27・Tempête Désertique
Lucia s'approcha de moi, et rapidement, elle tenta de me gifler. Comme si la seule solution qu'elle trouvait à son impuissance était la violence.
Mais malheureusement pour elle, j'intercepta son poignet férocement, en plantant mes ongles dans sa chair, déversant une colère qui laissera sans doute des traces. Encore heureux.
Face à son regard enragé et à sa voix aiguë qui tentait de ne pas se laisser faire, j'inspira, et expira une grande bouffée d'air avant de lui sourire et de la relâcher.
Je croisai rapidement le regard de ses trois autres amies, qui toutes les trois me tirèrent soudain vers la cuvette des toilettes, avec sûrement pour objectif de me mettre la tête dedans. Je me laissai emporter par leurs bras fragiles, et arrivées toutes les quatre dans la cabine avec Lucia et Léo à l'extérieur, le moment me paraissait plus que propice.
N'écoutant plus que mes envies les plus excitantes, je me figeai à quelques centimètres de la cuvette. Brusquement, je me dégage sans effort de leurs poignes ridicules, et m'empressa de fermer la cabine, m'enfermant avec elles.
— C'est sympa, vous allez faire connaissance avec votre déléguée favorite, fis-je en souriant sadiquement.
À ces mots, elles n'eurent aucune idée de comment réagir, et se contentèrent de me fixer comme des canetons privés de leur mère. De toute façon, je ne leur laissais qu'une courte pause.
— Rhéa, qu'est-ce que tu fais, ouvre ! s'écria Lucia, qui entrevoyait les choses échapper à son contrôle.
Mais je ne l'entendais pas, mes pulsions avaient déjà pris le dessus.
Attrapant violemment l'arrière de la tête d'une des trois, je lui plongeai sans hésitation dans la cuvette, pendant environs trois secondes. Son visage trempé et horrifié abreuvait mes pulsions.
— Et d'une.
Je m'emparai de la deuxième, et procéda de la même façon tandis que la première était secouée de tremblements et sortit en hâte des toilettes, ignorant sa cheffe qui s'égosillait sans comprendre ce qu'il se passait.
— Et de deux.
Lorsqu'elle releva sa tête ruisselante de l'eau peu hygiénique, la peur que lit la troisième dans ses yeux la poussa à déguerpir à son tour, bien qu'elle hésite un court moment, comme si elle demandait la permission à Lucia.
Je tentai de retenir ce sourire satisfait, en vain. Il fallait mieux que je l'accepte au lieu de faire une tête bizarre. J'étais à mon comble.
Je n'aurais sans doute pas pu être cheffe, si je n'étais pas un minimum diabolique. Le pire dans tout ça, c'était que lorsque je l'étais, c'était les moments que j'appréciais le plus. Ou je me sentais bien et... Purifiée ?
Une image ensanglantée fit son apparition dans mon esprit. Elle me rappelait ce que j'avais fait. L'homme que j'avais assassiné de sang froid dans la ruelle. Un homme qui...
— Rhéa, qu'est-ce que tu leur as fait ?
La voix de Léo, intrigué mais en rien autoritaire, semblait marcher sur des œufs.
— Oh, rien qu'elles ne puissent oublier, fit-je, aussi fière qu'une gamine ayant eu sa poupée à Noël.
Je me mordis violemment la lèvre inférieure, souhaitant à tout prix oublier le meurtre que j'avais commis il y avait peu. C'était une erreur...pas vrai ?
??? : Ne me dis pas que c'est avec ces pensées ensanglantées et inhumaines que tu vas à cette soirée masquée ce soir ? Je ne sais pas à quoi tu penses exactement, mais je peux te jurer que là, t'es pensées sont semblables à une toile faite par un dépressif. Tu vois, tout en noir, avec un charabia qui...
Si je te trouve, c'est toi que je tuerais ce soir.
??? : Il faudrait déjà me trouver pour ça, petite chose. Je suis bien trop intrépide pour toi. C'est moi qui te trouverais en premier.
Si je ne te trouve pas, tu ne me trouveras pas non plus, je t'en fais la promesse, télépathe en carton.
??? : J'ai même droit à un premier surnom ? Tu fais de moi un homme heureux. A ce soir, gamine.
Cette fois, ce fut lui qui coupa court à notre connexion. Et je ne savais pour quelle raison, mais ça me dérangeait. Parfois, j'oubliais que lui aussi avait une vie. Une vie qui lui avait d'ailleurs permis d'être invité à une soirée de gens plus que malfaisants.
