14・ Nouvelle Facette
C'est parti pour une nouvelle nuit blanche.
Jo m'avait dit de dormir, mais étant dans un bar à presque six heures du matin, je n'en voyais plus l'utilité. J'allais plutôt réfléchir, et mettre toutes les chances de mon côté pour que cette infiltration se passe comme prévu, et que ce soit échec et math.
– Je dois y aller, fis-je en entrant à nouveau dans la loge.
Mais je parlais dans le vide, il n'était plus là.
Je décidai de quitter la loge sans prendre la peine de l'encombrer avec de simples politesses alors qu'il devait être occupé. J'avais mieux à faire, et surtout, je n'allais pas lui courir après.
J'ai le danger à aborder.
Rapidement, je me faufilai parmi les membres du bar, évitant de renverser les plateaux que tenaient des serveuses à la volée, vêtues de robes moulantes à paillettes rouges, violettes ou bleues.
Je fus stoppée quelques fois dans mon élan par des personnes voulant discuter avec moi, combler leur curiosité à mon égard.
Alors je leur donnai le meilleur : un chouilla de mes valeurs bien arrêtées, de ma façon de penser. Soupoudrée de mystère autour de ce que je pouvais penser réellement, de mes objectifs et de ma vie personnelle. Avec une pointe d'atmosphère qui disait "Elle est cool, mais ne l'énerve pas."
Il arrivait que lorsque je passai devant des tables, il y avait plusieurs comportements : celui qui me détaillait d'admiration (un fan ou un homme en chaleur), celui qui baisse les yeux, et enfin, celui qui se montre enclin à s'assurer que je ne manquais de rien.
Mais personne n'osait poser un seul doigt sur moi.
Personne n'osait dépasser la limite.
Contre toute attente, c'était un bar qui m'avait l'air très fréquentable. Bien que je repérais certains macho assis sur les canapés de cuir vintage, aux côtés de deux filles occupées à minauder, aucun signe de drogue à première vue, ni de prostitution quelconque.
Jouer les policières, arriver sans qu'ils ne se doutent de rien, et les démonter.
Qu'est-ce que j'aimais cela.
Oh que oui j'aimais, j'adorais remettre les salauds à leur place par surprise.
Surtout les gros dégueulasses qui faisaient du marché de prostitution.
J'étais habituée à pouvoir identifier les indices de la présence d'un trafiquant de drogue, ils n'étaient pas si discrets qu'on ne le pense.
Cependant, d'un côté, je ne trouvais pas cela très stupide de vendre de la drogue.
Si ça marchait, tant mieux non ? Après tout, nous vivions dans une société inégalitaire.
Mais ce qui me répugnait c'était que prendre de la drogue était égoïste, qu'il était possible que cela ait des conséquences sur autrui.
Une personne qui prenait de la drogue était pour moi, une personne qui n'avait rien compris à la vie.
Prendre des stupéfiants c'était ne pas profiter de la vie.
Et fuir était une chose impensable pour moi.
Un autre groupe avait pris notre place sur scène, étant eux aussi éclairés des projecteurs violets qui m'avaient mis dans un état immersif et utopique. Et malgré moi, je m'imaginais une nouvelle fois chanter avec lui.
– Tu pars déjà ?
Je m'arrêtais net, manquant de percuter son torse toujours vêtu de sa chemise noire semi ouverte.
– Je suis une femme occupée.
– Ah oui ? Occupée à prendre des bains de minuit au clair de lune ? Dit-il ironiquement avec son fameux sourire.
– Ah ah, très drôle.
– Il faut que tu le changes.
– De ?
– Il faut que tu changes ton bandage Rhéa, reprit-il en relevant son regard de mon abdomen, plongeant son regard sérieux dans le mien.
Il venait de se souvenir que j'étais blessée, après m'avoir traînée de force sans un mot dans ce lieu, et jouait au papa poule ? Culotté.
– Dis-moi, pour les somnifères, changeai-je de conversation.
Je supportais tout juste le côté légèrement maternel de Phoenix, mais celui de Zayn, c'était un grand non.
