Chapitre 17 : Derrière les barreaux, devant son destin

Au même moment sur Zeilor:

Dans les montagnes les plus reculées du continent se tient la plus grande et terrible des prisons de Zeilor : Egtaros.

Le creux de la montagne abrite les plus grands criminels. C'est là que réside Talis depuis ces treize dernières années. Treize longues années de solitude...

Talis est assis sur son banc quand son geôlier vient lui apporter sa bouillie en lui passant par une petite trappe :

- C'est l'heure de manger ! Grouille-toi !

Talis se précipite sur la bouillie. Il l'avale d'une traite, et replace le récipient devant la trappe.

Treize ans que cela dure, toujours et encore la même routine... Il ne sort jamais de sa cellule sauf pour aller faire sa toilette et ses besoins.

Le seul moment de repos étant la nuit il apprécie l'heure du coucher. Il se trouve chanceux, en effet, son mur dispose d'une petite lucarne avec des barreaux qui lui laisse voir l'extérieur contrairement à certaines cellules. Et comme chaque soir, il regarde le coucher du soleil. Pour lui c'est le seul moment agréable de la journée.

Il dort quelques heures pour le lendemain se faire réveiller par les gardes à coup de hurlements dans les tympans. Mais cela n'est rien comparé aux hurlements qu'il entend parfois, dans sa tête.

Durant ces années de détention ses pouvoirs se sont grandement accrus. Les bruits de claquements de porte reviennent de plus en plus souvent, mais Talis apprend à faire avec. Cependant depuis peu, il entend un cri si puissant dans ses oreilles qu'il se demande parfois si son cerveau ne va pas exploser. Dans ces moments-là, un violent mal de tête le prend et un hurlement strident lui déchire l'esprit.

Talis alors en plein sommeil se réveille brusquement, encore un claquement de porte... Maintenant il le sait,  il sait ce que signifie ce bruit... quelqu'un est mort. Mais cela peut être n'importe qui sur cette planète.

Talis se lève et observe à travers sa lucarne le ciel étoilé. Mais il est soudainement attiré par autre chose : la porte de sa cellule.

Il s'avère qu'elle était entrouverte : comment est-ce possible ? Jamais un garde ne laisse une porte ouverte.

Mais la curiosité de Talis est trop importante, et il franchit la porte dans un léger grincement.
Le cœur de Talis s'accélère un instant croyant que les autres prisonniers allaient se réveiller, mais il se calme en observant tous les hommes dormir à poing fermés.

Talis ne connait pas la prison, mais son instinct lui montre le chemin. Il prend un dédale de couloirs, et arrive devant une porte de fer solide. Comment en est-il arrivé là ? Il n'en sait rien, mais ce qu'il sent au plus profond de lui est plus fort, et dirige chacun de ses pas.

Talis pousse la porte et s'aperçoit qu'elle aussi était ouverte. Curieuse coïncidence...

Une fois ouverte, la porte montre une bonne centaine de marches, une descente... aux Enfers.

Une par une, Talis descend les marches le menant vers d'infinis ténèbres.

Une fois descendu, il entend une voix... un rire.

- Ahahah, approche donc mon cher... cela fait bien longtemps que je n'ai point eu de compagnie... bien bien longtemps.

- Qui êtes-vous ?

- Qui suis-je ? Mais ce serait plutôt à moi de te poser la question mon cher.

- Mon nom est Talis, et vous qui êtes-vous ?

- Le nom est une chose puissante mon cher... Talis, je ne le donne pas à tout le monde. Mais si tu veux absolument connaître mon identité, alors la voilà, on me connait sous le nom de l'elfe noir.

Un elfe ici ? Comment était-ce possible ?

- Vous êtes un elfe ?

- J'étais avant que l'on me bannisse ! répond-t-il d'un ton enragé qui fait sursauter Talis.

- Qu'avez-vous fait pour vous retrouver ici ?

- Oh, beaucoup de chose mon petit, tellement de choses. J'ai causé de la douleur, j'ai insufflé la terreur dans le cœur des gens, je les aie torturés, détruits et tués de sang-froid.

Talis est sans mots... c'était tellement affreux, tellement horrible.

