Chapitre 9 : De couleurs primaires
[Pas hyper satisfaite de celui-ci, mais Sidoine à nouveau, au crayon HB.]
Le visage de Sidoine reposait contre ses genoux. Il y cachait l'horreur qui peignait sa figure.
Chaque fois que ces souvenirs ressurgissaient, il était incapable de faire face. Achille avait lâché que Sidoine n'avait pas changé, presque comme une insulte, puis il s'était ravisé. Sidoine aurait aimé que cela soit vrai, que l'œil d'artiste d'Achille avait vu juste et que l'adolescent d'autrefois n'était plus.
C'était faux, rien n'aurait pu être plus faux, et Sidoine n'arrivait pas à croire qu'il ait pu duper Achille.
Le garçon qui avait rencontré Achille était toujours là, sous le vernis des habitudes dans lesquelles Sidoine s'était embourbé. Ce qu'il désirait, c'était fourrer cette ancienne version de lui dans l'une de ces cases et d'en refermer le couvercle pour ne plus jamais avoir affaire à lui.
Les souvenirs aussi, il voudrait s'en débarrasser de la sorte, mais le stratagème qu'il avait inventé pour hiérarchiser le monde qui l'entoure ne fonctionnait que sur les autres. Son cerveau connaissait par cœur le schéma qu'il avait créé pour préserver Sidoine de ses souvenirs. Il ne les avait pas perdus au détour d'un traumatisme innommable. Il en gardait les traces comme autant de stigmates qui couturaient son corps.
Ces cicatrices ne déformaient pas la peau en une ligne boursoufflée. Leur empreinte était autre, tapie sous la surface de son épiderme.
Sidoine réalisa qu'il respirait fort et vite. Ses doigts se serrèrent autour de ses jambes et il s'exhorta au calme. Pour s'apaiser, il fouilla dans d'autres systèmes de diversion. Il imaginait son corps recouvert de couleurs. La métaphore était plus jolie, plus plaisante, que les traces léguées par les coups.
Il vit du rouge dans le creux de sa clavicule, du jaune qui dévalait la pente de ses bras. Les deux couleurs refusaient de se mélanger et laissaient apparaître, par endroit, des lambeaux de chair nue.
Sidoine ne chercha pas à comprendre cette image qui s'était imposée. Il aimait les couleurs, mais son approche était celle du commun des mortels. Il appréciait la couleur parce qu'elle appartenait au quotidien, alors il ne l'estimait pas à sa juste valeur. Si un jour Sidoine venait à en être privé, alors peut-être comprendrait-il leur valeur, combien elles étaient précieuses.
Achille, lui, connaissait la sensation de vide que laissait sur l'Homme un monde dépouillé de ses couleurs.
— Alors c'est là que tu te caches.
Tout à coup, les couleurs, le rouge et le jaune s'évanouirent. À leur place se dessina le visage de l'oncle que Sidoine se surprit à détailler pour la première fois depuis son arrivée.
François lui rendait son regard sous ses sourcils fournis et ses yeux d'un vert identique à celui de Sidoine. La ressemblance s'arrêtait là. Les cheveux de son oncle étaient plus rares, avec un front qui s'était dégarni, et une barbe très soignée qui semblait vouloir rééquilibrer le tout. Le menton, déjà épais, donnait tout son caractère au visage aux angles marqués par une bonne hygiène de vie. François aimait laisser penser qu'il détenait le secret d'une existence saine et cela passait par tout un tas de critères qu'il avait lui-même formulés. Il y avait d'ailleurs de fortes chances pour que cela ait nettement influencé sa vie de célibataire endurci.
Sidoine, en l'observant, se répugna à la pensée qu'il ait adopté, sans le vouloir, des habitudes aussi strictes et rigides que celles de son oncle. Ce n'était pas étonnant, puisque les enfants suivaient souvent l'exemple de leurs parents, même dans les schémas les plus toxiques, même s'ils essayaient d'y échapper. Cet homme avait été l'un des seuls repères masculins de son entourage pendant de nombreuses années. Qu'il le reconnaisse ou non, François avait exercé sur lui une plus grande influence qu'il ne voulait l'admettre.
— Tu pleures ?
Sidoine porta ses doigts à son visage pour tâter ses joues parfaitement sèches. Il ne pleurait pas. En revanche, il ne parvenait pas à discipliner les soubresauts de ses mains.