– Mh voyons, commença-t-il en projetant son regard au ciel, un sourire espiègle aux lèvres.
– La vérité, l'intimai-je en croisant les bras et verrouillant mon regard dans le sien.
Il émit un petit rire avant de reprendre d'une voix plus sérieuse :
– Je tiens plus longtemps que la normale. De base les somnifères agissent au bout de vingt minutes, mais je peux le retarder de quarante.
Comment ? C'est un secret, Honey. Désolé de ne pas combler ta part de fan girl.
– Alors, Zaynou, s'éleva une voix rauque, comme ça tu connais la fameuse Rhéane ?
Je reconnus la voix de l'appel de tout à l'heure, et il sentait effectivement la cigarette. Derrière le comptoir de pierre se trouvait un homme âgé, ayant typiquement la tête d'un motard. Il avait fait de sa barbe blanche deux tresses tel un viking et portait un chapeau noir.
Un viking magicien.
L'homme à sa gauche devait être Oli, un métissé d'une vingtaine d'années avec des taches de rousseur et des cheveux tressés crépus.
Il nous jetait des coups d'œil tout en préparant un cocktail à une vitesse folle dans son costume de barman noir.
A la qualité et aux détails de son ensemble, je pus deviner qu'il provenait de l'industrie Walt.
– Oli à gauche et le papy à droite, m'enquis-je en souriant, enchantée.
– Papy Alejo, enchanté mi bella, je m'occupe de l'organisation ici, me gratifia-t-il d'un sourire et de son accent espagnol.
– Oliver, se contenta de préciser ce dernier en servant une cliente d'une voix enjouée, dégageant une bonne humeur et une sympathie irrévocable.
– Il faut absolument que tu reviennes sur scène, avec ta voix de sirène et ton visage mi bella, les clients vont affluer, fit Alejo d'un clin d'œil, on reste ton concurrent.
Alejo parlait vite et avait l'air du genre bavard, je pouvais deviner que Zayn y était très bien habitué vu qu'il ne se risquait pas à ouvrir très souvent la bouche.
Par contre avec moi quand ça l'arrangeait...
Alejo commença rapidement à me parler de sa famille et de ses origines, je le laissai faire par politesse mais désirai parler à Jake avant notre excursion au commissariat.
Alors qu'il continuait son récit, je l'interrompis.
– Alejo.
D'une voix neutre accompagnée d'un sourire comme à mon habitude, je baissais légèrement la tête et le fixais de mes yeux sirènes. Je l'intimai ainsi à faire une pause dans son monologue.
– Oh, pardon, faut pas passer par quatre chemins avec moi, je parle beaucoup.
– Ce n'est rien, je...
Soudain, un homme me bouscula.
Surprise, je me sentis tomber sur une serveuse qui comptait me frôler rapidement afin de se faufiler parmi tous ces gens. Heureusement pour elle, mes réflexes étaient plus que bons.
Tout en me sentant partir vers le sol, j'attrapai la serveuse par la taille d'une main en passant mon bras dans son dos, et rattrapai de l'autre le plateau chargé de verres remplis qu'elle avait lâché dans la confusion.
Au même moment, Zayn me rattrapa par la taille de son côté, nous empêchant toutes les deux de tomber.
Drôle de tableau.
Me redressant, je rendis le plateau à la serveuse pailletée de la tête aux pieds, qui me remercia en souriant.
Ce n'était pas le même sourire chez le mec bourré.
La serveuse me reconnut en un instant, se fondit en un amas d'excuses mélangées à de l'admiration pétillant dans son regard, avant de s'assurer que je ne manquais de rien.
Mais ce fut avant d'être interrompues par une voix grave.
– Eh, t'a failli m'assassiner avec tes talons de pute, lança-t-il.
Sa posture le trahissait parce qu'il avait beaucoup bu.
Une loque.
Mais bon, je n'allais pas m'en prendre aux plus faibles.
Alors je décidai de l'ignorer avant de tourner les talons, mais ce fut une mauvaise décision, puisqu'apparemment cet homme avait l'alcool violent.
