Bonus - Chapitre 3


Cody est déterminé. Mort de trouille, mais résolu. Cette fois, il va passer à la casserole. Merde, cette expression est horrible en fait. Encore plus parce qu'il a justement rêvé la nuit précédente que Mike essayait de le jeter dans une casserole géante remplie d'eau bouillante. Cody refuse d'écouter le message que son cerveau tente de lui transmettre. Il va coucher avec son loup, point ! Et cette fois, rien ne pourra les arrêter. Même la fin du monde devra attendre ! Parce que Cody sait sans l'ombre d'un doute que plus ils vont patienter, plus il aura peur. Donc, c'est aujourd'hui le grand jour.

Cody a hésité à faire quelques recherches sur son ordinateur, avant de fermement l'éteindre. Plus jamais de recherches sexuelles sur internet. Il a appris sa leçon la dernière fois, merci bien. Il décide donc de retourner au sex shop, parce que le meilleur endroit pour avoir de vrais conseils, c'est encore là-bas. Toutefois, avant de partir, il s'assure que la doyenne ne bougera pas de l'université. Et s'il fait ça en crevant les pneus de sa voiture, eh bien personne n'a besoin de le savoir. N'empêche que si quelqu'un découvre que c'est lui, il va mourir de honte en expliquant les raisons de son geste. Toutefois, il s'en inquiétera le moment venu. Un traumatisme à la fois, s'il vous plaît.

En arrivant, il va directement voir la vendeuse pour lui demander ce dont il a besoin. Pourquoi a-t-il cru que ce serait moins mortifiant avec une femme ? Il ne s'en souvient plus, mais il est presque sûr qu'il avait une bonne raison. Il cherche à s'en souvenir alors même qu'il explique la situation en bafouillant et en rougissant comme une collégienne. La vendeuse a un gentil sourire rassurant alors qu'elle lui tend un tube empli d'un liquide à base de clou de girofle, censé anesthésier un peu la zone, un tube de lubrifiant et un kit de plug pour débutant contenant trois jouets de tailles croissantes. Cody ne savait même pas que ça existait, mais il en est plus que reconnaissant.

— Et n'oubliez pas, lui dit la vendeuse avant qu'il ne quitte la boutique. Plus vous serez crispé, plus il y a de chances que vous ayez mal. Soyez détendu. Buvez un coup avant si vous pensez que ça peut vous aider.

C'est ce dernier conseil qui donne une idée à Cody. Une merveilleuse idée. Si, si, bien meilleure que celles qu'il a pu avoir avant.

Il rentre donc à la Tanière avec ses achats et s'assure qu'il est complètement seul. À cet instant, la solitude est sa priorité ultime. Enfin non, pas ultime, mais vous voyez ce qu'il veut dire.

Prenant une profonde inspiration, il étale ses emplettes sur le lit. En même temps, il n'y a que trois objets, ce n'est pas ce qui prend le plus de place. Et plus il les regarde, plus il se dit que c'était une mauvaise idée de les sortir du sac. Il aurait dû les prendre au fur et à mesure qu'il en avait besoin. Parce que là, de les voir comme ça, ça lui flanque la frousse. Et ça commence d'ailleurs à devenir lassant. Il est un Maître Vampire, que diable ! Un peu de nerfs, bon sang !

Cody se rend compte qu'il est en train d'essayer de gagner du temps. Ce qui n'a absolument aucun sens. Ça en aurait si on le forçait, mais c'est tout le contraire. Donc, il faut qu'il arrête et qu'il se lance. Genre maintenant... Allez, à trois... Un... Deux... Et merde ! il ne peut pas faire ça.

Cody se laisse tomber sur le lit et s'étale en croix sur le matelas, les yeux fixés au plafond. C'est quand même bizarre qu'il réagisse comme ça, non ? Il y a quelques jours, il n'a eu aucun mal à se... eurg non, il ne peut pas le dire, encore moins le penser. Il se souvient de ce que disait l'une de ses nourrices : « Si tu ne peux pas en parler, tu n'es pas prêt à le faire. » Et clairement là, il ne peut pas en parler.

Alors du coup, qu'est-ce qu'il doit faire ? Ils sont ensembles depuis bientôt trois mois, Mike et lui, ils seraient quand même temps qu'ils passent à l'étape supérieure de leur relation, non ? Bon allez, c'est décidé, il va...

Cody prend une profonde inspiration et dit à voix haute :

— Je vais aller prendre une douche et me préparer pour que mon loup puisse me faire l'amour. Analement. En me mettant sa queue dans le cul.

Cody est plutôt fier de lui. Oui, il aurait pu éviter la vulgarité, mais en même temps, il a réussi à parler sans bégayer et, surtout, il n'a pas eu la sensation qu'il rougissait comme une écolière. Enfin pas trop. Il estime que c'est un bon point.

