6. P'tit coup de g***le ⭐️


je tiens à préciser que personne n'est visé.e, le "vous" désigne l'Humain.e en général.

Clairement, j'ai plus la force. même pas un bonjour, dites donc HUMHUM

Vous imaginez pas quel point c'est difficile de s'accepter. Alors si en plus, vous êtes pas foutu.e.s de nous respecter, faut pas vous étonner qu'on déprime.

Ah bah oui, vous, vous avez pas eu à traverser tout ça. Pour vous, vous qui êtes cis, vous qui n'avez jamais eu de problème plus grave qu'un ongle cassé ou un gros bouton d'achné sur le nez, le mégenrage et la dépression, ça vous passe au dessus de la tête.

J'ai plus la force de vous corriger, de vous reprendre. Parce que, à force, c'est laçant. Tu m'appelles Prims et tu me genre au féminin? Y'a un début à tout, mais ça fait 1 mois quand même. Tu m'appelle par mon deadname et tu me mégenre alors que je te l'ai dit hier? Tu sais tous les efforts que ça m'a coûté d'aligner les mots "je suis trans" sans pleurer? Hein?

C'est pour ça que j'ai abandonné. Décrochage scolaire? Dépression nerveuse? Tentative de suic!de? Tant pis.

Et non, c'est pas de ma faute si j'y arrive plus. C'est pas de ma faute si je veux mourrir chaque jour qui passe. Mais t'inquiète pas, je suis habitué. Ça fait déjà 8 ans.

Non, c'est pas notre faute si on se fait agressé, v!olé, insulté, c'est pas notre faute si on se fait trahir, battre, abandonner. C'est pas notre faute, mais la votre.

Bien sûr, c'est plus facile d'accuser les autres que de se remettre en question.

Tu sais, les traumatismes, c'est pas à prendre à la légère. Si un jour tu vis une situation stressante, que tu te fais agressé, par n'importe quelle manière, ne te renferme pas sur toi même, ne te crois pas plus fort.e que tu ne l'es, ne fais pas comme moi; parles-en. À ta famille, si tu reçois chaque jour un amour inconditionnel qu'on devrait tous recevoir, à tes ami.e.s très proches, si tu en as en qui tu as confiance, à ta.on médecin, à ta.on professeur.e, à ta.on voisin.e. N'importe qui. N'importe qui, tant que cette personne te soutiendra et t'aideras à porter plainte si c'est nécessaire.

Parce que, sinon, tu vas avoir du mal à accepter. Moi, moi et encore moi, j'me répète, je me plains, je le sais, j'ai pas eu cette chance ni ce réflexe d'en parler. Je m'étais dit que j'allais simplement supprimer ça, c'est vrai, j'allais faire comme si rien ne s'était passé, comme si rien de grave ne m'étais arrivé. J'allais faire semblant, comme j'ai toujours su le faire.

Mais la, la maintenant, j'ai beau essayé, tout me remonte, et je subis ça, chaque jour, chaque minute; j'angoisse, je revis tout, les souvenirs, ceux que j'avais enfoncé dans ma tête, au plus profond de moi. Crise, crise, larmes, doutes, lumière, noir.

Je me demande combien de temps ça me prendra encore. 1 an? 2, 3, 5, 10? J'aurais pris 20 ans a accepté mes traumatismes ?

Parce que, je le sais, que je le veuille ou non, ça fait partie de moi. Ça fait partie de moi et, d'une façon ou d'une autre, c'est grâce à eux, à cause d'eux, que je suis ce que je suis aujourd'hui.

Alors oui, oui j'ai pas envie de revivre l'enfer de l'année dernière, oui j'ai arrêté de sourire, oui j'ai du mal à travailler, oui je passe du temps sur mon téléphone, mais non, non ce n'est pas de ma faute. C'est celle des gens qui, au quotidien, ne prennent pas la peine de me genrer correctement. C'est celle des gens qui critiquent, qui insultent, qui frappent, même aux autres, même dans leur dos, même pour rire.

J'veux pas de votre aide, je sais que je vais m'en sortir, d'une façon ou d'une autre. Je veux juste que vous arrêtez de me demander ce qui va pas quand je craque. Parce que, au fond, vous le savez.

Moi, j'veux qu'on m'dise que tout ira bien, que ça va bien se passer, pas qu'on me hurle dessus parce que je pleure.

Merci d'avoir lu, vraiment. J'espère qu'un jour, toi aussi, tu seras heureuxse. Même si tu fais partie des gens qui insultent pour rigoler. Parce qu'au fond, on mérite tousxtes d'être heureuxse.

Rectification: presque tousxtes.

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