— Je ne pleure pas, réussit-il à articuler.
— Tu n'as pas l'air dans ton assiette. J'en ai parlé avec tes parents, tu sais. Je m'inquiète pour toi.
— Tu ne devrais pas. Je vais bien.
— Bien au point de sécher les cours pendant toute une semaine ?
Il y avait une menace explicite dans la voix de François. Avant, Sidoine ne l'aurait même pas remarquée, persuadé qu'il avait à faire à un membre de sa famille, aussi inoffensif qu'une tante éloignée.
Il était écrasé par la présence de son oncle. Il était désormais suffisamment proche de lui pour que son ombre engloutisse la silhouette de Sidoine.
— Je ne te veux pas de mal, Sidoine.
Le regard de l'adolescent fuyait avec application celui de François. Il en doutait sérieusement.
— J'ai presque l'impression que tu m'en veux. Tu ne voulais pas me voir, ni aujourd'hui ni à Noël dernier.
— J'ai fêté Noël avec mon père.
Sidoine avait insisté sur les dernières syllabes. Il espérait froisser son oncle et obtenir un peu de répit. Peut-être même battrait-il en retraite ?
— Tu n'as pas le droit de m'en vouloir, Sidoine. J'ai essayé de t'aider. J'en ai plus fait pour toi que ton propre père.
— Tu ne m'as pas guéri, articula-t-il, dans un souffle.
— C'est aussi ce qu'il me semble et, crois-moi, ça me fait de la peine. On peut en parler, si tu veux, je suis là pour toi, pour notre famille. J'ai toujours été là et ça m'a blessé que tu refuses de me voir pendant deux ans. J'étais sincère quand j'ai dit que tu étais presque un fils pour moi.
Il s'accroupit devant Sidoine et fut à sa hauteur. Cette fois, il n'existait plus de repli possible, plus d'issue où détourner le regard. François était plus impressionnant encore.
Sidoine se surprit à préférer le silence au discours immonde que cet homme lui servait. La nausée lui retournait l'estomac.
— Dis-moi plutôt si ça te plaît, d'être comme tu es. Dis-moi plutôt si tu aimes le garçon que tu vois dans la glace, le matin. Il te plaît ? Est-ce que tu es content de lui ? Est-ce que tu penses que les gens t'aimeraient encore, s'ils le savaient ? Parce que tu n'as rien dit, hein ?
Tu m'as ordonné de me taire.
Sidoine avait obéi. Il avait été incapable de se défaire de ce silence. La famille devait être un espace protégé, mais son oncle en avait fait autre chose, un mensonge nimbé d'un mutisme imposé, non sans rappeler à Sidoine qu'il en était le seul coupable. Arès tout, Sidoine aurait pu se contenter d'être normal, de ne pas préférer les hommes aux femmes. Le garçon avait beau avoir conscience qu'on avait abusé de sa confiance, qu'on l'avait manipulé, il lui était impossible de s'en convaincre entièrement. Il resterait toujours cette part de lui, ce creux au milieu de sa poitrine, et cette innommable colère.
Sidoine ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Il aurait aimé répondre que oui, il appréciait le reflet dans le miroir, qu'il tenait en haute estime l'homme qu'il tendait à devenir. Puisqu'un homme, selon la définition de François, devait correspondre à des standards de virilité, Sidoine aurait dû se haïr. Au lieu de cela, il ne se retrouvait pas dans cette image de lui-même, mais uniquement parce qu'il y voyait l'empreinte indélébile de son oncle.
En dévisageant avec horreur cette figure à quelques centimètres de la sienne, Sidoine cilla. Une fois, deux fois, une dizaine de fois. L'émotion qui le tenaillait était pareil à celle qui précédait la chute. Il avait le sentiment de se tenir en haut d'une falaise vertigineuse, appelé par le vide.
— Tu ne seras jamais heureux, Sidoine. Tu ne le seras pas tant que tu auras pas renoncé à ton penchant pour...