Une part de moi, je devais l'avouer, était excitée à l'idée que l'homme inconnu qui avait accès à mon esprit, se retrouve au même endroit que moi ce soir. Nous avions une relation unique, que je ne saurais décrire. Mais même si son omniprésence m'exaspérait, il avait été là pour moi. Et m'avait empêchée d'être trop enfouie sous mes pensées un nombre incalculable de fois.
En tout cas, heureusement qu'il m'avait prévenue que cette soirée était masquée. Les sous fifres à qui j'avais soutiré l'adresse de cette fête s'étaient bien gardés de m'en faire part. Sûrement pour me laisser volontairement le visage à découvert au milieu de ces voraces.
En sortant des toilettes, Léo sur mes talons, je tomba nez-à-nez avec mes deux amies, qui avaient manqué de me rentrer dedans. N'importe qui pouvait lire l'inquiétude sur leurs visages. A croire que j'étais si fragile que ça.
En leur répondant sans arrêt que je me portais à merveille, nous marchions vers leur salle, car nous n'avions pas pris les mêmes options, ce qui voulait dire que j'avais une heure à tuer.
— T'es sûre que tu ne veux pas que je sèche, pour toi ? Fit Cassy avec un air malicieux.
— Nann, tu ne sèches pas, tu m'as dit en début de semaine que t'allais bosser, retoquai-je les sourcils levés, je te regarde même de haut.
— Regarde comment je te regarde comme je soumise, fit-elle a son tour en penchant la tête sur le côté, ce qui nous valut un fou rire.
Cassandra était le genre de fille super lunatique à l'école. Par moments, elle ne pensait qu'à sécher, et me disait qu'elle n'avait pas révisé. Tandis que des fois, elle me disait mot pour mot " Ok, je vais bosser, je vais rester au lycée pour faire mes devoirs ce soir".
Mais Hannah et moi savions très bien que la raison première pour laquelle elle venait au lycée, était qu'elle adorait se faire belle plus que tout au monde.
— Attends, mes cheveux, comme ça ?
Cassy s'immobilisa, me laissant le temps de regarder sa coupe de cheveux. Une demie queue avec une pince noire simple, ainsi que des mèches rebelles sur le devant. Elle enleva ensuite sa pince et ses cheveux de devant furent libérés.
— Ou comme ça ?
Qu'est-ce que j'avais dit ?
Nous appuyant contre le mur de leur salle en attendant la sonnerie, mes amies ne purent plus se retenir. Dévorées par la curiosité, elles se lancèrent enfin :
— Meuf, pourquoi c'est Léo que t'as fait entrer ? S'enquit Hannah avec un sourire espiègle.
J'échangeais un regard avec Cassy, qui avait tout aussi la même tête. Elles étaient toutes deux accrochées à mes lèvres, prêtes à s'abreuver de mes paroles pour subvenir à leur curiosité.
— J'avais besoin de feu. Et ton frère fume tout le temps, leur dit-je simplement.
— Bon, et qu'est-ce que t'as fait aux pouffiasses de Lucia ? Demanda Hannah, elles en avaient une tête.
Mon sourire revint instantanément. A cause des autres élèves qui attendaient comme nous, je leur détaillai la scène en chuchotant à leurs oreilles.
— Ça j'aime, fit Cassy.
— Oh my god meuf bien fait pour elles allezzz, s'exclama Hannah en rigolant.
Je savais très bien qu'elles allaient bien le prendre, Cassy était une véritable psychopathe, elle était fan du glauque et de l'horreur. Hannah quant à elle, adorait renvoyer la monnaie de sa pièce à quiconque la soûlait.
Évidemment, je ne savais pas comment elles pourraient réagir si elles savaient le nombre de personnes que j'avais tuées...
— Oh, il se passe quoi avec Zayn ? Vous avez l'air... Attirés l'un par l'autre ? Fit Cassy.
— Ouh là, doucement, m'empressai-je de répondre, il ne se passe rien et il ne se passera jamais rien.
— Mais il ne fait que te fixer !
— Il doit s'ennuyer, retoquai-je, impassible.
La sonnerie retentit, et je vis que j'avais laissé mes amies sur leur faim. Une tonne de questions avait l'air prêtes à m'être posées. Je me mettais à leur place et me rendit compte qu'avec mon statut, si l'une d'elles me cachaient autant de choses, je serais capable d'aller fouiller par curiosité et inquiétude.
