Originalement écrit pour le Christmas Challenge 2019, et se trouvant toujours dans notre recueil du CC19, ce texte trouve cependant sa place dans ce recueil ou il est donc copié.

Les Univers sur lesquels nous écrivons se sont éloignés des Univers d'origines : Pas de Spoil, sauf indications contraires (Sauf si vous voulez rejoindre notre communauté ? Ne lisez alors pas les textes a thème Harry Potter indiqué par un petit "Spoiler ~"!)

Univers évoqué dans le texte :
Entre-Monde

(Spoiler pour notre communauté ~ )

Si vous demandiez à la Vie et à la Mort comment sont représentés les êtres vivants, l'une vous répondrait sûrement : Comme une magnifique flamme qui illumine le chemin. Alors que l'autre répondrait : Comme un arbre mort, planté tout au long de ce même chemin.

Si vous demandiez à la Vie et à la Mort comment est représentée Destinée, leurs réponses seraient probablement plus proches.

Vie était assise dans son palais des entres-mondes. Devant elle, une grande bougie noir dont la flamme alternait, tantôt la magnifique flamme, tantôt l'arbre mort, tout cela en boucle, à chaque minute, à chaque seconde. Mort, dans le silence qui le caractérisait si bien, se glissa doucement auprès de Vie, son regard se portant avec lenteur sur la bougie et la flamme oscillante.

- Bonjour Vie. Est-ce la flamme de notre nièce que tu observes ?

Il s'assit avec élégance sur l'accoudoir du trône de la Vie, tournant son regard éternel vers elle qui leva à son tour ses yeux d'un blanc pur sur lui quelques secondes. Rapidement, elle se concentra une nouvelle fois sur la flamme.

- Bonjour Mort. Oui, en effet, il n'y a qu'elle qui soit si particulière, si unique.

Son visage ne s'était pas stabilisé sur une apparence particulière et possédait juste une forme brumeuse. Seuls restaient ses yeux blancs, fixes. Cependant on pouvait à chaque instant lire les émotions qui y défilaient selon l'état de l'objet leur faisant face. Et là où Vie semblait être une forme brumeuse, ou plutôt fantomatique, Mort n'était qu'un squelette vêtu d'une longue cape noir. Ses yeux, deux billes noires dissimulées sous sa capuche, brillèrent un cours instant et glissèrent vers l'artefact avant que la main squelettique de la Mort ne se posa avec une infinie délicatesse sur la nuque de la Vie.

- Sa vie n'est pas la plus aisée. Mais ce n'est pas nous qui décidons de son heure.

Elle tendit une main vers la flamme qui s'anima un peu au contact, s'enroulant presque autours de ses doigts blancs.

- Je le sais mais c'est si douloureux pour elle à chaque fois. Elle n'a pas le droit à une enfance. Contrairement aux autres, elle est obligée de s'intégrer et s'adapter à la vie de quelqu'un.

Une note de tristesse fit trembler sa voix mélodieuse, habituellement joyeuse. Pour la rassurer, Mort caressa doucement sa joue.

- Je le sais. Malheureusement, nous ne pouvons faire mieux que de la laisser choisir sa vie à chaque fois.

La voix sage, mais caverneuse de la Mort résonna calmement entre les murs du palais, faisant à nouveau lever le regard de Vie vers lui.

- Je le sais, c'est leur choix de rester ici ou pas, nous ne pouvons que les encourager dans leurs choix, comme nous l'avons toujours fait, et peut être espérer que notre sœur soit clémente avec elle dans son prochain monde ?

Il posa son menton sur l'épaule de la silhouette brumeuse, son regard se posant une nouvelle fois sur la flamme représentant la vie de Destinée.

- Hasard n'a jamais voulu faire du mal à sa fille, tu le sais aussi bien que moi. Tout comme tu sais qu'elle ne peut pas l'exposer à un taux trop positif sans risquer l'équilibre du monde ou ils arriveront.

- Je le sais, mais si nous pouvions lui laisser une vie, rien qu'une vie ou elle pourrait en profiter au maximum, comme un cadeau d'anniversaire ?

Elle savait cependant que c'était parfaitement impossible. Elle posa sa tête contre celle de sa moitié. Les os composant la main de la mort passèrent dans les cheveux de brume, comme une caresse immatérielle.

- Tout comme tu sais que nous ne pouvons pas, ma tendre.

Lentement, silencieusement, il se leva et s'approcha de la bougie. Ses doigts s'approchèrent de la flamme, se couvrant lentement de muscles et de peau, avant de l'éteindre.

- Mais pour l'instant, il est l'heure.

Puis la Mort quitta leur palais des entres-mondes. Il avait une âme à recueillir.

Vie resta un long moment dans le calme absolu du palais, à juste regarder l'arbre maintenant éteint. Elle finit par se lever, avançant de façon gracieuse et dansante. S'approchant à nouveau, elle glissa sa main pour rallumer la flamme.

- L'heure de recommencer à nouveau. De toute façon la vie de Destinée est comme le hasard, rien qu'une flamme qui vacille.

La Vie quitta à son tour le palais des entres-mondes. Elle avait une âme à rediriger.

~ Une Flamme Qui Vacille ~

Caleeko