33・Souvenirs épineux
Eos Hunt.
Étonnant, non ? Elle avait fui comme lorsque nous étions enfants. Elle avait choisi la fenêtre. Merci, Rhéa.
Enfin bref, elle avait sûrement dû comprendre, maintenant, que si elle fuyait, elle se retrouverait forcément à me faire face. Sans aucune échappatoire. Et même si elle serait passée par la porte, la seule différence qu'il y aurait eu serait le temps de répit dont elle aurait disposé. C'est-à-dire, une minute de plus.
Appuyé contre la porte de la chambre, je regardais mon jouet, comme elle semblait regarder sa proie, sans expression, fixement. Elle se tenait en face de moi. Un mètre seulement nous séparait, si bien que je pus m'en apercevoir :
Elle s'enfonçait les ongles dans la paume, signe que ses émotions étaient en train de se livrer bataille dans sa petite tête. Elle ne s'en était peut-être même pas rendue compte. Encore une chose qui n'avait pas changé.
Elle n'était plus cette petite fille frivole que j'avais entrainé. Mais elle restait une femme aussi dangereuse que prétentieuse. Une femme aux traits aussi doux que confiants, pouvant attirer n'importe qui dans son piège, rien qu'en croisant son regard. Ce n'était plus ce regard de petite fille désespérée, fatiguée et rougis.
Mais c'était aussi une garce qui ne savait pas ce qui l'attendait avec moi, dans mon antre. Et je m'en réjouissais d'avance.
Je la fixai en effaçant mon sourire, ma cigarette coincée entre mes lèvres. Je voulais qu'elle comprenne à quel point j'étais sérieux.
— Rappelle-toi, Rhéane, je suis celui qui ta coincé une jolie petite balle dans l'abdomen. Peut-être que j'aurais dû la graver avec quelque chose comme "Jamais deux sans trois".
Elle garda le silence, mais ses traits changèrent légèrement. J'avais réussi.
La manière dont elle m'avait observé lorsque j'étais entré dans la pièce m'avait amusé. Elle avait semblé combler sa curiosité, et s'était attardée sur chaque centimètre de mon visage, un par un. Si elle avait été une mercenaire connue pour sa discrétion, elle devait avoir perdu l'habitude.
La curiosité me poussait à me demander ce que son fort intérieur s'était dit, en me voyant le visage à nu après tant d'années.
Le plus dur dans tout ça, avait été de garder un visage impassible, en la voyant nichée dans mes draps, désorientée mais sereine. Je détestais le fait qu'elle arrivait à contrôler ses émotions dans des situations comme celle-ci. Je venais de la kidnapper, merde !
Chaque fois que je la voyais, mon désir de la détruire et de la voir perdre le contrôle m'alléchait. Je ne lui avais pas fait assez peur, il faut croire.
Je lui soufflai ma fumée au visage, faisant remplacer sa mine enfin énervée, par du dégout, qu'elle fit exprès de me montrer.
— J'ai une surprise pour toi, lançai-je fièrement. Souris à tes nouveaux copains.
A ces mots, je m'éloignai de la porte sous son air méfiant, laissant entrer trois hommes.
Désormais à ses côtés, j'assistais à la scène du même point de vue qu'elle. Mais il n'y en avait qu'un qui était amusé.
— Pas la peine que je te présente ces beaux gosses, si ?
Je venais de lui ramener Christopher, alias un mec très attaché à ses valeurs, gérant du tabac ou notre lady se réapprovisionnait en cigarettes. Ainsi que Dan, l'haïtien et le garde du corps qui l'avait laissée passer à la soirée.
Le dernier était Lian, un homme de confiance avec qui j'avais l'habitude de travailler. Un asiatique qui maniait le katana, comme Rhéa. Sa capacité à rester calme à toute épreuve m'avait subjugué, je crois bien ne jamais l'avoir vu sourire. Tous les trois étaient en tenue de garde du corps, un ensemble noir et simple.
Leur regard était terne et fatigué, sauf pour Lian, en pleine forme et habitué.
Rhéa se contenta de froncer davantage les sourcils, gardant néanmoins le silence.