- J'ai déjoué les limites de la magie en faisant revivre les morts, continue-t-il, mais ça tu le sais.

- Comment ça je le sais ?

- Tu n'es pas au courant ?

- Au courant de quoi ?

- Tu ne sais même pas qui tu es Talis ?
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?!

- Tu n'as aucune idée de quoi tu es capable Talis.

- Vous ne me connaissez pas !

- Et toi non plus. J'en connais bien plus que ce que tu crois, je sais ce qui se passe dans ta tête, tous ces bruits...

- Attendez qu'avez-vous dit ? Comment vous le savez ?

- Faisons un marché mon cher Talis. Je t'apprends à te servir de tes pouvoirs, je sais que tu es spécial que tu n'es pas comme les autres. Tu n'es pas juste un petit sorcier Talis, tu es bien plus puissant que ça. Ta magie est sûrement l'une des plus puissantes de l'Univers et je vais t'apprendre à t'en servir.

- Contre quoi ? demande Talis conscient que ce service n'était pas sans contrepartie.

- En échange Talis, je voudrais que tu m'offres le plus grand présent que tu puisses me donner en ce moment : ma liberté.

- Désolé mais je ne peux pas, cette prison est envahi de gardes, je me demande bien comment j'ai pu atterrir ici sans me faire voir d'ailleurs.

- Parce que tu n'es pas dans le monde réel Talis, tu es dans le monde onirique, et tu seras bientôt capable de nous libérer toi et moi quand je t'aurais enseigné toutes les arcanes de ta magie.

- Qu'est-ce que le monde onirique ? Comment ça? Je ne possède pas de magie et de toute manière vu toutes les choses que vous avez faîtes il est hors de question de vous libérer !

- Même si je te révèle le plus grand mystère de ta vie ? Même si je te dis d'où tu viens ?

Talis meure d'envie d'accepter. Il aurait ainsi réponse à toutes ses questions, mais une petite voix dans sa tête lui dit de refuser ce cadeau empoisonné aussi alléchant qu'il puisse être.

- Non je refuse, je ne laisserais jamais quelqu'un comme vous sortir. Vous pensez me connaître, mais moi aussi je vous connais aussi. Elem m'a parlé de vous, il m'a raconté comment vous avez détourné les pouvoirs des éléments à vos fins, comment vous avez été le premier Cerfelf qui a trahit son peuple.

- Et maintenant où est-il ce « Elem » ? Hein ? Est-il là avec toi en ce moment ? Peut-il t'aider ? Non ! Il t'a abandonné alors que moi je suis là et je peux t'aider alors accepte ma proposition ou reste ici enfermé toute ta misérable existence.

- Tant que vous y êtes aussi ça me va, répond Talis.

- J'aurais pu tant t'apporter Talis, tu prends la mauvaise décision. Tu veux être faible comme tous ces autres ?

- Ce que je veux surtout c'est de ne pas être comme vous.

- Oh non Talis, tu ne seras pas comme moi, tu seras pire que moi, car tu ne peux nier ta propre nature, tu tueras bien plus que je n'ai tué car c'est tu es né pour ça.

- Je ne veux pas être un tueur.

Soudain un rire démesuré résonne sur les parois de la pièce :

- Ahahahah, mon cher Talis, tu n'as aucune idée de ta véritable nature n'est-ce pas ?

- Qu'est-ce que ça signifie ?

- Talis, tu es la seul personne dans l'Univers qui ne peut tuer, car tu es la mort !

***

Talis se réveille de cet étrange rêve... à moins que cela ne se soit vraiment arrivé ?

Il regarde la porte et celle-ci est bien fermée, comment a-t-il pu sortir ? C'est forcément un rêve, ça ne peut pas être autrement.

En parlant de porte, celle-ci s'ouvre en grand. C'est très rare, les gardes ne se contente d'habitude que de la petite lucarne, et l'heure de la toilette n'est pas arrivée, qui voulait voir Talis ?

Un garde fait son entrée et annonce :

- Aujourd'hui c'est ton jour de chance. Tu as une visite.

Le garde se déplace pour laisser la place à une personne que Talis connaissait très bien :

- Surpris de me voir ? demande-t-il

- Pas du moins du monde Elem, lui répond Talis avec un grand sourire. 

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