Sidoine fut inspiré par une envie de vulgarité. Son penchant pour quoi ? Les queues ? Pour des corps un peu trop semblables au sien ? Pour devenir un homme, il fallait renoncer à eux. C'était cela, devenir adulte, renoncer ? Rentrer dans une case, s'y enfermer et ne surtout pas dépasser. C'était d'une triste ironie, mais Sidoine avait autant envie de déborder que de tenir dans ces cases. Lui qui les avait érigés avait finalement reproduit un mécanisme inculqué par son oncle.
— Tu es devenu comme ça parce que tu l'as voulu, ça n'a rien de définitif, alors fais-le, ou tu vas devenir l'une de ces pédales qu'on voit partout. C'est devenu une mode et tu étais trop faible pour résister. Je pensais que ça avait changé, que ces semaines avaient servi à quelque chose. Je peux pas croire que ça soit ce que tu veux, garçon. Regarde-toi. J'avais promis à ta mère de faire de toi un vrai homme. Tu penses que ça ne me fait pas de mal de te regarder en face et de voir combien j'ai échoué ?
Sidoine tremblait. Il se rappelait avoir essayé d'enfouir dans des cases ses souvenirs les plus dévastateurs. À mesure que François parlait, il laissait se déverser le contenu des cases et, avec lui, le réflexe de compartimenter l'univers réduit de Sidoine.
— Je n'ai jamais voulu décevoir ma mère, s'entendit-il murmurer, d'une voix chevrotante. Je... J'ai...
Le regard dur de François le dépouillait, le déshabillait, le disséquait. Sidoine hoqueta. La densité de ces yeux était telle qu'il peinait à reprendre son souffle. S'ajoutaient à la douleur les images qui réapparaissaient, sous forme de flashs colorés, et ces couleurs-là n'étaient pas belles.
Elles étaient faites d'insultes et de coups.
De brimades et d'une dynamique perverse, destructrice.
Elles étaient faites d'un programme destiné à le changer.
D'une lente agonie.
— J'ai essayé.
Et Sidoine réalisait combien c'était vrai. Combien il avait cru guérir des mots de François, des séjours qu'il avait passés sous son toit à se nourrir d'injures et de larmes et des traitements rudes destinés à l'endurcir. En fait, il n'avait fait que se conformer aux ordres de son oncle. Il avait recherché la normalité, il avait tout mis en œuvre pour apparaître comme un adolescent sans histoire, d'une triste banalité, et, contre toute attente, il y était parvenu.
Seulement, la normalité de François revenait à effacer ce qui définissait la sexualité de Sidoine. Ce qu'il ne traitait même pas en différence, mais en tare.
Sidoine s'était trompé sur toute la ligne. Il n'avait pas guéri, ni de son homosexualité ni de l'emprise que François avait assises sur lui. Non seulement il n'y était pas arrivé seul, mais il ne savait pas comment guérir.
Sidoine porta sa main à sa bouche et y étouffa une plainte.
— Je sais, laissa tomber François. Tu n'es pas un mauvais petit gars, Sidoine, mais je n'aurais pas dû écouter Louise. Elle a refusé que je vienne, elle a prétexté que ça te perturberait, que tout ça, c'était derrière toi. Elle a fait des erreurs et je suis là pour aider, d'accord ? Je veux t'aider, Sidoine.
Il avait eu les mêmes paroles, au moins d'août, deux ans plus tôt, avec la même douceur qui cachait un avertissement. Cette attitude avait poussé Sidoine à se plier aux ordres de François, pour ne pas le décevoir et parce qu'il n'arrivait pas à comprendre ce qu'on lui reprochait.
— Tu as besoin d'aide et tu es un garçon intelligent. Tu le sais, pas vrai ?
Sidoine acquiesça.
Le schéma se reproduisait, exception faite qu'il savait ce qui l'attendait. La pseudo normalité d'un séjour chez un membre de la famille, puis les interdictions qui tombaient. Interdiction de pleurer, interdiction de porter des vêtements qui remettraient en cause sa virilité, interdiction de toucher à son téléphone, interdiction d'être lui. Sidoine se souvenait de ce mois d'août, de la chaleur étouffante, et surtout, la sensation que produisait la peur. Pas une frayeur brutale et passagère, mais la peur véritable, celle qui liquéfiait les entrailles et qui muselait les cris. Sidoine l'avait expérimentée pour la première fois.
Il y en avait eu une seconde, plus pénible encore, car l'oncle avait déjà échoué une première fois. Il avait refusé de perdre à nouveau.