Lorsque je refis face à cet homme bourré après avoir pressenti ce qu'il allait faire, je vis son visage enragé d'humiliation.
Son coup de poing qui m'était destiné fut arrêté par Zayn, qui l'enfermait fermement, et apparemment, l'empêchait de bouger du moindre centimètre.
Il m'avait devancé avec une rapidité et une fluidité surprenante.
Celui-ci était dos à moi, ses cheveux s'étant légèrement décalés, je pus voir une cicatrice dans son cou.
Il m'était facile de la reconnaître.
C'était une cicatrice à l'arme blanche.
Une cicatrice à l'arme blanche dans un cou était tout sauf banal. Cela voulait dire qu'il avait frôlé la mort de très près.
Même si toutes les cicatrices avaient leurs histoires, l'emplacement voulait dire beaucoup, en l'occurrence, le cou faisait partie des zones les plus mortelles.
Un accident ? Peut-être. Mais un accident potentiellement mortel.
Le gars bourré commençait à hurler, tandis que Zayn semblait impassible.
Et lorsque je me mis sur le côté dans l'optique de les séparer, son visage, habituellement toujours doux et souriant, me terrorisa.
Zayn était dénué de toute émotion, il se contentait simplement de fixer droit dans les yeux le mec, ne dégageant rien d'autre qu'une aura dérangeante, indéchiffrable, et inhumaine.
C'était comme si une autre personne avait pris possession de son corps.
Les voix d'Oli et Alejo ne semblaient pas l'atteindre.
Il était déjà imprévisible de base, mais actuellement, il était indomptable.
Je le vis dire un mot, mais ne pus l'entendre à cause de la musique assourdissante.
Cela n'avait pas l'air d'avoir été très efficace, puisque l'homme bourré tenta de lui asséner un autre coup, auquel il répondit en le mettant à terre en retournant son poignet pour créer une torsion douloureuse.
Un homme d'une quarantaine d'année arriva en trombe, les sourcils froncés, et s'écria :
– Vous ne pouvez pas vous battre ici, sortez. Oh, fit-il en abaissant la voix, veuillez m'excusez Rhéane, appelez-moi Dixon, c'est moi qui dirige Red Mist.
– Qu'arrive-t-il si je fais de sa tête une œuvre d'art digne du Louvre ? S'enquit Zayn, ne quittant pas l'homme à terre des yeux.
– Red Mist vous sera interdit d'entrée.
– Dans ce cas, j'achète ce bar, fit Zayn avant d'asséner un dernier coup à l'homme qui tentait de se relever, offensé de s'être ainsi retrouvé au sol.
J'avais bien entendu ? Il achetait un bar ? Là, en un claquement de doigts ?
Néanmoins, parmi tout ce fracas qui attirait l'attention, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une certaine rancune vengée envers l'homme qui avait voulu me frapper.
Les mouvements de Zayn étaient nets et précis, il avait de l'entraînement, mais n'était sûrement pas encore au même niveau que moi. Il avait été plus rapide seulement parce que j'étais de dos.
J'étais silencieuse, mais pas aveugle.
Satisfait de l'homme à terre qui ne tentait plus de se relever, Zayn retrouva brusquement le sourire que je lui connaissais habituellement.
Ce changement de comportement me fit froid dans le dos.
– Il ne peut pas y avoir de fête sans une personne qui vrille, fit-il en reprenant sa voix détachée habituelle, énonçant un fait comme s'il était un sage, Bien, je vous suis pour parler contrat beau monsieur, continua-t-il en s'adressant au patron.
Alejo, étant sorti de derrière le comptoir, était à mes côtés, observant Zayn s'éloigner avec Dixon sans un regard en arrière et d'une démarche assurée.
– Alors ça, je ne l'avais pas vu venir.
– Pour le coup, oui, confirmai-je.
Il ne m'était pas venu à l'esprit une seule fois que Zayn puisse être violent à ce point. Et qu'il puisse être terrifiant en même temps.
