36 ½ - Défense
Jack blêmit. Le blond sentit mon regard peser sur lui et tenta de cacher son malaise, en vain. Il baissa les yeux, enfoncé dans sa chaise ; définitivement muet. Son attitude s'était transformée sitôt que la voix de Charlie avait retenti. Cette voix... Elle n'avait pourtant rien de particulier. Aucune intonation sardonique, pas une once de méchanceté ; rien d'autre qu'un ton neutre. La voix était claire, quoiqu'un peu nasillarde. Ni trop grave, ni trop aiguë. C'était une voix sur laquelle on ne se retourne pas.
Cependant, tous mes camarades et moi-même nous tournâmes à l'unisson vers le ventriloque. Seul Jack ne bougea pas. Ben, Bianca et Yukie arboraient un air choqué ; au contraire d'Atlan et Capucine qui toisaient désormais Charlie, glacials. Le brun haussa un sourcil inquisiteur et alluma une nouvelle cigarette avant de se replonger dans ses réflexions.
L'asiatique, passé la surprise, se leva d'un bloc. Ses mèches noires, ébouriffées par un tel mouvement, lui donnaient des airs d'épouvantail. Son visage quant à lui rappelait celui d'un masque théâtral tant la peur le déformait.
- Arrête ! supplia-t-elle. S'il vous plaît, croyez-moi...
Sa voix se brisa sur le dernier mot. Yukie se rassit et sanglota, la tête entre ses mains. La voir aussi désespérée me fit un pincement au cœur. Si elle se trouvait dans cet état, c'était en partie de ma faute. A l'angoisse du verdict s'ajoutait sans doute le désespoir accumulé de la veille. J'avais l'impression d'avoir l'habitude d'être terrassé par la culpabilité, mais elle se montrait chaque fois plus sournoise, voire plus puissante. Tout ce que je voulais, et avais jamais voulu, était le bonheur de Yukie. La construction des tombes, notre conversation à l'infirmerie, et toutes les autres... J'étais aveuglé par la conviction de bien faire ; et m'en persuadais à chaque fois. Mais j'avais été stupide. Stupide et égoïste. Au fond, je n'arrivais même pas à cerner mes propres intentions. Et si, inconsciemment, je n'avais pas fait tout ça pour elle... mais pour moi ? Cette satisfaction d'aider quelqu'un ; d'influer sur ses sentiments positifs. De se sentir glorifié. Un frisson glacé me secoua. C'était... c'était malsain.
Charlie avait plongé l'audience dans un bain d'émotions multiples, je n'étais pas le seul à en être victime. Il y avait Jack et son mutisme. Yukie et ses pleurs. Bianca, quant à elle, nageait dans l'incompréhension. Ben souffla en me jetant un regard affligé.
Le ventriloque n'allait pas en rester là. Son accusation n'était pas lancée au hasard ; iel devait avoir des preuves. Et en effet, ce fut Charlotte qui prit la parole.
- La culpabilité de Yukie est évidente, vous devriez déjà l'avoir remarqué ! chantonna la marionnette. Hier soir, après avoir préparé son milkshake, elle a attiré Rufus dans la cuisine. Elle l'a démembré, et a répartit les morceaux dans tout le manoir ! Mais comme elle n'a pas eu le temps de poser la tête, elle l'a mise dans le lave-vaisselle, et a profité de sa position lors des recherches pour la sortir. En cassant le carreau de l'extérieur, elle a pu rentrer dans la cuisine !
Les mots de la marionnette étaient plus tranchants que des lames. L'asiatique tremblait et me lança un nouveau regard larmoyant. Elle implorait mon aide, mais je ne pouvais rien faire ; je n'avais pas plus de preuves pour accuser qui que se soit. Je ne voulais pas que Yukie soit une meurtrière, mais tant de nos camarades nous avaient déjà trahis. Et voir la jeune fille à la limite de l'hystérie ne me rappelait que trop bien Flora. Alors je détournai les yeux et fixai le sol, tiraillé entre doute et culpabilité.
