Candy Cane
Description : Namkook - Friendship - Noël - Mélancolie - OS court -Soft
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L'air était froid, voire même glacial. Il fouettait son visage sans relâche, piquant le peu de peau dénudée qu'il avait laissé à découvert. Le soleil n'avait même pas été de la partie aujourd'hui, délaissant la Terre de ses doux rayons. La grisaille avait dominé toute la journée, inondant le ciel, les nuages et le cœur de l'étudiant. Son humeur s'accordait parfaitement à l'atmosphère générale. Aujourd'hui, rien n'avait pu le tirer de ses idées sombres. Son esprit et son corps étaient fatigués par cette nuit malheureusement peu réparatrice... Elles étaient parfois si noires ses pensées, pendant les nuits blanches.
Le matin n'avait pas été mieux... Il y avait parfois des journées où l'on savait que tout allait mal se passer... On se levait du pied gauche et les catastrophes s'enchaînaient. C'était le cas aujourd'hui. Son réveil n'avait pas sonné à cause d'une coupure de courant dans l'immeuble. Il s'était précipité pour rien car son premier cours de la journée avait été annulé sans qu'il ne soit mis au courant. A la cafétéria ce midi, la dernière part de gâteau au chocolat lui était passée sous le nez. Lui qui pensait se réconforter avec cela, c'était décidément peine perdue. Son dernier cours se finissait tard, si bien que les quelques heures de jour de ce lundi grisonnant, il les avait passées à l'intérieur. Arrivant à la fac de nuit, partant de nuit. Il n'y avait rien de plus déprimant.
Il était maintenant sur le chemin du retour, vers son petit appartement, où il allait passer sa soirée, seul. Très certainement à réviser, faire quelques fiches avant de se réchauffer un reste de repas. Il allait peut-être regarder un peu la télévision, espérant trouver un programme qui lui plaise, sans grand espoir. Finalement, son lit allait l'accueillir, seule chaleur et réconfort de cette journée harassante. Son moral ne s'était pas amélioré, pire cet état de spleen s'était aggravé au fur et à mesure que les heures s'égrenaient dans la journée...
Ses pas se faisaient lourds sur l'asphalte noire du trottoir, le froid engourdissait ses membres et ralentissait sa cadence. Le poids de son sac était insupportable et même sa musique favorite n'arrivait pas à l'apaiser. Il n'avait même pas conscience de ce qui se passait autour de lui... Les passants parfois pressés de rejoindre leur destination, les voitures qui roulaient au pas, forcées de ralentir à cause de la circulation, les vitrines des magasins richement décorées avec l'approche des fêtes de fin d'année. Même l'ambiance si chaleureuse de Noël ne suffisait pas à le réconforter. C'était pourtant sa période préférée, chaque année, il aimait ses petites choses qui font que décembre est un mois un peu particulier après les onze précédents.
Il appréciait les décorations, les couleurs chatoyantes, les odeurs de pains d'épices, de chocolats et de friandises. La musique et les contes de Noël qu'il connaît pourtant par cœur. Les illuminations dans les rues qui parsèment la nuit de mille petites étoiles. Cette ambiance chaleureuse et familiale, la préparation des cadeaux, les cartes que l'on reçoit, la neige et le patin à glace sur la grande place... Bref tout un mélange de bonheur et de petits plaisirs qui n'arrivent qu'une fois par an et qu'il faut savoir apprécier tellement ils passent vite.
Mais aujourd'hui, même tout cela ne l'aidait pas. Ce soir il n'arrivait pas à se réjouir de sa chanson de Noël préférée, de l'odeur des marrons chauds, des lumières, des vitrines... Non ce soir, son esprit était parti loin de tout cela, dans les tréfonds les plus sombres. Pire, plus il ressassait les événements de la journée, plus son cœur vacillait, plus les émotions le submergeaient... A tel point, que là au beau milieu de la rue, il allait se mettre à pleurer. Les larmes se mettaient, peu à peu, à couler le long de ses joues rosies par le froid. Elles dévalaient les pentes pour s'écraser tristement sur le trottoir. A partir de combien de larmes arrête-t-on d'être triste ? Il ne savait pas, mais elles tombaient par dizaines et il était incapable de les arrêter. Ce n'est que lorsqu'il croisa le regard inquiet d'un passant, qu'il se ressaisit immédiatement, s'apercevant de l'état dans lequel il était. Il essuya négligemment son visage avec la manche de sa veste, recouvrant la moitié de celui-ci avec sa grosse écharpe, enfonçant un peu plus son bonnet sur sa tête. S'il devait pleurer, il attendrait au moins d'être chez lui. A l'abri, là où seuls les murs pourraient être témoins de sa mélancolie et de son mal-être. Son cœur faisait de la balançoire dans sa poitrine, ses pensées ne cessaient d'affluer et ses yeux baignaient dans les rivières de sa tristesse, patientant de couler.
