Chapitre 29

J'avançais jusqu'aux bruits de respirations en espérant que ça n'était pas un piège, de toute façon nous n'avions pas d'autres choix.

Alors que nous nous rapprochions du centre de la pièce je remarquais qu'il y avait un siège de dentiste et un fauteuil juste à côté. Je regardais Noémie pour voir ce qu'elle en pensait, elle n'avait pas l'air d'être rassurée. Elle me chuchota de voir s'il y avait quelqu'un. J'avançais de quelques pas et avec surprise je vis un corps allongé. Je penchais ma tête pour voir le visage de cette personne qui était retourné du côté du fauteuil, lui-même retourné de façon à ce que je ne puisse pas voir s'il y avait une présence. Le visage était en face de moi, je mis une poignée de secondes pour comprendre l'identité de l'individu, du sang recouvrait toute sa face. Les coins de sa bouche étaient déchirés, sa langue pendait et on pouvait voir qu'elle avait était coupée. Sur le tablier qui recouvrait tout son haut je voyais trois dents arrachées et beaucoup de sang. Je ne pus retenir un cri d'horreur. En vitesse je me tournais vers ma meilleure amie et je lui dis de ne surtout pas regarder.

Sans le vouloir mes yeux parlèrent pour moi car l'expression de Noémie se dégrada en quelques instants, ses traits se crispèrent et des larmes apparurent aux coins de ses yeux. Dans un élan que je n'avais pas vu arriver ma meilleure amie se précipita sur Léa qui était en sang. Je n'osais pas me retourner, je voulais boucher mes oreilles pour ne pas entendre les sanglots de ma meilleure amie mais par respect je ne le faisais pas. Le temps s'allongea et les plaintes de mon amie s'intensifia, ne tenant plus je m'approchai d'elle pour l'éloigner du corps ensanglanté. Protestant au début elle finit par se laisser faire. Finalement quelques minutes plus tard Léa se mit à bouger, je n'avais pas immédiatement réagi de peur de brusquer la jeune fille qui s'était cachée dans mes bras. Léa commençait à s'agiter de plus en plus, bientôt des gémissements sortirent de sa bouche, décidant de lui venir en aide je prévenais Noémie de son réveille. Elle se releva précipitamment, et toute les deux nous nous approchâmes de notre meilleure amie.

Quelques larmes coulaient le long de ses joues, son visage était encore plus crispé. Je ne savais pas quoi faire face à ça, je me sentais impuissante. La seule solution que j'avais trouvé c'était de demander de l'aide à Roxanne, même si je savais que je ne devais pas la déranger pour ne pas qu'elle se déconcentre. J'essayais de lui parler comme je le faisais habituellement mais je n'y arrivais pas. J'avais l'impression de me prendre une porte en pleine face. Alors je réessayais mais cette fois en focalisant toute ma force mentale et physique pour établir ce lien, je n'y arrivais toujours pas. Même si ça restait quelque chose d'immatérielle je ressentais comme une résistance visqueuse, comme si les paroles que j'essayais de communiquer étaient freinée avant d'arriver dans la tête de mon amie au yeux verts. Quelque chose ne tournait pas rond, je commençais à m'inquiéter. Je forçais du mieux que je pouvais pour réussir à parler avec Roxanne. Quand enfin au bout d'un certain temps j'atteignis mon objectif j'étais épuisée, et mes phrases étaient presque inaudible.

"Roxanne qu'est-ce qui se passe là-bas, pourquoi j'ai autant de mal à te rejoindre !? Aide-moi s'il te plait on a retrouvé Léa mais elle est dans un horrible état..."

À la fin de ma phrase j'arrêtai la lutte pour reprendre difficilement un peu d'énergie. Quand j'ouvris les yeux je vis que j'étais au sol, en position fœtale. J'avais la sensation que quelque chose collait à mon visage, je passais avec difficulté ma main dessus et remarquai que j'avais saigné du nez. Je relevais mon regard pour voir ma meilleure amie dans l'incompréhension totale. Alors que je voulais tentais de lui expliquer l'esprit de Roxanne s'invita dans le mien. Ses mots étaient prononcés péniblement.

"Rien. Emmenez-la et dépêchez-vous."

Je voudrais lui répondre pour avoir des explications mais je me retrouvais à nouveau face à cette barrière, je ne me sentais pas capable de l'affronter une nouvelle fois, j'avais déjà usé beaucoup de force pour la première tentative. Je faisais donc signe à Noémie pour lui expliquer qu'on devait sortir au plus vite car les autres avaient peut-être de gros problèmes.