L'ambiance redevint plus pesante que jamais. Sous les orbites amusées d'Hologramme, chacun ressassait ses théories ; sans pour autant que nous trouvions à contredire Charlie. Iel me troublait plus que jamais. Le ventriloque était redevenu silencieux après avoir lâché sa bombe verbale. Pourtant, j'étais désormais persuadé d'entrapercevoir un minuscule rictus animer les commissures de ses lèvres. Je tentai d'imaginer ses yeux. Ils pouvaient exprimer n'importe quoi, à cet instant. Ses mèches foncées me parurent un masque coupant son visage en deux, et me dissuadèrent de regarder à nouveau dans sa direction ; je n'en tirerai rien de plus.
Atlan tira sur sa cigarette, aspira, souffla un nuage immaculé. Ses traits dépeignaient sa sempiternelle indifférence ; celle qu'il endossait avant de commencer à poser des interrogations quant au meurtre. Je ne pus m'empêcher d'être rasséréné. Il allait éclaircir cette affaire, comme il le faisait toujours.
- Yukie est de loin la plus suspecte, dit-il d'un ton calme. ( l'asiatique blêmit un peu plus ) Mais ça n'explique pas le mixer.
- Quoi ? le rembarra Bianca. Le mixer a été utilisé pour attirer les deux puceaux dans la cuisine, c'est tout ! Je vois pas où est le problème.
Capucine releva la tête, et foudroya la blonde du regard. Cette dernière décocha un magistral doigt d'honneur à sa rivale avant qu'elle ne prenne la parole.
- Il y avait des os dans le milkshake, déclara la brune, glaciale. Et ils ne peuvent provenir que de la main de Rufus que nous n'avons pas retrouvée. La question est de savoir pourquoi le coupable l'a volontairement mixée...
Un murmure entendu souleva l'assemblée. Ben, à la seule évocation des ossements, sembla prêt à tourner de l'œil. Le métis n'était pas le plus courageux d'entre nous, mais cette affaire semblait vraiment l'affecter. Plus le procès avançait, et plus son état m'inquiétait. Je me promis encore une fois de l'aider à aller mieux, lorsque ma constatation refit surface. Je frissonnai. Le schéma se répétait, comme avec Yukie. Je ne voulais pas lui nuire. Une bouffée de chaleur m'obligea à fixer le sol.
Mais plus que Yukie et Ben, le mutisme de Jack commençait à peser. Alors que chacun s'efforçait de faire avancer le procès, le blond demeurait immobile, à mille lieues de ses fous rires habituels. Sa tête était inclinée vers le bas. Les mèches bouclées qui retombaient sur son front m'empêchaient de voir ses yeux. Jack avait changé. Depuis la morgue, je le voyais sous un nouvel angle. Toujours aussi moqueur et avec un côté vicieux totalement assumé, mais en l'entendant parler de l'éventuel traître ainsi, j'avais compris que ses intentions n'étaient pas que mauvaises. Du moins, c'est ce que je voulais croire. Bien qu'il me fasse parfois penser à un démon, le Jack des premiers jours restait ancré dans mon esprit. Celui qui nous avait accompagné, avec Kitty, jusqu'au meurtre de cette dernière. Je soupirai. Je ne réussirais jamais à faire mon deuil ; ni de la jeune fille, ni de la personnalité du blond.
Un nouveau silence se fit, jusqu'à ce qu'une voix neutre ne le transperce.
- Et si ce n'était pas la main de Rufus ?
L'entièreté de l'audience convergea vers le brun. Atlan, plus sérieux que jamais, fit rougeoyer quelques secondes la cigarette entre ses lèvres avant de souffler. Son œil valide nous darda un regard circulaire, qui s'arrêta quelques secondes sur moi ; quelques autres sur Jack.
Il y eut une longue seconde de silence, durant laquelle je tentai de comprendre les paroles d'Atlan. Ça ne pouvait qu'être la main du colosse ! Cela n'avait aucun sens de jeter un membre ainsi dans le mixer, mais si nous étions bien certains d'une chose, c'était que la main appartenait à Rufus.
Capucine fronça les sourcils, en une expression mêlant colère et incompréhension. Elle ouvrit la bouche pour parler mais quelqu'un la coupa.