Il était tellement absorbé par tout cela, qu'il ne s'était même pas aperçu qu'il était arrivé chez lui. Inconsciemment, ses pas l'avaient mené en bas de son immeuble. Encore quelques mètres et il allait pouvoir déverser ce qu'il avait tenté de contenir toute la journée.
Cependant, il n'était plus seul. Là, assis sur l'un des bancs devant la grande façade grise, éclairé seulement par un petit réverbère, il patientait. Il savait que son meilleur ami n'allait pas bien quand celui-ci n'avait pas répondu à ses messages dans la journée. Il se doutait que quelque chose n'allait pas. Depuis le temps que l'amitié les avait lié tous les deux, ils se connaissaient par cœur. A tel point que Namjoon savait quand Jungkook sombrait. Il devinait que c'était un de ces moments où la mélancolie de son meilleur ami était arrivée à son paroxysme et qu'il ne pouvait plus la réfréner. Il ne suffisait pas de grand chose pour que Jungkook se plonge dans cet état. Son silence aujourd'hui avait été l'indice, la puce à l'oreille pour le plus âgé, qui avait compris, lui qui répond toujours en temps normal.
Il avait alors décidé de le rejoindre, après le boulot, afin de le réconforter, afin d'apporter ce qui avait peut-être manqué dans cette affreuse journée.
Ils s'étaient regardés, tous les deux, sans échanger le moindre mot. Ils s'étaient assis côte à côte sur le petit banc dont le bois était froid, dû aux températures négatives de cette journée. Jungkook avait alors posé sa tête sur l'épaule de Namjoon, celui-ci avait passé son bras autour des épaules du plus jeune, lui apportant la chaleur qu'il lui avait manqué toute la journée. C'était tout ce dont Jungkook avait besoin à ce moment-là, du réconfort, de l'amour et de la chaleur. Et cela, Namjoon le savait parfaitement. Il n'avait pas besoin de lui dire que cela n'allait pas, de lui expliquer la raison, de se justifier pour recevoir ce qui lui manquait de la part de son aîné. C'était ça leur amitié, depuis toujours. Quand l'un déprimait l'autre était toujours là, sans condition. Namjoon avait alors sorti son téléphone de sa poche et présenté un écouteur à Jungkook, qui avait enlevé son casque afin de le glisser dans son oreille.
La playlist de Noël se lançait tranquillement, déversant ses notes mélodieuses et joyeuses. Les grelots et les paroles familières créèrent une ambiance colorée et chaleureuse, malgré la nuit tombée et le froid ambiant. Mais ce n'était pas tout, Namjoon avait plus d'un tour dans son sac pour remonter le moral de son meilleur ami.
Une fois le décor posé, il sortit de sa deuxième poche quelque chose qui allait à tous les coups faire plaisir à Jungkook. Au creux de sa paume, il y avait emballé avec un beau ruban vert sapin, deux petites cannes rouges et blanches. Ces petites friandises sucrées étaient leurs préférées parmi toutes celles que Noël apportait. Depuis tout petit, ils aimaient les manger quand décembre approchait. Jungkook ne se fit pas prier et s'empara de la sienne avant de la déballer et glisser entre ses lèvres gercées le bout recourbé.
Le sucre explosa dans sa bouche et déversa en lui une vague de souvenirs heureux, qu'il avait partagé avec son meilleur ami. Il n'y avait pas besoin de plus en cet instant. Tout était parfait, la canne à sucre entre les lèvres, la musique de Noël dans les oreilles, la présence réconfortante de son ami. Ce petit moment venait à lui tout seul, effacer l'intégralité de cette mauvaise journée.
Parfois il fallait juste une petite étincelle pour rallumer la lumière. Parfois il y avait juste besoin d'une personne qui arrivait à nous faire rire quand c'était difficile de sourire. L'amitié, ça doublait la joie et réchauffait le cœur. Cela diminuait la peine et chassait la solitude. C'était ce petit instant qui avait tout changé, c'était ce moment qui contribuait aussi un peu à "La Magie de Noël". Il ne manquait plus que les flocons qui tombaient du ciel pourtant gris aujourd'hui.
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