Bonus - Chapitre 6


Cody savait que Mike avait prévu une soirée spéciale pour la Saint-Valentin et il espérait vraiment que ça inclurait du sexe. Toutefois, il ne s'attendait certainement pas à ça. Et pourtant...

Et pourtant, il est là, dans la salle de bains de Mike, le regardant se donner du plaisir sans aucune honte. Mike le laissant mater comme si Cody n'était pas un pervers lubrique pour simplement avoir demandé. Néanmoins, à cet instant, Cody ne ressent aucun embarras. Seulement un désir brûlant qui lui incendie les reins et les veines. Il bande tellement qu'il est probablement assez dur pour enfoncer des clous avec son érection. Oui il exagère, mais en même temps, ce n'est pas comme s'il lui restait assez de sang dans le cerveau pour être logique et cohérent.

— Tu m'apprendras à le faire ? s'entend-il demander.

— O-ouais.

— Sur moi ? insiste-t-il.

Cody voit Mike se crisper, l'entend lâcher un « merde » qui résonne entre les murs carrelés de la pièce. Ça ne l'inquiète pas. Il pourrait se méprendre sur cette réaction, croire qu'il est allé trop loin et trop vite. Mais comment pourrait-il penser ça quand il peut voir les pupilles dilatées de Mike dans le miroir ? Quand il peut entendre le gémissement de désir pur que Mike émet ? Quand il peut sentir l'envie de Mike et en voir la preuve ?

Cody s'approche, prend la bouteille de lubrifiant qui trône, ouverte, sur le comptoir, et s'enduit les doigts de gel. D'un geste lent et assuré, il insère son propre index le long des phalanges de Mike et ils geignent en chœur.

Comment a-t-il pu avoir peur de ça ? De cette intimité qui lui semble soudain aussi naturelle que de respirer ? Comment a-t-il pu croire que ce n'était pas sexy et bandant ? Son doigt qui pénètre le canal étroit de Mike, c'est presque le Nirvana. Presque, parce qu'il sait que quelque chose de mieux va arriver dans les prochaines minutes. Ils sont partis trop loin, ont trop envie pour s'arrêter maintenant. Et gare à celui qui oserait les interrompre, parce que cette fois, le sang coulerait.

Cody n'est plus qu'instinct, besoin et envie. Il ne veut plus qu'une chose : s'enfoncer dans le corps accueillant de Mike et ne faire qu'un avec lui de la plus intime des façons.

— Mike, s'il te plaît, balbutie-t-il.

Cody n'a pas besoin d'expliciter. Ils veulent tous les deux la même chose.

— Oui. Oui, le presse Mike en retirant ses doigts. S'il te plaît. Viens. Viens...

Cependant, Cody ne peut s'empêcher d'attendre encore un peu. Il doit être maso en fait. Délicatement, il rajoute deux de ses propres doigts et les regarde aller et venir entre les reins de son loup. Il essaye même de trouver la prostate de Mike, mais celui-ci semble s'impatienter et grogne :

— Cody ! Tu joueras plus tard ! Prends-moi !

Cody sort de l'espèce de transe dans laquelle l'a plongé la vue de ses doigts entrant et sortant du corps de Mike et jette un coup d'œil sur le comptoir.

— Mike, tu as un préservatif ?

Le loup croise le regard du vampire dans le miroir et dit d'une voix ferme et limpide, même si légèrement haletante :

— Dans la chambre, avec les résultats de mes tests, mais si tu es d'accord, j'aimerais qu'on s'en passe. Je suis clean, promet-il.

Les hanches de Cody bégayent et c'est presque sans délicatesse qu'il retire ses doigts pour se rattraper à Mike. L'implication de la demande lui donne le vertige. Mike ne veut pas de barrière entre eux. Il veut l'avoir en lui et le garder ensuite. Rien que l'idée pourrait faire jouir Cody. Sauf que ce n'est pas encore le bon moment pour ça. Il doit d'abord dire quelque chose.