Dr Jekyll et Mr Hyde.
On avait peut-être plus de points en commun que je ne le pensais.
Et il m'intriguait toujours autant, même si j'espérais qu'il n'était pas simplement une brute qui se la pétait.
Soudain, mon regard se posa sur un homme. L'homme a la capuche, toujours vêtu de noir. La distance et la foule m'empêchait d'essayer de discerner son visage, mais ce que je vis me figea en un instant.
Il était tourné vers moi. Lentement, il leva sa main droite dans ma direction en formant un pistolet, et mima le tir.
Son sourire s'élargissait, avant qu'il ne disparaisse de mon champ de vision.
Il avait disparu en un instant, comme dans un film d'horreur. Comme un rappel de la menace qui planait sur moi.
– Tiens t'as fait tomber ça mi bella, fit Alejo en me tendant une feuille pliée en quatre et à moitié déchirée avant d'être interpellé par une serveuse plus loin, ravi d'avoir enfin rencontré la fameuse Rhéane.
Ne sachant à qui elle appartenait, je décidai de l'ouvrir en sortant du bar, essayant de garder mon calme quant à l'apparition furtive de l'inconnu qui voulait me tuer.
Mes oreilles revivaient en retrouvant le calme extérieur, et je ressentais enfin l'air frais raviver ma peau après avoir baigné dans l'atmosphère de l'alcool, des gens agglutinés et de la chaleur due aux températures corporelles intensifiées par les gens qui avaient dansé.
Qu'est-ce que je préférais l'hiver à l'été !
Violemment, je me sentis soudain plaquée contre le mur extérieur du bar, la matière granuleuse me rappant. Je n'avais rien vu venir.
C'était lui.
L'homme en noir, masqué, avec son éternelle capuche et son masque noir.
De près, je pouvais voir enfin ses yeux. Ils étaient d'un bleu ciel, presque translucides, je n'en avais jamais vu de tels.
Son regard était meurtrier, mais pas seulement. Je ne savais pas comment l'expliquer avec exactitude, mais il était attirant, comme le chant des sirènes. Il était si envoûtant, si profond qu'il nous emprisonna, nous empêchant de faire quoique ce soit d'autre. Comme s'il suffisait d'un coup d'œil pour que tout soit sous son contrôle.
Comme moi à l'instant présent.
Ses sourcils noirs étaient parfaitement délimités, et accentuaient la couleur de ses pupilles, à la fois de façon belle et agressive. Son piercing au niveau de son sourcil droit ne faisait que le rendre sombrement stylé.
De tout son visage, il ne m'offrait seulement que ses sleepy eyes, dont je ne pouvais pas détourner le regard.
Et je n'en ai pas envie.
Il m'emprisonna la gorge de sa main robuste, sans aucune hésitation. Il allait me laisser des hématomes s'il continuait ainsi. Je connaissais des techniques pour me sortir de cette situation, mais j'étais bien trop avide de réponses pour le couper dans son élan.
Il fallait que je lui fasse ressentir son moment de gloire et de supériorité.
– Tu sais pourquoi il t'a fait monter sur scène ?
Je le regardais sans comprendre, concentrée sur le fait que j'agonisais, manquant d'air. Mais il n'y prêtait pas la moindre attention, et continua d'une voix amusée aussi bien qu'effrayante, yeux dans les yeux.
– Pour me déclarer la guerre. Alors on va jouer.
À ces mots, il me relâcha. Sans perdre de temps, je le plaquais à mon tour en le bloquant de mon genou sous ses parties génitales, me rapprochant dangereusement de son visage.
Il sourit. Ce fameux sourire amusé que j'avais déjà eu l'occasion de contempler. Il ne me considérait toujours pas à sa hauteur, et n'avais l'air de ne jamais prendre les choses au sérieux.
Comme un loup qui s'amuse avec sa proie.
Mais cette proie n'était pas n'importe qui.
– De quelle guerre tu parles, demandai-je d'une voix ferme.
– C'est simple, il ne veut pas que je te tue. Mais j'en meurs d'envie.
