1.Joyce Aylen
Williamsburg, Brooklyn, 2 septembre 17h56 :
Le crépuscule commençait à pointer petit à petit le bout de son nez, éclairant pour la dernière fois de la journée la Bedford avenue.
En dépit des basses températures, les habitants du quartier ainsi que quelques touristes vagabondaient encore dans les rues à la recherche de boutiques ou d'autres magasins.
Malgré la foule, une silhouette assez petite et fine à première vue semblait sortir du lot, une jeune femme rousse possédant à priori la vingtaine s'était arrêtée devant un immeuble avant de sortir son téléphone de son sweatshirt bien trop grand pour elle.
[ Moi : 18h00 ]
< Eh la bourrique, balance le double des clés j'les ai oubliées sur la table du salon. >
[ Hanji : 18h01 ]
< J'arrive bouge pas ma
poule !! >
Seulement quelques secondes après l'envoi du message de son amie, une brune hystérique ouvrit la fenêtre de son appartement pour lancer les clés à la rousse.
- Attrape ! Hurla Hanji.
Le double en main, la jeune femme pu enfin ouvrir la porte de son immeuble.
Une fois à l'intérieur, le gardien du bâtiment attendait patiemment l'arrivée de la jeune femme.
- Alors Joyce on a encore oublié ses clés ? Demanda l'homme avec un sourire satisfait.
- Bonjour à toi aussi l'ancien, plaisanta la plus jeune sur un ton faussement agacé.
William Johnson était le gardien de cet immeuble depuis plus de quarante ans, le plus vieux était un peu comme une seconde famille, son cynisme à toute épreuve faisait beaucoup rire la rousse.
La jeune femme appréciait beaucoup William de par son caractère mais aussi grâce à son style vestimentaire assez "atypique".
Le vieillard aimait porter diverses costumes assez chics ainsi que des cravates toutes aussi moches les unes que les autres.
- T'aimes mon look aujourd'hui ? Demanda le gardien en tournant fièrement sur lui même.
La rousse leva les yeux au ciel faussement excédée.
- Tu te conserves plutôt bien pour un vieux croulant, railla t'elle gentiment.
- C'est vrai ça, dit-il en s'admirant dans le miroir du hall. Tu devrais en prendre de la graine jeune fille, vingt-trois ans et déjà des rides ? C'est tragique, répondit William sur le même ton.
- Ferme la j'ai pas de ride contrairement à certains, repliqua la plus jeune en fronçant les sourcils.
- Joyce Aylen tu ferais mieux de déguerpir avant que je jette ton cul dehors, menaça le gardien.
La plus petite ricana avant de grimper les escaliers pour rejoindre le dernier étage du bâtiment.
L'âge et le physique de William sont vraiment très tabou, pensa Joyce en esquissant un sourire amusé.
L'immeuble ne possédait que trois étages pour le plus grand bonheur de la rousse qui n'avait pas envie de cohabiter avec des homologues bruyants.
À sa grande surprise, Hanji avait même réussi à emménager dans l'appartement du dessous en soudoyant William avec des cravates aux goûts plus que douteux.
La brune à lunettes et la rousse se côtoyaient depuis le lycée et par un heureux hasard, les deux jeunes femmes s'étaient retrouvées sur le même campus universitaire.
Arrivée sur le palier du deuxième étage, la porte de l'appartement de son amie s'était ouverte à la volée, laissant entrevoir une Hanji en pyjama avec une coupe plus qu'approximative.
La brune était sorti de son logement pour venir embrasser la rousse sur le front. Les amis de Joyce avaient pris cette "mauvaise habitude" depuis le lycée, étant la plus petite de son groupe d'amis, ses proches ne prenaient plus la peine de s'abaisser pour lui faire la bise, déposant le smack directement sur le haut de son front.
- Alors ma poule cet entretien ? Demanda la plus grande en faisant demi-tour pour rentrer dans son appartement tout en indiquant à la plus petite d'entrer.
- J'ai refusé, répondit la rousse en entrant à son tour pour ensuite fermer la porte.
- Encore ?! S'écria Hanji en s'affalant sur son canapé.
- Ça me correspondait pas c'est tout, se défendit la jeune femme en enlevant ses chaussures avant d'aller rejoindre son amie.
- C'est la troisième fois cette semaine que tu refuses de jouer, dit la brune.