Fort de son succès – et quel succès ! – il emmène ses achats dans la salle de bains. Il a des préparatifs à lancer et, pour ça, il doit prendre une douche minutieuse. Alors ça par contre, il est sûr qu'il ne pourra jamais le dire à voix haute. Ni même à voix basse.

Il entre dans la douche et se lave plus méticuleusement que la normale. Il se retrouve à rougir, encore une fois. Décidément, il va falloir qu'il s'habitue à être une petite fleur délicate et virginale. Le mot le frappe avec la force d'un train lancé à pleine vitesse.

Virginal...

Il est vierge et à la fin de cette nuit, avec un peu de chance, il ne le sera plus. En un sens, ce n'est pas très différent de sa première fois avec une fille. Il se souvient qu'il était presque aussi nerveux qu'aujourd'hui. Melinda Carver. C'était le nom de sa première petite amie sérieuse. Il avait quinze ans et elle dix-sept. Il se rappelle parfaitement de la manière dont elle lui a sauté dessus. Lui était puceau, mais pas elle, et même s'il était super nerveux, il s'est juste laissé porter par le courant, par ce qu'elle voulait.

Tiens, c'est une idée ça. Il pourrait simplement faire en sorte que Mike initie les choses et ensuite, suivre le mouvement. Ça mérite réflexion en tout cas.

***

Mike note immédiatement le silence inhabituel de la Tanière et s'inquiète aussitôt de ce que ses Bêtas ont encore pu inventer comme conneries. Non, il n'est absolument pas injuste. Ça s'appelle du réalisme. Vous voulez vraiment reparler de la guerre des blagues qui a sévi il y a quelques mois ? Même si c'est grâce à ça qu'il est en couple avec Cody, il y a des choses qui sont impardonnables.

Il arrive que l'Alpha sente encore l'odeur du beurre dans la maison. Alors certes, c'était une des idées des vampires, mais si Carlos et Noclas n'avaient pas joué aux cons, ça ne serait pas arrivé. Plus que ça, quand est-ce que la maison a déjà été aussi silencieuse alors que tous les autres sont censés avoir fini les cours ? Jamais, voilà quand. Donc Mike a toutes les raisons d'être inquiet.

Pour essayer de calmer son angoisse, l'Alpha visite toutes les pièces de la Tanière, seulement pour découvrir qu'elles sont vides. Le pire, c'est qu'il n'y a aucun signe de lutte, rien qui puisse expliquer où sont passés les membres de sa meute. Mike sort son portable pour appeler Carlos et Noclas et jure lorsqu'il se souvient que les deux imbéciles sont toujours des écureuils. Il en grogne de frustration avant de téléphoner à Scott. Ça sonne pendant tellement longtemps que l'Alpha se demande pourquoi il n'est pas redirigé vers le répondeur du petit loup. Enfin, Scott répond :

« Ouais ? »

Mike regarde son téléphone avec étonnement puis le porte à nouveau à son oreille. Scott a l'air très essoufflé.

— Je te dérange ? demande-t-il.

« Quoi ? Oh... Non, pas du tout ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » veut savoir Scott.

Mike peut entendre quelqu'un en arrière-plan et il est presque sûr que ce quelqu'un est Kaspian. Mike se retient de ricaner ouvertement.

— Je voulais juste savoir où vous êtes tous passés.

« On est au nid », répond Scott. « Cody t'a pas dit ? »

— Cody est là ?

Scott soupire lourdement à son oreille et Mike trouve cette réaction plus qu'exagérée. Même s'il est vrai qu'il n'a pas vérifié sa propre chambre. Il aurait peut-être dû commencer par là. Donc oui, OK, peut-être que Scott a une bonne raison pour soupirer.

« Ô Alpha sans peur et sans reproche », fait Scott, la voix dégoulinante de sarcasme. « Tu devrais aller dans ta chambre, je crois que... »

La voix de Scott part soudainement dans un long gémissement avant que la communication ne soit coupée. Mike rit ouvertement cette fois, puis file rejoindre son vampire.

Alors qu'il entre dans sa chambre, Mike se fait proprement plaquer contre la porte et deux longs crocs se plantent profondément dans sa gorge. Cody a beaucoup de chance que l'Alpha reconnaisse son odeur, parce que sinon il serait dans les ennuis jusqu'au... Eh bien, jusqu'au cou. À quoi pensait le vampire pour l'attaquer de cette façon ? Il aurait dû savoir que c'était une mauvaise idée, non ?

Toute pensée cohérente déserte le cerveau de Mike quand Cody lui attrape les mains pour les placer sur ses fesses nues.