- C'est bon, Yukie. On a perdu.
Je me figeai. Cette voix... Même si je ne voulais pas le faire, le visage de son propriétaire m'apparut comme une évidence, et s'insinua dans mon esprit. Lentement, je me tournai vers lui, incapable d'exprimer autre chose qu'une immense surprise. Surprise partagée avec l'asiatique qui manqua s'étouffer.
- Pourquoi tu dis ça ? supplia la jeune fille. Je suis innocente !
Jack l'ignora et se contenta d'un simple regard las. Il venait de redresser la tête. Sa voix me parut plus grave qu'à son habitude. Son regard demeurait planté dans le vide, mais animé d'une détermination sans faille. Est-ce qu'il venait... de s'inculper ? Charlie eut un léger mouvement de recul avant d'endosser son sempiternel air inexpressif. Ben s'était tourné vers Yukie avec un air de déni. Sa bouche se tordit pour former une lettre mais se referma derechef. Et il replongea dans un mutisme cerné.
Je ne voulais pas... Je ne pouvais pas croire que Jack avait tué Rufus. Il m'avait manipulé toute la soirée ? Le taser, la morgue, le prétendu tueur l'assommant dans le réfectoire... Mais pas seulement Jack... Yukie... Son discours de la veille, ses prétendus sentiments... tout était faux ? Absolument tout ? Je dus me rattraper à la table pour ne pas vaciller. Les mots prononcés par le blond résonnaient dans mon esprit comme une balade macabre. Il se tenait droit, toisant l'invisible. Le sourire d'Hologramme grandit un peu plus.
- T'es conscient de ce que tu dis, le mioche ? lança Bianca, acide.
Jack toisa la blonde ; il avait la mâchoire crispée et ramena ses poings serrés vers lui. L'asiatique murmurait sans cesse des « je suis innocente », mais sa voix faiblissait. J'étais toujours incapable de prononcer la moindre syllabe. L'atmosphère devint subitement étouffante.
- J'ai tué Rufus, fit Jack d'un ton si calme qu'il en devenait angoissant. Hier soir, Yukie a attiré Caleb dans la cuisine en prétextant avoir des sentiments pour lui.
- C'est faux ! s'écria la jeune fille, écarlate. Je... je...
Le blond la fit taire d'un regard assassin. Il ne souriait pas. Ce regard-là n'était pas comme ses sempiternelles œillades sardoniques. Non ; il étincelait presque de rage. Jack crispa un peu plus ses poings et tourna la tête vers Charlie. Je crus rêver mais pourtant, à la simple vue du ventriloque, ses traits s'adoucirent un instant.
Atlan se racla distraitement la gorge et je me sentis rougir. Jack venait, en s'inculpant, de révéler les sentiments, faux ou non, de Yukie à mon égard. Le brun me fixa quelques instants, son œil aussi glacial qu'à l'accoutumée. Puis il détourna le regard pour se remettre à réfléchir ; et s'alluma une nouvelle cigarette. Il fumait vraiment trop.
- Elle a attiré Caleb, puis, lui faisant croire qu'elle était partie, tu es rentré en scène, hein ?
La voix de Capucine, foudroyante, me replongea en un instant dans l'ambiance du procès. La brune toisait le blond, poings serrés. Un profond mépris éclairait son visage fin.
- Tu l'as volontairement éloigné de la scène du crime. Yukie a tué Rufus puis, pour parfaire le déguisement, tu as feint d'être assommé... ( Capucine était plus froide que jamais ) Un sacré plan, dis-moi. Je ne pensais pas que tu avouerais si vite, termina-t-elle d'un ton si indifférent qu'il en devenait provocateur.
Le blond ferma les yeux ; sans doute pour ravaler une colère croissante. Lorsqu'il rouvrit les paupières, son regard bleu visait le sol. Il écarta de la main quelques mèches rebelles et soupira.
- Ouais, voilà, tu as tout dit. Dépêchez-vous de voter ; qu'on en finisse.