- Ils savent même pas accorder un putain de violoncelle comment je suis censé les suivre ? Rala Joyce.
La rousse était très recherchée pour ses talents de musicienne hors pair, la jeune femme avait "héritée" de la mémoire eidétique de sa grand-mère ainsi que de son oreille absolue.
La plus jeune était reconnue comme un véritable prodige, jouant des musiques complètes sans aucunes erreurs après seulement quelques écoutes.
Violoncelle, piano, violon, harpe, contrebasse, ces instruments n'avaient plus aucun secrets pour Joyce qui les maniaient à la perfection.
Mais malheureusement, ce don miraculeux n'apportait pas que des bonnes choses, en effet la rousse ne pouvait pas jouer avec d'autres personnes. Si les musiciens qui l'accompagnaient ne jouaient pas les notes exactes, la prodige n'arrivait pas à suivre ses camarades, elle abandonnait alors souvent après un ou deux essais en les qualifiant d'incompétents.
Jouer d'un instrument transpositeur était aussi une aberration pure et simple pour les oreilles de la jeune femme, mais malgré ça, Joyce restait une personne extrêmement talentueuse.
La rousse dégageait un charisme et une aisance t'elle, qu'un seul air suffisait à conquérir une assemblée entière.
Le public appréciait avant tout les émotions que la plus petite arrivait à laisser transparaître sur scène, elle réussissait à transporter une salle pleine à craquer dans sa bulle, la tristesse, la joie, l'appréhension, les personnes présentes à ses interprétations ressortaient bouleversées et avides de nouvelles instrumentales.
Mais malheureusement pour toutes les personnes qui souhaitaient l'engager, la rousse ne montait sur scène que pour aider Pixis.
Dot Pixis, était le directeur de plusieurs orphelinats et foyers de New York et Joyce voulait à tout prix aider l'homme qui l'avait recueilli quelques années plutôt.
Le plus vieux organisait régulièrement des galas de bienfaisance pour récupérer des dons pour ses établissements.
Joyce n'hésitait pas à user de sa "réputation" de prodige pour aider Pixis dans sa quête.
La rousse avait beaucoup d'estime et de respect pour cet homme, malgré son air complètement sénile au premier abord, le plus vieux n'hésitait pas une seule seconde à donner de sa personne pour aider les autres sans rien attendre en retour, faisant de lui un homme extrêmement respectable et bon.
- Tu comptes assister au gala de charité le mois prochain ? Demanda Hanji en sachant pertinemment la réponse.
La plus petite acquiesça avant de s'avachir sur la brune.
- On met quoi ? Interrogea la rousse en plaçant sa tête sur la poitrine de son amie.
- Ponyo ? Proposa la plus grande.
- Vendu, répondit Joyce.
20h05 :
Le film était fini depuis une bonne vingtaine de minutes, Hanji était actuellement passée derrière les fourneaux pour le plus grand malheur de la rousse qui avait du rattraper deux steak brûlés.
- T'as vraiment réussis à foirer une viande aussi simple ?! Rala la plus petite en servant sa voisine.
- Contrairement à d'habitude je trouvais ça plutôt réussi, répondit la brune avec un grand sourire.
- Tu vas finir par faire cramer ton appartement un jour, commenta Joyce.
- Erwin serait capable de me tuer déconne pas ! S'écria la plus grande.
- Tu m'étonnes.
- Et puis avec toutes les substances inflammables que j'ai ramené du laboratoire, j'ai de quoi faire exploser tout le quartier ! Plaisanta Hanji.
La rousse s'étouffa à l'entente de cette phrase.
- Parceque t'as encore volé les trucs du labo pour faire tes expériences de merde ?! Hurla la plus petite.
- Je les ai pas volés, je les ai empruntés nuances ! Et puis j'aime bien tester de nouvelles choses, si tu te rendais compte de tout les mélanges possibles et inimaginables, tu ferais la même chose que moi ! Declara Hanji.
- Je te préviens, menaça Joyce. J'ai mes instruments et mes chats dans mon appart, si tu déclenches un feu et que tu leur fais du mal, c'est moi qui vais t'incendier.
- Relax poulette je maîtrise ! Affirma la brune.
- J'y crois moyen, grommela la rousse.
Joyce connaissait parfaitement son amie et ses "talents" pour la chimie, depuis que sa voisine avait été acceptée comme stagiaire au laboratoire du coin, l'immeuble avait été victime de plusieurs catastrophes.