Mais j'avais de la chance, malgré tous ces secrets envers elles, nous étions toujours autant amies, et j'appréciais le fait qu'elles ne s'éloignaient pas en raison du fait qu'elles pensaient sûrement ne pas me connaître.
Je leur dis au revoir de la main, avant de marcher sans réel but dans les couloirs aux murs blancs. Le téléphone à la main, je répondis à Jake.
Jake : J'ai dû parler au professeur pour l'empêcher d'appeler le directeur. Heureusement que je te connais et que je sais comment tu fonctionnes.
Jake savait très bien que dans les moments où j'étais la plus fragile, la balance était tout sauf fixe, et qu'il suffisait d'un rien pour que je sois impulsive. Ce qui avait été le cas avec Lucia et sa clique.
Moi : Merci. T'inquiète, ce n'était rien de grave.
Je n'avais fait part de mon passé à personne. J'estimais que ça ne servait à rien, et que de toute façon, c'était il y a longtemps et que c'était mon fardeau à moi seule. Je l'acceptais simplement, car sans ça, Phoenix ne serait pas là aujourd'hui.
Jake : Autre info. Ras du côté de nos entreprises, tout va bien. On va juste avoir la visite d'un enquêteur gastronomique pour le restau, mais t'inquiète je m'en occupe.
Moi : Très bien, merci.
M'arrêtant devant la salle de musique, je finis par me décider d'y entrer, elle était vide. Les volets étaient à moitié fermés, ce qui plongeait la pièce dans une lumière tamisée. Les pupitres étaient éparpillés à gauche de la salle, près des guitares, tandis qu'au centre se tenait un piano noir d'une surface brillante.
Je fermai la porte derrière moi et alla m'asseoir sur le tabouret, savourant la chance d'avoir cette salle à moi seule. J'avais pratiqué le piano un temps, mais j'avais arrêté, puis Barbara avait insisté pour que l'on en fasse ensemble.
Mais jamais je n'égalerais Barbara là-dessus.
Seule face aux pianos, mes doigts effleurèrent les touches, et je fermai les yeux pour me rappeler du morceau.
Bientôt, je remplaçais le silence par la mélodie apaisante de Lettre à Élise de Beethoven.
Je grimaçais lors d'erreurs dû à l'oubli, et fut déçue et légèrement agacée lorsque je me trompai une nouvelle fois, mais cette fois-ci à cause de la rapidité du morceau que je voulais retranscrire.
Au bout de la troisième fois où je me trompai au même endroit, je m'arrêtais quelques instants pour canaliser mon énervement.
Mais durant ce silence, une mélodie de l'autre côté du mur s'éleva presque aussitôt. Lettre à Élise retentissait mélodieusement et parfaitement, sans aucune erreur.
Je me souvins que nous possédions deux salles de musiques dans le lycée. L'autre possédait également un piano blanc, mais c'était une sale plus réservée au chant qu'aux instruments comme celle où j'étais.
Comme attirée par le parfum de cette chanson, je me levai doucement, sortit de la pièce, et me dirigea vers celle d'à côté, ayant pour but de découvrir qui reproduisait la musique que je jouais.
M'arrêtant dans l'encadrement de la porte les bras croisés, mon regard se posa sur le piano blanc également au centre de la pièce, ainsi que sur lui. Tous deux parfaitement éclairés par la lumière du jour.
Il avait retiré son sweat Nirvana, dévoilant ses bras musclés, dont un entièrement tatoué.
Occupé à jouer avec une concentration admirable, Zayn n'avait pas encore remarqué ma présence. Je levai comme instinctivement les yeux au ciel lorsque je le vis, comme pour dire "Évidemment, il fallait que ce soit lui".
Il n'empêche, je me devais d'avouer que cette image était énigmatique.
Ses cheveux mi-longs avaient un style décoiffé, et lui tombaient sur le front, légèrement ondulés. Désormais en débardeur noir, je me surpris à vouloir revoir sa cicatrice de la dernière fois, au bar.
En fait, je me surpris à vouloir en savoir plus sur lui tout court. Que voulait-il de moi ?
Lorsque la dernière note retentit, je me crispai. Il me regarda avant d'étirer ses lèvres en un sourire qui paraissait... Sincère et non moqueur.
— Alors c'était toi qui jouais si incroyablement.
— Je ne te permets pas, je jouais très bien, comprit-je son ironie.
— Allez, viens, fit-il en se décalant sur le tabouret blanc.
Je fronçai les sourcils. Mais comme les autres fois, la curiosité me piqua à le suivre dans ses idées.
