7. I'm OK
« I'm OK »
Elle allait mieux, c'est vrai.
« Ne me réconforte pas »
Mais pour l'instant, elle ne voulait pas d'aide.
« Tu n'as pas à avoir pitié de moi »
Elle avait besoin de passer cette phase seule pour en sortir plus forte.
« Tu n'as pas à rester avec moi, je vais bien »
Elle n'était pas au plus bas, alors pourquoi, soudainement, plusieurs personnes s'inquiétaient pour elle ?
« I'm OK »
Elle allait bien. Elle allait mieux. Elle avait réussi à étouffer sa colère. La faire taire. Même si elle revenait parfois, elle ne l'écoutait pas.
« Ne t'inquiète pas pour moi »
Elle ne les comprenait pas.
« Tu n'as pas à te préoccuper de moi »
Elle ne s'en sortait pas trop mal pour le moment, non ?
« J'étais seul »
Elle était seule, et cherchait toujours un peu la solitude, mais elle ne mettait pas de réel mur entre elle et ceux qui faisaient l'effort d'aller dans sa direction.
« I'm OK »
Elle avait juste besoin d'un temps d'adaptation. Elle allait mieux.
« Je ne veux pas entendre de mots d'espoir »
Elle faisait la sourde oreille à ceux qui lui répétaient : « Ne t'inquiète pas, tout ira de mieux en mieux. » et autres variantes. Pas besoin de lui dire, elle le vivait !
« Je peux à peine m'endormir parce que la réalité est difficile àgérer »
Il lui était difficile de s'adapter à cette paix quotidienne.
« J'ai essayé de trouver des choses qui peuvent me combler »
Alors elle se rassurait, écoutait sa musique et s'efforçait de se sentir en sécurité.
« Ce qui finit par devenir des boissons »
Elle ne voulait pas sombrer dans une parodie de stress post-traumatique.
« Je deviens indifférent à toutes les situations »
Parce que, de son point de vue, ce n'était pas un traumatisme. Ou peut-être en était-ce un. Elle ne savait pas, elle n'était pas psychologue.
« Même si je suis mieux par moi-même, la solitude me frappe de temps en temps »
Cette épreuve laissera ses traces, c'était sûr. Comme cette tendance solitaire...
« Même si je veux faire beaucoup de choses différentes, je deviens léthargique »
Même si elle allait mieux, elle avait du mal à perdre ses habitudes de défense.
« Ma réponse sera toujours un grand sourire si quelqu'un me demande comment je vais. »
Avant, ce sourire était faux. Aujourd'hui, il était vrai, mais il restait faible parce qu'il n'avait pas de raison d'être plus grand.
« Je me sens comme tout le monde dans ce monde »
Aujourd'hui, elle faisait partie de la masse.
« M'a tourné le dos »
Ça pouvait paraître peu gratifiant, mais c'était plus qu'elle n'avait espéré quelques semaines auparavant.
« Je me sens mal pour moi »
Elle avait eu pitié d'elle. Maintenant, elle commençait petit à petit à être fière du chemin qu'elle avait parcouru.
« je me sens si petit »
Elle se sentait grandir.
« Quand je me sens seul »
Elle ne sentait plus vraiment la solitude. La musique avait pris une place très importante dans son quotidien, alors, elle n'était jamais vraiment seule.
« Quand je suis à travers cette phase »
Elle espérait sincèrement que cette phase ne durerait pas, et qu'elle redeviendrait la jeune femme qu'elle avait été, malgré les séquelles.
« Si jamais tu assiste à mes larmes s'il te plait, passe devant moi »
Elle voulait pleurer seule et se relever seule. Par fierté, disait-elle. Par peur, disait sa conscience.
« I'm OK »
Elle allait mieux
« Ne me réconforte pas »
Elle n'en avait pas besoin.
« Tu n'as pas à avoir pitié de moi »
Non, il ne fallait pas
« Tu n'as pas à rester avec moi, je vais bien »
Pourquoi les gens se sentaient-ils obligés de rester à ses côtés ?
« I'm OK »
Parce que maintenant qu'elle allait mieux, ils culpabilisaient ?!
« Ne t'inquiète pas pour moi »
Pas besoin de s'inquiéter !
« Tu n'as pas à te préoccuper de moi »
Pas besoin de jouer les hypocrites !
« J'étais seul »
Ou alors leur conscience ne se réveillait que maintenant ? Elle préférait rester seule plutôt qu'en pareille compagnie.
« I'm OK »
Elle allait bien mieux seule.
« Je ne veux pas entendre de mots d'espoir »
Elle ne voulait pas de leurs pardons derrière leurs attentions !
« Pourquoi tout le monde fait-il un gros problème quand je vais bien? »
Elle ne voulait pas de leur compassion en retard !
« Ma rupture a été un peu difficile, m'a laissé une petite égratignure »
Elle avait trébuché, chuté de multiplefois. Ses genoux n'étaient pas écorchés. Ils étaient à vif !
« Je sais que ça va être mieux après un jour ou deux »
Ils allaient petit à petit cicatriser, mais pour cela, elle devait attendre.
« Le silence signifie "s'il te plaît, sois heureux" »
Son silence signifiait qu'elle endurait la désinfection. L'alcool la brûlait et elle serrait les dents, comme à chaque fois.
« Les larmes signifient "je t'aimais vraiment" »
Ses larmes, dans les rares moments où elle pleurait encore, était le contre-coup de tout ce qu'elle avait éprouvé sans l'extérioriser.