Cody pense que ça va diablement plomber l'ambiance, parce que faire pouce pour aller chercher un papier et comparer les résultats, c'est pas super sexy, mais tant pis. Et puis, ça n'a pas eu l'air de gêner Mike. De plus, comme l'a expliqué l'un des bénévoles de l'association, la sécurité peut être foutrement excitante, il vient d'en avoir la preuve. Alors il se lance :

— Je suis clean aussi. Je me suis fait tester le mois dernier. Je peux aller chercher les résultats si tu veux.

— Pas besoin, répond Mike, sûr de lui. Je te fais confiance.

C'est une nouvelle confirmation que la foi et la sécurité sont plus séduisantes qu'un corps nu qui se tortille pour obtenir de l'attention. Quoique, si ledit corps est celui de Mike, c'est certainement à égalité.

Se lubrifiant rapidement mais consciencieusement, Cody se place ensuite en position. Échangeant un dernier regard avec Mike, il attend que celui-ci lui donne le feu vert.

— T'attends quoi ? Une putain d'invitation ?! gronde Mike.

Cody éclate de rire. Il ne peut pas s'en empêcher, mais alors qu'il pénètre enfin son loup, son rire devient gémissement. C'est tout simplement trop bon.

Le voilà son nirvana, se dit Cody alors qu'il ne lâche pas le reflet de Mike des yeux. Ce n'est pas d'enfin faire l'amour à son petit ami qui l'envoie au paradis. C'est d'être avec Mike, tout simplement.

***

Alors que Cody s'enfonce lentement en lui, Mike prend une profonde inspiration. Ça ne fait pas si longtemps qu'il a couché avec quelqu'un et, pourtant, il avait oublié ce qu'il ressentirait. Peut-être que c'est normal parce qu'en réalité, c'est la première fois qu'il fait l'amour avec quelqu'un dont il est amoureux. Et ça change tout.

Mike a déjà aimé, c'est sûr, mais il commence à comprendre qu'il n'a jamais été amoureux, pas comme il l'est de Cody. Mike a aimé Lasco, son premier petit ami. Ils avaient dix-sept ans et croyaient que ça durerait toujours. Puis la famille de Lasco avait changé de meute et leur relation n'avait pas tenu le coup face à la distance. Sur le moment, Mike était persuadé qu'il ne s'en remettrait jamais.

À présent, l'Alpha comprend réellement la différence. Certes il n'a que quatre ans de plus, presque cinq, mais cette fois il n'aime pas. Il est amoureux. Et c'est tellement plus.

Le reflet du miroir lui permet de se gorger de la vue que lui offre Cody derrière lui. Le vampire se rend-il compte de l'intensité du regard qu'il porte sur lui ? Mike n'en a pas l'impression, mais même si Cody n'a pas dit les mots, ce regard en est un bon équivalent. Le meilleur en fait. Il y a des moments qui se passent d'expression verbale et celui-ci en est un.

— Bouge, dit-il dans un souffle.

— Attends. Attends, répond Cody sur le même ton. C'est... Je... Merde !

Mike sait parfaitement ce que ressent Cody, parce que c'est la même chose pour lui. Il n'aurait pas cru être submergé par l'émotion comme ça, mais c'est tellement fort, tellement intense que Mike en a presque les larmes aux yeux.

— Cody, geint Mike.

— Si je bouge, je vais jouir, se plaint Cody.

— Et c'est pas le but ? s'étonne un peu le loup.

Cody remue légèrement les hanches et Mike gémit en s'avachissant sur le comptoir du lavabo. Il a déjà de la chance d'arriver à garder son pied sur la baignoire, il ne faut pas trop lui en demander non plus. Surtout que le mouvement de son vampire a rendu les choses très intéressantes et Mike en veut plus.

— Pas en deux secondes, explique Cody d'une voix chevrotante. Je vais pas durer.