— Tu me fais mal au cœur, j'étais sincère tout à l'heure. Je pensais avoir réussi, à l'époque, mais je me suis trompé et on peut encore rattraper cette erreur ensemble, si c'est ce que tu veux. Tu n'as pas changé comme je l'espérais, mais tu peux encore.
Ces mots résonnèrent longtemps dans le couloir qui menait à la porte et qui s'étalait dans le dos de François. Sidoine ne voyait que la porte.
Il entendit Achille asséner qu'il avait changé, sur le ton de celui qui masquait mal sa déception. Il vit son oncle assurer que ce n'était pas le cas, sur le même ton. Sidoine ne savait plus lequel croire. François l'avait conditionné à l'obéissance, en attendant de lui une réponse positive proche de l'abandon, et cette habitude non plus n'avait pas déserté. Sidoine avait encore besoin qu'on lui ouvre la voie et qu'on lui dise quel comportement suivre.
Il vit le danger se profiler avant qu'il ne se dévoile tout à fait. La main que son oncle lui tendait, il aurait été aisé de la saisir. En s'en remettant à cet homme, il n'aurait plus à se torturer pour ordonner, classer, hiérarchiser le monde complexe qu'il avait découvert sur le tard. Il goûterait à un peu de répit, à une facilité qu'il s'était interdit et qu'il brûlait d'embrasser à nouveau.
— Tu t'es égaré, Sidoine.
L'adolescent aurait aimé avoir le courage de répondre sans frémir.
Je me suis égaré, sans doute, mais je n'ai plus besoin de toi pour retrouver mon chemin.
— Oui, dit-il, simplement. Je crois que je me suis perdu.
François venait de briser le tabou qui avait muselé Sidoine. Lorsqu'il se leva, il ne se saisit pas de la main que son oncle lui avait tendue après s'être redressé à son tour. Il passa à sa hauteur sans un mot de plus et rien, pas même la voix de sa mère ne le retint.
— Sidoine, où est-ce que tu vas comme ça ? Tu ne veux pas de dessert ?
Non merci, pas de dessert, maman.
Sidoine se sauva. Il ouvrit la porte d'entrée et la referma soigneusement derrière lui, sans la claquer. Le crépuscule qui découpait des gros morceaux de ciel au-dessus de sa tête l'accueillit dans son cortège sanglant.
***
Achille avait grandi à Obernai et lorsqu'il y était revenu, un an plus tôt, il avait renoué tout ce qui constituait le charme de cette ville alsacienne. À commencer par l'essence inimitable de la région, emprisonnée dans ses maisons à colombage et dans son ambiance unique. Il ne l'avait retrouvée nulle part ailleurs, pas même à Lyon où sa mère l'avait naguère exilé.
Dans le froid nocturne, Achille eut envie de pester contre ce noir d'encre qui s'était abattu sans crier gare. Il était dix-huit heures et la ville avait déjà perdu ses couleurs. Seules demeuraient les flaques jaunes qui se répandaient au pied des réverbères. Achille ne savait pas s'il trouvait hideuse cette lumière franche, presque crue, ou si son œil d'artiste y prêtait une ambiance propre à la nuit tombée.
Il poussa la porte métallique du parc qui grinça. Les structures de jeux étaient encore debout, bien que certaines avaient piètre allure. Achille se rappelait y avoir passées des heures, à trottiner sur l'espace sécurisé, dans les copeaux de bois, et à escalader les cordes à nœuds au mépris de tout danger. Ce n'était jamais sa mère qui l'accompagnait, mais une nourrice, trop occupée par la dizaine de bambins dont elle avait la charge pour s'attarder sur le garçonnet farouche et aventureux.
Le parc s'étirait sur une promenade qui longeait l'Ehn, à moitié ombragée par les arbres qui escortaient la rivière. Achille traversa le parc désert sans ralentir et, là où la lumière perçait partiellement les feuillages et éclairait les rivages, il devina une silhouette. Ses doigts déjà frigorifiés extirpèrent son téléphone de sa poche et il pianota tant bien que mal un message bref.
C'est bon, je l'ai trouvé.
La réponse se présenta, immédiate :
Ramène-le en lieu sûr.