Il avait pris le temps de lentement prononcer "meurs", accentuant son amusement face à la situation.
Il sourit de plus belle avant de se mordre la lèvre.
Bordel, deux gars aussi louches l'un que l'autre.
Voulant voir l'entièreté de son visage, je lui assenai un coup de tête, qui aurait dû au moins le faire divaguer.
Erreur.
Il n'avait pas bougé d'un poil, le sourire scotché à ses lèvres. Ce fut lui cette fois qui approcha son visage du mien :
– BOUH !
Son rire s'élevait bruyamment. Bordel, j'avais sursauté malgré moi. Le fait est que je me mentais à moi-même. Avoir quelqu'un dont vous ne connaissiez rien, qui vous suivait partout où vous alliez et vous surprenait afin de vous dire qu'elle voulait vous tuer me touchait plus que ce que je pensais.
Mourir.
Je vais...
Mourir ?
Il s'écarta de moi, voyant que je n'étais plus apte à faire le moindre geste, et s'en alla comme la toute première fois. D'une manière nonchalante les mains dans les poches.
Je sortais rapidement une cigarette de mon soutien-gorge, afin de m'aider à calmer mes tremblements.
La mort.
Il est vrai que j'aimais le danger, et j'aimais frôler la mort. Mais la perspective que je meure vraiment cette fois me fit froid dans le dos, plus que ça, elle réveillait des souvenirs du passé que je détestais. Cet homme était le seul à me faire autant peur.
" – Rhéane, amène ce gentil monsieur dans la salle, tu sais, la salle magique. Ne traîne pas, tu vas les faire attendre..."
Je me giflai violemment moi-même, refusant d'accepter que ces souvenirs reviennent maintenant.
Non. Je n'ai pas peur. Je suis Rhéane. Je frôle la mort pour éviter d'en avoir peur.
· · ─────── ·𓆙· ─────── · ·
Me rendant hâtivement à la base dans l'optique de retrouver Jake sans pour autant lui parler de ce qui venait de se passer, je fus plus que surprise de voir Barbara, allongée sur le canapé marron en cuir, en train de dormir à poings fermés dans la même tenue que celle qu'elle portait chez moi.
Et en prime, un autre bleu dans son cou, habituellement caché par ses cheveux écarlates.
Ne voulant pas qu'elle soit mal à l'aise si d'autres membres faisaient leur apparition, je m'assis calmement près d'elle, avant de lui caresser la joue en répétant son prénom, posant ma cigarette éteinte sur la table basse.
Lorsque ses yeux commencèrent à s'entrouvrir, elle resta encore quelques instants dans les vapes avant de lâcher en se redressant :
– Oh, merde.
Elle se frotta les yeux quelques secondes avant de reprendre en souriant.
– Salut cheffe.
– Barbara, pourquoi as-tu dormi ici cette nuit ? fis-je, voulant mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes.
– J'avais la flemme de rentrer chez moi.
– La distance entre chez moi et la base et chez moi et ta maison est la même. Alors dis-moi pourquoi tu ne veux pas rentrer chez toi.
Mon ton était à la fois ferme et envieux de connaître la vérité pour apporter mon aide, parce que je le savais, et j'étais certaine qu'elle en avait besoin.
Elle soupira avant d'opter pour une position plus confortable et me prit les mains d'une façon rassurante.
– Rhéa, je vais bien, tout va bien, j'étais juste fatiguée à cause de la soirée d'hier ne...
– Si tu ne me dis pas ce qu'il se passe je vais chez toi maintenant, la coupai-je en refusant de fermer les yeux sur ce qu'il pouvait se passer pour qu'elle soit dans cet état.
Quelques minutes silencieuses passèrent, durant lesquelles mon regard inébranlable et têtu accrochait le sien, perdu et hésitant qui se dévoilait enfin après la couverture inflexible dont elle s'était parée.
Elle détourna finalement le regard, trahissant le fait qu'elle n'était pas apte à avouer droit dans les yeux ce qu'elle
subissait.
– C'est mes parents.
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