— Ils te suivront partout où tu vas, absolument partout, l'informai-je en passant mon bras derrière ses épaules. Lian est un...
Je fus brusquement coupé dans mon élan pile au moment où mon bras toucha son épaule. L'air fut soudain coupé, m'empêchant de respirer. Je me retrouvai allongé sur le lit, Rhéa au-dessus de moi, l'avant-bras pressé férocement contre ma gorge.
D'une voix difficilement contrôlée, elle me lança entre ses dents :
— Ne me touche pas.
Elle venait enfin d'exploser et de me montrer que tout cela ne la laissait pas indifférente.
Mon regard croisa celui de Dan en premier, et après quelques secondes d'hésitation, mon regard lourd de sous-entendus le força à bouger. Rhéa fut brusquement tirée en arrière, les bras de Dan l'entourant au niveau de la taille.
Surprise, elle resta figée lorsque l'haïtien la relâcha brusquement quand elle fut sur ses deux pieds. Elle le fixa, interloquée, choquée par la fermeté dont il avait fait preuve envers elle. Mais celui-ci ne fit rien paraitre, et revint près de ses collègues avant de reprendre sa pose de garde, le regard dans le vide, fuyant celui de Rhéa.
Toujours sur le lit, je me redressai sur les coudes, un sourire triomphant.
Ce n'était pas pour rien que j'avais choisi Christopher et Dan comme gardes du corps. C'était des personnes en qui elle tenait, qu'elle connaissait personnellement.
Si elle s'était rassurée en se disant qu'ils seraient de son coté, c'était loin d'être le cas. Tout le monde tenait quelque chose dans sa vie à cœur.
Pour Rhéa, c'était ses proches, du moins à l'heure d'aujourd'hui, vu comment elle m'avait traité. Pour Christopher, sa boutique, pour je ne sais quelle raison. Et Dan, sa famille. J'avais d'ailleurs appris que Rhéa se chargeait personnellement et financièrement de la famille de Dan. Que c'est mignon.
L'art de la menace, toujours efficace.
Elle allait avoir des amis à elle comme gardes du corps, des amis en qui elle n'allait pas pouvoir demander d'aide, au risque que cela leur coute la vie, ou leur famille et leur boutique. Elle allait gouter au fait d'avoir a ses cotes des amis en qui elle ne pouvait avoir confiance, des amis qui lui ont tourné le dos, comme elle l'avait fait pour moi.
— Tu vois, si jamais tes petits copains ne font pas leur boulot correctement, Lian est chargé de leur tirer une balle en pleine tête.
Je mimai un fusil avec mes doigts en faisant semblant de tirer contre ma tempe, sous le regard hargneux de ma colocataire.
— Ils n'ont rien à faire ici, prit-elle enfin la parole.
Je fis non de l'index en claquant ma langue contre mon palais.
— Tu te trompes, après tout, ils sont ici pour te protéger, tu devrais être contente.
— Me protéger de qui, Eos ?
Je ne répondis pas. Une lueur passa dans ses yeux, que je ne saurais décrire.
— Je refuse d'avoir des gardes du corps.
— Je refuse que tu refuses, dommage, contrai-je en sortant du lit nonchalamment.
Cette conversation commençait à s'éterniser. L'amusement était passé. J'avais déjà passé trop de temps dans la même pièce qu'elle.
Je l'entendis ricaner, mais n'y prêta pas attention, me dirigeant vers la porte pendant que les trois gardes se mirent sur le côté.
Seulement, en une fraction de seconde, je sentis une pointe aiguisée et froide sous mon menton.
Je me retrouvai face à elle, à sa merci. Elle avait récupéré le katana de Lian, et empêchait les gardes de bouger par la lame qui menaçait de transpercer ma gorge. Au vu des regards des trois hommes, ils n'avaient rien vu venir. Et elle lut dans mes pensées.
— Je n'ai pas besoin de gardes du corps.
Ses iris étaient profondément ancrés dans les miens. Elle releva la lame, me forçant à monter le menton, une confiance en elle inébranlable dans les yeux. Elle savait ce qu'elle faisait. Et si elle avait été déstabilisée, il lui avait fallu peu de temps pour s'adapter. Une vraie pro.
