et je me suis réveillée

j'ai l'impression que je dois faire mon deuil pour chaque jour pour chaque nuit bleue pour chaque pas en avant

les choses passées sont mortes il ne nous reste plus que les souvenirs et une jolie photo sur la cheminée

il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne vois tes yeux dans tous les nuages du ciel il n'y a pas un jour qui passe sans que les fantômes ne se glissent dans ma gorge il n'y a pas un jour qui passe sans que je ne me raconte nos souvenirs

c'est comme faire son deuil sans que quiconque ne soit vraiment mort mais juste parti disparu caché 

dans les méandres des histoires terminées

il y a encore des jours où tu te glisses imperceptiblement dans mes nuits, où tu viens sur mon épaule pour me dire que ce n'est pas si grave que ça va aller que dans le fond est-ce que je suis si en colère que ça, est-ce qu'on ne redeviendrait pas amis après tout ce temps et toutes ces bêtises et tu repars en laissant un bouquet de pivoine sur ce qu'il reste de nous

les nuits redeviennent jours cette année et demi relayée à sa place et comme une oraison douce amère sonnent les notes des histoires à raconter

avec toi c'est toujours du piano et de la pluie en été mais je suis coincée en hiver et la musique me fait pleurer