7. Soirée pyjama improvisée

"Tu sais, tant qu'on parle de couvre-chef, Rio a dû faire avec ton casque attitré."

"Quoi? C'est plus que mon gosse, ce truc! J'espère que t'en as pris soin."

"T'inquiète, pas une égratignure. Et vu qu'il reste chez moi, c'est une garde alternée."

"En quelque sorte, on est ses darons."

Dans cette sorte d'ambiance douce, où le temps était lent et les cœurs languis, leurs mains finirent par se toucher. Ça leur apprendra à se mettre dans un lit une place, comme des sardines qui n'ont même pas le brevet.

"T'as les mains douces, pour un mec qui passe sa vie dans le cambouis."

"T'as quelque chose à dire, monsieur 'les risques de l'huile, c'est de l'eau'?"

"Eh, avec tous les échantillons de crème que j'utilise, elles ont intérêt à sentir bon!"

Yoshida fut ce qui semblait logique. Et vous, qui lisez souvent des fanfictions, savez déjà où ça va aller.

"T'as raison. C'est quoi, de la citronnelle?" commenta-t-il, après avoir littéralement vérifié l'odeur des mains de son camarade de lit, en les prenant et les ramenant vers son visage.

Muramatsu avait pu estomper son rougissement de tout à l'heure, mais là, c'était trop. Pas dans le mauvais sens du terme, mais dans le sens du terme où il n'avait pas prévu de ressembler à un umeboshi devant son pote. Il ne se plaignait pas des miettes d'affection physique qui récoltait, cependant.

"Kanzaki, elle a des stylos qui sentent des trucs, je crois."

"Et te voilà reparti sur le sujet." ses yeux roulèrent.

"Pas vraiment. J'aime parler d'elle et penser à elle quand on est en cours et qu'il y a rien à faire, mais dès qu'on est sortis, ou dès qu'on parle, nous, c'est comme si ça s'enlevait. C'est comme si je trouvais rien à dire, dès que t'es dans le décor."

"Tu sais ce que je pense, Seisei?"

"Tu penses, toi? Je pensais que t'étais à fond sur ta bouffe et sur tes mangas de caïd, c'est tout!" blague-t-il.

"Je pense que t'aime Kanzaki beaucoup plus pour ce qu'elle semble être, plutôt que ce qu'elle est."

"Te fous pas de moi..."

"Non, mais..."

"J'ai appris au détour du week-end dernier son prénom, et même maintenant, tu me le demanderais, je sécherai complètement."

"C'est dire! Je comprends pas ce que tu lui trouves, et tu semble aussi en surface que possible, allons bon."

"C'est ta faute." sortit Yoshida, plus direct et littéral qu'il ne l'aurait voulu l'énoncer.

"C'est-à-dire?"

"Je l'ai déjà dit. C'est ta faute car dès que tu me parles, dès qu'on est ensemble, je pense plus à rien. Plus au stress des examens ou aux railleries de ces blaireaux de classe D, plus aux gonzesses... C'est dire."

"Oh là là, je suis apaisant, c'est ça?"

"Exactement!" acquiesça-t-il, premier degré. "C'est pour ça que je te veux pour ma vie entière. Vraiment, imagine toi la vie après le lycée. Nous deux, ensemble, avec notre commerce."

"Dis, on aurait un seul appart?" lança Takuya, qui s'était épris au jeu de rêvasser de ce futur génial aussi, toujours le rouge au joues, maintenant partagé sur les deux visages.

"Évidemment!" quatre yeux remplis d'étoiles étaient confinés dans cette chambre.

"Alors promets moi qu'on achètera un plus grand lit, pitié."

"Je note."

"Car t'as beau être adorable, et on a réussi à s'emmitoufler dans les lits de l'auberge de Kyoto, mais dans quarante ans, on fera - et aura - pas aussi bonne posture."

"Ah, oui..."

Le sentiment de gloubi-boulga émotionnel et relationnel du motard était de nouveau à vif. Réveillé à chaque fois, en fait, que Muramatsu faisait un contact avec lui, ou le regardait... En fait, ça arrivait de plus en plus souvent, qu'il soit rempli d'un bonheur presque assommant, qui lui faisait battre la chamade.

"Et toi, tu me quitteras jamais pour une meuf, hein?" le brun, il ne savait pas d'où cette inquiétude venait. Il n'empêche que ce soit un retour à l'envoyeur de question précédemment posées ou une nouvelle facette de son affection grandissante, il voulait une réponse autant qu'il ne voulait pas être heurté par une affirmation.

"Ah non, dans tes rêves!" Plutôt ses cauchemars. "Tu pourras pas te débarrasser de moi, gros."

"Moi ça me va." jaugea Yoshida.

"Qu'à cela tienne."

"Bonne nuit."

Dans un mouvement mécanique qui lui était apparu dans ses rêveries de la journée-même, quant à son futur, Yoshida vint smacker la joue de son meilleur ami avant de sombrer dans un sommeil paisible. Muramatsu, quant à lui, était aux anges.

Une telle affection lui semblait impossible à voir retournée vers lui, mais les agissements présents et futurs de celui pour qui il en pinçait depuis un moment ne lui donnait que du baume au cœur - et un regard optimiste vers l'avenir de la collaboration, amitié, et sans doute plus, Yoshida-Matsuraiken.

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Youhou! Hello! Voici l'avant-dernier chapitre. J'espère qu'il vous plaît :)

C'est un plaisir d'écrire du tel fluff. Le MuraYoshi est une relation tellement basée sur une confiance incassable, et avec une compréhension de l'autre, ainsi qu'une synchronisation, presque complète. J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire.

Comme toujours, je suis curieuse de vos retours, et je suis ouverte aux critiques et avis.

Bonne journée! N'oubliez pas de revenir samedi prochain, 19h (UTC+1) pour le dernier chapitre/épilogue de l'histoire :)

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