XVII
ils vivent toujours
dans les poignées de cendre
sens-tu l'odeur des souvenirs ?
oh, ils vivent toujours
laissant un souffle sur ton dos
si tu frissonnes
si tu frémis
ce n'est pas le froid
c'est le temps qui respire
lorsqu'au matin tu ouvres tes yeux
il disparaît, il se drape
il se fausse et fait fleurer
les coquelicots
dans la lumière qui frôle ta peau
si tu sens sur ton front
les gouttes qui pleurent
tu pourrais penser
à la pluie qui perle
mais ne tombent que les secondes
qui recommencent
qui reviennent
échues, remplissent tes cils
elle saisissent les fils
en rêvant
d'un frôlement dans les feuilles
d'un hurlement à chaque écueil
alors si par bonheur
le temps se pose sur ton sternum
laisse-le te prendre par la main
laisse-le te regarder
il veut juste respirer
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