Pdv Kalluto

Assis sur un banc plein de crasses, j'observe mon éventail dans mes mains.
Depuis que je suis rentrer dans la brigade Fantôme, tout est différent.
Tout est différent ici.

À la maison, on me considère comme insuffisant, bien que ça ne m'affecte pas vraiment.
Ici, on pense au contraire que je cache mes capacités.

À la maison, je suis une fille.
Ici, un garçon.

Je ne sais pas lequel est le mieux...
C'est depuis mon enfance qu'on me parle au féminin, qu'on me donne des vêtements de filles, qu'on cultive tous les traits qu'elles ont...
C'est ma mère en vérité.
Elle souhaitait une fille.
Mais elle était si déçue d'Alluka qu'elle souhaitait avoir une autre fille à modeler comme elle voulait.
Mais non.
Encore un garçon.
Et moi, quand j'étais petit, je ne comprenais pas pourquoi elle avait cet intérêt à s'intéresser à moi, ce qu'elle ne semblait pas faire avec mes grands frères.

J'étais jeune et bête.

Je croyais qu'elle s'intéressait à moi, qu'elle m'aimait juste profondément.
Mais il s'est avérer que non.
Je n'avais pas compris que j'étais juste la pièce de rechange, celle dont on se fiche bien avant d'en avoir besoin.

Même en ayant compris ça je continue de l'aimer.
Ça reste la seule personne qui a pris la peine de faire semblant de s'intéresser à moi.
C'est à l'origine de toute la reconnaissance que j'ai envers elle, grâce à ça, j'ai pût me sentir bien en moi même, me sentir aimer par quelqu'un 

Les autres non.

Ils ne me voyaient pas, ou plutôt, ils faisaient semblant de ne pas me voir.

Maintenant... C'est une ambiance nouvelle dans laquelle je vis.
Oh je ne parle pas seulement de la vie de criminel nomade, mais des gens avec qui je la partage.

Tiens, rien que maintenant.

Machi est en train de recoudre une de ses blessures, Shizuku, Feitan, Phinks et Sharnalk jouent aux cartes en rigolant, Kuroro lit un livre... Nobunaga engueule Bonorenof à cause de sa chute sur une bandelette qui traînait...

C'est différent de chez moi.
Chez moi, notre travail est obligatoirement notre seul passe-temps.
Eux... Ils donnent l'impression qu'ils n'ont pas vraiment de travail, que des passe-temps.

Je peux comprendre ça ... Tuer aussi est mon plaisir, à un tel point que je ne considère presque plus ça comme mon travail.

Depuis que je suis ici, je ressens un nouveau sentiment...
Une sorte de relâchement dans la poitrine...
Comme... Du soulagement.

Est ce bien? Est ce mal?
Que dois je en penser?
Est ce que ça ne va pas à l'encontre de ma formation d'assassins?

Je ne sais pas tout ça...

Ce que je sais, c'est que l'Araignée me regarde avec un oeil différent de celui de famille.

Ici, je ne suis pas un assassin de la famille Zoldyck, je suis Kalluto.
Ici, je ne suis pas une fille parce que ma mère l'a décidée, je suis un garçon qui ressemble assez à une fille.

Malgré ça, j'ai pas l'impression qu'ils me jugent.
Mais est ce par pure bonne foie, ou parce qu'ils ont trop peur des représailles que représenterais ma famille?

Encore une question sans réponse.
Mais est ce important?
Tout ce que je sais, c'est que ce relâchement dans ma poitrine est agréable.
C'est différent des graves blessures que m'a offert ma vocation de tueur.

Ce qui est important, c'est que je sais qu'ici, ils ne me regardent pas, ils me voient.

Ils me parlent à moi.

Et surtout...

Ils m'entendent.

Quand je leur parle, ils entendent.

C'est si agréable...

En observant cet éventail entre mes doigts, je l'ouvrit légèrement.
Il est comme moi...
Il s'ouvre, petit à petit...