— Zayn n'est pas un danger, moi oui.
J'avais amené un serpent chez moi.
— Je suis fier de toi Kill Bill, maintenant baisse cette lame tu veux ? Ça picote.
Ses cheveux noirs et ses reflets bleu nuit, habituellement parfaitement coiffés, étaient sauvages. Elle me regarda quelques secondes encore, pour jouir de sa position dominante, avant de reculer lentement. Elle finit par lâcher soudainement l'arme, qui fit un rebond au sol.
Elle se tourna vers Lian, une lueur amusée dans le regard.
— Je suis heureuse Lian, tu vas vite apprendre à me connaitre.
Celui-ci se contenta d'un simple hochement de la tête, avant de croiser son regard avec le mien.
— Bonne chance, fit-je remuer mes lèvres sans son.
Quand elle s'y mettait, la nouvelle Rhéa était aussi imprévisible que moi. Et ne parlons même pas de quand elle perdait le contrôle de sa colère.
Résultat, c'était moi qui étais recherché pour le meurtre qu'elle avait commis dans sa ruelle, vu que je lui avais rendu visite juste après. J'allai étouffer l'affaire avant Phoenix, elle aurait une dette envers moi.
Maintenant que je ne travaillais plus pour Joe, j'étais libre comme l'air. Même avant, remarque. Vu comment je n'écoutais pas grand-chose.
— Regarde dans l'armoire et change-toi, on va à Red Mist dans une heure.
Elle leva les yeux au ciel mais ne dis rien.
Il était tôt, mais Red Mist faisait partie de ces bars qui ouvraient vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et ce, depuis peu. Zayn devait en être pour quelque chose.
Je sortis de la chambre, suivit seulement par Lian.
Aussitôt ma cigarette jetée qu'une nouvelle la remplaçait. Je m'assis sur une des chaises hautes de ma table de bar noir ébène, sous le regard lourd de sous-entendus de mon bras droit.
— Détends toi, ricanai-je. Le serpent n'est plus dans la même pièce que tes petites fesses.
Il se mit de l'autre côté de la table, face à moi, les traits tirés par son sérieux habituel. Il réfléchissait à ses mots, joignant ses deux mains sur la table comme si c'était une réunion de la fin du monde.
— Elle m'as pris mon arme, Eos. Elle m'a ridiculisé, fit-il d'un air accusateur. Tu ne savais pas ? J'ai fait exprès de demander au forgeron une arme lourde, pour m'habituer à la porter et me muscler. Apparemment, elle n'a pas besoin d'une période d'adaptation, ta protégée.
Mes connaissances sur le japon et sa culture m'étaient inconnus. Mais à force de trainer avec Lian, j'avais vite compris que le respect, la loyauté et l'éducation était de mise. En clair, tout ce que Rhéane n'avait pas. Et m'empêcher de rire devenait difficile, mais je ne voulais pas me retrouver la tête tranchée.
— T'en fais pas, va. Tu sais très bien à quel point je voudrais l'égorger.
— Justement, non.
Je penchai ma tête sur le côté, à la fois interrogateur et menaçant. Mais il ne cilla pas.
Il savait très bien que je ne pourrais pas le virer. D'une part, parce que l'on se connaissait depuis longtemps et qu'il était la seule personne en qui je pouvais avoir une confiance aveugle, et de l'autre parce que les récents événements avaient agrandi ma liste d'ennemis.
— Bien, l'asiat, fis-je en expirant un nuage de fumée, utilisant le surnom qu'il détestait. Si tu sais tout, dis-moi ou est ce qu'elle a appris à manier le katana ? Ça pourrait t'aider à alléger les démons qui enserrent ton petit cerveau.
Il serra la mâchoire, regardant le katana qu'il avait récupéré, avant de relever la tête.
— Je vais le savoir.
— Parfait ! M'exclamai-je, enthousiaste.
Je lui indiquai la porte de Rhéa d'un coup de tête, lui intimant sans parler d'aller vérifier. Je l'avais laissée volontairement avec ses deux copains, restait à savoir envers qui ils étaient loyaux. Gare à l'asiat.
