Chapitre 4

C'était l'heure de pause. Avant d'aller manger, les orphelins jouaient dehors avec leur ballon. One prit Seven part le bras et l'emmena loin des autres.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
Le garçon expliqua qu'il n'a pas voulu lui attirer d'ennui et qu'il a menti pour lui.
- Tu espères qu'on devienne ami avec ça ?
- Ce n'est pas pour t'amadouer. On va vivre ici encore quelques temps ensemble alors pourquoi ne pas nous entendre ?

Une voiture approcha les grillages. One l'observait arriver.
- Je ne t'aime pas, je n'y peux rien.
- Ce serait trop demandé de faire un effort ?
- Certainement.

Puis il s'en alla, laissant le nouveau seul. Le majordome rejoint les visiteurs à l'extérieur après avoir activé l'ouverture du portail. Seven observait celui-ci se refermer lentement. Il fixait la foret autour et commençait à paniquer.

Edward emmenait les deux femmes vers le bâtiment et ses camarades jouaient. C'était l'occasion pour lui de fuir mais il avait peur.
- Seven ! cria Two. Viens jouer avec nous !
One l'observait avec méfiance. Alors, il prit son courage à deux mains et se mit à courir à toute vitesse.
- NON ! hurla Four.

Les adolescents le poursuivirent rapidement. Le portail s'était presque refermé. Edward installa les femmes autour de la table du salon et alla faire du thé.
- Alors mesdames. Vous venez ici pour adopter ?

Seven s'écroula devant la sortie condamnée. One l'attrapa par le col et le plaqua contre le portail.
- Espèce d'idiot, tu veux vraiment foutre la merde ?
L'adolescent au bonnet poussa le plus vieux.
- Laisse-le, il n'est pas au courant. Après tout, on se plaint du fait qu'il ne veuille pas respecter les règles mais personne ne lui a rien dit ! Alors moi je vais le faire !

Le majordome se leva et demanda aux femmes de le suivre. Il allait présenter les enfants. Pendant ce temps, les jeunes retournèrent au terrain de jeu.
- Mother est notre mère ici. Ce n'est pas Edward qui a fixé les règles. C'est elle...
- Personne ne sait à quoi elle ressemble, ajouta Two. Ce qu'on sait, c'est qu'elle nous surveille.
- C'est ce que raconte Edward, soupira Three. Peut-être qu'elle ne sait rien et qu'il veut simplement nous faire peur pour qu'on soit sage.

Five se grattait l'arrière du crâne.
- En tout cas, même sans preuve, on préfère l'écouter. Car je crois que même Edward en a peur...
- Vous allez vous faire tuer pour lui avoir raconté, dit One en prenant le ballon.
- Les enfants !

Rapidement, les orphelins s'approchèrent des invitées. Elles posèrent quelques questions aux jeunes avant de les laisser retourner jouer.

"Est-ce que tu aime les animaux ?"

"Aimerais-tu avoir des lesbiennes en tant que parents"

"Quel métier souhaiterais-tu faire plus tard ?"

Seven passa en dernier. Les femmes avaient l'air attendries par son regard.
- Mon garçon, je dois te poser quelques questions comme nous l'avons fais avec tes camarades.
- Ça ira... Je n'ai pas envie d'avoir de nouveaux parents. Surtout si c'est pour les voir mourir à nouveau.
Sans leur dire au revoir, il s'éloigna. Le majordome, dérangé, s'excusa auprès de ces femmes.
- Cela ne fait rien. De toute façon, nous avons déjà fait notre choix.

À table, les adolescents discutaient tout en mangeant leurs pièces de bœuf aux fines herbes, accompagnées de riz parfumé au thym.
- Y a pas à dire, sourit le nouveau, la bouffe d'Edward est incroyablement bonne.
- D'ailleurs, pourquoi ne mange-t-il pas avec nous ce midi ? demanda Six.
Three découpa sa viande en répondant :
- Je crois qu'il rassemble des papiers. L'un de nous va se faire adopter.

One recracha son riz et en mit sur la nappe. Rapidement, il but de l'eau et essuya délicatement sa bouche avec une serviette propre.
- Vu l'impression que j'ai donné, ce ne sera pas moi.
- Ce sera sûrement Five, soupira le garçon au torse nu. Il veut absolument partir alors il a dû faire le lèche cul.
- Ne parles pas comme ça ! s'exclama le métis en se levant.

Three posa son verre et se leva aussi. Tête contre tête, ils se regardaient dans les yeux, prêts à en découdre.
- Les gars, arrêtez de vous disputer. dit Four. Si ça se trouve, personne ne partira d'ici. On est tous trop vieux.
- Justement, non, ajouta la blonde. Six est la plus jeune, la plus mignonne et celle qui a le plus d'ambition. C'est forcément elle qui va partir.