Je m'approchais, hésitante, avant de m'asseoir à ses côtés. Mes hanches étaient collées aux siennes, mais il ne sembla pas y prêter attention. Il avait de nouveau son visage concentré et paisible de tout à l'heure.
— En plus de la guitare, tu joues aussi du piano ?
— Je sais tout faire, se contenta-t-il de répondre sans me regarder.
Même flirter par intérêt, pensai-je par déduction.
— Si tu continues de me fixer comme ça, je vais rougir.
Je poussai un soupir plus qu'audible, avant de me concentrer sur les touches blanches et noires du clavier. Toutefois, je ne pus m'empêcher de marmonner :
— C'est un mec qui m'a endormie avec un somnifère et qui m'a rejointe sous la pluie comme un détraqué que je fixe.
Ce qui lui valut un sourire amusé. Le fameux.
Doucement, il commença le morceau. Le fait qu'il y aille lentement pour que je puisse le suivre me vexait, mais je ne disais rien, me contentant de m'exécuter. M'amusant à le prendre de cours, j'accélérai le rythme, pour me caler sur celui de la mélodie de base.
Il rit du nez, et se mit à me suivre à son tour.
J'angoissais. Je ne voulais pas faire d'erreurs à côté de lui. Tout comme je n'avais pas voulu rester dans son lit lorsqu'il m'avait guérie. Je ne voulais tout simplement pas paraître faible devant qui que ce soit, et encore moins devant un homme dont les intentions m'étaient méconnues.
Pourtant, au fond de moi, je ne voulais pas qu'il me montre sa véritable facette. Peut-être étais-je folle. Mais il représentait la seule personne depuis peu qui prenait soin de moi. Je savais pertinemment que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même : je ne parlais à personne de mes problèmes, qu'ils soient importants ou moindres.
J'estimais que cela n'en valait pas la peine. Pourtant, lui, sans même savoir que j'étais cheffe de gang ou autre, prenait soin de moi.
Je mis plus de force dans mes doigts, et le son des touches se fit plus brut, plus rapide et plus désordonné.
Il me fallait savoir qui il était. Et s'il était en vérité un homme aussi dangereux que le prétendait l'homme encapuchonné, je prendrais les mesures adéquates. Autant pour moi que pour Phoenix.
Il me suffisait d'un instant, de quelques secondes, pour me décider à me mettre en mode survie.
Pour l'instant, j'allais analyser ses moindre faits et gestes.
Zayn s'arrêta. Me détaillant quelques instants. Ce fut la première fois qu'il me semblait réfléchir à ses mots avant de parler.
— Est-ce que ça va ?
— Pourquoi ça n'irait pas ?
— Tu martyrise les pauvres touches, fit-il en haussant un sourcil.
— Je vais être directe. Je ne cherche pas de relation.
— Ohh tu m'as fait peur ! Fit-il en posant une main à son cœur, mais Rhéa...
Il plongea ses yeux vert émeraude dans les miens, rabaissant légèrement les sourcils, et s'approcha un peu plus de moi, posant une main sur le rebord du tabouret.
—... Tu es un objectif à atteindre, pour moi.
— Je vois que tu penses que la proximité me fera craquer, mais ce n'est pas mon point faible, dis-je calmement.
En réalité, j'espérais faire taire mon cœur en criant intérieurement. Pourquoi battait-il aussi fort ? L'angoisse ? La peur ? L'excitation ? La curiosité ?
Il était vrai que tout le lycée me connaissait. Il était vrai également, que le jour de la St Valentin, je recevais une quinzaine de lettres. Seulement, pour une raison qui m'échappait, aucun n'osait m'adresser la parole.
Zayn sourit, dévoilant sa fossette.
— Et puis, je ne devrais pas être un objectif, mais un prix, fit-je en me levant.
— Tu vas à cette soirée, pas vrai ? Fit-il en me reluquant sans discrétion.
— Ne me dis pas que tu y es invité aussi ?
—Tu ne te débarrasseras pas de moi facilement, me donna-t-il en réponse.
Oh, mamma mia. Il ne manquerait plus que l'homme qui voulait me tuer s'y trouve aussi.
— Oh non, crois-moi, c'est moi qui décide de ça, le provoquai-je.
— Vraiment ? Même masquée, il me sera facile de te trouver ce soir.
— Je prends ça comme un défi, Zayn. Si je veux être trouvée, je serais trouvée.
— Toujours aussi têtue, hein ?
Lui dévoilant mon sourire le plus confiant et provocateur, je tournai les talons, quittant la salle en me sentant observée. Pour lui, je serais intouchable.