Cette situation était nouvelle, mais je commençais déjà à aimer.
Mon téléphone vibra dans ma poche. Un numéro inconnu.
— Eos le perfect man, j'écoute.
— T'as foutu la merde, Eos.
Joe.
— Bah alors, t'es pas à l'hôpital parce que tu t'es fait rétamer par ton ennemie papy ?
— J'ai une commotion cérébrale à cause de ta poufiasse. Tu n'as pas l'air de la détester tant que ça pour avoir été son cavalier, hein ? Ramène-là moi, sinon...
Biiip.
Bordel, quelle jouissance de raccrocher au nez des gens !
Je ne travaillais plus pour lui, il était hors de question que j'écoute ses menaces ridicules. Voyons...quelques-uns de ses hommes avaient dû être arrêtés par l'arrivée de la police sur les lieux. D'autres avaient dû se ranger du côté du gang avec les trois mecs, à cause de l'intention de Joe de leur extirper leur argent. Il ne devait rester que ses collègues les plus loyaux.
Dans ce cas, ça allait être plus compliqué que prévu. Ou pas. S'il ne restait que ses fidèles, ils allaient vouloir ma peau et celle de Rhéa par les sentiments qui les liaient avec leur chef, ce qui pouvait les rendre plus dangereux. Mais leur nombre était sans doute réduit.
Si le gang qui s'était interposé face à Arthur savait que Joe avait une commotion, ils allaient surement en profiter pour le renverser définitivement. Et ce groupe-là n'en avait pas après moi.
Non...Mais il pouvait en avoir après Phoenix. Si Joe se servait de Rhéa pour se lier avec ses ennemis, nous allions être dans être dans de beaux draps.
Je n'étais pas un chef de gang. J'étais un espion réputé. Les seuls hommes qui travaillaient pour moi étaient les gardes de Rhéane.
Peut-être serait-il temps d'avoir les ennemis de Joe sous ma botte... Avant lui.
En tout cas, si c'était Joe qui m'avait appelé, cela voudrait dire qu'Arthur n'avait pas encore pris sa place. Même s'il aimait son chef, il avait toujours revendiqué sa place. Il fallait le prendre en compte. Il pouvait le renverser du jour au lendemain, et s'en prendre quand même à moi pour ne pas perdre ses hommes.
En clair, il fallait que j'espionne Arthur, que je me lie avec les ennemis de mon ex-patron rapidement, tout en gardant un œil sur Rhéa et Zayn.
Je fronçai les sourcils. C'était bien la première fois que je me prenais autant la tête. Au pire, je n'avais qu'a tous les buter. Rhéa avec.
Je voyais déjà le titre : Le massacre d'un espion devenu taré.
Un sourire étira mes lèvres, ça sonnait drôlement bien.
Nannn, faisons durer le plaisir et regardons Zayn courir après Rhéa. Quel gros débile.
??? : Sérieux.
Oh, regardez qui voilà.
??? : Ne te rajoute pas, j'ai déjà beaucoup de problèmes à gérer là, fit sa voix ennuyée dans ma tête.
C'est la même chose pour moi. Vient on tue tout le monde et on prend un van ?
??? : Ne me tente pas.
Allez, dis à ton crush télépathe ce qui t'arrives.
??? : Qu'il aille se faire voir, le télépathe. Je n'ai pas besoin de me confier et encore moins d'aide. Figure-toi que le mec qui me soule va en voir de toutes les couleurs.
Ouh, j'aimerais être à sa place.
??? : Je pense à lui couper sa souris dans son sommeil. Tu veux toujours être à sa place ?
Je suis insomniaque.
??? : Je lève les yeux au ciel, là.
J'aimerais bien voir ça, ricanai-je.
??? : Je te laisse, j'ai des hommes à gérer.
Mes pensées furent interrompues par le claquement des talons de Rhéa sur le sol autant que le bouclier mental de ma télépathe. Elle me regarda droit dans les yeux, un sourire aguicheur aux lèvres. Ses trois gardes du corps derrière.
— Je ne savais pas que tu l'avais gardée.
Merde.