Yukie n'était plus que l'ombre d'elle-même. Les yeux rouges, le teint cireux, les cheveux en bataille ; elle demeurait maintenant muette, dans l'attente de notre verdict. Si Jack semblait prêt à mourir, l'asiatique n'avait encore rien avoué.
L'attitude du blond me troublait toujours. Moi qui le considérais presque comme animé de bons sentiments, il se rendait coupable du meurtre le plus sanglant jamais commis par mes camarades. Pourquoi... Pourquoi gâchait-il tout ? Pourquoi avait-il tué, qui plus est avec Yukie ? L'asiatique et le blond n'avaient rien en commun ; rien qui ne puisse les unir pour un meurtre, en tout cas. Et la jeune fille semblait encore porter une rancœur, même infime, envers Jack, vis-à-vis de son attitude avant la mort de Mary. Celle que je considérais comme l'une de mes plus chères amies ici avait du sang sur les mains ? Je n'y comprenais rien. Elle m'avait pourtant paru si sincère ; si blessée face à mon refus de la veille.
Jack n'avait jamais caché ses penchants sociopathes. Que ce soit lorsqu'il s'était révélé lors du procès de Flora. Ou bien la fois où il avait menacé Jean avec son couteau. Ou simplement quand il entamait un rire aussi larmoyant que moqueur. Ce meurtre... n'avait aucun sens. J'en avais le pressentiment ; Jack n'aurait jamais tué Rufus. Du moins, pas de cette manière. Le blond était intelligent, peut-être le plus intelligent d'entre nous. Une alliance meurtrière ne lui correspondait pas. Cet assassinat en lui-même ne lui correspondait pas. Mais surtout... Pourquoi Jack s'était-il lui-même accusé ? Il avait été le premier blanchi en prétextant que trop d'indices l'inculpaient. Pourquoi faire volte face ?
Atlan me lança un regard qui se voulait rassurant ; il avait dû percevoir mon stress croissant. Et si nous faisions fausse route ? Trop de question affluaient. J'étais perdu.
- Avant de voter... j'aimerais vérifier quelque chose.
Le brun avait employé un ton à la fois calme et glacial. Il était tourné vers Jack. Son œil brillait d'une lueur presque défiante. Le blond serra ses doigts sur le rebord de la table et haussa un sourcil en guise d'invitation à continuer.
- Puisque les coupables sont Jack et Yukie ( l'asiatique ne réagit même pas à cette nouvelle accusation ), il ne devrait pas y avoir de problèmes à ce que Charlie enlève ses marionnettes ?
Je sentis le ventriloque se crisper. Jack blêmit et écarquilla les yeux. Il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. Le reste de l'audience et moi-même demeurions plongés dans une totale incompréhension. Atlan tira une nouvelle fois sur sa cigarette ; son air blasé convergea vers iel.
- Non, fit Charlie.
Ce « non »-là ne laissait pas place à la demi-mesure. Il avait été prononcé avec toute la fermeté dont est doté un être humain. Un mince sourire froid vint relever les lèvres du brun. Il souffla sa fumée avant de reprendre :
- Je crois que tu n'as pas bien saisi. Ce n'est pas une proposition, c'est un ordre. Nous ne voterons pas tant que tu ne les auras pas enlevées.
- Nous sommes vivants ! Charlie ne peut pas nous enlever ! s'écria Charlotte, sous le choc.
Mais les plaintes aiguës de la marionnette ne firent que retenir un peu plus l'attention. Tout le monde, à l'exception de Jack, fixait désormais le marionnettiste. Iel se tut une seconde. Si Charlie refusait d'accéder à la demande d'Atlan, iel deviendrait à coup sûr la personne la plus suspecte. Mais... Charlotte et Charles faisaient une part intégrante de Charlie ; il n'avait, jusqu'à ce procès, jamais parlé que par leur biais. Même si nous entendions à présent sa véritable voix, je doutais qu'il puisse se défaire si facilement de ses marionnettes.
Bianca se leva, faisant racler sa chaise contre le sol. Le bruit tira Jack de sa torpeur ; il sursauta presque.