Entre temps Léa s'était bien réveillée je lui demandai si elle pouvait marcher, elle me mima que oui, qu'elle n'était pas blessée des jambes. Je lui avais aussi demandé s'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce elle m'avait fait singe qu'elle ne savait pas. Pour en avoir le cœur net je fis le tour du fauteuil pour découvrir avec soulagement qu'il n'y avait personne. Je m'apprêtais à rejoindre mes amies quand soudain je vis une feuille de papier soigneusement pliée et posée. Je la pris et le montrai aux deux filles, elles m'encouragèrent pour que je la lise.

'Je vous rends votre amie et bientôt vous aurez l'occasion de me remercier comme il faut.'

L'écriture n'était pas du tout soignée, on aurait même dit un enfant qui l'avait écrit. Ne sachant pas quoi tirer de ce mot je le rangeai dans ma poche et on se mit en route. Au bout d'un peu moins d'une heure on arriva enfin à l'extérieur, sans encombre heureusement. Seulement à l'endroit où on avait dû se battre il restait encore les trois corps et beaucoup de sang, mais Orphy n'y était pas et cela me soulageai. Dehors il faisait très frais et on pouvait même voir le soleil pointer le bout de son nez. Avec ma meilleure amie on posa Léa au sol pour se reposer un peu, en même temps j'essayais de rentrer en contact avec la mystérieuse femme aux yeux verts mais je me retrouvais encore et toujours face à la sensation identique de la première fois. Je consultais mes compagnons et on décida de se rendre au port. Arrivées là-bas je remarquais qu'il n'y avait plus aucune trace du bateau avec lequel nous étions arrivés. Et si les autres avaient décidé de nous laisser et de retourner au Refuge ? Tout à coup un terrible mal-être s'installa en moi, on avait fait confiance à des personnes que l'on ne connaissait presque pas, peut-être que nous étions manipulées depuis le début ? Non, j'essayais de me convaincre que Roxanne n'aurait jamais fait ça, on était liée après tout. Des hypothèses toute plus tordues que les autres se bousculaient dans ma tête, j'étais à nouveau déboussolée.

- Anna revient par-là, on trouvera une solution pour partir après avoir récupéré assez de forces.

Noémie m'avait parlé d'une voix fatiguée, je ne pouvais pas refuser ce qu'elle me demandait et de plus un peu de repos ne pouvait vraiment pas nous faire de mal. Je reviens vers elles et on s'allongea face au lever du soleil, encadrant notre amie blessée. Ce n'était que plusieurs heures plus tard qu'on se réveilla, presque simultanément, le soleil avait bien avancé dans sa trajectoire. Par chance personne ne nous avait reconnu et on était toujours à la même place. Alors qu'on essayait de trouver une solution, une question apparu dans mon esprit.

- Léa, tu peux me montrer ton tatouage s'il te plaît.

Toutes deux avaient l'air très surprise de ma demande. Léa fini par secouer vivement la tête pour me dire que non elle ne pouvait pas, mais je ne comprenais pas sa réaction. Je m'apprêtais à lui ordonner de le faire qu'une panthère au pelage noir et au yeux verts s'arrêta auprès de nous, étrangement elle m'était familière. Elle vint se frotter contre mon dos avant de marcher autours de nous. Au bout de quelques tours elle attrapa ma manche avec ses dents et tira dessus. J'eus peur. Pourtant après un petit temps à ses côtés je me sentais curieusement apaisée, je me mis même à la caresser. Mais l'animal lui semblait presque soucieux, et tirait de plus en plus sur le bras de mon manteau.

- C'est bizarre j'ai l'impression qu'elle veut qu'on la suive.

- J'ai aussi cette impression nous devrions peut-être la suivre ?

Et c'était comme ça qu'on s'était retrouvées à parcourir de nombreuses rues plus sombres les unes que les autres suivant une panthère. Léa était encore beaucoup trop faible et donc ne marchait pas très rapidement et comme si la bête comprenait cela elle s'était adaptée à notre vitesse. Nous marchions déjà depuis plusieurs heures et la faim s'était bien installée dans nos estomacs. Enfin quand je pensais qu'on allait tous s'écrouler la panthère s'arrêta, nous étions devant une vielle demeure. Mais où étions-nous arrivées ?

Et voilà la fin de ce chapitre ! J'aimerai tout d'abord m'excuser ne mon absence, les cours tout ça... Sinon j'espère que ce chapitre vous a plut ! J'attends vos avis !

Pauvre Léa, je pense qu'elle ne retournera pas chez le dentiste de si tôt !

Alors elles sont arrivée où ?

Je me demande ce qui s'est passé pour Roxanne et les autres, et d'ailleurs où sont-ils passés ?

Que va-t-il se passer par la suite je vous laisse deviner !




Merci de votre lecture et à bientôt !!

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