Achille approcha comme s'il s'était mis en tête d'apprivoiser un animal sauvage. Sidoine était affaissé sur une souche inclinée d'un vieil arbre et contemplait le cours d'eau. Il jeta un œil au-dessus de son épaule et ne sursauta même pas.
— Tu es là, souligna-t-il, d'une voix encombrée.
— Ça caille, Sidoine. Rentre avant de choper un rhume.
— Tu étais sincère quand tu as dit que j'avais changé ?
Achille fut aussi surpris par la question que par les trémolos qui secouaient les mots de Sidoine.
— Je n'en sais rien.
— Tu t'es repris, précisa Sidoine. Tu as d'abord dit que j'avais changé, et après... Après tu as dit le contraire. J'ai... J'ai juste besoin que tu sois clair, merde ! Dis-moi si j'ai changé ou non.
Achille eut un mouvement de recul. Il s'humecta les lèvres et s'exhorta au calme. Le désespoir qui habitait Sidoine ressemblait à sa colère et les circonstances étaient trop proches de celles qui les avaient séparés pour qu'il n'établisse pas ce douloureux parallèle.
— J'aurais sûrement pas dû dire ça. Ce n'est pas à moi de juger si tu as changé ou non et certainement pas après t'avoir revu une journée.
— Je ne sais pas si... Je n'arrive pas à savoir si je dois changer. Je ne sais pas si j'aimerais avoir changé ou pas.
Les yeux de Sidoine étaient écarquillés sur un regard trouble, sur un regard qui terrifia Achille. Ce lieu n'était pas vide de sens, ni pour l'un ni pour l'autre, et Sidoine aurait pu avoir un geste malheureux. Peut-être en était-il capable, Achille n'en avait pas la moindre idée. Plutôt que de lui donner raison, Sidoine se retourna pour couler sur son interlocuteur un regard implorant.
— J'ai... Je crois que j'ai besoin d'aide.
Cerné par les ombres, le visage d'Achille apparaissait plus nettement que jamais.
Lorsque Sidoine avait visualisé son corps recouvert de couleurs, il n'y avait vu que du rouge et du jaune. Il leur manquait la troisième couleur primaire : le bleu.
Celle qui définissait Achille comme l'orange définissait Sidoine depuis le début.
Celle dont Achille était orphelin.
Bonsoir !
J'espère que ce chapitre vous aura plu. Le précédent a soulevé pas mal d'indignation, ce qui est complètement compréhensible.
Je tenais à éclaircir un point concernant le personnage de Sidoine : certains peuvent se demander pourquoi il se réduit au silence. Déjà, il faut savoir qu'il ne l'a pas fait de lui-même. On lui a fait comprendre que ce qu'il porte en lui ne doit pas être exprimé. Surtout pas. Parce que ça détruirait la famille. C'est un tabou familial et, dans le chapitre 8, j'ai voulu traduire ce malaise, cette ambiance très douloureuse.
Ensuite, il ne peut pas agir comme il le souhaite. Il est mineur, un poil influençable avec ça, et gardez à l'esprit que dans ce genre de contextes, rien n'est aussi simple que ce qu'il nous plaît d'imaginer. C'est comme si vous demandiez à une femme battue pourquoi elle ne se libère pas de l'emprise de son compagnon ? Parce que ce n'est pas aussi simple, parce que si ça l'était, le problème serait bien moins profond qu'il ne l'est. Même s'il était capable de se défaire de l'idée que le problème vient peut-être de lui (c'est une pensée que partage de nombreuses victimes, peu importe ce qu'elle traverse, et dans le cas de Sidoine, la manipulation de son oncle va au moins aussi loin), Sidoine ne peut pas exploser sans craindre pour sa sécurité.
Vous avez le droit de ne pas comprendre le silence, mais je tenais à expliquer un peu plus largement. N'oubliez pas que c'est lui, la victime, le blâmer, c'est pas forcément une attitude saine, même s'il ne s'agit que d'une histoire ;)
Oh, et pour finir sur une note moins sombre (ou moralisatrice, même si ce n'est évidemment pas l'objectif), je précise que je suis à la fin du roman. Il sera peut-être même déjà achevé quand je posterai ce chapitre puisque je les prépare en avance, étant en cours à l'heure où je les poste la plupart du temps.
Voilà voilà. Je vous souhaite une agréable fin de journée et une belle semaine !
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