La robe époussetait encore parfaitement son corps. C'était une robe aussi noire que ses cheveux qui ondulaient sur son buste et son décolleté demi-cœur. Une robe en satin qui touchait le sol, laissant une petite trainée derrière elle. Les manches étaient hors dès l'épaules, entourant gracieusement le haut de son bras de fines bandes de tissu. Elle avait mis les longs gants assortis, satins et noir également.
Ce n'était pas une robe. C'était la mienne.
Flashback.
— Tiens, va te changer.
Je lui donnai la robe, évitant son regard.
— Tu...C'est pour moi ?
— Peut-être bien, finit-je par sourire en reportant mon regard sur elle.
Elle souriait, intriguée et excitée.
— Grouille gamine, fis-je, impatient malgré moi.
Elle me tourna le dos et disparu dans une autre pièce. Elle revint quelques minutes après, stupéfaite. Elle toucha plusieurs fois le tissu, tourna sur elle-même avant de se mettre en position de combat.
— Approche, le gueux.
Je secouai la tête en souriant. J'avais réussi. Elle lui allait comme un gant. Encore heureux sinon j'aurais fait la gueule.
— Ou est-ce que tu l'as trouvée ?
— C'est un secret, dommage ! La narguait-je.
Elle haussa les sourcils, indignée.
— J'estime avoir le droit de savoir.
Je me levai, et positionna ma main sur sa bouche sans lui laisser le temps de continuer.
— Je t'en pose des questions ? Bon anniversaire Rhéa.
Ses yeux s'illuminèrent. Non, je n'avais pas oublié, Rhéane. Ça faisait des mois que je travaillais sur cette robe. Je reculai et laissa tomber ma main, rodant autour d'elle pour scruter le moindre potentiel défaut.
— Comment tu l'as choisie ?
— Ils t'obligent à en porter des blanches. Il t'en fallait une à ton image. Et pas dans l'unique but de... Bref on s'en fout.
Elle ne répondit pas. Bien sûr qu'elle savait ce que je voulais dire. Son regard fixa le sol pendant que je me replaçai devant elle, la culpabilité me gagnant rapidement. Quel imbécile.
— Ferme les yeux et donne-moi tes mains, si t'en ouvres un, je le crève, la menaçai-je.
Elle rit, et posa ses mains dans les miennes en fermant les yeux.
Je lui enfilai doucement les gants en satin, admirant à quel point mon œuvre était parfaite. Il m'avait fallu plusieurs essais avant d'en faire des parfaits. Je fus soulagé de voir à quel point j'avais réussi.
— C'est bon.
Ses yeux se posèrent directement sur ses mains dans les miennes, et elle ne put s'empêcher d'ouvrir la bouche de surprise, ce qui me fit rire du nez.
— Allez, dis-le que je suis le meilleur.
— Quand même pas.
Je lui ébouriffais les cheveux sans pouvoir m'en empêcher. Elle avait déjà quinze ans, et moi dix-huit.
Elle m'avait souvent répété envier les femmes élégantes et nobles dans ses romans, et s'imaginait avec les mêmes gants gracieux qu'elles.
— T'es seulement un tiers le meilleur.
— Un tiers ? Tu veux ta mort ?
Les émotions s'entrechoquaient en moi. Qu'espérait-t-elle, en choisissant cette robe plutôt qu'une autre ? Que je la déteste encore plus d'être partie la même année ? Elle avait réussi.
Mais au lieu de m'énerver, je fis ce sourire.
— Ce n'est pas trop tôt. T'as l'air seulement un tiers sanguinaire, dans cette robe.
Mes mots en référence au passé la firent tressaillir, mais elle ne se tut pas pour autant.
— T'es un tiers le même qu'avant.
Un silence s'ensuivit. Avant que nous finissions tous deux par sourire, balayant notre échange lourd de sous-entendus. Nous étions tous les deux des survivants.
— Allons-y, Zayn va être ravi.
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Coucouuu, je suis heureuse de vous retrouver pour ce nouveau chapitre !
Nos deux protagonistes vont devoir cohabiter, et même si ça les dérange, une partie d'eux est avide de réponses 🤭
N'hésitez pas à venir me parler pour me confier vos hypothèses ou vos avis !
Kiss. 💋
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