Chapitre 8 : Un peu d'histoire
Se tenant face à Mordred, Coraline lui annonce avec stupéfaction :
- Mordred, tu utilises une forme de magie très spéciale, tu utilises la magie des dieux.
- La magie des dieux ?
- Oui Mordred, suit moi.
D'un coup de main elle efface les nuages noirs, le magma se solidifie pour redevenir de la terre et les deux adolescents redescendent au sol.
Coraline invite Mordred au bord d'un grand lac :
- Écarte-toi, avertit Coraline.
Elle tend ses mains vers la surface limpide du lac: l'eau bouillonne et se fend en deux, laissant apparaître un escalier conduisant au plus profond du lac.
Coraline s'engage et Mordred la suit. Une fois arrivés, ils constatent l'existence d'un autel. 3 objets étaient disposés dessus :
- Ce que tu vois ce ne sont que des répliques créées par mon esprit. Elles représentent les 3 reliques divines : le sceptre du Créateur, la pierre philosophale, et la sphère de Zeilor.
- Et à quoi servent-elles ?
- Ont dit qu'elles contiennent les plus grandes forces créatrices de l'Univers : les 3 parties de l'Ether du Créateur. Le Créateur est un être formé d'un pur Ether un mélange parfait entre esprit/âme/matière, il existe en même temps en tout point de l'espace dans toutes les niveaux d'énergies. Mais ce n'est pas ce qu'elles sont qui nous importe, c'est ce qu'elles représentent, à savoir, le corps, l'âme et l'esprit.
- Quel est le rapport avec la magie ?
- Tout, la magie puise sa source d'ici, de l'esprit de chacun. Tu auras remarqué que je n'ai pas besoin d'utiliser la danse pour utiliser ma magie, car je suis dans mon esprit. Mais dans le monde réel, la magie a besoin de sortir de l'esprit, passer par le cerveau et exister dans le monde réel. Mais ça c'est la forme la plus courante de la magie, celle qu'utilisent les mortels, mais toi tu es différent. Normalement aucune magie étrangère à la mienne ne peut être utilisée ici, sauf la magie de l'âme.
- Qu'est-ce que cela signifie ?
- L'âme et l'esprit sont différents. L'esprit existe seulement dans ce monde, alors que l'âme existe à la fois dans ce monde et dans le monde réel. C'est étrange, car elle n'existe pas soit dans l'un ou dans l'autre dimension mais dans les deux en même temps.
- La dualité onde-particule, explique Mordred.
- Comment ça ?
- Comme la lumière, elle répond aux propriétés des ondes avec notamment la notion de longueur d'onde mais aussi aux propriétés des particules car la lumière est composée de photons. En fait la lumière est à la fois onde et particule jusqu'à ce que l'on l'observe.
- J'ai pas tout compris, mais une chose est sûr Mordred, ta magie ne dépend pas de tes pensées mais de tes émotions, ta magie ne provient pas du cerveau mais de ton cœur. Mais cela veut aussi dire quelque chose de terrible.
- Quoi ?
- Mordred, si tu peux utiliser la magie de l'âme, la magie des dieux, cela veut forcément dire que tu en es un.
- Je suis un quoi ?
Soudain une voix répond à la place de Coraline :
- Un dieu.
Mordred se retourne et distingue un homme d'une trentaine d'années, torse musclé dénudé, au regard perçant et à la voix grave.
- Qui êtes-vous ?
- Je me présente, je suis Ramaës. Coraline nous allons devoir y aller. Les autres enfants vont nous rejoindre, et Mordred, tu viens avec nous.
- Comment ça ? Je ne peux pas venir avec vous ? Et pour aller où d'ailleurs ?
- Nous retournons sur Zeilor, la terre des dieux.
Ramaës tend la main et un portail apparaît :
- Quand tu le traverseras tu seras à nouveau dans ton corps, lui explique Ramaës.
- Merci, mais qu'en est-il de mes parents ?
- Ils ne doivent rien savoir Mordred, absolument rien savoir, la prévient Coraline.
Mordred et retourne vers Coraline :
- D'accord et merci pour tout, désolé de ne pas t'avoir cru, lui sourit-il.
- Ne t'en fais pas, c'est normal, maintenant rentre chez toi et rejoins tes parents, lui indique Coraline.
Mordred jette un dernier à ce monde si étrange et traverse le portail.
Une fois Mordred partit Ramaës enchaîne :
- L'as-tu sentis toi aussi ?
Coraline acquiesce :
- Un immense pouvoir, je n'ai jamais rien sentit de tel.
- Il faut que je te raconte une partie de l'histoire que peu de monde connait.
- Laquelle ?
- Celle de la Création de l'Univers.