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Tandis que les cours se terminaient, je sortis dans la cour avec mes deux amies. La seule personne à pouvoir intercepter le monologue d'Hannah qui semblait prendre des années, fut la CPE.
Nous interpellant d'une voix nous dissuadant de nous enfuir, elle marchait vers nous d'une manière sérieuse, faisant retentir le bruit de ses talons écarlates contre le bitume.
Ses cheveux châtains étaient rassemblés en hâte dans un chignon décoiffé, et elle portait une simple robe noire.
— Madame Kei ?
— Oui ? lui répondit-je, devinant déjà ce qu'elle allait me dire.
— Je peux vous voir dans mon bureau ?
— Je suis désolée, j'ai un rendez-vous important.
Je vis à la tête qu'elle fit qu'entendre ces paroles de la bouche d'une lycéenne de dix-sept ans ne la convainquait pas plus que cela. Si elle savait...
— Quel genre de rendez-vous ?
Oh, une soirée réunissant tous les trafiquants les plus réputés du pays. Désolée que vous ne soyez pas invitée.
— Un rendez-vous médical.
Elle me scruta, cherchant à démêler le vrai du faux, mais j'étais aussi impassible qu'une pierre, soutenant son regard comme si j'étais la fille la plus innocente du monde entier.
— Alors j'aimerais vous voir dans mon bureau demain sans faute.
Ah.
Non pas que j'étais déjà assez occupée comme cela, seulement, perdre du temps pour Lucia me semblait... Phénoménalement absurde.
Un sourire hypocrite sur mon visage lui suffit cependant à retourner à ses occupations.
— Ouh là, s'enquit Hannah.
— Tu l'as dit, pas commode.
— Regarde, fit Cassy en me tendant son téléphone.
Les sourcils se froncèrent durant ma lecture de la publication tweeter.
C'était un compte spécialement pour notre lycée, ou le blogueur était un poursuiveur de ragots, un peu comme à la Gossip girl.
La publication mettait en avant un tweet qui disait, je cite :
" Le Phoenix et le serpent, un rapprochement inattendu ?"
Je fit défiler le tweet vers le haut, faisant apparaître les nombreux commentaires, alors que la date de publication était récente. Vive les commères.
"Le Phoenix ? Avec Elle ? Depuis quand ?"
"Elle est absente tout le temps, elle revient et voilà qu'elle pécho un mec ?"
Le fait qu'on appelait cet inconnu le Phoenix, me dérangeait. Était-ce une coïncidence ? Mais de qui parlaient-ils ?
"Elle est trop belle pour lui."
—"Non, c'est lui qui est trop beau pour elle, sans ses potes on dirait qu'elle n'a aucune émotion."
— De qui ils parlent ?
—De toi et Zayn, fit Cassy de ses yeux doux.
—Non non non, ne fais pas cette tête, je mets les choses au clair, je ne l'aime pas. Pourquoi ils lui ont donné ce surnom ?
— Quand t'étais pas là, Zayn a mis une ambiance de fou dans la classe, t'aurais vu ça. Il fait rire la classe, il est toujours de bonne humeur, et il a fini par nous confier en rigolant que s'il devait être un super-héros, il faudrait l'appeler Phoenix.
De la provocation indirecte.
J'avais l'habitude d'apparaître dans ce blog. Il est vrai que j'étais souvent absente, cependant, lorsque je venais, on ne pouvait pas s'empêcher de me scruter comme si... Je ne sais pas, en fait. Ce n'était pas censé être le contraire ? Si j'étais souvent absente, que l'on m'oublie ?
— Je vais demander à Google de faire le voyant pour prédire ton avenir avec Zayn le bg, dit Cassy en rigolant, OK Google, fit-elle avec une voix bizarre car elle rigolait trop.
— Il ne comprends pas les trisomiques, retorquai-je, m'empêchant de rire.
— Salope, lança-t-elle en pouffant.
Après avoir à contre cœur, dit au revoir à mes amies—elles même savaient que le jour où l'on se reverrait était encore inconnu, demain ? Après demain ? La semaine prochaine ? —je monta sur ma moto, et fit vibrer le moteur.
Bon, attention, les mecs. J'arrive.
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Coucouuu, j'espère que vous allez bien !
Grave à ces chapitres, vous avez pu voir comment se passait la vie de Rhéa en plus de sa vie à l'école, rien de facile, mais elle s'en sort.
Comme d'habitude, si vous pouvez me faire part de vos avis et de vos hypothèses, c'est ici !
Kiss. 💋
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