« Juste parce qu'elle m'a quitté »
Mais elles signifiaient aussi, maintenant qu'elle s'était posée, qu'elle avait pris le temps de se regarder à nouveau dans un miroir, qu'elle ne redeviendrait jamais celle qu'elle était avant tout ça.
« Je ne mourrai pas »
Elle avait pleuré son être passé comme on pleurait la disparition d'un être cher qui a bien vécu. Avec sincérité et le soulagement du repos mérité.
« Alors s'il te plaît ne me regarde pas comme si tu regardais quelqu'un qui est en train de mourir »
Elle renaissait. Dans ce jardin de solitude, la fleur d'émeraude venait d'éclore.
« Juste comme quand le vent souffle »
Juste comme ses cils battent
« Les feuilles d'automne tremblent »
Et se remplissent de larmes
« Et juste comme quand les vagues se produisent »
Avant qu'elles ne coulent sur ses joues
« L'océan tremble »
Ses lèvres tremblent et se remplissent des mots qu'elle ne regrette pas d'avoir retenu.
« De même, quand l'amour est passé pour moi »
Tout comme durant cette période de peur, puis celle de sa sœur la haine, elle avait tremblé.
« J'ai aussi tremblé »
Elle avait tremblé pour différentes raisons, et parfois, elle se surprenait encore à trembler sans savoir pourquoi...
« Si jamais tu assiste à mes larmes , s'il te plait, passe devant moi »
Si jamais quelqu'un la surprenait dans un de ces moments de faiblesse incompréhensible, qu'il la laisse. Elle ne comprendrait pas mieux avec ''l'aide'' des autres.
« I'm OK »
Elle allait aller de mieux en mieux.
« Ne me réconforte pas »
Du moins, elle espérait. Elle ne voyait pas pourquoi elle rechuterait.
« Tu n'as pas à avoir pitié de moi »
Quand les autres comprendraient-ils qu'elle n'avait pas besoin d'eux pour se reconstruire.
« Tu n'as pas à rester avec moi, je vais bien »
Elle n'avait pas besoin de vagues connaissances qui souhaitaient apaiser leur culpabilité. Elle n'avait pas besoin de leur regard demandant son pardon à voix basse.
« I'm OK »
Elle irait mieux, et pas grâce à eux.
« Ne t'inquiète pas pour moi »
Ceux qui pouvaient rester à ses côtés, s'inquiéter pour elle et l'aider à se reconstruire, c'était ceux qui avaient toujours été là. Avant, pendant, après. Ces visages bienveillants.
« Tu n'as pas à te préoccuper de moi »
Mais elle avait également besoin de renouveau. Pour se reconstruire, elle avait besoin de personnes n'ayant jamais été là parce que ne faisant pas parties de son univers, encore maintenant parfois.
« J'étais seul »
Être seule...
« I'm OK »
...ne lui permettrait pas d'aller mieux sur le long terme.
« Vous avez cassé chaque morceau de moi quand vous avez ri »
Ils avaient pris soin d'arracher, piétiner, détruire chaque fragment de son être pour leur propre plaisir.
« Comme si ma tristesse ne vous disait rien »
Préférant ignorer ses larmes, ses cernes, ses rides de poignets, tous les signes de détresse.
« Laisse-moi tranquille, ne viens pas à moi »
Elle avait finalement réussi à les éloigner d'elle. Définitivement, espérait-elle.
« Je ne veux rien commencer quand je sais que tu vas me quitter à la fin »
Elle avait peur de ce renouveau dont elle avait besoin. Comment pouvait-elle s'assurer qu'ils étaient différents de ceux qu'elle connaissait.
« I'm OK »
Elle devait aller mieux. Elle irait mieux.
« Ne me réconforte pas »
Elle allait s'efforcer de chercher le renouveau, une carapace sur le dos, les mains de ceux qui avaient été là sur ses épaules, la poussant et prêts à la soutenir.
« Tu n'as pas à avoir pitié de moi »
Trouverait-elle ceux dont elle avait besoin maintenant ?
« Tu n'as pas à rester avec moi, je vais bien »
Elle était l'architecte de son futur. Ils seraient les collaborateurs bienveillants autour de la table lors de la réunion de chantier.
« I'm OK »
Elle se sentait déjà mieux. En cherchant, sortant, rencontrant.
« Ne t'inquiète pas pour moi »
Plus besoin de s'inquiéter, elle allait mieux.
« Tu n'as pas à te préoccuper de moi »
Son sourire commençait petit à petit à grandir.
« J'étais seul »
La musique serait toujours sa compagne. Elle ne serait juste plus la seule.
« I'm OK »
Elle allait bien.
« Tu ne sais rien »
Auparavant, elle ne se connaissait pas vraiment. Désormais, elle se connaissait un peu mieux.
« Ne fais pas comme si tu savais tout »
Mais pas énormément. Après tout, elle venait de renaître.
« Tu dis que c'est tout pour moi »
Aujourd'hui, elle avait rallumé sa flamme. La flamme chaleureuse d'un feu de cheminée.
« Bien, que puis-je dire »
Que pourrait-elle dire à ceux qui vivaient ce qu'elle avait vécu ?
« je veux être seul »
Elle leur dirait de ne pas s'isoler. De parler de la situation à quelqu'un de confiance, capable d'agir s'ils ne le voulaient ou ne le pouvaient pas.
« Alors s'il vous plaît laissez-moi seul »
S'il-vous-plaît, parlez-en.
I'm OK – IKON
Traduction :
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