Oh... Cody est nu...

Ça a l'air d'être devenu le thème récurrent ces derniers temps. Notez bien que Mike ne s'en plaint pas, mais il aimerait pouvoir se préparer quand ça arrive, vous comprenez. Principalement pour avoir quelques neurones en état de fonctionnement. Pourquoi ? Mike est incapable de vous répondre parce que Cody l'attire vers le lit tout en défaisant son pantalon. Il y a des situations qui vous grillent proprement le cerveau et celle-ci en est une.

La manœuvre est loin d'être aisée, parce qu'entre Mike qui malaxe fiévreusement les fesses de son vampire et Cody qui est toujours accroché au cou du loup comme une lamproie, il est compliqué de glisser quoi que ce soit entre eux ou même de se déplacer. Et pourtant, Cody parvient somme toute assez facilement à ses fins.

Mike s'emmêle les pieds dans son jean qui vient subitement de lui tomber sur les chevilles et tombe en avant. Le loup a une seconde d'incertitude quant à ce qu'il doit faire. Continuer à peloter le délectable derrière de son vampire ou tendre les mains pour essayer de les retenir ?

Vous voyez, c'est pour ça qu'il veut un préavis avant ce genre d'action. S'il en avait reçu un, il ne serait pas en train de se poser cette question idiote. Mike ne serait pas en passe de se vautrer avec autant de grâce qu'un pachyderme essayant de trouver son chemin dans un magasin de porcelaine. Sauf que ce n'est pas le moment de penser à ça. Il faut qu'il fasse quelque chose et vite, avant qu'ils ne se rétament et aient super mal.

Mike met de longues secondes à se rendre compte que Cody ne s'est pas brisé la nuque sur le rebord du lit ou que lui-même n'est pas tombé sur son vampire. En fait, il constate qu'il est allongé sur le lit et que Cody est assis directement sur son sexe qui montre de grands signes d'intérêt.

Comment Cody a-t-il réussi à les retourner ? Mike n'en sait rien et il s'en veut beaucoup d'avoir raté ça. Que son petit ami puisse physiquement le manipuler comme ça l'excite encore plus. Il trouve ça foutrement sexy. Alors que Cody commence lentement à onduler sur lui, Mike déplace doucement ses mains et se fige.

Putain de bordel de merde...

Cody porte un plug.

Putain de bordel de merde...

Mike a l'impression d'avoir le cerveau bloqué en mode répétition. Il est littéralement incapable de penser autre chose que ces cinq mots. Ça ne l'empêche pas de parler par contre.

— Codyyyyy, geint-il alors que le vampire le débarrasse de son boxer.

— Prends-moi, murmure Cody en se décrochant enfin de la gorge du loup. J'ai envie de toi. S'il te plaît.

Et comment voulez-vous que Mike résiste à ça ? C'est humainement impossible et Mike n'est pas humain. Loin de là même.

Il faut quelques instants pour qu'il enregistre ce qui se passe. Mike ne sait pas du tout comment ça arrive, mais il a soudain la sensation que quelqu'un vient d'essayer de plier en deux son sexe bandé. Et cette personne y arrive en plus.

Si au repos l'engin est plutôt flexible – même s'il ne faut pas déconner non plus, ce n'est pas un ballon dégonflé qu'on peut tordre dans tous les sens – en pleine érection, un pénis devient plus que rigide. Le hurlement de douleur que pousse alors Mike pourrait réveiller un mort. Dans un sursaut, il repousse Cody et place ses deux mains sur son entrejambe malmené, certain qu'il ne s'en remettra jamais. Il n'a jamais connu pareille agonie.

— Mike ? l'interpelle Cody. Ça va ?

À la décharge de Mike, il souffre. Et on ne parle pas de la douleur que ressent un mec qui vient de se prendre un coup de genou dans les parties. Oh que non. Pour avoir une idée de ce que l'Alpha ressent, comparez plutôt ça aux douleurs d'un accouchement doublées d'un couteau coupant chacun des nerfs de votre corps. Multipliez ça par dix et là vous aurez une vague idée de ce qu'il ressent. Parce que, à moins d'être un gros pervers détraqué, quand on se prend un coup dans les bijoux de famille, on ne bande pas. Tout ça pour dire que si Mike réagit un peu vivement, eh bien il a des circonstances atténuantes.

— Ça va ? Ça va ?! beugle-t-il. Non ça va pas, espèce de débile !

Le silence tombe dans la chambre, seulement entrecoupé par les quelques gémissements de douleur de l'Alpha. Au bout de quelques minutes, Cody murmure :

— Je suis désolé.

Mike ne comprend pas tout de suite pourquoi il entend la porte se refermer après ces trois mots.

Et merde !

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