Chapitre 15 : Pika pika Pikachuuu !

William affronte le regard de centaines de personnes. On peut y lire principalement de la tristesse. En effet William doit prononcer un discours en l'honneur de ses amis qui ont été injustement blessés lors du bal. Il s'inquiète beaucoup car il n'a pas eu de réponse de la part de ses amis Harry et James. Il s'est promis d'aller à l'hôpital après les cours.

- Aujourd'hui nous sommes réunis pour dénoncer une injustice. Hier soir mes amis ont été aspergés d'essence avant qu'ils prennent feu à cause d'un groupe de personnes fermé d'esprit. Oui fermé d'esprit, parce qu'il faut être fermé d'esprit pour ne pas accepter la différence. Car nous sommes chacun différents, toi, dit-il en pointant du doigt une personne au hasard, toi, toi ou toi, continue-t-il en visant la foule, vous êtes tous différents. Et si notre différence peut être une force, elle est parfois une faiblesse permettant aux autres de nous juger, de nous critiquer, de nous rabaisser... Mais nous ne devons pas leur permettre de nous blesser, car nous sommes qui nous sommes, peu importe nos origines, notre physique, notre couleur de peaux, nos orientations sexuelles, nous devons rester maître de nous-même et ne pas laisser les autres nous détruire sous le simple prétexte que nous sommes différents. Nous ne partageons pas tous les mêmes valeurs, nous ne plaçons pas les mêmes personnes dans notre cœur, mais cela ne change rien au respect que l'on doit se porter mutuellement. Ce qui s'est passé hier soir n'était pas un simple accident, c'était une démonstration de haine pure. Ne la laissons pas nous séparer, nous faire croire que nous sommes à mettre dans des cases, et qu'il ne faut pas sortir de celle-ci. Tout le monde mérite d'être apprécié pour ce qu'il est, peu importe sa religion, sa culture, son mode de vie, son apparence et ses idées.

Soudain William a un léger mouvement de recul, il a l'impression d'être traversé par quelque chose. Il ne saurait le définir, c'est comme... une énergie.

- Ceci est un message de paix, merci de l'avoir écouté.

Tout le monde applaudit
Le proviseur monte sur la petite estrade à sa hauteur, le félicite et le demande une question tout à fait inédite :

- Merci beaucoup pour ce beau discours, mais qui êtes-vous ?

- William Rickers, monsieur vous ne me reconnaissez pas ?

- William Ri... comment ? Non désolé ce nom ne me dit rien.

William parcoure la foule du regard et trouve enfin sa cible : Marine. Quelque chose de louche se produit, et il a comme l'impression qu'il y a un arrière-goût de magie. Il lui fait signe de le rejoindre en périphérie de la foule et descend la rejoindre :

- Tu l'as senti ? demande William

- Oui, toi aussi ?

William acquiesce.

- Tout cela sent la magie à plein nez. Le proviseur ne m'a même pas reconnu, il m'a demandé qui j'étais. Je ne suis pas facilement oubliable pourtant vu le nombre d'heures de colle que j'ai passé avec lui.

Marine se retourne et va voir une de ses amies, elle revient avec un constat peu rassurant :

- Nous avons bien été effacé, ma meilleure amie ne se souvient pas non plus de moi.

- Et maintenant qu'allons-nous faire ? Si personne ne se souvient de nous ?

- Il me faut mon livre de sort que ma mère... enfin ma mère biologique m'a passé, cela pourra au moins nous donner une indication.

William n'était pas surpris par cette nouvelle, en effet Marine lui avait déjà tout raconté à propos de ses pouvoirs, sa mère et son expérience au magasin.

Les deux adolescents se faufilent et s'échappe discrètement, ils atteignent le portail du lycée quand soudain un torrent de flamme vient leur barrer le passage.

Jenifaël se tient devant et leur annonce :

- Nous devons y aller.

- Où ?

- Sur Zeilor, mais tout d'abord il faut que vous alliez chercher vos affaires, le stricte minimum sera de mise.

- Ma maison est à deux pas du lycée, nous pouvons d'abord nous y rendre puis nous iront chez Marine ensuite, propose William.

- Très bonne idée, approuve Jenifaël, de plus évitez de vous faire repérer. Le sort n'est pas encore totalement fini, car on ne peut effacer l'existence d'une personne, mais on peut la remplacer.

- On va donc être remplacé ? demande William

- Oui, tout ce que vous avez pu faire dans votre vie est maintenant l'histoire d'une autre personne, c'est un nouveau départ. Maintenant filez, le portail va bientôt s'ouvrir.

