10.
(j'ai fais une ptite illu de ce chapitre, profitez bien <3)
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Maxime ne savait plus comment il en était arrivé là. Il était étourdi par la situation et ses pensées n'étaient plus très claires. Il redécouvrait l'ivresse sous un nouveau point de vue, car certes il avait bu ce soir, mais là, maintenant, il était ivre de désir. Le parfum de Sidjil n'avait jamais été aussi enivrant et les doigts qui s'agrippaient à ses hanches étaient sévères et pressés. Les lèvres contre son cou lui retiraient les mots de la bouche, et il ne parvenait plus à réfléchir. Il n'aurait jamais espéré une fin de soirée aussi plaisante. Il tentait de se remémorer les évènements de la journée qui l'avaient mené jusque là.
Ce matin même, Maxime se préparait tranquillement dans sa salle de bain, retirant soigneusement les plis de ses vêtements avec ses mains. Pour le mariage, il avait choisi une chemise blanche légère brodée de petites fleurs bleue et jaune, ainsi qu'un pantalon de costume noir simple accompagné de sa ceinture Louis Vuitton. Il observait sa tenue dans le miroir, arrangeant le col et attachant les derniers boutons. Il retourna dans sa chambre et tomba nez à nez avec un Sidjil déjà prêt en train de se coiffer. Il avait un pantalon similaire à celui de Maxime, et le bleu de sa chemise correspondait parfaitement au bleu de ses fleurs brodées. Le hasard faisait bien les choses.
-Max, tu peux m'aider à mettre ma cravate ? Je l'ai mal nouée...
-Bien sûr, approche.
Pendant qu'il défaisait le nœud effectivement raté de Sidjil, il sentait son regard se balader sur lui.
Puis de grandes mains se posèrent sur ses hanches, et il ne savait plus comment on nouait une cravate.
-Merci.
-T'inquiète.
-Elle te va trop bien ta chemise.
Ne pouvant retenir son sourire, Maxime marmonna un remerciement timide. Il sentait que la journée allait être très agréable en compagnie de son « copain ».
La cérémonie se déroulait à merveille. Les mariés étaient magnifiques et le décor incroyable. Un cadre romantique dans le grand jardin d'un petit château, loué pour l'occasion. Des arbres, des buissons, des fleurs partout, le tout dans un thème de vie de princesse. Les nombreux invités se réjouissaient devant les vœux du couple, et les applaudissements fusaient. Maxime n'osait pas se l'avouer, mais même si c'était un peu niais, il rêvait d'un mariage de la sorte, un jour. C'est alors que le hasard frappa encore, et Maxime se retrouva le bouquet dans les mains après que sa sœur l'ai lancé en arrière. Lorsqu'elle le vit avec les tournesols, elle hurla de bonheur en commençant une symphonie de cris de joie des invités. Il se retourna vers Sidjil, qui portait fièrement un grand sourire.
-Donc c'est toi le prochain à te marier.
-Ouais, apparemment, répondit-il en copiant le rictus de son ami.
-Ils pensent tous que ça sera avec moi Max...
Maxime cherchait dans le regard du modèle ce qu'il voulait dire, mais il comprit bien vite lorsque des mains se posèrent délicatement mais fermement sur ses joues. Après tout, ça allait bien arriver un jour. Ce petit jeu durait éternellement, mais au moins il avait une excuse. Il fixait les lèvres de Sidjil et admirait encore une fois la teinte de celles-ci. Qu'est-ce qu'il aimerait les dessiner, encore et encore, sans jamais s'arrêter.
Ils respiraient le même air et le temps s'était arrêté. Leurs nez se frôlaient et Maxime compris qu'il avait craqué depuis un moment. C'était logique, mais il se voulait pas se l'avouer. Pas encore. Il flottait dans une ambiance rythmée par les battements de son cœur, piégé dans cette étreinte rassurante. Il brûlait d'impatience et ces quelques secondes lui paraissaient des heures. Les doigts de Sidjil jouaient avec les cheveux à l'arrière de sa nuque. Le souffle du modèle sur ses lèvres le ramena à la réalité et il décida de fermer les yeux pour savourer le moment. Il s'approcha et colla sa bouche contre celle de Sidjil.
C'était doux, apaisant et plus qu'agréable. C'était naturel, comme s'il était fait pour l'embrasser, et pendant ces quelques secondes il s'accrocha avec toute sa force à la chaleur qui recouvrait ses lèvres. Il pouvait à nouveau respirer sans problème, les braises de son esprit n'étaient plus que des cendres, et à travers ses yeux clos il ressentait toute la lumière qui s'émanait du corps de Sidjil. C'était son cœur qui s'était enflammé cette fois, et la sensation était bien plus délicate. Il n'entendait que son pouls dans ses oreilles, ne sentait que la chaleur des mains autour de son visage, et il se délectait du goût des lèvres du modèle.
Un cri le ramena sur terre, et soudainement il repris connaissance du monde qui les entourait. Plus rouge que jamais, Maxime fuyait Sidjil du regard mais attrapa sa main tout en souriant. C'était un jeu, c'était ce qu'ils avaient prévu pour duper la famille de Maxime.