- Bon, ça commence à me faire chier ! siffla la blonde. Si l'autre malade refuse d'enlever sa foutue marionnette, je vais le faire à sa place !
Joignant le geste à la parole, Bianca tendis la main vers Charles. Charlie poussa un cri et recula, mais la blonde était déterminée à faire avancer les choses. Elle fondit sur le ventriloque, désormais à quelques pas de la table.
Mais une action que personne n'aurait pu prédire stoppa net la jeune fille. L'audience se figea.
Jack venait de s'interposer entre Bianca et Charlie, bras tendus en signe de défense, un air agressif peint sur le visage. Il avait bougé à une vitesse hallucinante, sans doute animé par l'adrénaline. Et à présent, il séparait le ventriloque du reste de l'audience.
- Charlie a dit non, cracha-t-il. J'ai déjà avoué mon crime. Yukie est ma complice.
- Je n'ai rien fait ! cria la petite asiatique. C'est toi qui...
- Ta gueule ! hurla Jack. Ferme ta putain de gueule ! On est coupables ! ( il lança à Atlan un regard empli de haine ) Toi aussi, écrase. Contente-toi de voter au lieu de poser des questions débiles.
Capucine se leva pour asséner au blond une remarque cinglante, mais Atlan la devança.
- Jack, fit le brun d'un ton glacial. Personne dans cette salle ne votera tant que Charlie n'aura pas coopéré. Tu n'arranges pas son cas en agissant de la sorte. Je veux simplement qu'il me montre ses mains.
Le blond pâlit à nouveau, mais se rasséréna rapidement. Il se campa sur ses appuis, toisant son rival malgré sa petite taille.
- Moi, je voterai, grinça-t-il. Je voterai pour moi, parce que je suis coupable. ( il hurla ) J'ai tué Rufus ! Je l'ai démembré ! Et vous savez quoi ? C'était jouissif ! Je suis un putain d'assassin !
Jack disjonctait. Sa voix grimpait dans les aigus tandis qu'il commençait à s'agiter. Un sourire avait repris ses droits sur son visage angélique ; mais ce rictus-là ne ressemblait en rien à ce à quoi il nous avait habitués. Crispé, vacillant ; il transpirait le désespoir. Jamais Jack n'avait réagi de la sorte. Lui qui gardait toujours un air sardonique, tout du moins moqueur, ressemblait presque à Jean.
Atlan porta la cigarette à ses lèvres. Il prit tout son temps pour aspirer la fumée, puis la souffler. Il n'avait pas l'air de s'amuser de l'attitude du blond. Le brun prenait juste son temps pour sélectionner les mots à employer.
- Ecoute, je sais que tu protèges Charlie depuis le début. Tu as sans doute réalisé la même chose que moi et tu as tout fait pour paraître coupable à sa place. Mais nos vies sont en jeu. ( il marqua une pause avant de poursuivre ) Tu es innocent, Jack.
Le blond entrouvrit la bouche sans parvenir à former le moindre son. Ses bras, jusque-là tendus, s'affaissèrent. Les paroles d'Atlan l'avaient atteint de plein fouet.
Bianca profita de ce moment de latence et saisit sa chance. La blonde se jeta sur Charles. Elle agrippa la marionnette à pleines mains. Charlie poussa un hurlement. Jack se retourna. Il voulut bondir sur la blonde mais trop tard. Un craquement sinistre retentit dans la salle. Comme quelque chose qui se déchirait. Puis un bruit mat.
Bianca, encore hébétée, venait de tomber au sol. Entraînée en arrière par sa propre force. Il s'écoula une seconde. Puis deux. Le temps semblait figé. J'écarquillai les yeux en réalisant. Le cri de Ben déchira le silence ambiant.
La blonde baissa les yeux et devint livide. Serrée entre ses mains, demeurait la marionnette de Charlie. Mais elle n'était pas flasque comme elle aurait dû l'être. Elle semblait... rigide.
Jack plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer un rire nerveux. Il recula.
Le bras de Charlie se trouvait scindé à son extrémité ; une auréole de sang sec entourant les bandages sur son poignet. Bianca venait de lui arracher la main.
[Reste : 8]
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