Les deux ados hochent de la tête et se vont chez William. Une fois arrivés, ils constatent qu'il n'y a personne. Mais alors qu'ils essayent de rentrer ils s'aperçoivent que la porte est fermée.

William plonge sa main dans sa poche pour chercher les clés... inexistantes :

- Marine nous avons un problème, je n'ai plus la clé, je ne peux pas l'avoir perdue je l'ai toujours avec moi.

- Alors ton "remplaçant de vie" doit les avoirs. Le sort est en train de s'achever.

- Nous ferions mieux de nous dépêcher alors.

Marine fait apparaître un gros livre avec une jolie couverture rouge et or. Elle l'ouvre puis souffle sur les pages. L'encre se détache et se loge dans la serrure. William entend un petit claquement et ouvre la porte :

- C'est classe ça.

- Merci, étant donné mon statut de demi-déesse je peux utiliser la magie de l'âme et de l'esprit. Mon art c'est la calligraphie, renseigne-t-elle avec un clin d'œil, j'ai toujours aimé écrire, je n'aurais jamais pensé que ce livre me servirais à faire de la magie.

Soudain, une partie de la manche du pull de William disparu :

- Marine, j'ai un petit problème.

Petit à petit son haut disparaît complètement, révélant son torse musclé à Marine qui ne se gêne pas pour en profiter.

Mais quand son pantalon commence à disparaître, là ça devenait moins drôle, enfin pour William surtout. Parce que Marine n'était pas contre un petit strip-tease.

- Je vois... le sort fonctionne parfaitement... marmonne Marine.

- Et tes yeux aussi, complète William conscient que ce petit spectacle amusait beaucoup son amie. Mon double est en train de me voler mes vêtements en temps réel je rêve?!

William se précipite dans sa chambre, et cherche dans son armoire pendant que le reste de ses vêtements l'abandonnent lâchement.

Soudain on entend une voiture arriver. Grâce à un bref coup d'œil à travers la fenêtre, William reconnait ses parents. Il voit la portière arrière s'ouvrir, c'était lui, son double lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.

Il sent soudain un courant d'air sur ses fesses : il était totalement nu.

- Hum Hum, indique Marine en se couvrant les yeux.

La porte de l'entrée s'ouvre et la voix du double de William se fait entendre :

- Pourtant j'étais sûr de l'avoir fermée à clé ce matin, jure-t-il.

William prit de panique, il enfile le premier sous-vêtement qu'il trouve à sa portée et dit à Marine :

- L'armoire, vite.

Ils y rentrent tous les deux et au moment de refermer l'armoire, la porte s'ouvre et un sac est jeté sur le lit. Le double de William s'affale sur ce dernier et pousse un dernier soupir.

Soudain il remarque que quelque-chose ne va pas, aïe, se dit William, il savait très bien qu'il remarquait le moindre détail de la pièce, pas de doute son double étant la copie conforme de lui-même remarque immédiatement ce qu'il n'allait pas, le tiroir de sa commode était ouvert.        «Et merde », se dit-il mentalement.

- Maman ! crie le double de William.

Sa mère, arrive et lui demande :

- Oui mon chéri qu'est-ce qu'il y a ?

- De une je n'aime pas quand tu m'appelles comme ça je n'ai plus quatre ans, de deux je voudrais savoir si tu étais venu dans ma chambre ?

- Non, j'étais au boulot toute la journée comment veux-tu que je sois allé dans ta chambre ?

Le double de William lance un regard noir suspicieux à sa mère.

William se rend alors compte de l'enfer qu'il faisait vivre à sa mère, il n'a jamais été un enfant parfait, et il a toujours mal parlé à ses parents. Il s'excuse intérieurement d'avoir été comme cela avec eux.

- Tu es sûr, car il me manque mon slip pikachu !

William et Marine regardent en même temps le sous-vêtement de William, et s'aperçoivent avec le peu de lumière qu'ils avaient, que ce dernier arbore un magnifique dessin de Pikachu.

Marine pouffe de rire.

Soudain le double demande :

- Tu as entendu ?

- Quoi ? lui répond sa mère.

- Un bruit, ça venait de mon placard.

Le double se lèvre et William chuchote à Marine :

- Fait nous disparaître de là !

- Je ne peux pas, on est trop nombreux, je suis comme toi, novice.

La porte de l'armoire s'ouvre et les deux amis s'apprêtent à faire face au double de William.

Quand soudain ils disparaissent d'un coup.

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