Lorsque je me suis réveillé le lendemain, mon premier réflexe à été de regarder l'heure. J'ai alors soupiré de bonheur en voyant l'heure affichée sur mon radio réveil. 11h32. Que mes parents, et surtout mon frère, m'ai laissé dormir jusqu'à cette heure est un vrai bonheur.
Je me souviens soudainement que mon frère allait dormir chez un ami hier soir. Ceci explique cela.
Je me lève et m'étire, et regarde mon reflet dans la glace. Pas ma meilleure idée. Je grimace face à mes cheveux en bataille, certains collés à ma bouche ; ainsi que mon regard hagard et ma langue pâteuse. J'enlève ma robe que je n'ai pas pris la peine d'enlever hier soir et me met en jean et pull large. J'essaye tant bien que mal de démêler mes cheveux bouclés et finis par abandonner.
Je descend, affamée par la bonne odeur de viande qui s'échappe de la cuisine. J'y croise ma mère, souriante, et lui fait un bisou. Elle me demande comment s'est passée ma soirée et soudain, mon visage se ferme. Je lui dis que j'ai quelque chose d'important à lui dire puis appelle mon père.
Lorsqu'il arrive, un grand sourire aux lèvres, et qu'il nous voit aussi silencieuses, il fronce les sourcils, ferme la porte et va s'asseoir. Ma mère pense tout de suite au pire. Elle me demande si je me suis fait agressée hier ou si, encore pire, on a abusé de moi. Je n'ose pas lui dire que cela a bien failli, sans John pour me protéger. Je me charge plutôt de la rassurer.
Je prends une grande inspiration pour me donner du courage. Mes parents vont-ils me croire ? Vont-ils me traiter de folle ? Vont-ils encore une fois me cacher la vérité ? Je leur raconte pourtant tout. Le premier soir, où j'ai voulu passer par les quais et où je me suis fait assassinée pour la première fois. Mes tentatives ratées pour m'en sortir, et ma rencontre avec John. Mes parents hochent la tête et ne parlent pas durant tout mon petit discours.
Quand enfin j'ai terminé, à ma grande surprise ma mère fond en larmes, et mon père essaye de la consoler en l'enlaçant tendrement, puis en lui caressant doucement le dos. Ma mère me dit qu'elle s'en veut terriblement. Elle m'explique que, lorsque que j'étais petite, mes pouvoirs étaient trop incontrôlables. Nous avions dû changer plusieurs fois d'abris car les humains se posaient trop de questions. Cela commençait à être préoccupant pour mes parents, ils ont donc préféré me bloquer mes pouvoirs.
Ils savaient cependant que j'avais un protecteur. Ils avaient déjà senti sa présence. Et ils connaissaient le rituel, comme quoi un vampire est affilié à une sorcière à sa naissance et pour le restant de sa vie. C'est pourquoi ils ont décidé de me les enlever au final, du moins jusqu'à ma majorité. J'avais déjà une ombre pour me protéger.
Je me suis bien évidemment mise en colère. Comment pouvait-ils savoir que je n'avais pas besoin de mes pouvoirs ? La preuve en est que je me suis faite assassiner malgré mon protecteur. Ils m'ont alors rassurée, en me disant que si j'avais eu besoin de ma magie, elle serait apparue plus tôt. C'est pourquoi je suis toujours en vie. J'ai ressuscité grâce à mes pouvoirs.Mes pouvoirs m'ont protégée. Mes pouvoirs se sont déclenchés automatiquement car j'étais en danger.
Après ces explications, je me sens assez sûre de moi pour poser une autre question importante.
- Pourquoi Blaire a-t-elle voulu me tuer ? Elle m'a dit que vous étiez la cause de son malheur.
Mes parents se regardent et ma mère se mord les lèvres tandis que mon père passe une main dans ses cheveux roux bouclés. Il finit par prendre la parole, après un regard à ma mère.
- Les parents de Blaire étaient nos protecteurs. Une fois, lorsque tu étais encore petite, les habitants du village où nous étions ont été trop curieux. Ils ont découvert la vérité sur notre nature. Ils ont voulu nous brûler dans notre propre maison. Mais l'incendie a pris même la forêt aux alentours. Nous étions piégés, nous ne contrôlons pas le feu, ta mère et moi, et tu étais trop petite pour nous aider. Mason et Virginie étaient liés à nous. Ils ont fait leur devoir et nous ont sortis d'affaire. Mais pas sans y laisser leur vie. Ils nous ont servi de bouclier avant que notre maison explose. Leurs corps nous ont protégés du feu et des décombres. Nous avons été très attristés par leurs pertes. Tu dois savoir que lorsqu'un protecteur meure, son protégé ressent un grand manque. Nous les avons enterrés dignement et proprement, et avons même proposé de recueillir leur petite fille Blaire, mais leur clan n'a pas voulu. Nous n'avons eu aucune nouvelle d'elle après ça.
Ma mère s'exclame, au bord des larmes à nouveau.
- Si nous avions su que cette petite finirais comme ça, nous aurions usé de la force pour les convaincre de nous la laisser. Je m'en veux de ne pas avoir vu ce moment...
Je me rends soudainement compte du mal que devais porter Blaire en elle. Être une orpheline vampire ne dois pas vraiment être très agréable à vivre. Mais cela ne justifie pas tout ce qu'elle a fait pour me nuire. Nous discutons encore un moment de mon expérience avec mes parents, ma mère me réclamant le moindre détail. Elle me fait ensuite promettre de rencontrer John.
Je sens pourtant que cela leur fait du mal que je sois passée à deux doigts de la mort, par leur faute, bien que j'essaye de les rassurer sur ce point. Je suis vivante, c'est tout ce qui compte. Mon père prend une décision. Apparemment, ma mère est une oracle. Elle peut voir certains événements de l'avenir, aléatoirement, tandis que mon père est un combattant, contrôlant certains éléments. C'est pourquoi il me propose de m'entraîner pour devenir à mon tour une combattante. Il s'en veut de ne pas l'avoir fait avant, ni même m'en avoir parlé. J'en ai apparemment l'âme, surtout que les combattants de feu sont les plus prisés des sorciers.
J'accepte avec joie. J'ai encore tellement de choses à apprendre sur le monde des sorciers, son fonctionnement, mais surtout sur mes pouvoirs. Je dois apprendre à les contrôler pour mieux me protéger.
Une fois le dîner fini, je remonte dans ma chambre, et m'allonge dans mon lit avec un soupir. Je ferme les yeux et profite de l'instant présent.
- Salut Ali.
Je m'apprête à hurler lorsque John m'interpelle, mais il est plus rapide que moi, et pose sa main sur ma bouche avant que j'ai pu faire quoi que ce soit. Il me relâche un instant plus tard, après être sûr que je ne compte pas le tuer vif. Je lui lance un regard courroucé et croise les bras.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Il me sourit, et je sens une douce chaleur m'envelopper.
- Je vérifiais juste que tu allais bien, petite sorcière.
Je secoue la tête, amusée.
- Tu es sûr que tu n'essayais pas juste de m'espionner ?
Il prend un air coupable en me regardant, ce qui me fait rire aux éclats.
John finit par rester dans ma chambre jusqu'à tard dans la nuit, concoctant un plan pour justifier l'absence de Blaire. Et au moment de partir, il me sert dans ses bras. Les promesses que je perçois dans ce geste et dans ses paroles me réconforte. Il y aura un lendemain.
- A demain petite sorcière.
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