Le reste de la journée avait été encore plus agréable. Un énorme buffet faisait son apparition et des tables rondes étaient disposées tout autour d'une petite scène destinée à la danse. La musique était déjà forte et Maxime constatait une explosion d'émotions joyeuses en lui. Il alla féliciter sa sœur, avant de profiter d'une séance de photo de famille.
La fête était longue et pleine de surprises. Maxime et Sidjil se baladaient main dans la main, discutant avec la famille, les amis de la famille, les amis des amis... Lorsque le modèle disparu aux toilettes, Marie se glissa aux côtés de Maxime. Il prit le temps de contempler la robe de la mariée, simple mais qui faisait penser à un conte de fées. Ornée de petit diamants de différentes tailles, elle reflétait le soleil dans tous les sens. Il passa un bras autour des épaules de sa grande sœur, la félicitant encore.
-Je suis trop content pour toi, et je suis jaloux. Je veux le même mariage !
-Mais Maxou c'est toi le prochain ! T'as chopé mon bouquet.
-Je sais, je sais...
-Tu l'aimes beaucoup hein ?
-Sid ?
-Oui, dit-elle en riant.
Maxime leva son regard vers l'entrée du château et y aperçu son modèle préféré, étincelant avec le bleu clair de sa chemise qui faisait briller son teint. Sa cravate bleu nuit était parfaitement nouée, grâce à ses mains. Il l'admirait sans honte, ayant déjà trois verres derrière lui. Un gloussement lui rappela qu'il discutait avec sa sœur, et qu'il ne lui avait pas répondu.
-C'est vraiment l'homme de ta vie, ça se voit. Si tu te maries pas avec lui je crois plus en l'amour.
-C'est vrai que je l'aime beaucoup.
-Bah oui, j'ai remarqué.
-J'aime trop tes ongles par contre.
-Merci ! Mais t'as vu le stand ? J'ai fais venir ma nail artist pour la journée, tu peux aller t'en faire.
-Jure ?
-Oui !
-Il faut absolument que j'y aille, ça me fera un souvenir !
-Tu me montreras ! Je te laisse, je rejoins maman !
Il se resservait un verre, dans la bonne ambiance du mariage, il pouvait se le permettre. Sa tête ne brûlait plus, il était heureux. Mais lorsqu'il apporta son verre à ses lèvres, il réalisa que son cœur battait toujours très fort. Il avait peut-être un peu trop apprécié ce baiser, mais il ne voulait pas se l'autoriser. Alors c'était vrai que boire à ce moment là était une bonne idée pour lui. Peut-être même que la discussion avec Marie avait réanimé quelques braises qui ne s'étaient pas éteintes. Une gorgée de plus, et le feu reprendrait. Il croisa le regard de Sidjil et fut déçu de voir qu'il n'avait pas l'air très content.
-Max.
-Oui ?
-T'es sûr que tu veux boire autant ?
-Sid, je-
-Je veux juste pas que tu te mettes dans un mauvais état comme la dernière fois. T'as l'alcool triste.
-T'inquiète, je gère.
-Oui je m'inquiète. Viens on fait un deal.
-Un deal ?
-Ouais, à partir de maintenant, on boit au même rythme.
-C'est à dire ?
-Tu prends un verre, je prends un verre. T'es sous ma responsabilité et je suis sous la tienne.
-Mouais, je sais pas.
-Aller, s'il te plaît. Je veux que tu profites d'aujourd'hui. Que tu n'aies pas de regrets.
Il considéra un instant la proposition. Pourrait-il se faire confiance et boire peu pour garder Sidjil sur pieds ? Ou bien allait-il l'embarquer dans sa cuite ? Il regarda son verre puis le modèle, et fut rassuré de retrouver dans ses yeux toute la tendresse qu'il avait à lui donner.
-Okay. Mais je te préviens je m'arrête pas maintenant.
-Très bien, dit-il en se servant un verre du même vin que Maxime.
Les nouvelles règles du jeu n'allaient pas trop en leur faveur. Sidjil se servait à boire en suivant Maxime, tout en lui faisant la morale avec son éternel rictus. Puis ils atterrissaient devant le stand pour se faire les ongles. Maxime tira sur la manche de Sidjil, le menant vers la nouvelle activité. Contrairement aux attentes de l'artiste, le modèle accepta avec plaisir l'offre de se vernir les ongles. Ils s'installèrent côte à côte, regardant les différentes couleurs et motifs disponibles.
-Tu vas faire quoi ?
-J'ai ma petite idée, dit le modèle en regardant ses ongles.
Ils décidèrent de ne pas se donner leurs idées, gardant le résultat final comme une surprise. Maxime passait en premier, et demanda simplement un vernis bleu nuit avec un point blanc. Comme ça, il serait accordé à la cravate qu'il avait noué ce matin.
-Tada !
-Max ! C'est ma cravate, c'est trop mignon !
-Merci ! Je me suis dis qu'il fallait qu'on soit plus raccord.