Le mois dernier, Hanji avait réussi à enfumer l'immeuble avec l'une de ses nombreuses expériences, au final celle-ci s'était montrée totalement inoffensive pour l'homme.
William, la brune et Joyce avaient dû passer l'après-midi à aérer le bâtiment pour faire fuire toute cette fumée.
21h34 :
La rousse commençait à remettre ses chaussures et sa veste pour partir dans son appartement.
- Erwin passe prendre un café demain, tu passes à la maison ? Demanda Hanji.
- Évidemment, déclara la plus petite.
Après cette courte discussion, la plus petite claqua la porte pour commencer un grimper les marches jusqu'à son appartement.
Une fois arrivée à son palier, la jeune femme ouvrit la porte pour s'engouffrer dans son logement.
Une odeur de bois et de vieux papier avait envahi ses narines. L'habitat de Joyce reflétait le style bien spécifique des immeubles New Yorkais, de grandes fenêtres, des plafonds hauts, les fameux escaliers en métal qui bordaient les murs extérieurs.
Le petit loft de Joyce lui correspondait parfaitement.
La rousse retira ses chaussures pour les balancer avec un air nonchalant près du canapé.
Ses chats attirés par le bruit, s'étaient précipités aux pieds de leur maîtresse pour réclamer de la nourriture comme à leurs habitudes.
- Salut les morfales, dit la femme en s'abaissant pour caresser ses deux boules de poils.
Joyce les avait trouvés dans un petite ruelle près de chez elle, après quelques passages au vétérinaire, la jeune femme les avait recueillis dans son humble appartement.
Hanji l'avait même aidé à les renommer, le plus grand était un mâle, un maine coon roux à rayures s'appelant Jojo, l'animal possédait un caractère très calme et pour le plus grand bonheur de la rousse, Jojo était un chat très affectueux.
Le second avait un tempérament beaucoup plus fougueux et curieux, Vendredi était un abyssin noir possédant un fort caractère, la bête faisait souvent tourner en bourrique Joyce pour son plus grand malheur.
La pauvre jeune femme sortait tout les noms d'oiseaux qu'elle connaissait en rattrapant les bêtises de son animal.
Mais malgré ça, l'artiste aimait ses animaux autant que ses instruments.
Après avoir donné à manger à ses chats, la rousse s'était installée dans son canapé en surfant sur les réseaux sociaux.
Mais une notification d'un nouveau message était apparue en haut de son écran.
[ Erwin : 21h42 ]
< Hey tu viens demain chez Hanji ? >
[ Moi : 21h43 ]
< Yes pourquoi ? >
[ Erwin : 21h43 ]
< J'aimerais te présenter quelqu'un,
C'est un de mes collaborateurs. >
[ Moi : 21h44 ]
< La folle le connais ? >
[ Erwin : 21h45 ]
< C'est un ami qu'on a en commun, Livai Ackerman tu connais ? >
[ Moi : 21h46 ]
< Hanji m'en a beaucoup
parlé c'est celui qui
prend les photos pour
faire ta pub ? >
[ Erwin : 21h48 ]
< Exactement il est extrêmement talentueux, je te le présenterai demain. >
[ Moi : 21h49 ]
< Pas de soucis, à plus
beau blond >
[ Erwin : 21h50 ]
< À plus belle rousse ;) >
Après cette discussion, Joyce verouilla son téléphone pour faire le point.
Livai Ackerman était un photographe extraordinaire, reconnu pour son talent incroyable, l'homme travaillait principalement pour des grandes marques de luxes.
Objets, vêtements, mannequins, le noiraud possédait un don inégalé pour capturer l'instant présent.
Mais d'après plusieurs rumeurs, le photographe détenait aussi un affreux caractère, il en faisait baver à toutes les personnes qui ne respectaient pas ses consignes, des centaines de stagiaires avaient d'ailleurs fuis, ne supportant pas les remarques cinglantes de leur supérieur.
Joyce ne savait pas trop quoi en penser, la jeune femme n'écoutait pas vraiment les rumeurs et avait plus tendance à aller voir par elle même sans se faire influencer.
Si Hanji s'entend bien avec lui il ne doit pas être méchant, pensa la rousse.
FIN.
Y
Yo yo yo ! Vous allez bien ??
Alors vos points de vues sur ma nouvelle histoire ?
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