One lâcha ses couverts, se leva en faisant grincer le parquet avec le recul de sa chaise et s'en alla.
- One ! s'écria la rousse. One ! Où est-ce que tu vas ?
- Avant de partir, tu devrais peut-être lui dire au revoir... chuchota Two.

Edward venait de terminer la procédure. Il alla rejoindre les adolescents dans la salle à manger.
- Six est partie rejoindre One. Elle ne devrait pas tarder.
- Elle peut prendre son temps. Five, viens préparer tes valises.

Ils se regardaient tous. Puis, Two se mit à courir. Edward pensait qu'elle était blessée alors il baissa la tête. La blonde se précipita vers les amoureux.
- Arrêtez tout !
- Quoi ?
One était sur le point d'embrasser son amie.
- Ne faites pas de bisou. Mother va s'énerver.
- Six s'en va, on ne fait rien de mal.
- Au contraire... Ce n'est pas elle qui part.

Les adolescents venaient de dire au revoir à leur camarade. Les cours de l'après-midi étaient annulés. Seven jetait un œil aux cahiers de ses amis.
- J'ai déjà vu ça au lycée.
- Excuse-nous de ne pas avoir eu de scolarité, petit malin. déclara Four légèrement blessé par ses paroles.
- Désolé... Je voulais juste dire que ce n'est pas très difficile. On va s'en sortir pour l'évaluation.

Six et Two arrivèrent dans la chambre des garçons avec un jeu de carte.
- On joue ?
- Avec plaisir ! s'exclama Three.
- Pas toi, San, tu triche toujours !
- J'ai juste trop de...

Le garçon fut interrompu par un énorme coup dans le mur. Les filles reculèrent brusquement en lâchant les cartes qui s'etalèrent sur le carrelage.
- C'est quoi ce bordel ? demanda Seven en panique.
- C'est Mother ? demanda Four. Elle n'est pas censée être dans le grenier ?

Le nouveau fit quelques pas vers l'extérieur de la chambre et fixa la porte.
- Est-ce qu'au moins vous êtes sûrs de savoir ce qu'il y a derrière ?
- Edward nous a dit que c'était un grenier, répondit One. Arrête de vouloir t'imposer et essayer d'avoir raison. Tu nous emmerde.
- T'es peut-être trop débile pour comprendre que votre majordome se moque de vous !

Brutalement, One se leva et sauta sur Seven. Les autres essayaient de les séparer jusqu'à ce qu'un autre coup dans le mur les calmes. Puis, pour la première fois de leur vie, ils entendirent crier derrière.

Un hurlement de souffrance, de peine et de haine. Seven s'était évanoui le jour de l'accident mais il avait entendu les cris plaintif de sa mère.
- Ce sont les mêmes, dit-il en fixant le mur.
- De quoi tu parles ? demanda Six. Vous me faites peur, les gars, là.
Edward arriva en courant.
- Qu'est-ce qui se passe ?

One fronça les sourcils.
- C'est Mother... Elle est en colère, apparemment.
- Vous avez fait une bêtise ?
- Nous, non, s'exclama Seven. Vous ne seriez pas en train de nous mentir, Edward ?
Le majordome ajusta son col et s'approcha du nouveau qu'il saisit de ses deux doigts par le menton avec son gant blanc.
- Je ne le répéterai pas, petit. Ici, ce n'est pas toi qui fait la loi. Tu respecte les règles où tu regretteras d'avoir voulu jouer au malin.

Seven grimaçait. Il souhaitait tenir tête mais il pensait aux conséquences. L'homme n'allait certainement pas le mettre dehors comme il le souhaitait alors à quoi bon jouer au rebelle ?
- Rangez vos chambres. Je m'en vais faire des courses.
Le majordome, en colère, se retira. Seven se dirigea vers la cave, vexé. Il souhaitait être seul et savait que personne n'allait le suivre.

Two fixait One.
- T'es dur avec lui. Ce n'est pas comme ça que tu vas plaire à Six.
La demoiselle alla rejoindre le garçon, totalement terrifiée.

Dans l'obscurité, elle s'approcha du nouveau qu'elle prit dans ses bras.
- Désolée pour ce qu'ils te font vivre.
- Je ne comprends pas pourquoi ils sont comme ça.
- Moi non plus. Peut-être que tout n'est que mensonge. Edward a puni d'autres adolescents et les a enfermé ici ou alors c'est un animal de compagnie... On ne peut pas savoir sans avoir vérifié.

Elle approcha sa bouche de celle de son camarade. Son souffle chaud si près accélérait les battements de cœur du garçon.
- Par pure logique, ce qui se trouve derrière ne peut rien savoir non plus...
Puis elle embrassa Seven avec passion.

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