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Curieux de tout et d'humeur joueuse, Ely ne peut s'arrête plus de courir devant moi.
J'avais décidé ce matin de l'emmener dans les bois plus éloigné du monde humain.
Les rares meutes qui vivaient autrefois avaient finis par abandonné ce mode de vie et ne risquait pas de déranger notre promenade.
L'esprit plus léger que la veille, j'observe mon fils vagabonder et s'éloigner.
Pouvant suivre son odeur à la trace, je lui laisse bien plus de liberté et le laisse de temps à autre disparaître de mon champs de vision sans le rappeler à l'ordre.
Il m'est trop agréable de le voir jouer et rire pour lui demander sans cesse de rester près de moi.
Plusieurs cailloux jeter et plusieurs feuilles ramassées plus tard, Ely s'extasie de trouver une rivière.
- Maman ! Il y a des poissons !
Je souris face à la surprise qui se dessine sur son visage.
Je le laisse faire ses découvertes et m'assoit au bord de l'eau, ravie d'avoir trouvé un lieu calme pour aujourd'hui.
Les humains ne me dérange pas tant en général mais les beaux jours amènent plus de monde à l'extérieur et mon côté Crinos ne me laisse plus de répit.
La moindre foule me met sur mes gardes et être trop protective devient épuisant quand les gens sortent tous au moindre rayon de soleil.
Le calme de la nature était devenu une nécessité ces derniers jours.
J'oublie un instant Ely qui s'éloigne en suivant les poissons dans leur course et m'accorde quelques secondes pour fermer les yeux et inspirer l'air frais qui nous entoure.
Un air sans pollution de la ville, rempli d'odeur d'arbre, de fleurs, des petits animaux autour de nous et d'un... D'un Crinos !!
Mes yeux s'ouvrent, mon calme me quitte.
Un Crinos. Un mâle. Quelques mètres tout au plus. Transformé.
Je me relève à la va vite après avoir assimilé toutes les informations que mon odorat m'a apporté et cherche du regard mon fils, le coeur battant.
- Ely !... Ely !
Suivant la petite rivière, je cherche désespérément mon fils à l'odeur.
Pas loin. Mais le Crinos non plus.
Alors que mon souffle s'accélère, un cri que je connais que trop bien me parvient.
- MAMAAAAN !!
- ELY !
Je me précipite sans réfléchir dans la direction de son cri.
Face à face avec l'immense mâle transformé, mon fils recule précipitamment.
Ne réfléchissant pas à ma force conséquente, j'attrape mon fils par le bras et le jette derrière moi.
- Ely cache toi !
Sûrement transformé sur le coup d'une colère soudaine, le Crinos devant moi sens mon odeur également garolle et perd sa patience déjà minuscule.
Et n'ayant pas plus de patience que lui, je me laisse vriller, n'ayant que la protection de mon fils en tête.
La louve géante que je suis se transforme à nouveau..
*******
- Maman réveille toi, maman réveille toi.... Maman s'il te plaît.
Ouvrant doucement les yeux, je découvre mon fils penché au dessus de moi.
Les quelques griffures qui parcourent mon corps se referment petit à petit mais la douleur finit tout de même par me faire revenir à moi.
Une douleur lancinante attaque mon épaule que je découvre enfin après avoir reprit une vue plus claire.
Une morsure béante que je m'empresse de cacher.
- Ne regarde pas Ely, ce n'est rien. Ça va aller.
- Maman, le Monsieur il saigne... Maman j'ai peur.
- Je sais mon ange, je sais je suis Désolé.
Ne retenant plus mes larmes je prends subitement mon enfant dans mes bras.
Ignorant la douleur dans mon épaule, je le serre contre moi et reprends mes idées comme je peux.
Mes sens se réveillent et je reprends connaissance de mon environnement.
La forêt.
Je suis nue, terreuse, du sang sur le corps.
Mon fils est en bonne santé. Apeuré mais pas blessé.
Il va bien. Il va bien.
Enfin rassurée, j'embrasse le front d'Ely qui se calme à son tour.
Bien que la morsure ne se referme pas tant que cela sans soins, mes griffures, elles, se referment sans grandes difficultés.
Libérant mon fils de mon étreinte, je remet ses cheveux fins en place et lui murmure :
- Tu te rappelle d'où on a garé la voiture ? Tu te rappelle de l'arbre creu ? C'est au bout du chemin. Sois prudent mon ange, ne parle à personne. Récupère les vêtements de rechange de maman mon ange. Fais vite et sois prudent.
Connaissant les directives par coeur, il se saisit des clés que je retrouve au sol et se dirige au pas de courses sur le chemin qui mène à la voiture.
J'essaye de me retenir de le suivre jusqu'à la voiture et d'ignorer cette inquiétude au fond de moi.
Aussi inquiète que je puisse être je ne souhaite pas croiser quelqu'un dans cet état.
Mais mon attention se reporte très vite sur le deuxième corps au sol.
Un homme allongé sur le côté, inconscient et le corps en sang également.
Merde... Qu'est-ce qu'il foutait là lui... Quelle merde!!
Ne voulant pas replonger par colère, je souffle profondément et reste calme autant que possible.
Je me dirige d'un pas assuré vers lui, priant pour que son coeur batte toujours.
Mais les griffures sur son corps qui se referment lentement m'indique qu'il est en effet encore bien vivant.
Ma louve intérieure grogne lourdement.
Mon esprit Crinos s'agace par sa simple présence et son odeur.
Je souffle encore et ferme quelques secondes les yeux. Allez.. Tu es une femme civilisée... Tu peux supporter sa présence.
Je m'agenouille aux côtés de l'homme dénudé devant moi et observe les deux morsures sur son torse.
Aïe..
Tout comme la mienne à mon épaule, celles-ci ont du mal à guérir seules.
Mais je n'ai pas le temps de me poser plus de questions, ses yeux s'ouvrent.
Des yeux vitreux, faibles. Ses blessures sont grandes et il a perdu plus de sang que je ne l'imaginais.
Il n'est même pas suffisamment conscient pour réagir à ma présence et ne semble même pas me voir. Son regard parcourt l'environnement sans jamais s'arrêter sur rien, comme perdu dans le vide.
Ils finissent enfin par se refermer, l'homme étant définitivement trop faible.
Si les Crinos n'ont aucune hiérarchie et donc aucun avantage physique les uns sur les autres, je ne me lancerai tout de même pas dans un combat singulier avec une mère Crinos qui protège son enfant.
Notre conscience humaine est loin mais nos émotions sont les mêmes.
Nous protégeons ce que nous aimons.
- Maman, j'ai tes habits.
Sorti de mes pensées par la voix de mon fils, je me précipite vers lui.
- Oh merci mon ange, tu vas bien ?
- oui... J'ai ramené une couverture pour le Monsieur ?
- Une c..? Ah... Oui je vois. Bon.... Euh mon petit ange, on va devoir faire de la place à l'arrière, ok ?
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