il était blond, blanc de peau et extrêmement maigre.

chétif et maigre, il était.

les yeux si clairs qu'ils en paraissaient blancs.

toujours seul, il arpentait les couloirs de son lycée. aaron, qu'il s'appelait.

il était blond, blanc de peau et extrêmement maigre.

chétif et maigre, il était.

les yeux si clairs qu'ils en paraissaient blancs.

il avait 15 ans, 15 ans et toutes ses dents et aucun ami à l'horizon.

seule la solitude était sa compagne.

il ne s'en plaignait pas ; il aimait sa compagnie.

seuls ils ont toujours été.

voilà leur seul point commun.

il ne s'en plaignait pas : ils étaient très complices, seuls.

toujours l'un avec l'autre, ils étaient seuls, pourtant.

il ne s'en plaignait pas ; cependant, la solitude commençait à lui peser dessus.

il ne comprenait pas comment cela était-il possible.

elle ne comprenait pas non plus comment cela était-il possible.

ils étaient seuls, pourtant.

seuls et si bien eux deux seulement. ils auraient dû être seuls, pour toujours.

aaron se fit de nouveaux amis, qui, eux avec lui, seront ensemble. pas seuls ; non, ensemble.

il en oublia sa véritable amie.

un à un, ses nouveaux amis s'en allaient. jour par jour, le nombre de ses amis diminuait.

peu à peu, il retrouvait la solitude.

pas à pas, il essaya de renouer des liens avec elle, maintenant qu'il et ses anciens amis n'étaient plus ensemble.

seulement, la solitude ne voulait plus de lui.

rancunière, elle était.

elle n'oubliera jamais le fait qu'il l'ait laissée tomber.

elle manquait à aaron, et elle ne pouvait le nier ; aaron lui manquait aussi.

alors elle essaya de lui pardonner et aaron retrouva le sourire.

de nouveau, ensemble, ils étaient seuls. parce que à eux deux, ils étaient seuls et si bien seuls.

Par: Stichomythies