- Mais vous me l'avez déjà racontée, Le Créateur père de tous les dieux avait créé autrefois Ailind et Anthel. Le Bien et le Mal. Mais Anthel s'était rebellé contre son père et ce dernier l'a banni. Le Créateur a donc créé d'autres dieux, le maître du Chaos qui est connu sous l'appellation de « L'Empereur » et Welbus dieu de l'Ordre.
- Cette part de l'histoire tout le monde la connait, reprend Ramaës, mais je te parle d'avant la création des dieux et de Zeilor, avant la Création l'Ailind et d'Anthel.
- Comment cela ? demande Coraline intéressée.
- Le Créateur n'est pas seul, il a un frère jumeau que l'on nomme ainsi : le maître du temps. Le Créateur contrôle l'espace, et son frère, le temps, le Créateur contrôle la matière, son frère l'immatériel, si le Créateur est connu, son frère l'est beaucoup moins. On raconte que ce dernier voyage dans le temps, influençant le destin des Hommes dans l'ombre. Il est le passé, le présent et le futur, et parfois il nous fait parvenir des visions... il me fait parvenir des visions.
- Et qu'avez-vous vu dans ces visions ?
- Je l'ai vu, ce jeune garçon je l'ai vu.
- Que pensez-vous que cela signifie ?
Soudain le dieu de la Nature eu un mouvement de recul, les yeux écarquillés il se rappelle et annonce :
- « Au nom du temps, j'abandonne tous mes pouvoirs, je me sacrifie, disparaît dans l'oubli et désigne mon héritier : Mordred Bellombre le nouveau maître du temps ! »
- C'était une vision ? questionne Coraline.
- Oui, je me demande comment j'ai fait pour l'oublier, je l'ai eu le premier jour où nous sommes arrivés sur cette Terre. Nous savons maintenant de qui Mordred tient ses pouvoirs.
- Tu maître du temps en personne ? Le frère du Créateur lui a donné tous ses pouvoirs ?
- Oui Coraline, absolument tous. Il a dû avoir une sacrée raison pour se sacrifier et transmettre sa magie a un mortel...
- Mais c'est impossible, un humain ne peut être mortel et divin, les demi-dieux ne peuvent pas exister.
- Détrompes-toi Coraline, une jeune fille prénommée Marine Calli est une demi-déesse, c'est aussi une enfant de la prophétie, c'est la fille de ma sœur. Maintenant il est temps de rentrer, préparer tes affaires et rejoint moi au pied du grand chêne à minuit.
Coraline hoche de la tête et traverse à son tour le portail suivit par Ramaës.
***
Treize ans auparavant :
Dans une rue silencieuse, on entend des sanglots, un peu plus loin dans une maison on découvre la source de ces pleurs. Une jeune femme triste à en mourir s'adresse son mari et lui dit désespérée :
- Nous n'aurons jamais d'enfants... elle lui tend une feuille, le rapport du médecin est clair, je suis stérile mon amour, je ne pourrais jamais donner la vie, nous pourrons jamais avoir d'enfants.
Son mari la prend dans les bras et essaye de la consoler :
- Chérie, nous trouverons un moyen je t'en fais la promesse.
Après quelques minutes de tristesse, ils entendent quelqu'un toquer à leur porte. Les deux époux se regardent et froncent les sourcils : qui pouvaient bien les déranger à une heure si tardive.
Le mari se relève et se dirige vers la porte, il l'ouvre, mais ne voit personne. Il s'apprête à refermer la porte supposant que cela devait être une farce de quelques gamins pas très polis. Mais au moment de rabattre la porte, il entend des pleurs, mais pas les pleurs de sa femme, les pleurs d'un bébé. Il rouvre la porte et découvre un petit panier déposé sur le tapis de l'entrée. Enrobé dans de fins draps de lin, si fragile, il aurait pu mourir de froid.
Il saisit le panier et l'amène à l'intérieur, sa femme inquiète lui demande :
- Qu'est-ce que tu as trouvé ?
Son mari lui dépose dans les bras le chétif enfant. Ses yeux se mettent à pétiller, le bébé se calme et sourit devant le regard ébahi de sa mère.
- Chéri, c'est le destin, ça ne peut pas être un hasard.
- On ne sait pas à qui cet enfant peut-être chérie, nous devons d'abord voir si il a des parents.
La femme n'écoute que d'une oreille les paroles de son mari, son attention est portée sur les petits gazouillis de l'enfant.
- Je ne pense pas qu'il ait de parents qui soient prêt pour l'élever, il est si jeune, il a dû être abandonné ...
- D'accord mais si l'on veut l'adopter, il faudrait tout d'abord lui trouver un nom.
Son mari lui sourit et propose :
- Mordred, cet enfant s'appellera Mordred.
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