Une fois le tour de Sidjil fini, Maxime découvrait qu'ils avaient eut la même idée : le modèle avait choisi des petites fleurs bleue et jaune, comme sur sa chemise. Un sourire prit place sur ses lèvres et il prit les mains ornées de fleurs entre les siennes. Ils jouaient vraiment leur rôle d'amoureux à la perfection, c'était même un peu trop. Perdu dans ses pensées, Maxime restait muet tout en admirant leurs manucures respectives. Sans trop faire attention à la discussion qui se déroulait devant lui, il s'accorda un instant de repos et laissa tomber sa tête sur l'épaule du modèle.
Son corps contre le sien, ils bougeaient en suivant le rythme de la musique, et ils en étaient à leur septième verre. Tout ce qui importait pour Maxime, c'était les mains sur ses hanches et le souffle contre sa nuque. La fête battait son plein et la nuit tombait. Ils dansaient depuis des heures, ne s'arrêtant que pour se resservir ou pour fumer. Une bouche murmurait quelque chose contre son oreille et il mit du temps à comprendre ses mots.
-Ma cravate... Elle s'est défaite...
Il se retourna et continuait de bouger tout en renouant la cravate de ses mains agiles, prenant soin d'arranger le col de sa chemise. Derrière Sidjil, il apercevait Marie qui les regardait. Alors il se surpris lui même à engager l'acte. Pensant d'abord à son image auprès de la famille, à l'image de son « couple », puis pensant ensuite à la chaleur des lèvres de Sidjil contre les siennes, il fit son choix. Il tira sur la cravate afin de rapprocher le modèle de lui, et posa audacieusement mais maladroitement sa bouche contre la sienne. Il sentit son ami se tendre sous son geste, mais une main se posa fermement dans ses cheveux. La force avec laquelle il maintenait leurs lèvres soudées, la pression de sa main dans sa nuque et son halène au vin blanc, c'était tout ce dont Maxime avait conscience.
Plus. Il en voulait plus. Il mordit la lèvre de Sidjil avant de la lécher, et il lui fallut tellement de force pour ne pas s'effondrer quand leurs langues dansaient à leur tour ensemble. La musique l'assourdissait et ses gestes étaient de moins en moins contrôlés. Il prenait soin de parcourir le corps du modèle avec ses mains, corps qu'il avait dessiné tant de fois, qu'il connaissait par cœur. Mais pourtant, il le redécouvrait maintenant, sous un nouvel angle, une nouvelle dimension. Son crayon remplacé par ses doigts, il traçait sa silhouette tout en l'embrassant à perte d'haleine.
Ils n'avaient plus vraiment d'excuses, continuant de s'embrasser même lorsque personne ne pouvait les voir. Mais Maxime gardait ça pour lui. Il n'avait aucune envie d'arrêter de jouer. Et la quantité d'alcool qu'il avait consommé fièrement commençait à brouiller son esprit. Maxime voyait flou, et ses pensées étaient aussi claires que sa vision. Danser, boire, fumer, embrasser Sidjil, boire encore, et l'embrasser encore et encore. C'était doux, certes, mais pas si délicat que ça n'avait pu l'être. L'ivresse les rendait plus maladroits que jamais, et pris d'une certaine hâte, ils étaient pressés et impatients.
Sans trop comprendre comment c'était possible, Maxime constata qu'il était de retour chez lui et que le soleil se levait bientôt. Il n'avait aucune envie de dormir et son seul problème était les boutons de sa chemise qu'ils essayaient tous les deux de défaire. Il hésita même à juste arracher les boutons mais il tenait trop à cette chemise. Malgré la hâte et l'impatience, il remarquait tout de même la douceur avec laquelle Sidjil le manipulait. La façon dont sa langue glissait le long de son cou et ses dents qui se plantaient dans sa peau se contrastaient parfaitement. C'était un rêve éveillé et Maxime avait du mal à y voir clair.
Il cru perdre la tête lorsqu'un mouvement de hanche les fit s'arrêter une seconde, après qu'un gémissement sortit de la bouche de Maxime. Pris d'un choc mais surtout d'une décharge de désir, il abandonna sa chemise et tenta de diriger Sidjil vers le lit, mais fut choqué à nouveau d'être plaqué contre son mur. Une main se posa contre sa bouche, et il frissonna à la vue du regard du modèle.
-Pas si fort Max, on est pas seuls ici, chuchota-t-il.
-Mmh.
-Même si j'adorerais t'entendre crier mon nom, on peut pas se le permettre avec ma belle famille à côté.
-Mh...
Cette fois, il perdit vraiment sa tête. Il hocha la tête doucement en maintenant le regard de Sidjil. Sa main quitta sa bouche et il se pencha lentement vers Maxime. Le modèle passait ses mains sur les broderies de la chemise à moitié déboutonnée, s'occupant des derniers boutons sans quitter Maxime des yeux. Il fit légèrement glisser le haut de la chemise sur son épaule.
-Je sais pas comment j'ai pu me retenir aujourd'hui.
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;););) jvous laisse ici, la suite arrive dans quelques jours!!!
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