— Moi non plus, avoue Mike.

Si la préparation sous les yeux de son amant – Merde ! Il peut dire ça maintenant – lui a semblé être une torture, Mike ne sait pas comment qualifier cette attente. Il ne pense pas pouvoir supporter ça pendant très longtemps. Il veut que Cody bouge, qu'il lui fasse l'amour. Il veut le sentir jouir en lui. Alors pour aider un peu, Mike avance un peu et recule presque brutalement, les faisant grogner de concert.

— Merde ! geint Cody alors que le loup continue ses mouvements. Mike...

— Fais-moi l'amour, supplie presque Mike. S'il te plaît.

— OK. Ouais. D'accord, répond Cody.

Le vampire bouge enfin et Mike tend un peu plus les fesses, essayant de s'orienter de façon à ce que la verge de son amant frotte sa prostate à chaque passage. Son succès lui arrache un cri de plaisir et Cody semble comprendre ce que Mike vient de faire. Se décalant légèrement, le vampire garde le même angle et prend un peu de vitesse.

Ce n'est ni lent ni doux, mais ce n'est pas non plus brutal et rapide. C'est un parfait juste milieu et bientôt la salle de bains résonne de leurs cris, de leurs gémissements et du claquement sec et presque obscène de la peau contre la peau.

Rapidement, probablement trop, Cody halète :

— Je vais... Merde... Je vais jouir. Touche-toi. S'il te plaît. Je veux te sentir jouir autour de moi.

Et comment Mike pourrait-il résister à ce genre de demande ? C'est juste impossible. De toute façon, lui-même est proche du gouffre. Le fait qu'il lui faille moins d'une demi-douzaine de va-et-vient sur son érection indique à quel point Mike est proche de la jouissance. Toutefois, son orgasme le fauche presque par surprise et il crie son plaisir alors qu'il se contracte sporadiquement autour de son amant.

Cody ne s'arrête pas pendant que Mike se déverse sur la porte du placard, sous le lavabo et le sol. Ses mouvements s'accélèrent, preuve que lui-même va atteindre l'apogée. Quand Cody jouit, il serre tellement les hanches de Mike que celui-ci grimace un peu. Le loup se réjouit de ne pas être humain, sinon il aurait fini à l'hôpital à cause de cette prise. Mais dans le même temps, il sait que les marques ne dureront pas plus de quelques heures et il le regrette.

Bah, ils n'auront qu'à en faire d'autres. Maintenant que Cody a vaincu sa peur – et de façon spectaculaire de l'avis de Mike – il ne doute pas que le vampire voudra recommencer souvent.

Mike est complètement écroulé sur le comptoir, et si le meuble n'était pas là, il ne doute pas qu'il serait étalé sur le sol comme une flaque. Une flaque bienheureuse, mais une flaque quand même. Pas très sexy tout ça. Cody s'est effondré sur son dos et Mike peut le sentir respirer contre lui. Encore mieux que ça, c'est comme si le cœur du vampire battait dans son propre torse. C'est parfait.

— Hey, souffle Cody.

— Hum ? répond simplement Mike.

— Je t'aime.

C'est dit sur un ton aussi clair et limpide que de l'eau de source, mais en même temps, il y a une pointe de timidité. Mike sourit comme un idiot avant de répondre d'une voix pleine d'assurance :

— Je sais.

Un silence, puis Cody se redresse en disant sur un ton incrédule :

— Est-ce que tu viens vraiment de te la jouer Han Solo ?

Mike écarquille les yeux puis éclate de rire. Il ne l'a pas réalisé avant que Cody ne le dise, mais oui, c'est bien ce qu'il a fait.

Cody se remet soudain à bouger et Mike gémit.

— Cody ?

— Continue de rire, lui dit le vampire. J'aime bien l'effet que ça a.

Mike gémit encore, parce qu'en fait, il a créé un monstre.

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