie de Petit Papillon commença à prendre fin.
« La mort est un petit papillon
Qui trouve le temps long
Attendant le prochain wagon
Le prochain petit papillon... »

🕊

CHANSON : Petit Papillon
ARTISTE : Jean Leloup

wow, c'est mon one shot préféré jusqu'à date 😍 (et le plus long haha)
comment le trouvez-vous?
n'hésitez pas à laisser vos idées et avis, et merci beaucouuup pour les lectures qui montent si vite à chaque fois, full love❤️😘

Moodboard par cumulxnimbus

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